Unité prestigieuse des "forces spéciales terrestres", le 13e régiment de dragons parachutistes (13e RDP) qui a perdu deux de ses hommes accidentellement dans la nuit de samedi à dimanche en Afghanistan a pour devise : "Au-delà du possible".
Héritier des dragons de Monsieur du 18e siècle puis devenu 13e régiment de dragons sous la Révolution et l’Empire, ce régiment s’est distingué à Ypres en 1914 et à Verdun en 1916 avant d’être pratiquement anéanti lors des combats du printemps 1940. Il participa cependant aux combats de la Libération en 1945.
Devenu régiment parachutiste en 1952, il prend part aux opérations en Algérie avant d’être rapatrié en métropole où il est transformé en régiment de recherche de renseignement en 1963.
A cette date, il rejoint Dieuze (Moselle) et a effectué depuis d’innombrables missions sur l’ensemble des "théâtres d’opérations extérieures", de l’Afrique sub-saharienne à l’Afghanistan. Le régiment doit être transféré à Souge (Gironde) en 2010.
L’emploi des bérets rouges du 13e RDP relève directement du chef d’état-major des armées mais ils agissent aussi au profit de la Direction du renseignement militaire (DRM) et du commandant des opérations spéciales (COS).
Triés sur le volet pour leurs qualités physiques et leur équilibre psychologique, les militaires du 13e RDP possèdent, outre leur brevet de parachutiste, des qualifications pointues : chuteur opérationnel, spécialistes renseignement ou montagne, transmissions, plongeurs, linguistes...
Comme les autres forces spéciales françaises (3.000 hommes environ), ils sont entraînés pour opérer en petit nombre, souvent de nuit, au-delà des lignes ennemies.
Mais contrairement au "service action" de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), les forces spéciales agissent toujours en uniforme même si ceux-ci sont "spécifiques et adaptés à leurs missions", tout comme l’armement.
L’emploi du 13e RDP est extrêmement divers : infiltration nautique par des "nageurs-palmeurs" en kayak, sous oxygène pur en circuit fermé, "spécialistes montagne", agissant des Alpes françaises à la mangrove guyanaise, spécialistes des milieux désertiques, des sauts à très grande hauteur (jusqu ?à 10.000 mètres avec oxygène).
Le régiment avait déjà été durement marqué en janvier 2009 par la perte de cinq de ses hommes, tués dans un accident d’hélicoptères au Gabon.
Son chant traditionnel proclame : "Quand nous partons la nuit vers l’inconnu, Disparaître dans les bois, La mission faisant foi, Dans la pluie, le vent, nous restons à l’affût, C’est ça notre destin, C’est de vivre en clandestin, Silence, discrétion, c’est notre but".
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AFP