En poussant son jeu à l’extrême, le très impulsif Abou Zeid, le sanguinaire terroriste Aqmi a-t-il pris une décision de trop dans son long parcours de bandit et de criminel de grand chemin ?
C’est pourtant bien ce qui ressort des données disponibles quand à la situation actuelle des combattants algériens, aujourd’hui confinés dans une zone non protégée et coupée du reste de l’humanité par un désert implacable et où on pourrait pratiquement voir une mouche voler à partir des cameras satellites.
Les mauritaniens, ayant bien compris les gains à tirer d’une solution d’étranglement n’ont pas hésité à courir le risque de sacrifier des hommes et du matériel pour venir narguer les terroristes sur leur terrain et ainsi de les couper de leurs points d’approvisionnement et de leurs sources de renseignements.
En effet, en l’état actuel des choses, les terroristes ne peuvent communiquer par des moyens cellulaires, car tout est écouté et déchiffré par les puissances présentes sur le terrain, dont la France et les USA.
Les messagers embarqués à dos de chameau ou sur une Land Cruiser japonaises sont bloqués et ne peuvent se déplacer pour les mêmes raisons. Une attaque aérienne ou une embuscade sur le terrain aura vite raison de leur hardiesse.
La tactique française, sera donc payante à tous les coups.
Abou Zeid ne pourra éternellement rester dans ses retranchements car bientôt nourriture et eau lui feront défaut. Il essayera donc de faire en sorte que la France soit désintéressée en lui rendant ses citoyens contre rançon, sachant que la France et la Mauritanie de lui donneront aucun prisonnier terroriste. Et pour cause !
Abou Zeid sait parfaitement que s’il exécute ses otages, les français n’hésiteront pas à venir le cueillir dans son fief exposé et encerclé.
Mais même s’il livre les otages, Abou Zeid sait aussi que les français lui feront son compte pour avoir sauvagement tué l’un de leurs ressortissants, l’humanitaire Germaneau en juillet dernier.
Abou Zeid sait, dans les deux cas de figures qu’il aura à payer et que ce n’est plus qu’une question de temps.
C’est la situation d’enfermement actuelle du bataillon terroriste qui conforte la France dans sa stratégie. D’abord, négocier un retour paisible de ses ressortissants, ensuite passer au nettoyage.
Abou Zeid sait aussi qu’il ne peut plus compter sur les tribus Azaouad qui ont grand intérêt à coopérer avec les états pour des raisons évidentes. Abou Zeid hésitera d’ailleurs à se manifester car il sait parfaitement que sa tête est mise à prix.
Reste une alternative mais que les français ont déjà cernée avec les algériens.Les militaires postés dans la zone du Sud ne feraient alors rien pour empêcher Abou Zeid d’utiliser un couloir frontalier algérien situé aux confins de la lisière frontale avec le Niger, le temps de se réorganiser et se faire oublier.
Quelles alternatives, donc, pour Abou Zeid ?
D’abord, se débarrasser de ses colis encombrants. Il essaiera de faire en demandant en plus d’argent, de l’eau et de la nourriture ainsi que du carburant. Les états accepteront pour éviter le pire, à savoir le scenario cauchemar pour les français.
A savoir qu’Ablou Zeid, humilié et obligé à négocier sans voie possible de sortie durable entreprenne une action de désespoir en emportant avec lui tous les otages dans sa tombe.
Dans tous les cas, la France n’a pas d’autre choix que de se lancer dans le désert pour pacifier la zone avant que celle-ci ne contamine toute la région et avant que les pays du sahel ne se retournent vers les américains qui, on le sait, lorgnent vers la zone depuis plus décennie.
L’intérêt bien compris de la France est bien sûr d’arbitrer et diriger la pacification du Sahel et de s’implanter durablement pour empêcher toute récidive locale ou metastatique.
C.R.I.DE.M