Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 26 octobre 2010

Le terroriste inculpé pour les attentats de Mumbai travaillait en réalité pour les USA

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La semaine dernière, les fonctionnaires américains déclaraient qu’il y avait encore une menace en Europe de la part de supposés terroristes, et au même moment la police de New York conduisait un exercice simulant une attaque de type « Mumbai » contre des civils dans le secteur financier de Manhattan. Depuis Londres, le chef de l’antiterrorisme du ministère des Affaires étrangères US a diffusé aux journalistes l’avertissement émis le 3 octobre, à destination de ceux voyageant en Europe, selon lequel un assaut de type « Mumbai » sur des objectifs civils pourrait bien être imminent, ou peut-être pas.




Vidéo de l’entrainement conduit mi-octobre à New York,
simulant une attaque terroriste de type "Mumbai"


Samedi dernier, des fonctionnaires fédéraux ont admis que l’homme d’affaires américain David Coleman Headley, qui aurait confessé avoir servi de recruteur de terroristes pour les attentats de Mumbai en 2008, travaillait comme informateur de la Drug Enforcement Administration (DEA) [NdT - la Police anti-drogue, ou "Stups"], au moment où il s’entraînait avec des terroristes au Pakistan.

Des responsables fédéraux , parlant sous le manteau vu le côté sensible du cas Headley, ont en outre déclaré qu’ils suspectaient un lien entre Headley et certains responsables d’al-Qaida dont les activités sont à l’origine des récentes menaces terroristes en Europe. » a rapporté Pro Publica, une agence en ligne à but non lucratif et indépendante, spécialisée dans le journalisme d’investigation.

Vendredi dernier, Pro Publica a signalé que le FBI avait été informé de liens entre Headley et des terroristes plus de trois ans avant les attentats de Mumbai.

Pourtant, Headley n’a été arrêté que onze mois après ces attaques. « Après que Headley ait été arrêté pour une dispute familiale à New York en 2005, sa femme a expliqué aux enquêteurs sa longue implication avec le groupe terroriste Lashkar-i-Taiba et ses importants programmes de formation dans les camps pakistanais » écrit Sebastian Rotella. « Elle leur a même dit qu’il s’était vanté pendant la formation terroriste d’être un informateur payé par les États-Unis. »

Le groupe Lashkar-i-Taiba était programmé pour mener des opérations secrêtes. Il s’agissait d’une création des services de renseignements pakistanais, l’ISI, et « il a reçu des financements considérables, du matériel et de l’aide sous diverses formes de la part du gouvernement pakistanais, essentiellement à travers l’ISI. L’Inter-Services Intelligence est la principale source de financement de Lashkar-i-Taiba. L’Arabie Saoudite, elle aussi, alimente ses fonds, » selon le portail South Asia Terrorism.

Lashkar-i-Taiba a en outre participé à la campagne bosniaque organisée par l’ISI contre les Serbes, supervisée par la CIA et les services secrets britanniques.

Lashkar-i-Taiba est l’aile militaire du Markaz Dawat wal Irshad, lui-même relié au Ahl-e Hadith, un groupe possédant des liens étroits avec les wahhabites saoudiens. Markaz fut fondée en 1986 par deux professeurs d’université pakistanais, aidés par Abdullah Azzam, un proche collaborateur d’Oussama Ben Laden. Azzam fut enrôlé par la CIA pour guider les groupes islamistes à Peshawar et servit ensuite d’intermédiaire avec les Moudjahidins afghans.

L’information selon laquelle Headley est lié au Renseignement n’est pas nouvelle.

En 2009, le Times of India rapportait qu’il [Headley] pouvait « avoir été un agent des États-Unis sous couverture, qui était ensuite devenu un bandit. »

Pendant ses opérations et ses prises de contact en Inde, Headley s’est souvent présenté comme un agent de la CIA.

David Headley apparait dans le rapport sur le terrorisme interne rédigé par Tom Kean, Lee Hamilton, et l’institut paritaire du National Security Prepardness Group basé à Washington.

Kean et Hamilton s’étaient à l’époque efforcés de faire porter le chapeau des attentats du 11-Septembre à des musulmans vivant dans des cavernes. « La direction des groupes islamistes radicaux, dont al-Qaida fait partie, s’est américanisée à travers des personnages comme le chef religieux radical Anwar al-Awlaki, qui a grandi à Mexico, ou encore David Headley de Chicago, qui a contribué à la planification des attentats terroristes de Mumbai en 2008 » peut-on lire dans le New York Post paru à l’occasion du neuvième anniversaire du 11-Septembre.

En effet, le terrorisme s’est de plus en plus « américanisé », car en réalité une grande partie du terrorisme islamique est une création du renseignement US, britannique et israélien, avec l’aide de certains alliés comme l’Allemagne.

En 1997, Headley, alias Daood Sayed Gilani, condamné pour trafic de drogue, a été extrait de la prison de la DEA et expédié au Pakistan afin de mener en secret des opérations de surveillance pour le compte de la Drug Enforcement Administration. En 2002, puis trois fois en 2003, il s’est rendu au Pakisan dans les camps d’entrainement de Lashkar-e-Taiba, l’organisation créée et financée par l’ISI et les Saoudiens.

Le FBI était au courant de tout cela. D’après le rapport de Pro Publica, non seulement la femme d’Headley a raconté au FBI que son mari était un militant actif de Lashkar-e-Taiba, mais elle a aussi expliqué qu’il s’était longuement entrainé dans leurs camps pakistanais et qu’il avait acquis des lunettes de vision nocturne et d’autres appareils.

Encore une fois, on nous dira que tout ceci n’a été qu’un « échec de plus du Renseignement » et qu’Headley a violé le pacte et a été embrigadé par des terroristes pakistanais.

Mais au-delà de ce point, on ne nous dit plus rien. À part le New York Times et Associated Press, les grands médias ne reprennent pas cette histoire. C’est juste un tout petit point lumineux sur l’écran radar des grands organes de communication. La menace terroriste en Europe, évidemment bidon, a reçu une couverture bien plus importante, même s’il n’existait absolument aucune preuve que des terroristes aient eu l’intention de faire quoi que ce soit en Europe ou ailleurs, et encore moins aux USA.

Combien d’autres preuves nous faudra-t-il ? David Headley travaillait évidemment pour le gouvernement des États-Unis et il a été radicalisé et formé par un groupe que des rapports indiquent comme faisant partie de la CIA et de l’ISI et ayant des liens avec les Saoudiens et le wahhabisme.

La CIA n’essaie même plus de cacher ses propres traces, quand elle manipule le « faux » terrorisme et les groupes terroristes. Cind minutes sur les moteurs de recherche Internet suffisent à dénicher des informations permettant de démontrer que les gouvernements fabriquent le terrorisme et les terroristes.

Les gouvernements utilisent habituellement la terreur synthétique pour mener à bien leurs agendas. Et tout se passe à la lumière du jour, sous nos yeux. Mais ne vous attendez pas à ce que le New York Times ou la CNN relient les points entre eux. Souligner les évidences, on le sait bien, est l’apanage des « théoriciens de la conspiration. »

Kurt Nimmo