Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 17 avril 2006

LE PROJET NORTHWOODS

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Un plan pour avoir un prétexte pour envahir l'île de Cuba.

Cette idée de chercher un prétexte pour le public, dans le but de faire changer le régime à Cuba et de se débarrasser du pouvoir de Fidel Castro, avait été demandée par Dwight Eisonhower, alors qu'il était président des Etats-Unis. Il avait demandé à la CIA de travailler sur ce problème, afin d'obtenir "le remplacement du régime Castro par un autre plus dévoué aux intérêts réels du peuple Cubain et plus acceptable pour les Etats-Unis, exécuté de manière à éviter que l'intervention Américaine apparaisse".

Devenu président après Eisonhower, Kennedy héritera du projet, et après l'échec de la "Baie des cochons", le transmettra au Département de la Défense. Et au début de 1962, l'état-major (sous la présidence du général Lyman Lemnitzer) soumettra à Kennedy un plan qui prendra le nom de Opération "Nothwoods".

Le plan était présenté par un rapport intitulé "Justification de l'intervention militaire américaine à Cuba". Il avait été fournit par le "Joint Chief of Staff" au secrétaire à la Défense Robert McNamara le 13 Mars 1962, en tant que composante clé de Northwoods. Rédigé en réponse à une demande du chef du "Projet Cuba", le colonel Edward Lansdale.

Ce mémorandum classé "Top Secret" décrit les plans établis et les divers prétextes qui devaient permettre de justifier une invasion américaine de Cuba. Ces propositions (dont une partie était une opération anti-Castro appelée "Opération Mangouste") incluaient des assassinats de Cubains vivant aux Etats-Unis, en développant une fausse "campagne de terreur communiste cubaine dans la région de Miami, en Floride, d'autres villes et même dans Washington", y compris de "faire couler un bateau remplit de réfugiés Cubains (réels ou simulé)", et de "faire semblant d'une attaque de l'armée de l'air Cubaine sur un avion de ligne civil. Tout en concoctant un sentiment de type "Souvenez-vous du Maine" (l'incident remontant à 1898, pour envahir Cuba, en faisant sauter un navire Américain dans les eaux cubaines et ensuite accuser les Cubains de sabotage). Des historiens diront même que l'opération Northwoods pouvait être considéré comme "le plan le plus corrompu jamais inventé par le gouvernement américain".

Le Mémorandum sur l'opération Northwoods a été déclassifié et rendu public le 18 novembre 1997. Il est tellement explicite dans ses propos, qu'il n'y a qu'à le lire dans le texte, pour voir le plan trompeur (tant envers la population Cubaine, que vers l'opinion Américaine) qui avait été décidé:

Page 3:

RECOMMANDATIONS.

8. Il est recommandé que:

a. Que la pièce jointe A accompagnée et les documents afférents soient transmis au secrétaire à la Défense pour approbation et transmission au responsable des Opérations, pour le Projet Cuba.

b. Que ce document NE SOIT PAS transmis aux responsables des commandements unifiée ou spécifiques.

c. Que ce document NE SOIT PAS transmis à des agents Américains affectés aux activités de l'OTAN.

d. Que ce document NE SOIT PAS transmis au président de la Délégation Américaine de la commission militaire des Nations Unies.


Page 5:

APPENDICE A LA PIECE JOINTE A.

AVANT PROJET.

MEMORANDUM POUR LA SECRÉTAIRE DE LA DÉFENSE Objet: Justification de l'intervention militaire Américaine à Cuba (TS)

1. Il est ici fait référence au mémorandum adressé au général Craig, et émanant du chef des opérations, du Projet Cuba, objet: "Opération Mangouste", en date du 5 Mars 1962, où il était demandé une brève mais néanmoins précise description des prétextes qui justifieraient aux yeux de l'état-major inter-armes, une intervention militaire Américaine à Cuba.

2. Les projets énumérés dans la pièce jointe ci-contre sont transmis en tant que proposition préliminaire utilisables susceptible de servir à l'établissement d'un plan. Il y aura probablement des propositions similaires émanant d'autres organismes; ces contribution serviront de base de réflexion à la mise au point d'un plan en plusieurs phases. Les projets individuels pourront alors être examinés au cas par cas.

3. Ce plan, qui incorpore des projets sélectionnés parmi les suggestions ci-jointes, mentionnées en annexe ou dans d'autres sources, devra être développée de manière à concentrer tous les efforts sur un ultime objectif spécifique, propre à fournir une justification légitime à une intervention militaire américaine. Un tel plan permettra à une accumulation logique d'incidents, d'être combiné avec d'autres d'événements apparemment sans rapport, pour camoufler l'objectif ultime et créer la nécessaire impression d'un gouvernement cubain dont l'imprudence et l'irresponsabilité sans limite, concerneraient aussi bien les États-Unis que les autres pays. Le plan devra intégrer comme il se doit intégrer et détailler le déroulement des actions à mener. Le résulta escompté de la mise à exécution de ce plan sera de placer les Etats-Unis en position de pouvoir se plaindre à juste titre d'un gouvernement Cubain imprudent et irresponsable et de développer une image internationale d'une menace cubaine s'opposant à la paix du monde occidental.


Page 6:

4. Le temps est un facteur important dans la résolution du problème cubain. Par conséquent, le déroulement de ce plan devra être établi dans le temps de manière à ce que les projets soient exploitables dans les prochains mois.

5. Dans la mesure où l'ultime objectif est une intervention militaire officielle, il est recommandé que la responsabilité initiale de développer les aspects militaires tant que paramilitaires de ce plan concernant aussi bien les opérations officielles que clandestines soient confiées aux chefs de l'état-major inter-armes.


Page 7:


ANNEXE A L'APPENDICE DE LA PIECE JOINTE A.

PRETEXTES JUSTIFIANT L'INTERVENTION MILITAIRE AMERICAINE A CUBA.

(Remarque: Les déroulements d'actions qui suivent sont des propositions préliminaires uniquement susceptibles de servir à l'établissement d'un plan. Ils ne répondent à aucun ordre chronologique ou croissant. Ils sont destinés, à l'instar de propositions similaires émanant d'autres organismes, à fournir un point de départ au développement d'un plan unique, intégré, et en plusieurs phases. Un tel plan permettra l'évaluation des projets individuels dans le contexte d'actions cumulatives et liées entres elles, misent en place pour inexorablement atteindre l'objectif d'une justification permettant un intervention militaire à Cuba).

1. Etant donné qu'il paraîtrait souhaitable d'utiliser des provocations reconnues comme base d'une intervention militaire américaine à Cuba une couverture, un plan secret destiné à tromper l'adversaire et comprenant les actions préliminaires requises des actions telles qu'elles ont été développées en réponse à l'étude 33 c, pourrait être mis à exécution en tant que tentative initiale visant à provoquer la réaction de Cuba. Il s'agirait ainsi de faire valoir des actions trompeuses destinées à convaincre les Cubains de l'imminence d'une invasion. Nos forces seront positionnées tout au long de la mise à exécution du plan permettra en vue de passer rapidement d'un exercice à une intervention si la réaction des cubains le justifiait.

2. On prévoie de mettre en place une série d'incidents parfaitement coordonnés dans et autour de Guantanamo, lesquels auront toutes les apparences d'avoir été provoqués par des forces hostiles Cubaines.

a. Incidents devant constituer une attaque crédible (ne répondant à aucun ordre chronologique):

(1) Faire courir des rumeurs (nombreuses). Utiliser des radios clandestines.

(2) Débarquer des Cubains amis en uniforme "par-dessus la clôture", pour simuler une attaque de la base.

(3) Faire capturer des saboteurs Cubain (amis) dans l'enceinte de la base.

(4) Provoquer des émeutes à proximité du portail principal de la base (Cubains amis).


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(5) Faire sauter des munitions dans l'enceinte de la base; provoquer des incendies.

(6) Mettre le feu à des avions de la base aérienne (sabotage).

(7) Envoyer un tir plongeant d'obus de mortier sur la base à partir de l'extérieur.
Certaines installations endommagées.

(8) Faire prisonnier des sections de combattants venant de la mer ou des environs ou de la ville de Guantanamo.

(9) Faire prisonnier des groupes de miliciens, qui prennent la base d'assaut.

(10) Sabotage du navire dans le port; incendies importants -- naphtaline.

(11) Faire sauter des bateaux à proximité de l'entrée du port. Organiser les funérailles de victimes factices (éventuellement à la place de (10)).

b. Les Etats-Unis réagiraient en menant des actions offensives destinées à protéger l'approvisionnement en eau et en électricité, et en détruisant des positions d'artillerie et de mortier qui menacent la base.

c. Débuter des opérations militaires Américaines à grande échelle.

3. Un incident du type "Souvenez-vous du Maine" pourrait être mis en place sous plusieurs formes:

a. Nous pourrions faire sauter un navire Américain dans la baie de Guantanamo et rendre Cuba responsable.

b. Nous pourrions faire sauter un vaisseau radio-commandé (sans équipage) n'importe où dans les eaux cubaines. Nous pourrions nous arranger pour provoquer un incident de ce genre à proximité de La Havane ou de Santiago, comme étant le résultat spectaculaire d'une attaque aérienne ou maritime Cubaine, ou des deux à la fois. La présence d'avions ou de navires cubains simplement présents pour enquêter sur les intentions du vaisseau en question, pourrait constituer une preuve plutôt accablante de l'attaque subit par le navire. La proximité de La Havane ou Santiago pourrait rendre les choses encore plus crédible, particulièrement pour ceux qui pourraient avoir entendu l'explosion ou vu l'incendie. Les Etats-Unis pourraient faire suivre l'incident d'une opération de sauvetage par mer/par les airs, appuyées par des chasseurs Américains, dans le but "d'évacuer" les membres restants d'un équipage non existant. Des listes de victimes dans les journaux Américains pourraient provoquer une vague d'indignation nationale fort bénéfique.

4. Nous pourrions provoquer une campagne de terreur qui serait mené par les communistes Cubains de la région de Miami, dans d'autres villes de Floride, voire même à Washington.

Page 9:

Cette campagne de terreur pourrait être dirigées contre des réfugiés Cubains demandant l'asile aux Etats-Unis. Nous pourrions faire couler un navire transportant des Cubains en route pour la Floride (de manière réelle ou simulée). Nous pourrions encourager des attentats contre des cubains réfugiés aux Etats-Unis, en allant jusqu'à provoquer des blessures reçues dans des circonstances faisant l'objet d'une vaste publicité. L'explosion de plusieurs pains de plastic dans des endroits soigneusement choisis, l'arrestation d'agents cubains et la publication de documents prouvant l'implication de Cuba, serait également d'un grand secours pour propager l'idée d'un gouvernement irresponsable.

5. Une opération de flibuste, "Issue de Cuba, ou soutenue par Castro". pourrait être simulées à l'encontre d'une nation voisine des Caraïbes (dans la veine de l'invasion du 14 juin de la République Dominicaine). Nous savons que Castro soutien aujourd'hui clandestinement des tentatives subversives visant Haïti, la République Dominicaine, le Guatemala ainsi que le Nicaragua, et sans doutes d'autres nations. Il est par exemple possible d'exagérer ces tentatives et de faire en sorte d'en dénoncer d'autre. Il est par exemple possible de tirer parti de la susceptibilité des force aériennes Dominicaines vis-à-vis de toutes violations de leur espace aérien national. Des avions "Cubains" de type "B-26" ou "C-46" pourraient faire des raids nocturnes pour incendier des champs de canne à sucre. Des incendiaires venant du bloc soviétique pourraient être découverts. Tout cela pourrait être couplé avec des messages "Cubains" destinés aux communiste clandestins, comme à des cargaisons d'armes "Cubaines" qui seraient découvertes, ou intercepté sur les plages.

6. L'utilisation d'avions de type "MIG" par les pilotes américains pourrait constituer des provocations supplémentaires. Le harcèlement du trafic aérien civil, l'attaque de transports maritimes et la destruction de drones par des avions de type "MIG" constitueraient des actions supplémentaires très utiles. Un "F-86" arborant les peinture adéquates pourrait convaincre des passagers aériens d'avoir vu un "MIG" Cubain, particulièrement si c'est le pilote du transporteur qui fait l'annonce d'un tel évènement. Le premier inconvénient concernant cette suggestion étant les risques concernant la sécurité, inhérent au fait de modifier un avion ou de s'en procurer un. Il pourrait cependant être possible, de produire par nos propres moyens des copies convaincantes d'un "MIG" dans un délais d'environ trois mois.

Page 10:

7. Des tentatives de détournement visant des vecteurs aériens et maritimes civils apparaitraient comme une continuation des actions de harcèlement à propos desquelles le gouvernement Cubain fermerait les yeux. D'un autre côté, nous pourrions favoriser d'authentiques désertions, touchant des vecteurs aériens ou maritimes civils ou militaires.

8. Il est possible de créer un incident qui démontrera convaincante qu'un avion cubain a agressé et abattu un avion civil affrété par un groupe de gens au départ des Etats-Unis pour la Jamaïque, le Guatemala, Panama ou le Venezuela. La destination serait uniquement choisie en fonction d'un plan de vol impliquant de survoler Cuba. Les passagers pourraient être un groupe d'étudiants d'une université partant en vacances, ou tout autre groupe de personnes susceptibles de participer ensemble à l'affrètement d'un avion pour un vol non programmé.

a. Un avion de la base aérienne de Eglin serait peint et immatriculé pour constituer une réplique exacte d'un avion appartenant à un organisme de la région de Miami possédé par la CIA. Le moment venu, cette réplique serait substituée au véritable avion civil et accueillerait les passagers choisis, embarquant tous sous de faux noms dont la liste serait soigneusement préparée. L'avion réellement immatriculé serait converti en "drone".

b. Les heures de décollage du "drone" et du véritable avion seraient programmées pour qu'ils se rencontrent au sud de la Floride. A partir de ce point de rencontre, l'avion transportant lesdits passagers descendrait à la plus basse altitude possible et rejoindrait directement un terrain auxiliaire de la base aérienne de la base d'Eglin, où nous nous arrangerions pour que les passagers soient évacués et que l'avion retrouve son statut initial. Le "drone" continuerait pendant ce temps là à suivre le plan de vol qui aura été déposé. Une fois au-dessus de Cuba, le "drone" émettrait un message de type "MAY DAY" sur la fréquence internationale de détresse où il déclarerait être attaqué par des "MIG" Cubains. La transmission serait interrompue par la destruction de l'avion, déclenchée par un signal radio. Ce serait ainsi des stations radios de l'ICAO du monde occidental qui informeraient les Etats-Unis du sort de l'avion, plutôt que l'éventualité où les Etats-Unis tenteraient de faire avaler l'incident aux autres pays. (ICAO: "International Civil Aviation Organization", Ndt).

Page 11:

9. Il est également possible de créer un incident simulant la destruction d'un avion de l'USAF par des "MIG" Cubains communistes au-dessus des eaux internationales, l'attaque survenant en l'absence de toute provocation.

a. Une quantité approximative de 4 ou 5 avions de type "F-101" seraient envoyés vers la zone de Cuba à partir de la base aérienne de Homstead en Floride, en volant l'un derrière l'autre. Leur mission serait de revenir sur leur trajectoire pour simuler des avions ennemis au cour de manoeuvres aériennes dans le sud de la Floride. Ces avions exécuteraient des variantes de ces vols à intervalles réguliers. Les équipages recevraient pour instruction de se tenir à au moins 12 miles des côtes cubaines; il serait cependant exigé d'eux qu'ils emportent des munitions réelles au cas où les "MIG" Cubains se montreraient hostiles.

b. Au cours d'un de ces vols, un des pilotes ayant reçu des instructions préalables volerait en position "Charley" en queue de file, en laissant une distance considérable entre son avion et celui qui le précéderait. Une fois à proximité de l'île de Cuba, ce pilote enverrait un message selon lequel il aurait été surpris par l'un des "MIG" et serait en train de s'écraser. Aucun autre messages ne serait envoyé. Le pilote volerait ensuite plein ouest à une altitude extrêmement basse et atterrirait sur une base sûre, qui dépendrait d'Eglin. L'avion serait alors pris en charge par le personnel adéquat, rapidement rangé dans un hangar où on lui donnerait un nouveau numéro d'immatriculation. Le pilote qui aurait exécuté la mission sous un faux nom, reprendrait sa véritable identité et reprendrait ses activités normales. Le pilote et l'avion auraient ainsi disparu.

c. Au moment précis où l'avion aura supposément été abattu, un sous-marin ou une petite unité de la marine disséminerait des pièces de "F-101", parachute, etc., à la surface, à approximativement 15 à 20 miles des côtes Cubaines et repartirait. Ainsi les pilotes retournant à Homestead seraient quant à eux confronté à un évènement réel. On enverrait alors des avions et des navires de recherche qui découvriraient lesdites pièces de "F-101".

Page 12:

PIECE JOINTE B

FAITS SE RAPPORTANT AUX PROBLEMES.


1. Les chefs d'état-majors des armées ont précédemment* qu'un engagement militaire Américain unilatérale à Cuba peut être entrepris dans l'éventualité où le régime Cubain mènerait des actions hostiles vis-à-vis des forces ou des possessions Américaines. Ces actions constituant ces incidents sur lesquels se baserait une intervention officielle.

2. La nécessité d'une action concrète dans l'éventualité où les actuelles tentatives clandestines visant à favoriser une rébellion interne à Cuba se révéleraient vaines a été mentionnée** par le Chef d'état-major inter-armes le 7 Mars 1962, dans les termes suivants:
"- - - S'il était reconnu qu'il était impossible d'aboutir à une révolte interne à Cuba au cours des 9-10 prochains mois, les Etats-Unis devra alors prendre la décision de mettre en place une "provocation" Cubaine qui justifierait une intervention militaire concrète."

3. Il paraitrait en outre que le Ministère des Affaires Etrangères est en train de développer des propositions d'actions susceptibles de justifier une intervention militaire Américaine à Cuba.

* (JCS 1969/303)
** (JCS 1969/313)


Conclusion

Le président Kennedy rejettera finalement ce projet et il ne sera jamais appliqué sur le terrain. Mais une telle opération nous montre, même si elle date de la Guerre Froide, que les généraux Américains étaient capables d'imaginer une fausse attaque aérienne, pour faire porter le chapeau à Castro. Et ce, uniquement pour servir les objectifs de la politique Américaine "anti-communiste" du moment.

On ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec les attentats du 11 septembre.

Concrètement-parlant, tout y est: l'utilisation d'un avion de l'aviation commerciale existant réellement; son remplacement par un avion identique mais téléguidé; "abattu" ensuite par un faux chasseur Cubain; les passagers du vol civil embarquant tous sous des noms d'emprunt avec constitution de listes de passagers soigneusement étudiées; les passagers étant récupérés par les militaires et rapatriés aux Etats-Unis; pour reprendre ensuite leur vie dans le pays (sûrement sous de fausses indentités, puisque c'était même prévu pour l'un des pilotes de l'Air Force), alors que, officièllement, ils sont tous décèdés.

Politiquement-parlant, tant au niveau de la politique intérieur Américaine que dans sa politique extérieur, tout y est aussi: Il n'y a qu'à remplacer Cuba par des pays arabes présentés comme "terroristes" (l'Irak et l'Afghanistan); les prétendues attaques Cubaines, par les détournements et les crash survenus le 11 septembre; de l'objectif d'arriver à une "intervention militaire Américaine à Cuba", par l'occupation de l'Irak et de l'Afghanistan (sans oublier tout ce qui a changé aux Etats-Unis avec le "Patriot Act"); et nous avons le même mode opératoire, dans la préparation d'un plan, en se servant sans vergogne d'une manipulation totale des évènements, pour arriver à ses fins.

On peut dire que si le projet Northwoods n'a jamais eu lieu, les attentats du 11 septembre l'ont remplacé, aussi bien dans le fond, que dans la forme. Comme quoi un plan définit quanrante ans auparavant et abandonné, peut toujours servir (1).


(1) Pour voir les quinze pages originales du Mémorandum, cliquez sur le lien

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