Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 29 octobre 2010

Italie/rapt d’un imam : lourdes peines demandées en appel pour les agents CIA

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Le parquet de Milan a demandé jeudi des peines plus lourdes pour des agents de la CIA et des membres du renseignement militaire italien condamnés pour l’enlèvement en 2003 d’un imam égyptien dans cette ville du nord de l’Italie.

Le procureur Piero De Petris a demandé pour les 23 agents de la CIA condamnés en première instance, en novembre 2009, à des peines de prison de 5 à 8 ans, de nouvelles peines comprises entre 8 et 12 ans de réclusion, selon l’agence Ansa.

Il a demandé en outre une peine de 12 ans de réclusion contre l’ancien numéro un de la CIA en Italie, Jeffrey Castelli, et deux autres ex-agents, Betnie Madero et Ralph Russomando, que le tribunal de première instance avait refusé de condamner, arguant qu’ils étaient protégés par leur "immunité diplomatique" en tant que fonctionnaires américains à Rome.

M. De Petris a également demandé une peine de 12 ans de réclusion contre l’ancien numéro un du renseignement militaire italien (Sismi) Nicolo Pollari, et 10 ans contre son ancien adjoint Marco Mancini.

En première instance le tribunal avait décidé d’abandonner les poursuites contre eux, estimant qu’ils étaient protégés par "le secret d’Etat" et ne pouvaient pas être jugés.

Abou Omar avait été enlevé dans une rue de Milan le 17 février 2003 au cours d’une opération coordonnée entre le Sismi et la CIA, puis transféré en Egypte. Ses avocats affirment qu’il a été torturé dans la prison de haute sécurité où il était détenu en Egypte et ont réclamé 10 millions d’euros de dommages et intérêts.

Le procès en première instance était hautement symbolique car c’était le premier en Europe sur les transfèrements secrets par la CIA de personnes soupçonnées de terrorisme vers des pays connus pour pratiquer la torture, après les attentats du 11 septembre 2001.

AFP