Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 16 juillet 2010

Microsoft rattrapé par l’affaire des espions russes

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Alexey Karetnikov serait le 12e espion russe identifié par les autorités américaines. Ce jeune ingénieur de 23 ans a travaillé neuf mois durant comme testeur de logiciels pour le géant de l’informatique Microsoft.

Le monde du high-tech n’a pas été épargné par l’affaire des espions russes. Mardi, un employé de Microsoft a été extradé vers la Russie, rapporte le "Washington Post". Alexey Karetnikov est accusé d’être le 12e agent russe ayant œuvré sur le territoire américain.

Ce jeune homme de 23 ans travaillait depuis neuf mois comme testeur de logiciels au siège du géant de l’informatique américain, a confirmé, mercredi, Microsoft. "Il n’a pas eu le temps d’avoir accès à des informations sensibles, et travaillait uniquement à rendre crédible sa couverture", ont précisé dans la foulée les services de sécurité américains.

Mais ni les autorités américaines ni Microsoft n’ont voulu entrer dans le détail. Jamais son existence n’a été évoquée lors du très médiatique échange d’espions entre Moscou et Washington. Pourtant, d’après le "Washington Post", Alexey Karetnikov était dans le radar de la CIA depuis qu’il avait foulé le sol américain en octobre 2009.

Le mystère NeoBit

Son lien avec le réseau des 11 autres espions russes - dont 10 ont été arrêtés aux États-Unis - n’a pas été formellement établi. Seule certitude : le visa du jeune ingénieur en informatique a été annulé par les autorités américaines le 26 juin, soit la veille du fameux coup de filet. Et c’est de son plein gré qu’il a été renvoyé en Russie pour violation des lois sur l’immigration.

Contrairement aux autres ressortissants russes, Alexey Karetnikov n’a pas de lien avéré avec le service de renseignements extérieurs russe (SVR). En revanche, sa page Facebook révèle qu’après avoir fait des études à l’université polytechnique de Saint-Pétersbourg, il a travaillé pour NeoBit, une entreprise roumaine spécialisée dans l’informatique. Or, selon le média américain Bloomberg, cette petite société pourrait être liée à une boîte homonyme de Saint-Pétersbourg, qui compte parmi ses partenaires le ministère russe de la Défense et le FSB, l’agence qui a remplacé le défunt KGB.

Au sein de Microsoft, le double jeu de son désormais ex-employé n’est pas sans semer le trouble. Komo, un site d’information basé à Seattle, a retrouvé l’un des collègues d’Alexey Karetnikov qui raconte que, quelques jours avant cette révélation, ils "rigolaient ensemble sur cette affaire d’espions russes".

Sébastian Seibt