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jeudi 5 avril 2018

Cheikh Bassam Ayachi, 72 ans, figure de l'islamisme belge, a été interpellé


Un imam radical, figure d'un ancien foyer islamiste de Molenbeek en Belgique, a été arrêté en France le 27 mars et inculpé par un juge antiterroriste pour son séjour en Syrie, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Le cheikh Bassam Ayachi, 72 ans, a été arrêté dans le nord de la France en vertu d'un mandat d'arrêt émis depuis quelques jours par un juge d'instruction parisien, selon une de ces sources. Emprisonné en Italie en 2009 dans un autre dossier terroriste, l'imam franco-syrien avait été libéré en 2012 et avait rejoint les zones de combat djihadistes en Syrie l'année suivante. Ces sources n'ont pas précisé quand et comment il a pu rentrer en Europe.

Il est réapparu le mois dernier dans le collimateur de la justice après l'arrestation d'un djihadiste français qui avait rejoint la Syrie puis le Japon avant d'en être expulsé vers la France le 8 mars.

Le juge d'instruction, qui a inculpé ce Français né en 1988, a alors émis un mandat d'arrêt contre Bassam Ayachi pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle», selon une de ces sources, «au regard des relations que les deux hommes sont susceptibles d'avoir entretenues» en Syrie.

Bassam Ayachi, un Syrien venu étudier en France dans les années 60 et devenu français par son mariage, est notamment connu pour avoir dirigé dans les années 90 et 2000 le «Centre islamique belge» (CIB).

Son fils tué au combat

Ce centre, autour duquel gravitait une cellule de recrutement pour le djihad en Afghanistan et en Irak puis en Syrie, était situé dans la commune populaire bruxelloise de Molenbeek, d'où sont originaires plusieurs membres du commando des attentats du 13 novembre 2015 dans la région parisienne. Il a été dissous sur décision de justice.

En novembre 2009, l'imam avait été arrêté, avec un jeune Français converti, dans le sud de l'Italie après la découverte d'immigrés clandestins dans leur camping-car. La justice italienne les avaient accusés d'avoir mis sur pied un «réseau de soutien logistique d'une organisation terroriste internationale» liée à Al-Qaïda. Après trois années de prison, ils avaient été blanchis en appel et avaient pu rentrer en Belgique en juillet 2012.

En 2016, la chaîne de télévision France 2 avait diffusé un documentaire intitulé «Au nom du père, du fils et du djihad» et consacré à la famille Ayachi, partie en 2013 combattre le régime de Bachar el-Assad au nom du djihad. Le fils, Abdelrahman Ayachi, y avait pris la tête d'une brigade islamiste, les Faucons du Sham, et avait été tué au combat.

AFP