Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 3 septembre 2009

Le Groupe des forces spéciales belges

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Le Groupe des forces spéciales est l’une des unités d’élite les plus récentes de l’armée belge. Très secret, il se caractérise par sa grande flexibilité sur le terrain. Et il recherche encore de nouveaux candidats.

Des déflagrations claquent dans l’air en ce début de matinée au quartier militaire de Flawinne, près de Namur. Cagoulés de noir, armés et camouflés, une dizaine de militaires s’entraînent près d’immenses hangars. Ces hommes appartiennent au Groupe des forces spéciales (en anglais, « Special Forces Group », SFG), l’une des unités les plus secrètes, mais aussi l’une des plus récentes, de la Défense belge.

Créé le 5 février 2003 à Flawinne, lors de la dissolution du 3e régiment de Lanciers parachutistes (3L Para), le SFG est l’héritier de la compagnie des Forces spéciales (« Special Forces », SF) fondée en mars 2000. Mais il succède aussi à des précurseurs : la 1e Compagnie d’Equipes spéciales de reconnaissance (ESR) de 1958 à 1994, puis le peloton « Long Range Recce Patrol » (LRRP) de 1994 à 2000.

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« Petit mais costaud »
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« Cette unité d’élite à petite échelle est capable de remplir différentes missions potentiellement risquées », explique son commandant, le lieutenant-colonel Franck Claeys. Il cite 3 types de missions : la reconnaissance et la surveillance (par exemple reconnaître des objectifs à bombarder, des plages ou des aérodromes), l’action directe (comme l’arrestation de criminels de guerre ou la libération d’otages) et l’assistance militaire (notamment la formation de troupes étrangères).

Le ministre de la Défense, André Flahaut (PS), présent à la journée de démonstration du SFG, s’est déclaré « très heureux de constater l’excellente collaboration entre le SFG et les autres composantes Air et Marine ». Et d’ajouter : « Je suis convaincu que le SFG peut travailler avec la marine dans des missions de lutte contre le trafic de drogues ou d’êtres humains par la mer. »

Contrairement à d’autres pays (USA, Grande-Bretagne...) dotés de Forces spéciales assignées à des missions bien définies, le SFG, très flexible, travaille sur tous les types de terrains. « Une mission principale n’est jamais attribuée au SFG mais il y a toujours quelque part une équipe de « force protection » (NdlR : qui assure la protection de troupes). Comme en Afghanistan ou en Côte-d’Ivoire », explique le commandant Mary, du Détachement opérationnel.

Outre sa grande polyvalence, le SFG est équipé de matériels de pointe, comme le nouveau fusil d’assaut F 2000, le pistolet-mitrailleur P-90 ou des radios cryptées pouvant envoyer directement les coordonnées d’un objectif à l’ordinateur de bord d’un chasseur-bombardier.

Des moyens humains et logistiques qui montrent que « la Défense belge peut aussi bien assurer des opérations humanitaires que des actions militaires de pointe », a souligné le ministre.

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A la recherche de candidats
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Le SFG devrait en principe aligner un total de 115 personnes, dont 11 équipes de 6 spécialistes réparties selon le mode d’insertion (air, mobilité terrestre ou amphibie). « Mais actuellement l’unité ne dispose que de la moitié de ces effectifs et ne pourrait fournir idéalement que quatre équipes de six candidats », reconnaît le lieutenant-colonel Claeys.

Si les conditions d’accès au SFG sont assez souples (il faut quatre ans de carrière militaire), la formation de six mois s’avère, quant à elle, très exigeante physiquement et très contraignante au niveau familial. « Les entraînements physiques sont intensifs et nous n’avons aucune vie de famille. Mais il s’agit avant tout d’un véritable challenge personnel », confie un équipier du SFG. Vu les exigences de la formation, peu de candidats réussissent. Aussi, le lieutenant-colonel Claeys plaide pour éventuellement engager des candidats venant aussi du civil, comme c’est le cas aux Pays-Bas. « Il faudra penser à élargir le recrutement si on n’a pas le nombre escompté d’équipes », a indiqué le ministre. « Car il y a un bel avenir pour les Forces spéciales. »
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La Libre Belgique