Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 25 août 2009

Le directeur du FBI : "Je me demande où est la justice?"

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Robert Mueller, le directeur du FBI se dit "scandalisé" par la décision de l'Ecosse de libérer pour raisons médicales Ali Mohamed Al-Megrahi, le terroriste libyen condamné pour l'attentat de Lockerbie, dans une lettre au ministre écossais de la Justice Kenny MacAskill.

Megrahi avait été condamné en 2001 à la prison à vie avec une peine de sûreté de 27 ans par des juges écossais à l'issue d'un procès qui s'était tenu aux Pays-Bas, en terrain neutre. La sentence avait été confirmée en appel en 2002. En phase terminale d'un cancer de la prostate, l'homme, qui n'a jamais avoué le moindre regret , a rejoint jeudi la Libye après avoir été libéré pour raisons médicales par le ministre écossais de la Justice.

"Je suis scandalisé par votre décision, défendue avec désinvolture sous prétexte de compassion", écrit Robert Mueller dans cette lettre datée d'hier et disponible sur le site Internet de la police fédérale américaine.

"Votre décision de libérer Megrahi est inexplicable et porte tort à la justice", poursuit M. Mueller, qui rappelle avoir été le "ministre adjoint de laJustice (américain) responsable de l'enquête et de l'inculpation de Megrahi en 1991". Sa libération "récompense un terroriste" et "se moque de la douleur des familles qui ont perdu leurs proches le 21 décembre 1988" dans l'explosion d'un Boeing 747 de la compagnie américaine Pan Am au-dessus de Lockerbie, en Ecosse. 270 personnes avaient péri, en majorité américaines. "Je me demande : où est la justice?", conclut-il dans une lettre au ministre écossais de la Justice.

Accueilli en héros en Libye et reçu par Kadhafi le seul condamné pour l’attentat de Lockerbie qui a tué 270 civils, libéré officiellement pour “raison humanitaire” parce qu’il est malade, aurait en réalité été échangé contre des contrats commerciaux avec la Grande-Bretagne, selon le fils du leader libyen, Seif al-Islam.

Selon le fils de Kadhafi, Megrahi aurait bien été au cœur des tractations avec Londres. «Dans tous les contrats commerciaux, de pétrole et de gaz avec laGrande-Bretagne, (M. Al-Megrahi) était toujours sur la table des négociations», a expliqué le fils du leader libyen. Londres, vraisemblablement embarrassée, avait rapidement démentit ces affirmations.
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Ftouh Souhail