Partie 16
La configuration des lieux choisie pour l’assassinat, il faut bien le reconnaître, est une merveille d’organisation. On a non seulement prévu plusieurs emplacements de tirs sous des angles et hauteurs différents, mais aussi pour les conjurés tous les moyens possibles pour s’échapper rapidement. Dans les films de cow-boys d’Hollywood à la John Wayne, on attrape toujours les personnes ciblées ou poursuivies » au fond du canyon« , et les immeubles de Dallas en sont la représentation urbaine, pour sûr. Vue d’avion, la Dealey Plaza est en effet un endroit rêvé pour commettre un attentat, avec ses nombreuses échappatoires, dont un parking et même une gare de triage, avec de nombreux wagons où se dissimuler, au cas où, qui jouxtent l’arrière d’un monument bizarre en forme de pergola de béton, dont un des murets sans statue permettra même à Abraham Zapruder d’immortaliser la fin du président.
Pour aider encore au massacre organisé, la voiture du cortège, pour prendre la direction du bon échangeur et se rendre au point de réunion prévu pour des agapes, doit zig-zaguer entre des bâtiments et fortement ralentir, permettant aux tireurs embusqués de prendre le temps de régler leur hausse pour ne pas rater leur cible. C’est un guet-apens parfait, tout bonnement. A Dallas, Kennedy n’avait aucune chance de s’en sortir, à l’évidence. Sur Dealey Plaza, tout avait été choisi en revanche, pour le conjurés… pour s’échapper facilement !
L’étude d’une seule photo aérienne (ou une simple carte) nous convainc facilement : les gens qui ont commis l’attentat, outre d’avoir trouvé des emplacements rêvés pour des tirs croisés, en hauteur comme à tir tendu, avaient vraiment tout organisé dans les moindres détails, et surtout leur fuite, derrière la scène du crime.
Deux énormes parking jouxtent en effet la rue Elm où à lieu l’exécution de Kennedy. Des arbustes, une palissade ou même une pergola de béton pleine d’ouvertures ont pu dissimuler un ou plusieurs tireurs en plus de ceux cachés dans les deux immeubles, et tous ces éléments donnent sur ces parkings.
Pour s’enfuir, c’est très simple, côté véhicules : il y en a même deux, de parkings, dont un qui donne directement sur l’arrière de la bibliothèque !!! S’il faut définir la qualité d’un complot réussi, la prévision de l’extraction de ces auteurs est la pièce fondamentale : tuer est relativement facile à faire, ne pas se faire prendre en est une autre, beaucoup plus délicate à gérer et à prévoir. Un assassinat réussi, c’est une opération préparée de longue date. En ce sens, la Dealey Plaza était un choix exceptionnel, tant les portes de sortie étaient multiples. Les tireurs embusqués ne pourraient pas être interceptés comme on va le voir. Une photo du lieu du crime dans les années 50, alors que la rue Elm est encore à deux voies et que la palissade n’a pas été installée nous donne un excellent point de vue sur l’emplacement possible de tireurs (la palissade commençant juste après le muret à gauche de la pergola).
Parmi tous ces bâtiments, bien visible, l’un retient notre attention : c’est une petite maison en hauteur au toit de tuiles qui n’est autre qu’une cabine d’aiguillage typique des chemins de fer (les européens ont les mêmes), l’arrière de la place étant un nœud ferroviaire important (c’est le croisement de trois voies différentes, le terme de « tri-pass » souvent vu pour décrire le secteur étant réservé aux trois voies d’autoroute que constituent Main Street et ses deux voies d’entrées).
Le petit immeuble dispose d’une vue en hauteur imprenable… sur l’arrière de la palissade derrière le « grassy knoll« , et sur l’arrière de la pergola. Situées en hauteur, des vitres larges chargées normalement d’observer le mouvement des wagons donnent une vue directe sur ceux qui après avoir tiré sur le président auraient eu envie de s’enfuir.
Or c’est là que l’on va trouver Lee Edward Bowers, Jr, « signalman » chez l’Union Terminal Company, autrement dit l’aiguilleur des wagons circulant à cet endroit, qui ne doit donc rien avoir raté de la scène, à savoir des tirs, qu’il a nécessairement entendus, de la fumée de ces tirs, qu’il aurait dû logiquement apercevoir, et des mouvements des personnes qui ont suivi, parmi lesquelles il y avait peut-être également un des tireurs du jour. Le 22 Novembre 1963, Bowers travaillait dans la tour ferroviaire donnant sur Dealey Plaza à Dallas. De là, du haut de son étage vitré, il avait une bonne vue sur l’arrière du cortège présidentiel et a été en mesure de décrire à la Commission Warren les trois voitures qui sont entrées dans la zone interdite, juste avant l’assassinat de John F. Kennedy.
Un témoin crucial pour plusieurs raisons
Bowers avait rapporté avoir vu deux hommes debout près de la clôture sur le « Grassy Knoll » juste avant. Cela correspond au témoignage du policier Craig sur l’arrivée tardive du break de Clay Shaw, entr’aperçu sur une rue adjacente de Main Street sur un des films visionnés. Il avait ajouté : « ces hommes étaient les deux seuls étrangers dans la zone. Les autres étaient des travailleurs que je connaissais ». Bowers a déclaré que les deux hommes étaient là, tandis que les coups de feu ont été tirés. Mark Lane a interviewé Bowers pour son livre « Rush to Judgment » (1966, la vidéo basée sur le livre est téléchargeable ici, je vous recommande de le visionner ) : « au moment de la fusillade, dans le voisinage de l’endroit où les deux hommes que j’ai décrits étaient, il y a eu un flash de lumière (« flash of light ») ou, en ce qui me concerne, quelque chose que je ne pouvais pas identifier, mais il y avait quelque chose qui a eu lieu qui a attiré mon attention dans ce domaine immédiat sur le remblais. Maintenant, ce que c’était exactement, je ne pouvais pas le préciser à ce moment-là et à ce moment je n’ai pas pu l’identifier comme autrement qu’ inhabituel – un flash de lumière ou de la fumée ou quelque chose qui m’a fait ressentir comme quelque chose hors de l’ordinaire, qui s’était produit ». Sur le parking entre la pergola et la tour d’aiguillage, c’est là que Buell Frazier, un employé de la Texas School Book Depository, qui témoignera sur son collègue Oswald, a garé sa voiture, ce jour fatidique. L’aiguilleur aurait donc vu le départ du tir fatal, tout simplement, et confirmait le fait qu’il n’y en aurait eu qu’un seul de visible, à savoir aussi que l’arme utilisée n’a pas produit les mêmes effets que les tirs attribués à Lee Harvey Oswald. On songe à un tir d’arme de précision, sans silencieux (1), à balle explosive. Ce que confirme la blessure de taille plus que conséquente au visage droit du président, littéralement scalpé sur le film de Zapruder, la peau du sommet du crâne se retrouvant dès l’impact à pendre sur le côté, renversée sur le côté droit. Une triangulation effectuée à plusieurs reprises, dont une encore récemment au laser conclut à un tir provenant du « grassy knoll » .
La ruée vers le tertre
Le témoignage de Bowers, et les mouvements de foule qui ont suivi l’attentat mettent à mal la thèse de tirs ne provenant que de la Bibliothèque. S’il y a quelque chose d’oublié dans le rapport Warren, en effet, ce sont bien les mouvements de foule qui ont suivi les tirs. Étrangement aussi, il y avait peu de spectateurs sur Dealey Plaza ce jour-là. Cela s’explique, car c’est l’entrée d’une autoroute et non une artère principale, et le chemin est court avant que la limousine n’accélère vers le nœud routier d’autoroute. Bref un endroit où la foule ne risquait pas non plus de gêner les angles de visée… à tir tendu (du haut des immeubles le foule ne joue pas ce rôle d’écran). Ce qu’on peut voir, c’est que les gens présents s’étaient naturellement dirigés vers la palissade, dès les coups de feu entendus, ce que montrent à l’évidence plusieurs films amateurs.
Pour eux, un des tirs au moins provenait de l’endroit. Un de ces films, celui de Nix, montre une très étrange scène, à savoir la présence de trois personnes se tenant debout sur les marchés menant à la pergola, dont un qui se baisse brusquement comme si un tir venait de se produire au dessus de sa tête, sans qu’il n’y ait de détonation entendue. Nix avait donné son film original au FBI… qui l’avait annoncé comme « perdu ». Heureusement, Nix avait fait un double de sa prise de vues, c’est celle que le curieux français Jean-Michel Charlier (le scénariste de BD bien connu) avait achetée (il avait fait de la mort de Kennedy un de ses dadas).
C’est une des scènes les plus particulières, signifiant qu’un tir supplémentaire s’était produit après le tir fatal, alors que la voiture avait déjà donné un coup d’accélérateur pour quitter la zone dangereuse. Ce qui conduit à la conclusion comme quoi à cet endroit il y aurait eu au moins deux tireurs différents, équipés d’armes différentes, Bowers ayant entendu un tir et vu un éclair de sa tour d’aiguillage, le second n’ayant ni vu ni entendu quoi que ce soit. Constituant ainsi un deuxième centre de tir croisé, avec des armes équipées différemment : le piège qui s’était refermé sur le président américain était densément occupé. Un vaste complot, et non un acte isolé, ces endroits indiqués par la foule le disaient déjà. Un tir supplémentaire raté après le coup fatal ayant broyé la tête fait figure d’acharnement en effet. On avait prévu de l’achever, littéralement !
De nombreux témoins désignent le tertre ou la palissade
Car des témoins il y en a eus, dont fort peu seront retenus comme crédibles par la commission Warren. Ainsi James Leon Simmons, qui affirmera avoir « vu de la fumée près des arbres situés devant la barrière« , puis s’être rendu à cet endroit et avoir constaté de nombreuses traces de boue, c’est ce qu’il répétera un mois après au FBI, qui ne retiendra pas son témoignage pour autant. Il ne sera pas convoqué par la Commission Warren, ou Richard C.Dodd (ci-dessous 1) qui déclarera avoir vu avec deux de ses amis lui aussi de « la fumée venant de la palissade » (ils l’ont vue tous les trois !), ou encore Sam H.Holland (cf ci-dessous 2), qui était sur le pont des trois voies, et qui lui encore confirmera la fumée « au dessus des arbres », du grassy knoll, « derrière la palissade« , encore, en montrant à un cameraman la direction… de cette fameuse palissade, et affirmera « y être allé pour voir s’il y avait quelqu’un » et n’y avoir vu personne.
Selon Dodd et Holland, les tirs provenaient à proximité de l’OverPass (le pont où Holland était).
La commission ne retiendra pas son témoignage, alors qu’il maintiendra sa version du départ du tir derrière la palissade, clamant que la commission avait tout faux. D’autres encore, tels Thomas Murphy, Royce Skelton, Frank E.Reilly, Ed Johnson, confirmeront tous avoir vu de la fumée émaner du même endroit. Même chose pour Mary Moorman et son Polaroid, tenu horizontalement (dans le film de Stone il est vertical), qui prendra le célèbre cliché au moment même du tir mortel sur Kennedy : sa photo sera commentée par la commission comme étant celle « de la fenêtre de la bibliothèque, avec derrière la photo du tireur » !!! Alors que c’est celle qui a peut-être saisi le moment où le tir fatal a eu lieu (l’empreinte est celle d’un policier n’ayant pas fait attention au support gélatineux du Polaroid !!!
Dernier témoin se situant à un tout autre endroit : c‘est JC Price, alors sur le toit du bâtiment du Terminal Annex (celui en face de la bibliothèque, de l’autre côté de la place) en train de faire des réparations de couverture : lui aussi montrera du doigt aux reporters le buisson du tertre (ici à 9.09 du début)... sans que son témoignage ne soit lui aussi retenu officiellement !
Charles Brehm confirmant lui que le deuxième tir entendu avait emporté des morceaux de la tête du président vers l’arrière de la voiture, indiquant un tir… de face. Brehm était tout proche de la voiture : c’est lui qui se tient debout sur le bord du trottoir avec son fils de 5 ans à ses côtés (le film de Zapruder le capte à l’image 285). L’homme était allé déposer chez les policiers de Dallas (voir photo ci-dessous), sans avoir été rappelé par la commission Warren !
Le témoignage de la jeune employée
Des témoignages, il y en a d’autres. Celui de Julia Ann Mercer, alors âgée de 23 ans, demeurant au 5200 Belmont, numéro 208, à Dallas, une jeune employée de la firme Automat Distributors au 1720 Canton à Dallas est un des plus troublants, car il relie deux affaires entre elles ; celle d’Oswald et de Ruby. Un témoin oculaire qui a toujours répété ce qu’elle avait juré par écrit au bureau du Dallas County Sherif (lire ici sa déposition (2), et qui n’a pourtant jamais été appelée à témoigner devant la Commission Warren est bien l’un des plus troublants : vers 11 heures ce matin-là, elle avait vu un homme avec une valise de fusil sortir d’une camionnette verte et marcher jusqu’à la colline au monticule herbeux au-dessus de Dealey Plaza quelques minutes avant l’assassinat. Selon elle, le conducteur de la camionnette, dit-elle, était.. Jack Ruby !
Selon plusieurs sources, le FBI aurait fait une enquête pour retrouver le pick-up mais cela n’aurait rien donné. Il semble que Julia Ann Mercer fera l’objet les mois suivants d’une campagne de désinformation laissant dire qu’elle aurait vu aussi Oswald comme le porteur de l’étui à fusil. Dans le livre « JFK and the Unspeakable : Why He Died and why it Matters, Volume 2 » ; l’auteur, James W. Douglass, laisse entendre clairement que Julia Ann avait décrit la camionnette comme n’ayant pas de publicités sur ses flancs. C’est le FBI qui avait ajouté dans son rapport qu’elle aurait pu être une camionnette d’une entreprise d’air conditionné, envoyant les inspecteurs à la recherche d’une autre ! Elle remarquera aussi qu’on avait imité sa signature sur sa déclaration, qui ne contenait pas tout ce qu’elle avait signalé !!! Pourtant, elle avait aussi dit d’autres choses toutes aussi passionnantes : pour repartir de Dallas, vers Forth Worth, alors qu’elle ne savait pas que Kennedy avait été tué, elle s’était arrêtée au café de la chaîne Howard Johnson. Elle y avait vu attablés des « gens des services secrets » qui selon elles ne « devaient plus porter le nom de secrets » tant ils parlaient fort de ce qui venait de se produire. Or elle y avait aussi vu l’homme porteur de l’étui montant sur le talus ! Comme elle avait tenté de leur expliquer ce qu’elle avait vu, deux policiers, au sortir du restaurant l’avaient poursuivie pour la conduire au commissariat pour y répéter sa déposition. On ne retiendra jamais ce SECOND témoignage, qui montrerait une fuite bien tranquille du tireur… Julia Ann Mercer n’a jamais ensuite donné de ses nouvelles, et n’a jamais été retrouvée depuis.
Le plus étonnant et le plus précis témoignage…
… n’a jamais été pris en compte pour une raison que l’on peut juger idiote ou discriminatoire. Car l’homme qui a effectué un compte rendu très précis de ce qu’il avait vu est un… sourd-muet, alors jeune (il est âgé de 26 ans au moment des faits). Virgil « Ed » Hoffman, (mort en 2010) c’est son nom, se tenait au bord de la Stemmons Expressway (elle est signalée par le panneau qui prive Zapruder des effets du premier tir). Il était au volant d’une Ford Falcon 1962 qu’il avait arrêtée près viaduc du Texas and Pacific Railroad qui surplombe la Stemmons Freeway.
De là, il n’avait pas pu voir le cortège, sauf lorsqu’il a réémergé à vive allure en direction du nord. Mais c’est ce qu’il a vu juste après qui est étonnant. Sourd, il n’avait donc pas été alerté par les coups de feu. Mais avait remarqué lui aussi de la fumée, provenant… du fameux « grassy knoll », et surtout VU une scène sidérante. Par gestes, il nous le montre ici : un homme tenant un fusil, allant le donner à un autre puis repartant tranquillement en remettant bien son costume et son chapeau, le second avec le costume d’employé du rail s’en allant après derrière un boîtier électrique pour démonter l’engin en deux parties et les mettre dans deux boîtes différentes, pour partir après tranquillement chacune à la main vers la voie ferrée.
Juste après, quand Ed avait vu la limousine passer à vive allure, il s’est aperçu qu’on avait tiré sur le Président (ce qu’il n’avait pu entendre !). Ayant tenté sans succès d’alerter un policier sur le pont, Ed s’est rendu au FBI… où il s’est fait rejeter, personne ne faisant d’efforts pour comprendre ce qu’il voulait dire. Quant à ceux qui dénigrent son témoignage en le jugeant trop éloigné de la scène au regard de ceux étant sur le pont de chemin de fer surplombant Elm Street (l’Over Pass), on peut aussi leur rétorquer que ceux positionnés là ne pouvaient voir le parking, dissimulé par des arbustes, alors que lui, si. En prime, son témoigner recoupe pile poil celui de Holland, qui, pour montrer l’endroit où il a vu de la fumer partir, se retrouve obligé de repasser derrière l’armoire électrique décrite… !!!
Deuxième tentative quatre ans après
Il réessaiera en 1967, écrira à Robert Kennedy qui lui répondra que le rapport Warren avait tout bon (c’était ça ou ne pas se faire élire !) puis à la fin des années 90… toujours sans succès. Son père avait calmé ses ardeurs en lui affirmant qu’il était en danger en racontant ce qu’il avait vu.
Il ne fait pas bon être handicapé aux Etats-Unis. Le témoin le plus important et le plus précis sur le tireur isolé et son adjoint… n’a jamais été pris au sérieux, et même on s’est évidemment empressé de le laminer, dès que son histoire avait commencé à se répandre. Or un auteur, Jim Marrs, montrera qu’Ed n’avait rien inventé de l’événement. L’auteur déclara en effet à son propos : « Le plus impressionnant pour moi, c’était la description d’Ed d’une arme qu’il a vu brandie par un agent des services secrets dans la voiture qui suivait Kennedy. Ed d’abord dit que l’homme a tenu un fusil. Mais après plusieurs questions, il a utilisé ses mains pour décrire avec beaucoup de compétence une arme avec une crosse de pistolet, un grip à l’avant et une poignée sur le dessus – je savais immédiatement qu’il voulait me montrer un M-16 ou son modèle civil, l’AR-15.
Et, en effet, l’agent George W. Hickey a témoigné qu’il a avait déployé un AR-15 pendant que le président en détresse était transporté à l’hôpital de Parkland « . Et ça, peu de gens ont pu le voir : le trajet n’a pas duré 6 minutes, dans un endroit désert (une autoroute) ! Or on retrouvera la photo bien après le témoignage d’Ed Hoffman, prouvant qu’il n’avait pas pu inventer non plus cette réalité. Il avait vu la voiture emmenant le président blessé : on peut voir ici les gestes qu’il indique sur la partie atteinte de la tête : le côté droit, scalpé.
Des témoignages, c’est le seul a évoquer cet élément déterminant : l’emploi d’une carabine de chasse démontable en deux parties, la signature d’un travail de pro, le tireur ne s’occupant même pas du transport de l’arme !!! Un contrat mafieux, ou en tout cas toutes les apparences d’un contrat !!! Malgré les critiques affirmant qu’il aurait changé de version dans le temps, Ed Hoffman ne variera jamais en faisant les gestes de démontage de l’arme. Le geste lui-même qu’il effectue un démontage qui n’est pas vissant, et qui se fait très rapidement, en un quart de tour seulement, exactement le geste que montre Ed ! Et ça non plus il n’avait pas pu l’inventer !!!
Autre témoignage encore
Il faudra attendre la sortie du livre « Crossfire : The Plot That Killed Kennedy« (1989) de Marrs pour qu’on l’écoute enfin : soit 39 années de perdues ! Le témoignage d’Ed sera corroboré pourtant en partie par les déclarations de Jean L. Hill, qui n’est autre que la dame en rouge à côté de Mary Moorman (la femme au Polaroid). Elle déclarera avoir vu « un homme blanc portant un manteau et un chapeau brun courir vers la droite à partir du bâtiment de dépôt dans le sens de la voie ferrée » (elle assurera qu’il s’agissait selon elle de Jack Ruby, mais ont peu aussi penser que ce sont les enquêteurs qui lui avaient suggéré pour la décrédibiliser). Le rapport de la Commission Warren (p. 640) ne retiendra donc pas son témoigne comme sérieux. Or elle aussi avait vu de la fumée persistante près de la butte, vers la clôture du coin herbeux (ce qu’elle ne répétera pas à la commission). Une photo prise juste après les tirs par Richard Bothun semblerait avoir capté l’individu quittant la scène du crime, après être passé par l’arrière de la pergola.
A noter aussi le peu de soin accordé à cette scène de crime, puisque personne n’a interrompu le trafic rue Elm après le passage du cortège : combien de traces de tirs ont ainsi disparues, piétinées, ou de balles perdues… dont ont l’a vu certaines vite ramassées par des officiers de police de Dallas ?
Kennedy chassé comme un éléphant, un tigre ou un mouflon ?
Le témoignage de Virgil « Ed » Hoffman est à coup sûr un des plus significatifs. Car c’est le seul à avoir évoqué une piste qui n’a à ce jour pas assez été explorée. Celle de l’arme particulière qu’aurait utilisée le tireur de la palissade derrière le tertre. Hoffman décrit clairement et posément en effet une carabine démontable en deux parties. Pas vraiment un engin commun, donc. Il en existe peu, en effet, alliant démontage possible et précision. Sauf chez une catégorie particulière de chasseurs. Ceux qui affectionnent les Safari, pour tuer le gros gibier avec un fusil à lunette, facilement transportable. Tel James Dootlittle, qui chasse avec le magnat Byrd comme on le sait, avec des fusils Weatherby, un fusil comme le Mark V fabriqué en 1959 en Allemagne. Chez eux, c’est le Mauser allemand, fusil de sniper, qui a la préférence, ou ses clones. Interarms, installé à Alexandria en Virginie l’avait à son catalogue encore en 1972.
Ici une publicité de 1960 de Weatherby pour le Mark V, le « le fusil le plus puissant au monde », pour la chasse… au tigre.
Mais à ma connaissance aucun Weatherby n’est démontable en deux parties comme décrites par Hoffman. Le procédé avait été inventé par Winchester avec son « Takedown mechanism » du Model 1895.
Démonté, il tenait en effet dans une valisette de taille réduite. Selon Hoffman, rappelons-le, le fusil avait été placé dans 2 valisettes différentes, et donc encore plus petites et plus faciles à dissimuler. Le Remington 700 sorti en 1962 est un bon client potentiel dans le domaine des démontables; car il existe aussi en modèle « take-down » (démontable en deux parties, il est au calibre .30’06 Springflied (soit 7,62 x 63) avec balles à pointe creuse qui font des ravages dans les tissus humains.
L’autre engin possible est le « Westley Richards takedown .425″ : le vrai « classique de Safari de calibre 0.43 (11 mm), dérivé du Mauser 98. Et lui aussi logeable en valisette en forme d’attaché-case (ici à droite). Il va sans dire que si c’est ce genre de modèle qui a servi, seule une organisation puissante pouvait s’offrir un tel bijou ultra-récent à l’époque, de même qu’un tireur exceptionnel sachant le manipuler très, très, rapidement : 25 secondes à peine après le tir fatal, des gens commencent déjà à remonter vers le tertre vert. On a obligatoirement affaire à un expert !!! On retrouvera Doolittle en 1967 (ci-dessus à gauche) en couverture d’une revue spécialisée sur les armes, tenant un énorme fusil. Un Anschütz Modell 250, un fusil à air comprimé en fait.
Le pouce vers le bas du garde du corps : « il est mort » !
La balle tirée de face et qui a atteint le haut de la tempe droite de Kennedy (une précédente venue dans le dos l’avait d’abord renversé sur sa gauche) a provoqué des dégâts considérables et l’a tué instantanément (le trajet vers l’hôpital ne prendra que 6 minutes et c’est un corps sans cerveau qui continue ses fonctions vitales quelques instants encore). Ce que confirment Jackie Kennedy et l’agent Hill : « au cours de l’Entretien de l’émission Camelot avec Jackie Kennedy (…), elle a dit à un journaliste qu’elle ne cherchait pas à échapper à la voiture, ce que les gens ont raconté. Qu’elle avait grimpé sur le dos de la voiture pour chercher un morceau du crâne du président (…) J’ai essayé de retenir ses cheveux.
A l’avant il n’y avait plus rien – je suppose là où il devait y en avoir. Mais à l’arrière on pouvait voir, vous le savez, vous essayiez de tenir ses cheveux et son crâne ». L’agent de service secret Clint Hill, vu dans les films et les photos de Dealey Plaza en train d’escalader l’arrière de la limousine, a déclaré dans son témoignage à la Commission Warren . « Entre le moment où j’ai attrapé la poignée et jusqu’à ce que j’étais sur la voiture, – le deuxième bruit que j’ai entendu avait enlevé une partie de la tête du président, et il avait chuté sensiblement à sa gauche- Mme Kennedy, avait bondi de son siège et il me semblait que c’était, pour atteindre quelque chose qui est parti sur le pare-chocs arrière droit de la voiture, vers l’aile arrière droite, quand elle a remarqué que j’étais en train de monter sur la voiture « . Clint a aidé Mme Kennedy à récupérer un morceau du crâne du président et à remonter dans la voiture.
Comme il le faisait, le corps du président est tombé à la gauche et sur ses genoux, et Clint pouvait voir un grand trou à l’arrière de la tête du président et vers le bas son cerveau, et ses yeux étaient fixes. Il a repoussé Mme Kennedy vers le bas dans le siège, et comme il était couché en croix entre elle et le corps de JFK, il pouvait voir un trou énorme, de la taille du poing à l’arrière de la tête du présidents, et a donné à ses collègues un « thumbs down » (le pouce vers le bas, signifiant qu’il était déjà mort), au moment où la limousine est passée sous le Triple Underpass (le pont de chemin de fer). Mme Kennedy a essayé de tenir un morceau de crâne du président et un bout de ses cheveux sur sa tête alors qu’ils se précipitaient à l’hôpital ». On retrouvera un bout de crâne vers le siège de Connaly et le fragment (de 3 pouces, soit 7,62 cm !) projeté sur Dealey Plaza, le film de Zapruder (3) en montre l’éjection.
Un des gardes, Sam Kinney, arrivé au Parkland Hospital, retrouvera la moitié du cerveau, celui de l’arrière de la tête, répandu sur le siège arrière de la limousine « son cerveau avait été explosé, il n’y avait plus rien. Une bonne moitié de sa tête avait disparu » dira-t-il. Ce qui rend les photos officielles de l’autopsie tout simplement grotesques !
Un thanatopracteur appelé en urgence (on verra lequel !) lui avait refait une tête plus ou moins présentable, que Jackie refusera pourtant d’exposer. Un des motards qui suivaient, Billy Hargis, celui situé du côté gauche (donnant donc comme direction du tir l’opposé !), dira avoir reçu sur sa moto et lui des débris de cervelle, du sang et d’os. A la commission Warren, il dira avoir été atteint si fort par un morceau d’os qu’il pensait avoir reçu une balle sur son blouson de cuir ! Le film de 26,6 secondes d’Abraham Zapruder sera amputé de la scène de l’explosion (image N°313). Aux Etats-Unis, on utilise parfois d’étranges excuses dans le cas de scènes horribles que le public n’aurait pas le droit de voir… quand elles touchent à des opérations secrètes !
Un morceau de président retrouvé sur Dealey Plaza
L’autre morceau de crâne, encore recouvert de sang, projeté hors de la voiture sera ramassé par William « Bill » Harper, qui le donnera le 23 novembre 1963 à son oncle Jack C Harper, docteur à l’hôpital méthodiste de Dallas. Ce dernier le fera examiner par A. B. Cairns, le « Chief Pathologist « at Methodist Hospital » qui déclarera que « le spécimen osseux ressemblait à cela venant de la région occipitale (arrière) du crâne « … Le 26, lendemain de l’enterrement, le morceau est transmis à James W. Anderson, un agent du F.B.I, qui le transmet le 27 à la Maison Blanche à l’amiral George Burkley qui avait aussi été le médecin personne de Kennedy… La portion arrière, ou la zone de compression maximale provoquée par la balle dum-dum qui lui avait broyé le cerveau en entrant par le côté droit du crâne.
JFK, le cerveau explosé est conduit à l’hôpital Parkland
Les services de sécurité se fraient un chemin jusqu’à la table d’opération la plus proche. Mais il n’y a déjà plus rien à faire : il lui manque la moitié arrière de la tête. » Un de médecins, un jeune interne, au vu des blessures sait tout de suite comment il a été abattu. Mais très vite une chape de plomb va lui tomber dessus », raconte-t-il ici à un Paris-Match devenu conspirationniste lui aussi, le 5 octobre 2013. « Charles Crenshaw est un homme en colère. Son nom, cité par cinq témoins différents, apparaît neuf fois dans le volume VI du rapport Warren. Pourtant, les sages de la commission n’ont jamais cherché à l’entendre. Que leur aurait-il dit ? Que ce 22 novembre 1963, peu après 12 h 30, Charles Crenshaw, jeune interne en chirurgie de garde à l’hôpital Parkland de Dallas, était là quand le président ensanglanté, allongé sur un brancard, a franchi la porte des urgences. II était parmi les dix médecins, réanimateurs, cardiologues, chirurgiens qui, pendant vingt minutes, ont désespérément tenté de sauver Kennedy. Le président des Etats-Unis est mort sous ses yeux.
Plusieurs fois, en plein colloque médical ou au milieu d’un banquet de Dallas, il a voulu se saisir du micro pour crier sa vérité. Plusieurs fois il a failli prendre le téléphone et appeler une station de télévision pour démentir l’histoire officielle. Mais, à l’ultime instant, il a toujours reculé. Au lendemain de l’assassinat, le Dr Baxter, légendaire chirurgien-chef de Parkland, s’est bien fait comprendre devant ses internes : « Quiconque parmi vous se fera un dollar sur la mort du président verra sa carrière médicale ruinée à jamais. » . Terrorisés par l’acte de foi du «pacha», les jeunes médecins de Dallas se sont murés dans un silence absolu. Ils n’ont jamais oublié non plus ces « hommes en gris », agents du Secret Service ou policiers en civil, qui déambulaient dans les couloirs de l’hôpital, l’arme au poing, menaçant les médecins sur leur passage. Ni ces morts «suspectes», une vingtaine au total ».
Car ce qu’il avait vu l’avait tout de suite à jamais convaincu : « j’ai remarqué immédiatement que tout l’hémisphère droit du cerveau manquait. En voyant cette blessure sur la droite de la tête, on pouvait affirmer avec certitude que la balle avait pénétré le crâne du président au niveau de la tempe droite d’une façon presque tangentielle, endommageant sur son passage l’os pariétal et l’occipital avant de ressortir à l’arrière du crâne, où l’on relevait une plaie béante. J’ai également noté, sous la pomme d’Adam, une seconde blessure. Un autre impact de balle du diamètre d’un stylo. Après avoir soigné à Parkland des dizaines de blessés par balles, il ne faisait aucun doute pour moi que les deux blessures à la tête du président étaient le résultat de deux projectiles tirés de face ». DE FACE (à droite le porte-parole de la Maison Blanche, Martin Kilduff, montrant en réponse à une question de journaliste d’où venait le tir ayant touché JFK à la tête lors de la conférence faite à 13H30 (4) ! A la télévision, le programme est interrompu pour annoncer la nouvelle, provenant d’United Press. CBS suit, en deux temps avec Walter Cronkite. Les médecins de Parkland (à droite Malcom Perry à gauche debout, Kemp Clark) viennent expliquer que la balle fatale est venue de l’arrière du crâne. Un greffier (à gauche) note l’intervention, dont chaque mot a été pesé. Commencent alors plus de 50 ans de mensonges…
Les aveux tardifs, encore et encore…
La thèse complotiste réfutée par les médecins de Parkland ? Oui, certes, le 22 novembre 1963…. mais dans le temps l’opinion des praticiens présents ce jour-là a changé, et elle n’est plus la même du tout : le 24 septembre 2013, une conférence présentée par l’insupportable présentateur John McCaa, de WFAA-TV (c’est un fervent pro-républicain !!!), l’homme qui fait des présentations plus longues que les questions qu’il pose, intitulée « Parkland Hospital: Trauma Room One Reunion » qui réunit 50 ans après les docteurs Ronald C. Jones et Robert N. McClelland, ça n’est plus la même chose du tout. Si l’un des deux (Ronald C. Jones) admet facilement et rapidement que « la plaie à la tête provient d’un tir du Grassy Knoll« , et qu’il y a bien « une fort probabilité de conspiration » (à 26’25″du débat) l’autre (McClelland) affirme que non, en précisant pourtant bien que le trou sur le thorax de Kennedy était un trou d’entrée et non de sortie (et donc tiré par devant), mais à la moitié de l’interview balance un fameux scoop, une véritable révélation. En commençant bizarrement par une assertion : « nous n’avons pas d’évidence d’un second tireur« , di-t il, « même si on en a cité un sur l’OverPass » (le pont de chemin de fer !)… « mais quand Alan Specter est venu m’interviewer 6 mois après l’assassinat, pour la Commission Warren, pour parler du « trou d’entrée de face », il m’a dit qu’il avait des témoignages de gens ayant vu tirer de l’OverPass mais qu’il ne pouvait montrer ça au « nom des contraintes de sécurité »… Le présentateur le reprenant (vers 29’20″en lui disant ironiquement : « pensez-vous que c’était une suggestion pour influer sur votre témoignage »…??? Cela fait rire… et le public et le docteur McClelland qui tout de suite se reprend en disant que c’était APRES sa déposition, qui était donc… FAUSSE ! Aujourd’hui, on en rit, donc, c’est dire le chemin fait par la théorie jugée toujours « complotiste » ! Effacée, celle des Malcom Perry et de Kemp Clark !!! Kennedy est bien mort de tirs tirés de face !!! Et la Commission Warren a bien participé et tout fait pour masquer les faits !
Le 19 novembre 2013, McClelland, comme libéré (5) pouvait le dire enfin : « avec le recul, le Dr McClelland dit qu’il a toujours cru que la blessure à l’arrière de la tête du président Kennedy était la blessure de sortie. Mais ce n’est que quelques années plus tard, quand il a vu la célèbre vidéo d’Abraham Zapruder à la télévision, que le médecin s’en est convaincu. « Cela a confirmé ma pensée que c’était la blessure de sortie », dit-il en montrant le mouvement vers l’arrière du corps du président après qu’il a été abattu, ainsi que la taille du trou dans le dos du crâne de JFK, comme preuve qu’il avait été frappé de l’avant ».
Lee Edward Bowers, sacrifié sur l’autel de la thèse du tireur isolé
Aujourd’hui on en rit. En 1966 certains en sont morts (on en verra la liste plus tard si vous le voulez bien, tant elle est fournie). Lors de son passage à la commission Warren, Lee Bowers sera très clair, décrivant quatre personnes sur place : deux en uniforme d’agents de stationnement municipaux (ils ont été photographiés comme se tenant sur la droite de la pergola), que Bowers connaissait et « deux hommes debout à 10 à 15 pieds » (3 à 5 m) l‘un de l’autre », près du passage vers la trois voies (donc de l’autre côté du monument « des gens qui ne semblaient pas se connaître les uns les autres » avait-il dit. Selon lui, l’un était assez costaud – d’un « âge moyen ou un peu plus âgé, avec des cheveux gris », vêtu d’une chemise blanche, d’un pantalon assez sombre » et l’autre un « jeune homme, au milieu de la vingtaine, avec une chemise à carreaux, un manteau à carreaux ou une veste. « Bowers ajoutant qu’ils « étaient toujours là quand le premier officier de police est arrivé « immédiatement » après la fusillade ». Il dira aussi ce jour-là avoir vu arriver deux voitures sur le parking, puis une troisième, dont un break (« station wagon« ) Oldsmobile 1959, portant un auto-collant « Goldwater for 64 », faisant partie du même groupe de « visiteurs » semble-t-il.
L’autre véhicule étant une Ford 1957 noire à deux portes avec un chauffeur ayant un téléphone à bord (policier ou taxi ?).
La troisième étant une Chevrolet 1961 Impala, arrivée vers 12h20, blanche, avec de la boue jusqu’aux vitres et elle aussi un sticker « goldwater for 64″ (à deux ou quatre portes, il n’avait pu le vérifier, Golwater étant le candidat républicain qui se fera laminer par Lyndon B. Johnson en 1964, 61 contre 39%).
Son pilote étant « un blond d’une trentaine d’années ». Deux ans après, interviewé par Mark Lane et Emile de Antonio pour leur documentaire » Rush to Judgment« , il précisera que ces deux hommes étaient debout dans l’ouverture entre la pergola et la clôture de palissade , et que « personne n’était derrière la clôture lorsque les coups de feu ont été tirés.
Selon lui, ces deux hommes se tenaient en retrait de la rue un peu en haut de la pente et étaient très près de deux arbres qui étaient dans le coin. Et l’un d’eux , de temps en temps, comme il allait et venait disparaissait derrière une clôture en bois qui est aussi un peu à l’ouest de cela. Ces deux hommes, au meilleur de mes souvenirs, étaient là au moment de la fusillade ». Bowers a à nouveau déclaré à Lane que lorsque que le convoi est passé « il y avait eu un flash de lumière ou de la fumée » dans les environs de l’endroit où les deux hommes se tenaient debout ». Sans rappeler cette fois l’arrivée du policier. Peu de temps après avoir été interviewé, en 1964, donc, Bowers commencera à recevoir des menaces de mort, envoyées à son nom au journal local du Texas Midlothian Mirror (6). Ces menaces mèneront à sa mort. Dès son premier témoignage, Lee Bowers avait déjà fichu en l’air la thèse du tireur isolé, en indiquant à la fin de celui-ci que les deux derniers tirs avaient été quasi instantanés : c’était déjà ruiner la thèse d’un Oswald solitaire ! A gauche, la recherche de possibles tireurs sur le parking, après la fusillade. On notera au fond un individu juché sur les wagons stationnés, certainement un policier.
Le 9 Août 1966, deux ans après son dernier interview dans lequel il se montrait en fait l’un des rares a avoir distingué un » éclair » lumineux à l’endroit de la palissade, preuve qu’il y avait eu un tir différent des autres constatés ce jour-là, Lee Bowers sera tué lorsque sa voiture quittera la route pour s’écraser dans une barrière au bord de route à Midlothian, au Texas (près de Waxahachie, c’est le pays du ciment et la patrie aussi du mercenaire givré Chris Kyle). Selon un de ceux qui suivent ces événements,« Lee Bowers se dirigeait vers l’ouest sur la route 67 de Midlothian vers Cleburne et selon un témoin oculaire, il a été écarté de sa trajectoire par une voiture noire. Ça l’a envoyé directement dans cette barrière du pont. Il n’est pas mort immédiatement, et a pu parler pendant quatre heures aux gens de l’ambulance en leur disant qu’il avait le sentiment d’avoir été drogué quand il s’est arrêté pour prendre un café là-bas à quelques miles de Midlothian. » Du boulot « propre », on dira comme conclusion… : c’était le seul a avoir aussi bien décrit, avec Hoffman, les deux personnages les plus susceptibles d’avoir tiré sur Kennedy partir du tertre !
(1) sur le nombre de tirs exacts, on est encore loin d’un accord entre les diverses théories. L’une de celles touchant le pare-brise de la voiture et le thorax de JFK évoquent un autre tireur encore situé à proximité du pont de chemin de fer où avait rebondi une balle. Certains évoquent jusque 8 tirs croisés. Des douilles ou des éclats, ou des balles ont été retrouvées notamment sur la pelouse centrale de Dealey Plaza (voir épisodes 14 et 15 précédents), et proprement escamotées par des officiers de police en civil (ou des membres de la sécurité militaires). Plusieurs photos attestent de ces découvertes ignorées par la commission Warren.
(2) voici son témoignage précis aux policiers de Dallas : « Le 22 novembre 1963, je conduisais une voiture de location blanche de type Valiant en direction de l’ouest sur Elm street et je me dirigeais vers le passage supérieur, à un endroit situé à environ 45 ou 50 pieds à l’est des panneaux aériens de l’entrée droite du passage supérieur et il y avait un camion garé du côté droit de la route.
Le camion paraissait avoir 1 ou 2 roues qui empiétaient sur le rebord de la route et vers le haut. Le capot du camion était ouvert. Du côté du conducteur du camion, il y avait les lettres imprimées sur fond vert, et de forme ovale, qui indiquaient » Air Conditionné » (on verra plus tard qu’elle n’avait donné aucune indication de ce type). C’était un petit camion et à l’arrière du camion il y avait ce qui semblait être des boîtes à outils. Le camion était un Ford vert possédant une plaque minéralogique du Texas. Je me rappelle avoir vu le mot » Ford » à l’arrière du camion. Un homme était assis au volant du véhicule et était avachi sur le volant. Cet homme portait une veste verte, c’était un homme blanc de 40 ans environ et était de forte corpulence. Je ne l’ai pas vu très distinctement. Un autre homme était à l’arrière camion et a allongé le bras par dessus la porte rabattable arrière et a retiré du camion ce qui semblait être un étui de fusil. Cet étui mesurait environ 8 pouces de large à sa partie la plus large et était effilé en forme de cône vers le bas et d’une dimension de 4 ou de 5 pouces. Il était de couleur marron. Il était équipé d’une poignée et il mesurait environ 3,5 à 4 pieds de long. L’homme qui a retiré ceci du camion a alors étendu le bras pour le libérer et commencé à marcher en s’éloignant du camion. Il a alors poursuivi en traversant la pelouse et vers le haut de la butte qui fait partie du passage supérieur. C’est tout ce que j’ai vu de cet homme. J’avais été retardée parce que le camion que j’ai décrit bloquait mon passage et j’ai dû attendre que la file sur ma gauche soit dégagée pour que je puisse dépasser le camion. Pendant que je me trouvais à cet endroit et que j’ai observé l’incident précité, il y avait 3 policiers, debout, en train de bavarder près d’une moto, sur le pont juste à l’ouest de l’endroit où je me trouvais. L’homme qui a retiré du camion ce qui paraissait être un étui à fusil était un homme blanc, qui paraissait avoir 29 ou 30 ans et il portait une veste grise, un pantalon brun et une chemise écossaise pour autant que je m’en souvienne. Je me rappelle qu’il portait un genre de chapeau qui ressemblait à un chapeau de laine avec un gland au milieu. Je crois que je suis en mesure d’identifier cet homme si je le revois. L’homme qui est resté dans le camion avait des cheveux marron et je crois que je pourrais l’identifier également, si je devais le revoir. » En voyant à la télévision Jack Ruby, elle avait désigné… le conducteur du camion et avait aussitôt téléphoné à la police. Elle avait témoigné lors de deux entretiens avec le FBI, le 25 et le 27 novembre 1963. Oswald et Ruby se connaissaient, selon Rose Cherami, une ancienne strip-teaseuse du bar de Ruby devenue droguée. On la retrouvera morte deux ans après, écrasée par une voiture.
(3) » Après la confusion qui suit les tirs, Zapruder revient à son bureau. Il croise Harry McCormack, un journaliste au Dallas Morning News, et lui raconte qu’il a enregistré toute la scène. McCormack est également une connaissance de Forrest Sorrels, un agent du Secret Service – agence fédérale chargée de la protection présidentielle – du bureau de Dallas. McCormark propose à Zapruder de lui faire rencontrer Sorrels. Zapruder, qui a entretemps regagné ses bureaux, envoie son assistante à la recherche d’un agent du Secret Service, au cas où McCormack ne trouverait pas Sorrels. Mais McCormack trouve ce dernier à l’extérieur du bureau du shérif sur Main et Houston Streets et, ensemble, ils se rendent chez Zapruder, environ une heure après l’assassinat. Zapruder accepte de confier à Sorrels son film à condition que celui-ci ne soit utilisé que dans le cadre de l’enquête. Les hommes se présentent alors à la station de télévision WFAA, moins de deux heures après l’assassinat. WFAA n’est cependant pas en mesure de développer le film, et celui-ci est dès lors envoyé chez Eastman Kodak, où il est développé aussi vite que possible ».
Trois copies « de première génération » sont faites, deux étant confiées aux Services Secrets, et la troisième revenant à Zapruder. Le 25 novembre, Zapruder vend le film à LIFE Magazine pour un montant de 150 000 dollars, répartis en six paiements annuels de 25 000 $ ; cependant, un accord interdit que l’image numéro 313 (z313, ici) du film, celle qui montre l’explosion de la tête du président, ne soit publiée. Le premier paiement de 25 000 $ est donné par Zapruder à la veuve de J.D. Tippit, le policier de Dallas qu’aurait abattu Oswald. Sorrels, dont le titre est « Special agent in charge of the Dallas district of the United States Secret Service« , et qui est en service alors depuis 1935 (?), a vite compris une chose : la diffusion du film avec son image de la tête explosant (séquence N°313) ne doit pas être montré au grand public, si on tient à la thèse en cours d’un tireur unique. Il interdit donc sa diffusion. La CIA applique à la lettre son programme Mockingbird. Des infos, oui, mais à la condition que la ce soit la CIA qui les contrôle ! Pas une seule question sur Zapruder, ou sur son film, ne lui sera posée par la Commission Warren !
(4) Etrangement, après avoir montré ce geste il resta convaincu de la seule culpabilité d’Oswald….. Mais ça s’explique assez facilement (s’il voulait lui-même rester en vie ?) : « après la mort de Kennedy, M. Kilduff il est devenu secrétaire de presse adjoint de Johnson et a démissionné en 1965 pour démarrer une entreprise de relations publiques. Ses autres postes incluront directeur de l’information en 1968 de la campagne présidentielle de l’époque, celle du vice-président Hubert H. Humphrey, puis il sera secrétaire de presse pour le sénateur Vance Hartke (D-Ind.), et consultant auprès du Conseil National Petroleum. Au fil des ans, il a été appelé à commenter quand les journalistes révisaient l’assassinat. Il a dit qu’il était convaincu que Lee Harvey Oswald était le seul tireur. «Je cherchais directement à voir l’homme sur le« tertre herbeux », et il ne portait pas plus de fusil que moi, » avait affirmé Kilduff en référence aux rapports affirmant quelqu’un sur un léger monticule devant le cortège avait été tiré. Il est même venu à croire que la victime prévue d’Oswald n’était pas Kennedy, mais le gouverneur du Texas John B. Connally (D), qui était assis en face du président et qui a été grièvement blessé. Oswald avait fait appel de sa conduite déshonorante du Corps de la Marine à Connally, qui a servi en tant que secrétaire de la Marine avant d’être élu gouverneur ». En somme, il était lui-même devenu … complotiste (il était reparti à Washington dans l’avion présidentiel, réalisant un enregistrement audio de la prestation de serment à bord sur un dictaphone Dictabelt.
(5) Le staff de l’hôpital avait été menacé : « Et comme beaucoup, le Dr McClelland a lutté pour remplir les blancs sur les détails de l’assassinat lui-même. Il se réfère fréquemment à un livre « sur les 32 000 » sur l’événement – JFK and the Unspeakable: Why He Died and Why It Matters, de James W. Douglass, qui soutient que les agences militaires et de renseignement aux États-Unis sont responsables de l’assassinat et de sa dissimulation subséquente. Selon Douglass, ces organisations ont été bouleversées par l’évolution de la position de JFK sur la guerre froide et, désespérées de gagner, elles ont comploté la mort de Kennedy parce qu’il «entravait» leurs plans pour une guerre nucléaire. Pour McClelland, ce livre semble offrir des réponses aux questions auxquelles il a été confronté au cours des cinquante dernières années – en particulier, pourquoi son collègue, le Dr Perry, qui a également traité le président ce jour-là, n’a jamais parlé de l’assassinat. Si vous alliez parler de l’assassinat [au Dr Perry], il levait la tête et disait: «Je ne parle pas de ça», point barre. »). Si vous suivez Douglass à la lettre, un agent des services secrets a approché Perry peu de temps après qu’il ait donné une description des blessures de JFK aux médias – quand il avait montré son cou et semblait indiquer que la blessure d’entrée était là. Cet agent aurait menacé Perry, lui ordonnant « de ne plus jamais parler de l’assassinat … ou bien.. ». souligne le Dr McClelland. » Ou bien il aurait fini comme la centaine d’autres menacés… et exécutés.
(6) le journal de six pages (d’une ville de 1521 habitants seulement) a été l’un des tous premiers à évoquer une conspiration ; son propriétaire, William Penn Jones Jr qui l’avait racheté en 1946, est à saluer pour ses inlassables recherches. Sa propre femme faisait fonctionner la linotype. Il avait très vite comptabilisé près de 150 personnes disparues ayant un lien avec la mort du président, tenues sur un classeur soigneusement élaboré.
S’en étant pris lui-même à la John Birch Society ultra conservatrice, il avait vu son bureau détruit à l’explosif ! Il faut dire sur Jones qu’il avait refusé un jour aux policiers de Dallas d’imprimer le fort lucratif journal du KKK, auxquels ils étaient tous affiliés ! Il a toujours pensé que LBJ était le responsable de l’assassinat. Il est l’auteur de quatre ouvrages sur l’affaire : « Forgive My Grief I » (en 1966), « Forgive My Grief II » (en 1967), « Forgive My Grief III » (en 1974), et « Forgive My Grief IV » (en 1976). Parmi les affaires qu’il a traitées, celle de Karyn Kupcinet, 23 ans, et son coup de téléphone envahi par quelqu’un affirmant que Kennedy sera tué. On la retrouvera tuée chez elle le 24 novembre.
Il traite aussi du cas de Dorothy Kilgallen (ici à droite), la seule journaliste ayant pu interviewer Ruby après l’assassinat d’Oswald, retrouvée elle aussi morte chez elle. Sa plus proche amie décédant 2 jours après dans des circonstances troubles. Ou encore celles de Bill Hunter (journaliste au Long Beach Press Telegram, abattu par un policier !) Jim Koethe (reporter au Dallas Times Herald, et Tom Howard (le premier avocat de Ruby !) qui selon Jones, en savait beaucoup trop sur Ruby. Idem pour le chauffeur de taxi William Whaley, qui avait transporté Oswald, mort dans une collision frontale bizarre en 1965.
Jones avait remarqué que c’était le premier chauffeur de taxi de Dallas à être tué au travail depuis 1937. Ou plus étrange encore avec la mort d’Edward Benavides, le frère et sosie d’un témoin oculaire de l’assassinat de l’officier Tippit, qui a été abattu d’une balle à l’arrière de la tête dans un bar de Dallas en 1964. Des membres de sa famille qui s’étaient plaints des lenteurs de la police texane sur l’enquête s’étaient faits eux-aussi tirer dessus. Jones émettra enfin de très fortes suspicions sur le rôle de… Dan Rather, sur l’orchestration et la mise en scène à Dallas de l’événement par CBS. Jones avait trouvé que Rather, le matin du crime était à Uvalde (à 493 km à vol d’oiseau) pour interviewer l’ancien vice président de Roosevelt, John Nance Garner (« Cactus Jack ») et n’était même pas à Dallas ! Pour lui, le cas le plus intriguant qu’il avait relevé était bien celui de Julia Ann Mercer.
Toutes les images de Zapruder une par une :
http://www.assassinationresearch.com/zfilm/
Partie 17
Plusieurs tireurs ? Et un seul commanditaire… ou plusieurs également ? Très certainement, mais avec un nom qui revient sans cesse : celui de Lyndon B. Johnson, le vice-président, le colistier de Kennedy, dont l’univers mental est celui d’un être fort rustre, engoncé dans ses manies de texan, et compromis dans une foultitude de malversations diverses, sans compter un acoquinage éhonté avec des personnages douteux, tel l’incroyable Billy Sol Estes. Des gens qui l’arrosent copieusement de cadeaux divers pour obtenir quelques faveurs. L’état du Texas sous LBJ était géré comme la plus effroyable des républiques bananières, voire un clan de mafieux, où l’on n’hésitait pas non plus à éliminer ceux qui ne voulaient pas se plier aux règles édictées par celui qui émanait pourtant du parti démocrate, censé être moins violent dans les mœurs politiques que les républicains. On mourrait déjà beaucoup autour du grossier LBJ, qui jurait comme un charretier et recevait ses rendez-vous alors qu’il était aux toilettes. Toutes les enquêtes menées sur les événements annexes à l’assassinat de Dallas conduisent au vice-président et ses malversations. Et à des dissimulations de preuves à tous les étages, y compris l’incroyable histoire de l’embaument du corps du président et celle même de son cercueil.
Le cas le plus étonnant de l’affaire est celle finalement la plus discrète… et donc la plus suspicieuse, car c’est celle aussi qui implique directement Lyndon B. Johnson. Tout part du fameux dépôt de livres… encore une fois. Et elle débouche sur d’autres phénomènes tout aussi étonnants ou surprenants. Car la scène se passe cette fois 35 ans après les faits. Soit trois ans après la sortie d’American Tabloïd, de James Ellroy (une lecture à recommander !), un polar plus que bien mené qui a largement contribué à laminer la belle icône des frères Kennedy en les présentant sous un aspect très proche de la réalité, à lire en comparaison les compte-rendus des « Joyaux de la CIA » révélés ou l’autre livre phare qu’est celui de Seymour Hersh, ouvrage paru aux Etats-Unis en 1998 également.
L’un des ouvrages à lire aussi, ce volume romancé d’Ellroy car son côté historique est indéniable. Cette fois c’est un expert respecté de la police, Nathan Darby, qui le premier ouvre à nouveau la boîte de pandore. L’homme fait autorité, formé avant d’aller à l’armée sur les relevés d’empreintes (et ayant obtenu le grade de « Certified Latent Fingerprint Examiner« , il était devenu le responsable de l’Identification du Criminal Records Section de l’Austin Police Department où il est resté longtemps le spécialiste du système Kodak Miracode (celui des microfilms d’archivage d’empreintes).
Répondant en 1998 à un envoi de relevés de la police de Dallas sur des prélèvement faits sur un des cartons (marqué « A ») près de l’arme saisie et non utilisés lors de l’enquête qui a suivi le meurtre du président, il rend son verdict. Les tests ont été faits à l’aveugle, Darby n’ayant aucune idée de la provenance du support. Il est sans appel : selon lui, il existe au moins 33 points de similitude sur l’une des empreintes avec celle d’un dénommé Malcolm E. « Mac » Wallace, aux empreintes déjà détenues par la police pour des faits criminels antérieurs depuis des années : l’individu est mort depuis longtemps déjà… le 7 janvier 1971. Vingt-sept ans plus tard de ce qui semble être un dossier oublié, lors d’une conférence de presse tenue le 29 mai 1998 à Dallas, le chercheur et auteur Walt Brown présente ses conclusions à la presse, citant cette fois 14 points de comparaison qui correspondent parfaitement sur les 33 évoqués au départ. La justice américaine en réclame habituellement 12 pour certifier une saisie (et le FBI 8 seulement, et 6 pour Reymond). Or le carton découvert au 6eme étage de la bibliothèque et envoyé à Washington pour analyse, selon le FBI, contenait les fameuses empreintes de Lee Harvey Oswald ; seules, et pas celles d’un autre ! Et au moment de l’analyse, Darby avait 55 ans d’ancienneté dans le métier ! Tout le monde s’étonne que le test n’ait pas été fait avant : or l’Automated Fingerprint Identification Systems (AFIS) qui croise les données sur microfilm n’a pas été mis en place aux Etats-Unis avant le milieu des années 80, au moment même où commençaient à débarquer les ordinateurs. Il n’empêche : dès 1963, d’aucuns savaient déjà qu’Oswald n’était pas seul à cet endroit ; quand bien même il y aurait été…. ajouteront d’autres. Le dossier tardif sera transmis au Police Dallas Département, qui le transmettra lui-même au Federal Bureau of Investigation.
Et rien ne se passera pour autant ! Le FBI ne répondra pas, ou plutôt simplement pour dire que les empreintes « ne correspondent pas », sans en démontrer la raison ni donner davantage d’explication. A beaucoup, pourtant, cela rappelait les déclarations de 1963 de la police de Dallas, et certaines manchettes de journaux parlant d’un « second suspect arrêté ». Le Dallas Herald avait en effet titré le 23 novembre « Johnson Takes Control. Police Quiz Second Man« ... Un second homme vite oublié semble-t-il !
L’auteur de l’incroyable révélation, Walt Brown n’est pas un inconnu sur le sujet : il est le réalisateur d’un des tous premiers CD-ROM sur le sujet, « The Global Index to the JFK Assassination« , contenant 2400 pages, 17 185 noms et 4 millions de références croisées !!! La révélation pose immédiatement question, ou plutôt une double question : un second homme au CV bien chargé aurait été sur place, aurait tiré ou pas… mais n’aurait-on pas essayé non plus d’impliquer d’autres personnes, sachant qui était cette personne ? Car très vite, on s’aperçoit que les traces découvertes mènent directement à Lyndon B. Johnson, ou plus exactement par un détour, via une personnalité typique de l’état de déliquescence morale dans laquelle était le Texas au temps où son sénateur était le co-listier de JFK. Le fameux carton a-t-il été posé là après, ou bien est-il la preuve flagrante qu’il s’agissait d’un complot ? On comprend tout de suite l’embarras du FBI : dans les deux cas, sa thèse de l’individu isolé n’ayant eu aucune aide extérieure s’effondrait. Le premier de son vivant, le second après sa mort.
Le deuxième homme, début de portrait
Qui était donc ce fameux Wallace, voilà qui mérite qu’on y jette un œil de plus près en effet. Or c’est un autre « polar » qui va se dévider à lire son effarante biographie. Wallace n’est en effet pas un inconnu des policiers de Dallas. C’est même un cas à part, très à part même. L’homme, qui était employé du ministère de l’Agriculture dans les années 50, s’était à cette époque entiché de Josefa Johnson, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle vivait sa vie, cette dame : trois fois mariée, alcoolique notoire, elle fréquentait une boîte de nuit, celle de Hattie Valdez (M&M Courts, en réalité un bordel déguisé d’Austin, recrutant des femmes mariées désireuses d’arrondir leurs fins de mois, qui fermera en 1965 seulement après 25 ans de service). Mariée, elle cumulait les aventures, dont une avec John Kinser le directeur d’un golf miniature de Houston. L’homme lui avait demandé un jour de lui avancer de l’argent, car il savait que son frère en possédait, car il s’appelait… Lyndon B Johnson, qui s’était lancé en politique et accumulait déjà les paiements discrets, des pots de vins (« bribes »), sous couvert de quelques compensations ou d’octrois locaux, ce que n’ignorait pas en effet Kinser. Johnson est l’ancien directeur d’une agence gouvernementale de l’État du Texas chargée de la jeunesse, où il a connu Wallace.
On retrouvera dans sa bibliothèque le « logbook « du pilote James Chudars, expliquant ses déplacements coûteux. Une voiture radio payée par Sykorsky suivait l’engin au sol durant tous ses trajets. Mais revenons plutôt à terre, avec la demande d’assassinat qui aurait paraît-il mis le frère élu en fureur : toujours est-il que le lendemain, 22 octobre 1951, Kinser est retrouvé mort, le corps criblé de balles. Un acharnement, disent les policiers, qui retrouvent vite l’assassin grâce à la plaque minéralogique de sa voiture : c’est celle de Mac Wallace, l’auteur du crime. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il n’a pris aucune précaution pour « dessouder » promptement sa victime. L’assassin s’est en effet blessé à la main lors des tirs, et lors de son arrestation on lui trouvera une blessure au même endroit. Etrange découverte, c’est un ami de Wallace qui lui avait prêté l’arme du crime, bien à part ; car il s’agît d’un pistolet allemand automatique Schmeisser.
Or cet ami de 12 ans, c’est Joseph Schott, qui est aussi agent du FBI (?), et qui a ramené ce pistolet à part d’Allemagne, lors de son temps de guerre ! En prime, on retrouvera dans l’une de poches de Wallace, lors de son arrestation, dans une enveloppe, une balle restante du même pistolet (preuve d’un « contrat » de type mafieux passé ?). L’affaire est donc rondement conclue et on ne donne aucune chance à Wallace de s’en sortir vivant avec de telles preuves contre lui. Mais voilà, nous sommes au Texas, alors dirigé par un gouverneur qui a le droit de tout faire ou presque. Un procès a bien lieu, où l’on remarque au premier plan l’avocat de Lyndon B, John Cofer, comme défenseur de l’accusé qui a démissionné de son emploi gouvernemental pour ne pas nuire à Lyndon B.Johnson. Cofer est un grand ami de Johnson depuis qu’il l’a défendu des accusations de vol de bulletins lors de son élection comme sénateur en 1948 (on verra Johnson poser fièrement avec la boîte contenant les votes délictueux en trophée, voir ci-dessous !) !!!
Notre tireur a été déjà libéré sous caution de 30 000 dollars grâce à l’intervention d’Edward Clark, le secrétaire d’Etat du Texas, grand ami lui aussi de Johnson, qui est aussi en affaire avec Big Oil, la compagnie du néo-nazi Clint Murchison (Johnson le nommera plus tard ambassadeur en Australie !). On raconte que durant tout le procès, Lyndon B louera une suite à l’hôtel situé à deux pas de l’endroit où se passait le procès pour en avoir tous les jours un compte-rendu le plus frais possible. Le verdict finit par tomber : onze jurés déclarent Wallace coupable et le condamnent en chœur à la chaise électrique, le douzième choisissant l’emprisonnement à vie. Mais il est condamné à 5 ans de prison seulement par le juge Charles O. Betts... qui le libère aussitôt de sa (bien légère) peine, sans donner de raison, ce qui met en fureur la famille Kinser, qui est aussitôt victimes de menaces diverses. Visiblement, le fait d’avoir dans l’ombre Lyndon B. Johnson l’a beaucoup servi. Le 24 décembre 1961, c’est a tour de Josefa de mourir : on la retrouve gisant par terre chez elle : hémorragie cérébrale, déclare-t-on. C’est fou ce que les gens meurent facilement autour de Lyndon B, imbu de lui-même au point de donner ses initiales à ses deux filles.
Le deuxième homme et sa belle carrière d’assassin
A peine sorti de prison (ici le journal répercutant l’incroyable rebondissement du jugement), Wallace est aussitôt engagé comme administrateur chez Luscombe Aircraft Corporation, une société qui se retrouve absorbée par Ling-Tempco-Vought ( LTV), dont Johnson est un grand supporter ainsi qu’Edward Clark, l’avocat d’affaires. A ce stade, ce n’est plus de la protection c’est du maternage ! Dix ans après, Wallace reprend du service. Un obscur inspecteur de l’Agricultural Adjustment Administration vient de découvrir d’étranges mouvements d’argent sur les comptes d’un dénommé Billie Sol Estes, un homme qui a fait fortune dans l’agriculture intensive texane (il est devenu multimillionnaire très jeune grâce à des pompes à eau à gaz vendues aux agriculteurs au moment où l’électricité augmentait), et qui vient d’obtenir plusieurs terrains à coton appartenant à une centaine d’agriculteurs qu’il a manifestement lésés. Marshall se voit proposé de l’argent ou un poste avancé dans l’administration pour se taire, ce qu’il refuse. Il n’y a pas eu qu’Eliott Ness comme incorruptible, et hélas pour Estes, Marshall était du même moule. Estes interviendra même auprès de Johnson pour que Marshall soit nommé secrétaire d’état « à quelque chose« .
Un Johnson qui déclarera alors en réunion, devant Clifton C. Carter, son homme de main, le « bagman », son « porteur de valises ») « qu’il faut s’en débarrasser« . Carter était depuis longtemps le collecteur d’argent de Johnson auprès des grandes fortunes texanes : « Carter a joué un rôle important dans la collecte de l’argent de lobbyistes à Washington pour les campagnes électorales de Johnson. Il a également été en contact avec les membres de la « Suite 8F » comme George Brown et Herman Brown (Brown & Root), Jesse H. Jones (Reconstruction Finance Corporation), Gus Wortham (American General Insurance Company) et James Abercrombie (Cameron Iron Works).
Le 3 juin 1961, le problème Marshall est réglé « à la texane » ; Marshall est retrouvé mort, criblé de balles, cinq exactement, tirées avec sa propre arme, la tête placée sous le tuyau d’échappement de son pick-up. Au départ, il était prévu de l’asphyxier, mais Wallace, voyant qu’il bougeait encore trop, l’avait finalement occis avec son propre fusil. Le shérif local, à peine arrivé sur place, déclare sur le champ que c’est un suicide, et qu’il n’y aura pas d’autopsie (avec des blessures « self-indicted ») ! La famille de Marshall, outrée, engage un détective, Manley Jones, qui conclut à tout autre chose, et mieux, a même retrouvé un pompiste, Nolan Griffin, qui a réussi a dessiner un portrait robot de l’assassin qu’il a vu repartir en voiture. Le portrait craché de Wallace ! Décidément, ce dernier semble bien aidé : un inspecteur du FBI Tommy G. McWilliams, est venu lui aussi dire que Marshall s’était bien suicidé !!! Edgar Hoover, lui, ne s’y fera pas prendre : dans son petit carnet secret où il notait tout ce qui pouvait l’intéresser on retrouvera une interrogation amère sur quelqu’un qui se suicide de cinq balles, au Texas !
L’assassin et ses deux patrons
En 1962, Billy Sol Estes (interviewé ici par Ardisson en 2003 – il est décédé fort récemment, en 2013 !) est alors arrêté lui aussi. Il fait aussitôt la une de Time magazine, comme responsable d’un scandale énorme, l’un des plus grands financièrement qu’ait connu le pays. On découvre l’étendue de ses exactions et de ses escroqueries, la dernière portant sur des citernes à fertilisant ammoniaqué dont il était devenu le partisan dès le début de sa carrière d’entrepreneur agricole. Il vendait à crédit des remorques, que les fermiers ne voyaient pas arriver, et louait aux autres fermiers les mêmes remorques construites avec l’argent versé par les premiers : une cavalerie bancaire perpétuelle (certains ne les recevaient jamais !), favorisée par des établissements texans qui fermaient les yeux sur les crédits faramineux engagés. Le troisième larron de l’escroquerie étant l’état Texan lui-même. « À la fin des années 1950, Estes s’était fait un nom parmi les agriculteurs de l’Ouest du Texas comme celui d’un important distributeur d’engrais. Mais en 1958, il avait emprunté plus d’ammoniac anhydre que ce qu’il avait réellement acheté à son fournisseur. Pour rembourser sa dette, Estes s’était mis en accord avec le fabricant de produits chimiques (Commercial Solvents).
Il a alors commencé une entreprise de stockage de céréales avec des fonds qu’il a emprunté à Commercial Solvents ; en échange, Estes reversait à l’entreprise 100 pour cent des frais reçus pour stocker le grain. Tant que l’argent continuait de tourner, Commercial Solvents lui donnait tout ce qu’il voulait. Pour faire fonctionner le système, Estes avait apporté un partenaire clé : le gouvernement américain. Il avait décroché un contrat fédéral pour stocker le grain dans un programme de prêts pour les agriculteurs ». Plus tard, il a été révélé à quel point il avait fait passer ce contrat : « en prenant trois fonctionnaires du Département de l’Agriculture dans une virée shopping au grand magasin Neiman Marcus . Avec ceux-ci et d’autres pots de vin, Estes avait obtenu environ 7 millions de dollars entre 1959 et 1961. Ces fonds sont allés aux Commercial Solvents, qui à son tour a fourni Estes en engrais à vendre à prix réduits pour les agriculteurs. Plus de 100 agriculteurs avaient aussi acheté les réservoirs de stockage à crédit ou les avaient loués avec leurs prêts hypothécaires envers Estes. Avec ces prêts hypothécaires – et des piles de faux états financiers pour les réservoirs inexistants – il avait emprunté environ 22 millions de dollars aux sociétés de financement ». Commmercial Solvents était devenue après guerre la pionnière dans son usine de Terre Haute, dans l’ Indiana de la fabrication de l’éthanol par fermentation, puis de riboflavin (la vitamine B2).
Au fond de l’Indiana, un étrange oubli
Bizarrement, à Terre Haute, c’est là qu’on retrouvera un engin connu au lendemain de l’assassinat : « le 25 novembre 1963, Harry L. Power, un vétéran de l’armée et résident d’un moment de San Antonio, a laissé inexplicablement un Mannlicher Carcano – calibre 6.5 dans le House Hôtel à Terre Haute, dans l’Indiana. Lorsque les fonctionnaires de Terre Haute ont enquêté sur la question, ils n’ont trouvé aucune empreinte digitale sur le fusil et aucune explication quant à la raison pour laquelle il avait été abandonné là. Ils pensaient également que le nom d’Harry Power aurait pu être un alias. Le chef de la police de Terre Haute, Frank Riddle, a dit à un journaliste de l’AP que toutes les informations que son bureau avait recueillies avaient été remises à la Commission Warren, lorsque des agents des services secrets ont confisqué le fusil. Riddle a également affirmé que Power n’avait aucun casier judiciaire mais qu’il avait été suspecté d’ être un membre de la Young Communist League.
Un document de l’affaire des Archives nationales a été déclassifié en 1970. Le cherheur Dick Russell indique que le cas de Power avait été étudié en relation avec la tentative de tirs sur le général Walker à Dallas, aux tirs liés avec Oswald et son Mannlicher Carcano. D’autres fichiers associés à la carabine de Power prétendent que c’était un 7.65 Mauser . L’enquêteur et agent de la CIA Richard Nagell avait dit à Garrison en 1967 que « Power était un maoïste ou trotskiste » et qu’il « avait connu Lee Harvey Oswald et avait été vu avec lui … » Wallace aurait-il été le faux maoïste de l’étrange équipée de Terre Haute ?
Vorace ?
Vorace, Billie Sol Estes (ici en train de dissimuler ses menottes sous un sac papier) l’était et c’est bien pour cela qu’il s’était en effet rapproché depuis longtemps du non moins vorace gouverneur du Texas, Lyndon B.Johnson, qui lui a octroyé des sommes considérables pour se lancer dans l’industrie du coton, des sommes qui n’ont pas été utilisées pour ce projet, ni pour construire non plus les fameuses citernes. Qu’était-elles devenues ? Qui en avait profité, on ne le saura pas. Johnson en ignorait-il l’existence où en profitait-il, vaste question, restée dans le flou ! C’est alors qu’est arrivé le grain de sable Marshall. Aussitôt Estes emprisonné, on déterre l’infortuné inspecteur pour découvrir qu’il a bien été assassiné. Mais le jury qui va établir les responsabilités est dirigé par Pryse Metcalfe, le beau-fils du shérif qui a déclaré qu’il s’agissait d’un suicide. C’est fou ce qu’on sait s’organiser au Texas quand il s’agît de magouiller ! Le 4 avril, autre « surprise », c’est au tour de George Krutilek, l’assistant personnel d’Estes d’être retrouvé raide mort, la tête enfoncée… et déclaré lui aussi suicidé au monoxyde de carbone ! Dans les semaines qui suivent le procès d’Estes, c’est l’hécatombe, toujours avec le même procédé : deux autres proches meurent (Harold Orr et Coleman Wade). Déclarés suicidés eux aussi asphyxiés au carbone (plus tard Estes reconnaîtra que c’est Wallace qui les avait tués). Une véritable épidémie d’asphyxiés ! Durant le procès on découvre surtout un empire de la magouille : le secrétaire de l’Agriculture en personne, Orville L. Freeman, a reçu 42 000 dollars des mains d’Estes juste avant qu’il ne nomme ce dernier au National Cotton Advisory Board ! On se rapproche beaucoup de Johnson !!! Estes est condamné une première fois à 8 ans d’emprisonnement, puis lors d’un second procès en octobre 1963 à 15 années pour détournement de 24 millions de dollars. Il sortira néanmoins en 1971, mais y retournera pour fraude aux impôts cette fois. En sortant définitivement en 1983, il affirmera sans hésiter que Johnson était derrière l’assassinat de Marshall et reconnaîtra les meurtres des quatre asphyxiés. L’année suivante, son avocat, Douglas Caddy, affirmera que Johnson, outre ses meurtres commandés, est aussi celui derrière l’assassinat de Kennedy. La même année paraît l’ouvrage de Pam Estes, la fille de Billie Sol (co-écrit avec William Reymond, « Le Dernier Témoin« , qui accuse elle aussi Johnson de la même chose. Bref, le tir de barrage résumait le problème fondamental : jusqu’à quel degré de connaissance du complot Lyndon B. Johnson était-il allé, puisque pas un ne souhaitait l’en exclure….
Estes et ce qu’il a dit de l’embaumeur Ligett
Mais il y a un autre volet encore à ces magouilles à tiroir. Dans l’affaire, un homme est apparu, au milieu des nombreux aveux successifs de Billie Sol Estes. C’est l’embaumeur appelé en express pour montrer au public une photo de cadavre de Kennedy présentable. Liggett, c’est son nom, aurait été appelé par Maurice Bishop, le pseudonyme connu de David Atlee Phillips pour venir au plus vite le soir du 22 novembre faire un « extra » exceptionnel (en photo à gauche Zapruder expliquant à la télévision l’endroit où il avait vu le tir fatal arriver sur La tête du président). L’histoire est assez incroyable, mais les faits sont là, indéniables, confortés par Estes qui n’avait déjà plus rien à perdre à les raconter, ayant déjà tout perdu. Et ils sont eux aussi incroyables, dignes encore une fois d’un James Ellroy : « John Liggett était un embaumeur hautement qualifié, qui travaillait à la Restland Funeral Home de Dallas ; Son collègue Charles Smith se souvenait de lui comme étant la meilleure personne pour faire le travail de reconstruction de visages. Mais Liggett avait également une vie secrète et avait l’habitude de quitter son travail pendant des jours, voire des semaines à la fois. Le jour de l’assassinat, Liggett était à Restland venu assister aux funérailles de la tante de sa femme depuis trois mois, Lois. Il a soudainement été appelé au bureau, et quand il revint, il dit à sa femme que le président avait été abattu et qu’il devait aller à l’hôpital Parkland. Quand il rentra chez lui environ 24 heures plus tard, il était fatigué, échevelé, et agité. Il dit à sa femme et à ses beaux-enfants qu’ils devaient sortir de la ville pendant un certain temps » jusqu’à ce que tout se souffle retombe. Ils ont roulé à grande vitesse vers Austin, puis vers San Antonio. Il y avait de brefs arrêts le long du chemin pour les conversations avec divers contacts. Le dimanche, ils ont tous regardé la télévision dans une chambre d’hôtel à Corpus Christi et ont vu Ruby tirer sur Oswald.
Dès qu’il l’ont vu, Liggett s’est tourné vers sa femme et lui a dit : » Tout est OK maintenant . » Ils sont retournés à Dallas, mais leur style de vie avait changé. Après l’assassinat, Liggett semblait avoir reçu beaucoup d’argent. Ils se sont installés dans une maison de luxe et Liggett est devenu un grand joueur de cartes dans des parties de poker nocturnes acharnées. À un moment donné, il y avait eu chez lui une visite d’un de ses amis excentriques de la Nouvelle-Orléans. Il a dit à sa famille que lui et cet ami étaient allés ensemble dans la Civil Air Patrol. La famille pense aujourd’hui que le visiteur était David Ferrie »... sur la photo officielle de l’autopsie, on avait largement maquillé la tête broyée du président, en lui remettant en particulier une perruque pour dissimuler la trépanation, le cerveau complet, ou ce qu’il en restait, lui ayant été enlevé (1). Oswald subira le même sort, ce qui donnera une vision assez sidérante d’un défunt fort éloigné visuellement de son état vivant (et suscitera de tels soupçons qu’on le déterrera pour vérifier si c’était bien lui qui avait été enterré !).
Estes et les cercueils comme machines à sous
Estes avait-il des liens véritable avec notre embaumeur ? Page 138 et 139 de l’ouvrage de Reymond, on trouve une explication qui vaut le détour : « Au-delà des activités de Billie Sol Estes liées à l’agriculture, notre attention se porta aussi sur un business qui semblait une anomalie dans les activités de son empire. En effet, en 1958, Billie Sol se lança dans les pompes funèbres. Au-delà de l’étrangeté de ce nouvel investissement, nous savions que d’autres membres du réseau Johnson partageaient ce point commun. Néanmoins, surpris par la question il nous gratifia d’une explication disons… humaniste « – J’avais remarqué qu’aucune entreprise de pompes funèbres du Texas n’acceptait de s’occuper des morts issus des minorités ethniques noires et mexicaines. Je me souviens par exemple du décès d’un de mes employés mexicains et de l’impossibilité pour sa famille de rapatrier son corps de l’autre côté de la frontière, personne ne voulant fournir un cercueil ni organiser le transit. Conscient de l’enjeu, je suis devenu le premier à le faire. N’importe qui a le droit de retourner chez lui pour y reposer en paix. Si la réponse est belle, elle ne nous convainc guère. Billie Sol le sent et improvise une justification économique : on ignore souvent combien les marges peuvent être importantes dans le business de la mort.
Embaumer et vendre un cercueil ou une pierre tombale représente une activité extrêmement lucrative. Pour une famille endeuillée, la différence de prix entre un cercueil et un autre peut s’élever à un bon millier de dollars. Or, en fabrication, l’écart de coût n’excède guère cent dollars. Bien évidemment, mon équipe était entraînée à inciter à l’achat du modèle le plus cher ». Un peu plus loin dans le livre il sera révélé que les cercueils servaient aussi à transporter discrètement de la drogue. Parfois, le corps du défunt était carrément tranché en deux, et le fond du cercueil bourré d’héroïne ! Parfois c’était de l’argent liquide en provenance de casinos comme celui du Horseshoe Gambling de Las Vegas, appartenant à Benny Binion, l’inventeur du championnat du monde de poker !
Le film fondamental évaporé
Liggett avait donc arrangé la tête de Kennedy, après qu’on ait réalisé son autopsie, tenue à Washington dans des circonstances incroyables, avec un médecin non habilité à en faire et autour de lui tout un apanage de militaires. Or on découvre une autre surprise encore : c’était une autopsie restée secrète, donc, mais qui avait été filmée de bout en bout !! On retrouvera en effet le témoignage (dans la remarquable série de la BBC de 1988) d’un assistant du Bethesda Naval Hospital, Dennis David, qui avait assisté à une autre scène fondamentale. Celle impliquant William Pitzer, alors à la tête du département audiovisuel de l’hôpital Bethesda, en train de visionner quelques jours après l’arrivée du corps un film 16 mm de l’autopsie, montrant clairement un trou d’entrée sur le crâne présidentiel situé sur la tempe droite et l’arrière de la tête en miettes. L’ensemble aurait été filmé semble-t-il grâce à l’équipement vidéo automatique de l’hôpital qu’il avait installé et dont les militaires présents n’avaient peut-être pas remarqué la présence ! Une véritable bombe, pensez donc, allant à l’encontre de la thèse officielle des tirs uniquement dans le dos ! Trois ans plus tard, le 29 octobre 1966, alors que le même Pitzer avait annoncé son départ de l’hôpital, avec comme projet de parler à la télévision de ce fameux film… on le retrouve suicidé au même endroit. D’une bien étrange façon : on l’avait retrouvé la tête explosée d’un coup de pistolet donné de la main droite. Alors qu’il était… gaucher, selon Dennis. Le film qu’il visionnait n’a jamais depuis été retrouvé, bien entendu. Un enquêteur, qui affirmera que Pitzer était en revanche selon lui bien droitier (le flou demeure sur la question), ne laissera pas pour autant tomber la thèse de l’assassinat en découvrant en 2004, caché dans le plafond de la cuisine de la maison du disparu une bobine vide en bakélite marron de format 8 mm. Wiiliam Pitzer, le énième suicidé de l’affaire, aurait-il réussi à faire discrètement un double du film et se le serait-il fait voler ? Encore un mystère de plus à ajouter au cas Kennedy ! Et encore une traque sans fin pour les auteurs… du complot pour retrouver une éventuelle copie du film de l’autopsie !
Incroyable scénario
Son cas s’aggrave
L’embaumeur très spécial aurait aussi été… un assassin en série : « après l’arrestation de Liggett, la police a commencé à chercher son implication possible Liggett dans plusieurs meurtres non résolus. Susan Thompson Payne, 41-ans, une femme retrouvée morte dans un appartement du nord de Dallas incendié le 10 Février 1974. Son corps avait été mutilé et agressé sexuellement. Il y avait eu plusieurs autres meurtres liés à des incendies dans la région de Dallas dans les années 70 et Liggett était le principal suspect…. » Liggett aurait aussi été responsable du meurtre de Nancy Weirshellen, tuée à coups de marteau, dont avait été accusé injustement son mari Ed. Un enfant de douze ans avait vu l’assassin à travers la fenêtre, ce n’est que bien plus tard qu’il reconnaîtra Liggett comme en étant l’auteur. L’embaumeur qui faisait des miracles avec les têtes amochées les saccageait parfois lui-même ! Et étrange fin de partie, encore une, pour l’embaumeur-assassin de Kennedy. « Au matin du 14 Février, 1975 Liggett a été transféré avec d’autres prisonniers du palais de justice au centre-ville de Dallas à la prison du comté. Le véhicule de police était entré dans le garage quand Liggett, en utilisant une clé cachée, a défait ses menottes et a tenté de s’échapper. Un seul coup de feu dans le dos, tirée par l’adjoint du shérif l’a tué instantanément « . Les journaux montreront que cette affirmation était inexacte. L’échappé rattrapé n’était pas mort sur le coup semble-t-il. « Liggett est tombé face contre terre sur le trottoir. Des policiers ont dit qu’il avait encore un » léger battement de coeur « quand il a été chargé dans une ambulance. » Un de plus, dans la longue saga des supprimés de l’après Dallas. Enfin pas tout à fait… Une étrange fin en effet avec un énième rebondissement : le frère de John, Malcom, en allant l’enterrer, ne reconnaîtra pas le corps dans le cercueil (il portait selon lui et sa belle fille Debra une moustache, ce que jamais Liggett n’avait arboré !). En prime, on peut supposer que cette fois l’embaumeur artiste n’avait pas réussi à se refaire lui-même le visage (en revanche, celui d’un autre n’est pas exclu avec un tel phénomène !). Quelques temps plus tard, Lois croira bien l’avoir rencontré encore vivant un soir, alors qu’elle était en voyage avec ses enfants, dans un casino de Las Vegas. Persuadée en effet de l’avoir vu, lui qui avait tout fait pour ne pas avoir à la rencontrer. Voilà qui ajoutait encore au mystère Liggett, et indirectement au mystère Kennedy !
L’étonnant circuit du cercueil de Dallas
Un mystère sans fin à lire ce qui va suivre, qui est tout aussi étonnant et fort peu connu. Le film Parkland le met bien en évidence en comptant ses déboires pour entrer dans le Boeing 707 présidentiel : le cercueil couleur bronze qui contenait le corps de Kennedy enveloppé dans des draps était remarquable de loin (hélas dans Parkland, on ne lui attribue pas la bonne couleur). Le problème, c’est que ce n’est pas celui qui déposera les restes présidentiels à Arlington le 25 novembre, à peine trois jours après le décès. Et ce n’est pas lui non plus qui a transporté à Washington le corps de Kennedy !!! Car le cercueil de Dallas choisi localement « parmi les prix les plus élevés du marché« , dira son vendeur de chez Restland Funeral Home, avec l’ambulance d’O-Neil qui avait tant elle aussi marqué les gens, recèle un autre mystère. Lorsque le Boeing présidentiel l’emporte, ce n’est pas pour aller à Washington même mais sur la base militaire d’Andrews, dans le Maryland, direction ensuite l’hôpital de Bethesda, en banlieue de la capitale US. Or au moment où le cercueil couleur bronze est arrivé à Bethesda le corps de Kennedy était déjà là, l’hôpital de Bethesda recevant un cercueil de type militaire, une caisse en aluminium, contenant le corps enveloppé dans un sac mortuaire militaire noir, complètement nu.
C’est un hélicoptère qui avait déposé le corps près de l’hôpital et qui le reprendra après, et non l’avion présidentiel, assurent des témoins, dont Paul O’Connor, interviewé par la BBC pour le confirmer. La suite de l’autopsie et ses magouilles est connue, comme l’est le travail de reconstruction faciale de Liggett. Tous ceux présents sur place font le même geste : tout l’arrière droit du crâne a disparu. Tous ; à Parkland comme à Bethesda !
Le film Parkland, en raccourcissant l’enlèvement du cercueil à l’hôpital de Parkland (et en se trompant sur la couleur même du cercueil, ce qui est un comble !) masque la manipulation effectuée pour amener le corps à Bethesda, et reprend donc la thèse officielle. Ce n’est pas encore aujourd’hui que les américains sauront ce qui s’est passé exactement entre Parkland et Bethesda !
Le corps est reparti ensuite pour être exposé à la Maison Blanche dans un cercueil de chêne cette fois.
Le corps avait donc été déjà déplacé à Parkland même : si bien que l’arrivée de Jackie les habits ensanglantés descendant par ascenseur le corps de son mari sur la base d’Andrews était déjà une farce sinistre : ce cercueil-là était vide, déjà.
Tout avait été fait pour accélérer une autopsie ne se faisant pas à Dallas, mais dans un hôpital de la capitale, en présence de tout un staff de militaires (dont un assez particulier dont on parlera un peu plus loin). On croit à une farce, avec un ragot entretenu pendant des années par un auteur jugé peu fiable, mais il faudra attendre la parution de deux documents pour qu’on s’aperçoive de la réalité de ces faits ahurissants. Le timing même des deux arrivées, qui montre que le premier n’est pas celui venant d’Andrews, notamment. Le corps de Kennedy avait été escamoté dès sa sortie de l’hôpital de Parkland !!! Impossible de faire autrement : pour certains, c’est donc à bord de l’avion qu’avait eu lieu le chagement, juste avant le décollage. Le trajet en hélicoptère ne prenait que 5 minutes !
« Le premier document était un rapport écrit de la maison funéraire qui a traité l’embaumement du corps du président. Il contenait la mention suivante : « corps remis dans le cercueil en métal pour l’expédition à NSNH de Bethesda. » Le deuxième document est un rapport militaire officiel déposé quatre jours après l’assassinat par le Sgt de Marine Roger Boyadjian, qui a déclaré en partie : « l’équipe est arrivée à l’hôpital à environ 18:00, et après avoir signalé que plusieurs commandants membres de l’équipe ont été postés à l’entrée pour empêcher les personnes non autorisées de pénétrer dans la zone prescrite ….
À environ 18h35, le cercueil a été reçu à l’entrée de la morgue et emporté à l’intérieur« . A visionner le reportage de la TV US, ce jour là, on remarque qu’un hélicoptère fait un boucan infernal, et que le présentateur répète deux fois que c’est un hélicoptère qui va emmener le cercueil : or le personnel de l’hôpital parle bien de l’ambulance grise de la Navy arrivée à l’hôpital avec Jackie Kenndy à bord, celle que l’on voit partir dès la descente d’avion !!!
Résultat, le corps du président Kennedy est arrivé à la morgue de Bethesda vingt minutes avant l’arrivée de cette ambulance grise (une Pontiac Bonneville) venue d’Andrews AFB censé contenir aussi le corps, celui, qui ramenait le cercueil de Dallas pour le transférer dans cette ambulance Pontiac grise de la Marine. « Qui étaient les autres hommes de troupe qui ont confirmé la livraison anticipée du corps du président dans la morgue Bethesda ? Ils comprenaient le marine Dennis David (le même qui confirmera l’existence du film de l’autopsie), qui devint plus tard officier et qui a servi pendant 11 ans dans le Corps des services médicaux, jusqu’à sa retraite du service actif en 1976.
C’est sous sa supervision qu’une équipe de marins ont débarqué le cercueil simple du corbillard noir (a « black cadillac », souvenez-vous de cette appellation) contenant l’équipe d’hommes en costume et l’ont porté dans la morgue de Bethesda. En fait, David a dit que quand il a vu Mme Kennedy marcher devant la façade de l’hôpital Bethesda à 18h55, il savait ce qu’elle ne savait pas : que le cher, lourd, cercueil orné venu de Parkland qui était posé en face de l’hôpital naval de Bethesda ne contenait pas le corps du défunt président.
Confirment également la livraison rapide du corps de Kennedy à la morgue de Bethesda le marine Paul O’Connor, le marine Floyd Riebe, le marine Jerrol Custer, le marine Ed Reed et le marine James Jenkins. » Résultat, quelque part devait donc se trouver ce premier cercueil de couleur bronze ayant servi à une sinistre mascarade du transport dans le Boeing présidentiel. Il faudra attendre 2010 pour qu’on sache ce qu’il était devenu. Et la suite est tout aussi ahurissante, car c’est en effet son frère Bobby qui a pris la décision de s’en débarrasser, d’une bien étrange manière… qui n’est pas sans rappeler des souvenirs récents. Comme quoi il y a bien une continuité en politique américaine !!!
Largage définitif de cercueil
Comme disent les américains, la manipulation des cercueils est en elle-même un des « smoking-gun » d’une conspiration, à l’évidence, car rien d’autre ne justifiait cette pratique : « et puis il y a le Sgt. Roger Boyadjian. Son rapport est le « smoking gun » de la preuve médicale.
Sgt. Boyadjian a écrit dans son rapport que le corps du président est arrivé au quai de chargement de la morgue à 18h35, enfermé dans un sac mortuaire dans un cercueil de transport en aluminium à bas prix transporté dans un corbillard noir avec des fonctionnaires en costume avant que n’arrive le cercueil le bronze orné de bleu dans lequel le corps avait été placé à Dallas, qui est donc arrivé (vide) avec Jackie et Robert Kennedy dans un cortège venu de la base Andrews. »
Le reste est en effet tout aussi ahurissant : le premier cercueil de couleur bronze est resté trois ans au fond d’un hangard de la Marine. Jusqu’au jour où on a décidé de s’en débarrasser, « pour qu’il ne devienne pas non plus l’objet d’un culte morbide » ; selon l’explication donnée par Bobby Kennedy. Ou pour qu’on ne découvre pas à quel point on a pu tromper les gens, dirais-je plutôt (le cercueil ne devant pas contenir de traces de sang, donc, selon cette théorie, ce que Bobby avait pu de lui même constater !). « Ce que je voudrais qu’il soit fait, c’est de le jeter à la mer », a dit Robert Kennedy , le frère du président, à un officiel de l’administration des services généraux en février 1966. Malgré les inquiétudes sur le fait que le cercueil était la propriété du gouvernement, Kennedy a dit à l’administrateur Lawson Knott Jr. qu’il croyait qu’il appartenait à la famille » et que l’on pouvait s’en débarrasser de la manière dont nous voulions, n'importe laquelle, » selon une note relatant leur conversation téléphonique.
Environ deux semaines plus tard, le 18 février 1966, un van de l’Air Force a emporté le cercueil au Bâtiment National des archives du centre de Washington. Pour s’assurer qu’il allait couler, le cercueil a été chargé avec trois sacs de 80 livres de sable et de nombreux trous ont été forés dans le cercueil et une boîte de pin qui l’emballait. Il a été lié avec des bandes de métal équipé de parachutes pour éviter qu’il ne se brise à l’impact de l’eau. A 08h38, un avion C-130 transportant le cercueil a quitté la base aérienne Andrews et s’est envolé vers la côte du Maryland – Delaware. L’avion est descendu à 500 pieds et à 10 heures, la rampe de queue a été ouverte et la charge de 660 livres a été poussée dehors. »
Les parachutes se sont ouverts peu avant l’impact et la totalité de la charge est restée intacte et a coulé directement, clairement et immédiatement après l’impact « sof » , » a noté John Steadman l’adjoint spécial du secrétaire à la Défense comme il l’a écrit dans un mémo en date 25 février 1966. L’avion fait le tour du point de chute pendant environ 20 minutes à 500 pieds de chute pour s’assurer que rien ne remontait à la surface », a écrit Steadman, qui était dans l’avion. Le point de chute – à 9 000 pieds de profondeur au-delà du plateau continental – a été choisi parce qu’il était loin des trajets régulièrement empruntés par les lignes aériennes et maritimes et ne serait pas perturbé par le chalutage et d’autres activités de fond marin, ajoute le document (visible ici).… »
Pourquoi avoir attendu 44 ans pour le révéler, voilà bien un autre problème ! Pourquoi donc avoir accepté cette comédie, en est un autre ! Ce cercueil ayant joué une sinistre partition était une des preuves subsistantes d’une conspiration au plus haut niveau. Le faire disparaître (2) signifiait bien que le propre frère de la victime ne souhaitait pas que l’on découvre cette conspiration, car elle aurait impliqué le déballage des coups tordus qu’ils avaient concoctés ensemble, à savoir l’étalage d’un double discours complet, évoquant la paix avec Castro en continuant en même temps à inventer mille façons de l’éliminer. Quant à se débarrasser de choses encombrantes en les balançant dans la mer du haut d’un avion (ou d’un hélicoptère, ou du pont d’un porte-avions), avouez que cela évoque une autre période récente de l’histoire américaine !
Une fin d’assassin : mourir de la même façon que ses victimes
Wallace va mourir, lui aussi, comme on l’a dit, après Bobby Kennedy qui n’avait pas échappé à la malédiction née à Dallas. Mais de bien étrange façon (encore ?), qui en rappelle d’autres, là aussi. Le soir du 7 janvier 1971, passé 19 heures , une voiture se renverse sur le bord de la route 271, à 3,5 miles à peine de Pittsburg. On découvre que son conducteur, mort, s’est tout simplement… asphyxié à bord, son tuyau d’échappement renvoyant du monoxyde de carbone dans l’habitacle ! C’est Wallace, le conducteur asphyxié !
Avait-on voulu faire payer à un assassin ses méthodes, voilà bien toute la question. Qui l’a fait et pourquoi en voilà une autre. On songe bien sûr à des gens bien intentionnés, rompus à ces techniques de barbouzes, censées être indétectables. A cette date, Lyndon B.Johnson, qui n’avait pas tenté un autre mandat, se préparait juste à inaugurer sa bibliothèque, contenant les documents importants de son séjour à la Maison Blanche. Il meurt deux ans plus tard, à 64 ans seulement. Deux jours avant, Richard Nixon prononçait son discours d’inauguration. Son opposant Edward Kennedy avait été écarté par l’étrange accident de Chappaquiddick. Nixon ne finira pas le second terme de sa présidence… comme on le sait. Avec lui, il est vrai, le rôle obscur du FBI et de la CIA (et même d’Howard Hughes !) allait apparaître au grand jour… les américains commençaient à douter de leur démocratie avec les magouilles consécutives au décès de Kennedy, puis de Martin Luther King et de… Bobby Kennedy. Avec le Watergate, ce sera l’apothéose : il y avait bien quelque chose de pourri en ce royaume, pour paraphraser un grand auteur qui s’y connaissait en turpitudes politiques. Avec 2001, on parlera en cas de couche supplémentaire, dans le genre, plus « grandiose » encore.
(1) un cerveau considéré comme disparu depuis. Un journaliste fort proche du pouvoir, Gerald Posner (il a commis des textes sur Ben Laden qui touchent au ridicule !), revenu récemment pour appuyer la thèse d’un Oswald isolé dira que c’était pour dissimuler la maladie de JFK ou son addiction aux drogues ; comme le dira aussi James Swanson. Du flan complet, tant ce n’est pas visible sur le cerveau ou ses vestiges. Tout est bon, même encore aujourd’hui pour ne pas voir deux ou trois tireurs sur Dealey Plaza : à croire que de l’avouer effondrerait tout un système (ce qu’on va finir par croire en effet, à voir les soubresauts continuels pour soutenir la thèse d’un seul assassin). Selon certains, c’est bien à la demande de Bobby Kennedy que le divers fragments (os et prélevements sous lamelles de microscopes) ont été subtilisés et sont depuis 1966 introuvables.
(2) beaucoup de choses ont disparu. En janvier 2011, on annoncera dans une vente aux enchères chez Barrett-Jackson Auction Co. située à Scottsdale, en Arizona, que l’ambulance grise ayant amené le corps de Kennedy à l’hôpital de Bethesda – un cercueil vide – était en vente. Beaucoup ne se faisaient aucune illusion : tous pensaient que le véhicule avait été broyé en 1986. Finalement, le vendeur le reconnaîtra. Après avoir vendu son double 120 000 dollars.
Partie 18
Si le jour de l’assassinat d’aucuns avaient pu voir d’étranges individus, le sommet du genre demeure bien deux personnages bien particuliers, les plus propices à alimenter la thèse d’un complot, à vrai dire. Si les « pork-pie hats » des policiers de Dallas étaient légion sur Dealey Plaza, certains s’étant empressés de ramasser les douilles supplémentaires aux trois tirs que la thèse officielle retiendrait, deux individus particuliers ont tout de suite attiré l’attention des observateurs. Ce sont deux personnes semblant effectivement se connaître, à la façon dont elles seront filmées et photographiées proches l’une de l’autre. Et deux personnes dont le comportement, surtout, continue, aujourd’hui à surprendre. Etude d’un des cas les plus surprenants de cet assassinat hors normes.
Surréaliste !
La première des attitudes qui pose question, dans le marge public de Dealey Plaza, est celle consistant à effectuer des gestes bien particuliers juste avant la séquence de tirs mortels, celle provenant du tertre et non de la Bibliothèque ou du bâtiment situé à ses côtés (le Dal-Tex). L’un des deux personnages effectue un mouvement qui semble à première vue anodin : il lève la main, comme pour saluer le cortège, mais à un moment bien précis semble-t-il. L’homme a depuis été surnommé le « Dark Complected Man (DCM) », car il portait ce jour-là effectivement un pantalon noir et une chemise blanche, ainsi qu’une casquette, ou un béret, et des lunettes à monture sombre. Le visionnage des vidéos ou des photos montre que son geste a été fort court, et on a pu donc l’interpréter comme un geste… amical envers le cortège. Le problème, c’est que l’homme qui le fait est accompagné par un autre individu qui lui fait une toute autre gestuelle, derrière lui : muni d’un parapluie fermé, il n’ouvre celui -ci que durant… le passage de la limousine (et durant les tirs) pour le refermer sagement juste après. Ce n’est donc pas pour se protéger du soleil qu’il l’avait donc déployé. Son geste a lieu avant que son « collègue » ne lève la main, signalons-le, car cela a aussi un importance. De tous les gestes ou mouvements effectués par des témoins ce jour-là, c’est certainement celui de « l’Umbrella Man », son surnom, qui est le plus extravagant de tous. Tellement surprenant, que c’est évidemment celui sur lequel se sont greffés les pires théories composites ou les plus farfelues.
La pire étant bien entendu celle du lanceur de flèches empoisonnées dissimulées dans les baleines du fameux parapluie : ne rigolez pas, il y en a eu pour pondre cette théorie en effet, avec force croquis à l’appui (exemple ici à gauche). Bien entendu ça ne résiste pas à l’examen, tant il aurait fallu un appareillage de pointage précis pour toucher la cible au bon endroit sans que Connally ou Jackie Kennedy ne soient eux-mêmes touchés. C’est grotesque et infaisable, restons-en donc là : même au casino, à la roulette, on devrait avoir plus de chance de tirer le gros lot que l’homme au parapluie de toucher sa cible. Et cela même si l’engin a bien existé réellement, et qu’il a été inventé sous le nom de M-1 pour les Special Ops par un inventeur bien réel appelé Charles Senseney de Fort Derrick, dans le Maryland. William Colby en personne était venu vendre son produit miracle… mais pas avant 1975, en insistant beaucoup pour affirmer que si, il était déjà disponible en 1963… avec beaucoup d’insistance, semblait-il, car rien ne le prouvait. A croire qu’on a créé l’engin APRES l’apparition de la thèse farfelue (ce qui rentrerait aussi dans le cadre de Mockingbird, ne l’oublions pas !). En fait, le seul coup du parapluie tueur que l’on connaisse est celui qui a occasionné la mort de Georgi Markov dissident bulgare mort en 1978, piqué à Londres par le bout d’un parapluie empoisonné (et non par une fléchette !) tenu par un agent bulgare formé par le KGB. Toute cette histoire de « fléchettes » ressemble donc plus à une fable écrite de façon propice spécialement pour la commission du HSCA. Une énième opération Mockingbird, à coup sûr ! Et qui a particulièrement bien pris dans l’univers du complotisme. Alors pourquoi donc cette seconde commission de 1978 a-t-elle autant tenu à en faire un thème de questionnement du prétendu propriétaire de ce damné parapluie; là aussi la question demeure : à part couper l’herbe sous le pied à tout questionnement, on n’en voit pas bien la raison exacte… Non, ce déploiement extrêmement court dans le temps sur Dealey Plaza signifiait ostensiblement quelque chose, mais quoi ?
Le commentateur sans solution
Je vous ai déjà dit que la désinformation sur l’affaire de Dallas a la vie dure. De la désinformation, ou parfois des ajouts à la confusion, avec des gens qui viennent vous répéter « qu’on ne trouvera jamais la solution ». Après le dénigrement, les thèses farfelues ou grotesque, c’est la troisième méthode, à croire que la méthode Mockingbird est encore et toujours à l’œuvre derrière ces écrans de fumée. J’ai un étrange exemple à montrer, car au départ on peut penser que l’homme qui parle est partisan d’une théorie complotiste. Des partisans de la thèse du deuxième tireur peuvent aussi se faire embarquer vers autre chose, avec ce genre de commentaire flou. A l’occasion du cinquantenaire de la disparition de JFK, en effet, le New-York Times allait en effet dégoter un « spécialiste » Josiah Tink Thompson, ancien prof de philo devenu l’homme d’une « private investigation » et surnommé « Tink », qui a rédigé le scénario du film sur Zapruder « 6 secondes à Dallas« , film qui affirme qu’il y a eu 3 tireurs au moins, pour venir déployer un argument pour le moins étonnant sur la tragédie de Dallas (outre le fait de dire que c’était différent de Pearl Harbor et du 11 Septembre !). C’est filmé par Errol Morris, « réalisateur, producteur, monteur, scénariste et acteur américain » qui a la particularité visuelle de ne pas distinguer la 3eme dimension. Ça craint un peu plus encore… L’homme fait dans le documentaire comme dans la pub, paraît-il. Leur propos en fait se résume à dire que le déploiement du parapluie ne serait certes pas qu’une péripétie, comme un peu dans les lois du hasard selon l’explication officielle (un parapluie sur des milliers à cet endroit-là, pourquoi pas en effet !), que la théorie du lanceur de fléchettes cachée est ridicule (mais ça on le savait déjà) et que de toute façon l’homme qui a fait ce geste surprenant était venu l’expliquer, et en effet, c’est ce qui s’était passé. Bref, que c’était encore une théorie du complot, à coup sûr, malgré les dénégations officielles, avec un homme sorti du chapeau venu donner une explication incroyable . L’intention est louable, mais elle dénigre totalement aussi le rôle de l’homme au parapluie, ce qui a déjà été fait… par la commission de 1978. Passons sur le fait que ce jour-là il faisait beau mais pas assez pour se promener avec un parasol, mais bon. Pour l’homme dont ils parlent, ils ont effectivement en partie raison: il s’appelle Louie Steven Witt, et il est effectivement venu témoigner – il y a longtemps – pour expliquer son geste. Avec une explication à dormir debout : selon ses dires, c’était en signe de protestation contre la famille Kennedy, en affichant un parapluie comme en possédait Neville Chamberlain, décidé à discuter avec Hitler et à l’accepter, le père de Kennedy ayant eu un intérêt pour le nazisme (et son acceptation donc). Enfin c’est comme ça qu’on allait traduire sa déposition car celle-ci ne citerait même pas lui-même le nom de Chamberlain !!! Bref, un truc particulièrement tiré par les cheveux.. qui semble tout droit avoir été élaboré après coup. Le tout étant dit sur le ton du dédain le plus complet et de la moquerie, ce qui n’est peut être pas très approprié un jour de célébration du jour anniversaire de l’attentat. OK, pourquoi pas, soyons pusillanime. Mais regardons plutôt ce qui cloche dans cette belle « démonstration »… censée apporter de l’eau à un complot, alors que l’auteur est lui-même persuadé du deuxième tireur placé au Grassy Knoll !!! Le commentaire de Josiah Thompson n’apporte rien, au final, puisqu’il en conclut « qu’on ne saura jamais la vérité« . C’est un vide entretenu, dont l’auteur nourrit ses conférences rémunératrices. Il est certes partisan de la présence d’un second tireur au Grassy Knoll, mais pour lui on ne saura jamais ce qui s’est passé. En résumé, il nous ressort les conclusions du House of Representatives Select Committee on Assassination de 1976 (1) !!! En somme c’est une conférencier… totalement inutile ! Le seul intérêt de sa prestation est d’insister sur le rôle insistant selon lui de Forrest Sorrels, pour s’accaparer du film de Zapruder…
Le fameux Sorrels, justement
L’homme est à en effet à suivre, et ses actions à examiner en détail. C’est peut-être le plus discret de toute la saga, ce fameux Forrest Sorrels. Il pourrait faire figure de pilier de la machination, car il a vite compris qu’à l’endroit où se situait Zapruder ce dernier avait pu filmer le tir le plus compromettant (sachant cela, cela signifierait aussi que Sorrels était au courant de l’emplacement du tireur !). N’oublions pas qu’il est le responsable de la CIA à Dallas depuis… 1935 !!! Le problème est comment s’en était-il aperçu, car il était dans la voiture blanche de tête, qui a marqué le pas en arrivant sur Dealey Plaza, celle qui ouvrait le chemin du défilé. Plus tard, revenu sur place, sur Dealey Plaza, après avoir été photographié sortant de l’hôpital de Parkland APRES l’annonce du décès de Kennedy (il est aux côtés de LBJ sur le cliché, et il vient d’apprendre comme LJB le décès, ce dernier filant vers Love Field pour prêter serment au plus vite… dans l’avion présidentiel) pour mener l’enquête, c’est lui qui questionnera lui-même le jeune Euins; par exemple.
Dans la bibliothèque de Dealey Plaza, il affirmera devant la commission avoir distingué au passage aux fenêtres « deux hommes de couleur« . Mais pas Oswald en tout cas ! En réalité, Sorrels n’a absolument pas VU Zapruder lors de son passage car c’est un autre témoin qui lui précisera qu’il était présent et avait tout filmé juché sur le parapet de la pergola. Mais il y a plus inquiétant le concernant : dans sa déposition également, figure le cas du « camion » qui aurait été bloqué quelque minutes la circulation « avant le défilé » et du témoin qui en aurait vu débarquer un fusil... pour laisser tomber aussitôt ce témoignage :
M. SORRELS – Il y avait un autre témoin avec qui j’ai commencé à parler – je ne me rappelle pas le nom maintenant, alors que je lui ai dit d’entrer – quelqu’un qui a vu un camion là-bas c’est avant le défilé, qui est arrivé là. Apparemment il avait calé là-bas sur la rue Elm. Ensuite, j’ai découvert que le véhicule était en panne, apparemment, appartenant à une entreprise de construction, et qu’un policier était venu là-bas, et qu’ils étaient allés voir la compagnie de construction et que quelqu’un est venu sortir la voiture hors du chemin. Apparemment, c’était juste une voiture bloquée là-bas. Mais cette dame a dit qu’elle pensait avoir vu quelqu’un qui avait l’air d’avoir un fusil. Mais je n’ai pas poursuivi, parce que j’ai appris que le fusil avait été retrouvé dans le bâtiment et les balles, etc« . Or, le témoignage, crucial, est celui de Judith Ann Mercer, qui aurait reconnu ce jour-là Ruby; dans le camion (!) vers 11h, à bord du camion, le fusil étant apporté… vers le Grassy Knoll (3). C’est là toute l’ambiguïté de Sorrels, qui ne suit pas cette piste, manifestement, alors qu’elle évoque la présence d’un tireur et désigne même sa localisation (outre le fait qu’elle déposera avoir vu un camion « d’Air Conditionné » et non de « consctruction ») !!!
Pourquoi donc, voilà bien la question : pour lui, c’est parce que l’on avait déjà trouvé autre chose : le fusil d’Oswald… or en timing sa déclaration paraît un peu « courte » : le Shérif adjoint Weitzman et l’officier Boone ont trouvé le Carcano très peu de temps après l’assassinat : à 13H22 exactement. L’heure du décès prononcé de Kennedy est aux alentours de 13H30 (à 13h38 sur le Teletype CST de la radio KLIF et son déclencheur d’alerte en « 5 bells ». Oswald ne sera pas cité en dépêches avant 14H35. L’agence AP ne parlera du fusil trouvé qu’à… 15h22 !!!). Et à 13h30, Johnson n’est pas encore sorti de Parkland… aux côtés de Sorrels ! Conclusion : quand Sorrels réfute sur place le témoignage crucial de Mercer, il ne peut savoir que le fusil a déjà été découvert !!! Il ment, donc, à la Commission, mais dans quel but ? Sorrels en fait va vite s’intéresser à autre chose : à défaut d’aller faire la chasse au tireur potentiel, sur Dealey Plaza, il va avant tout s’enquérir des images qui auraient pu être prises lors des tirs. Son intention est louable, ça pourrait effectivement servir à l’enquête, mais on peut aussi y voir une volonté première de chercher à masquer les conditions réelles du guet-apens (au quel cas Sorrels était au courant de ces préparatifs !). « À ce moment-là, M. Harry McCormack, qui est reporter pour le Dallas Morning News, et que je connais depuis de nombreuses années, est venu me dire: «Forrest, j’ai quelque chose que vous devriez connaître.
J’ai dit: «Qu’est-ce que vous avez ?
Il a dit: «J’ai un homme ici qui a pris des photos de tout cela (2). »
J’ai dit: « Allons le voir. »
Nous sommes donc allés à un immeuble situé à l’angle d’Elm et de Houston, à l’est de Houston, et de l’autre côté de la rue, à la maison de la cour, jusqu’au bureau d’un M. Zapruder dans ce bâtiment (nota : celui du Dal-Tex !). Et il était là avec un autre homme lié aux affaires là-bas, et apparemment quelques représentants de magazines. Et M. Zapruder était vraiment secoué.
Il a dit qu’il ne savait plus où il avait pris ces images, qu’il était là-bas et qu’il prenait la chose là-bas, et il a dit: « Mon Dieu, j’ai vu tout ça« . J’ai donc demandé à M. Zapruder s’il serait possible d’obtenir une copie de ces films ». Zapruder à la télévision, indiquera clairement que JFK avait été touché à la tempe droite. Lors de l’interview, on peut clairement distinguer que l’interviewer d’ABC reçoit des indications dans son écouteur pour que Zapruder n’évoque rien d’autre que les tirs de la Bibliothèque, qui a été montrée au début du reportage, pour squeezer tout espoir d’évoquer le Grassy Knoll: Mocking Bird est déjà en marche sur les plateaux TV, le soir-même de l’assassinat (je veux bien croire que le direct dans l’oreillette ou plutôt le casque lui est nécessaire, mais à bien regarder on constate qu’il évite que l’on puisse trop parler d’autre chose que de la Bibliothèque !). L’emprise télévisuelle sur les témoignages est terrible !!! Un contrôle de ce qui est dit est VISIBLE dans la tension du journaliste présent ! Dévasté par ce qu’il avait vu, Zapruder ne touchera plus jamais une caméra de sa vie. « J’ai entendu un autre coup ou deux, je ne pouvais pas dire que c’était un ou deux, et j’ai vu sa tête pratiquement ouverte, tout le sang et tout, et j’ai continué à filmer. – C’est à peu près tout, je suis tout simplement malade depuis » (d’avoir vu ça).
Copies et original
En somme, quand Sorrels s’intéresse à la caméra de Zapruder, les époux Luce ont déjà des vues dessus (les autres magazines auxquels Zapruder avait tenté de vendre son film l’avait évincé, ne jugeant pas que ça vaille le coup !). Une vision complotiste vient à l’esprit, car le film de Zapruder a connu 3 copies, en plus de l’original. Les trois copies destinées l’une à Sorrels, l’autre à Richard Stolley, éditeur chez LIFE magazine (contre 150 000 dollars payables en plusieurs parts, la première étant reversée à la veuve du policier Tippit), Zapruder gardant l’une des copies (non altérées)… Aucune ne sera montrée dans son entièreté avant 1975 (douze années plus tard donc !), dans une émission de TV fort tardive, réenregistrée de mauvaise façon en 16 mm : d’où venait-elle, cette copie, ça reste un autre mystère (LIFE, ou bien la CIA ??). Zapruder avait pu garder une version copie intégrale de l’originale, à condition de ne pas la montrer, par accord passé non pas avec la police mais par accord financier avec les époux Luce et leur représentant Stolley ! LIFE distillera les images du film de Zapruder au compte-gouttes. Comme si le magazine attendait que l’orage médiatique de la Commission Warren se passe : la première fois on pourra voir dans l’édition du 29 novembre 1963, 30 séquences sélectionnées du film en noir et blanc seulement (?). I l faudra attendre le numéro spécial de décembre 1963 « John F. Kennedy Memorial Edition », pour voir les images en couleur, rééditées le 2 octobre 1964. Toujours expurgées de la fameuse image 313, celle de l’explosion de la tête de JFK… les 888 pages du rapport avaient été présentées au président Johnson le 24 septembre 1964, avec Oswald en conclusion comme loup solitaire seul responsable. Un véritable scandale !
Fuites organisées
Zapruder ne prêtera jamais son tirage à quiconque. Qui a donc permis cette fuite tardive ??? Le labo en aurait-il fait un autre tirage discrètement ??? Pas un policier n’a assisté au développement ! L’agent Max Phillips confirmera dans un mémo du 22 novembre 1963 que « le film original (contenant l’image 313 montrant l’éclatement de la boîte crânienne de JFK suite à un tir de face) se trouve en la possession de Mr. Zapruder. » Or Sorrels est aussi, quel hasard, celui qui a justement proposé le détour par Dealey Plaza lors des négociations sur le trajet de la parade automobile avec le staff de Washington. C’est ce qu’il décrira en tout cas aussi devant Samuel M. Stern, devant la Commission Warren. Et c’est donc aussi le premier à avoir à la fois rejeté le tout premier témoignage sur le Grassy Knoll et en même temps avoir vu de visu, après coup il est vrai, sur le film de Zapruder, que le tir en provenait bien !!! Sorrels est en ce cas le premier à dissimuler une évidence (dans le film Parkland, Billy Bob Thornton joue un personnage fort soucieux de défendre les intérêts nationaux en tous cas) ! Sorrels avait-il agi seulement dans ce sens ? En tout cas, pour Mercer, son attitude est… inqualifiable, pour un homme chargé aussi de la protection présidentielle ! A noter que dans le film Parkland, on estime qu’il décide de ne pas montrer la séquence du film car pour lui il est impensable de montrer une telle mort de Président. Il sort de la projection à la fois horrifié et résolu : en homme faisant partie d’une organisation secrète, il raisonne « secret » à ne pas divulguer.
Comment ont été obtenues les copies (et qui en possédait)
« Il n’y avait personne là pour faire le travail. Nous sommes ensuite allés à la section de la télévision, WFAA, du Dallas Morning News, pour voir si nous pouvions le faire développer là, et ils ont dit, que non, ils n’essairaient pas de le faire, mais ils nous ont aidé en appelant Eastman Kodak Co., et ils ont dit que si nous allions là tout de suite, ils les obtiendraient directement et rapidement. Nous avons pris une voiture de police, et nous sommes allés directement chez Eastman Kodak Co., et là j’ai rencontré un autre monsieur qui avait vu quelques images fixes, et me suis arrangé avec lui pour nous pour en obtenir des copies également.
M. STERN – Comment s’appelait-il?
M. SORRELS – Il est vendeur pour la Ford Co. sur la rue West Commerce – M. Willis.
Et alors il a dit, oui, qu’il serait heureux de me fournir une copie des images.
À ce moment-là, j’ai téléphoné à mon bureau, parce que je n’avais pas été en contact avec eux depuis que nous étions partis de Love Field. On m’a informé qu’un agent du FBI avait appelé le bureau et dit que le capitaine Fritz du Bureau des homicides avait essayé de me contacter, qu’il avait un suspect en garde à vue.
M. STERN – À quelle heure était-ce?
M. SORRELS – Ce serait vers les 14 heures, j’imagine. » Fritz, celui qui avait le premier parlé de Carcano et non de Mauser comme ces deux inspecteurs. En somme, Sorrels n’avait appris la découverte du fusil que pas avant 14 heures minimum. A noter que le fameux Willis (Phillip LaFrance, « Phil » Willis de son nom complet) qui apparaît aussi sur le film de Zapruder à la séquence 206 a la surprenante particularité d’avoir été présent à Pearl Harbor en 1941 et même d’y avoir capturé le seul japonais, Kazuo Sakamaki, seul sorti vivant de son sous-marin de poche échoué ! Lui aussi décédera en 1995 en affirmant que le tireur provenait bien du Grassy Knoll.
Un témoin tardif
Revenons-en au parapluie. D’abord, le témoignage du dénommé Witt à beau dater, en effet, il ne date pas de 1963… mais de 15 années plus tard, puisqu’il a été fait en 1978, lors des auditions du HSCA, ce deuxième rapport qui concluera de façon aussi grotesque qu’il y a avait bien eu d’autres tirs, mais qu’Oswald était toujours le seul assassin !!! Sa déposition (sous les risées, l’assistante Cynthia Cooper réussissant à retourner le parapluie lors de la démonstration !) vaut en effet son pesant de mouron surréaliste. Interrogé sur d’où lui était venu l’idée de faire ce genre de « manifestation », pour « interrompre » le défilé (avec un parapluie ?), il avait expliqué plutôt péniblement que « cela avait un rapport avec le… (père de JFK) quand Monsieur Kennedy Sr. était Ambassadeur en Angleterre, le Premier ministre et lui déployèrent des efforts pour calmer Hitler.
Le parapluie avec lequel le Premier ministre de l’Angleterre (cf Chamberlain, devenu symbole du défaitisme) est revenu en est arrivé à en devenir le symbole, d’une certaine façon, pour le peuple britannique. Par association, ce symbole a été transféré à la famille Kennedy et, comme je l’ai compris, c’était une point douloureux pour la famille Kennedy, comme je l’ai dit dans des conversations de pause-café que quelqu’un avait mentionné, je pense que c’est dans une ville d’Arizona, c’est à Tucson ou à Phoenix, qu’une personne s’était trouvée à l’extérieur de l’aéroport là même où quelques membres de la famille de Kennedy passaient, et ils avaient été plutôt irrités par le fait qu’on brandisse des parapluies devant eux. C’est de cette façon que l’idée s’est fixée dans mon esprit ».
Avouez que c’est du grand n’importe quoi !!! D’où sortait ce dénommé Witt et d’où provenait sa thèse farfelue… on n’a pas cherché davantage à le savoir depuis : la commission de 1976 se révélera aussi biaisée que la commission Warren. Joseph P. Kennedy avait eu des sympathies pour Chamberlain, certes, ils étaient même devenus amis, alors que Joseph était ambassadeur, mais personne n’avait jamais entendu jusqu’alors cette histoire de parapluies « haïs » par les Kennedy (en photo de gauche à droite Lord Halifax, le conseiller de Roosevelt pour les affaires extérieures Sumner Welles, Neville Chamberlain et… Joseph Kennedy, alors ambassadeur américain). A bien compter, on peut aussi noter que Witt avait fait sa déposition à 53 ans au HSCA, ce qui signifie aussi qu’il en avait 38 à Dealey Plaza……et qu’il n’avait que 8 ans environ quand Joe Kennedy et Chamberlain s’étaient rencontrés. En somme, on lui aurait glissé dans le tuyau cette fumeuse explication, à coup sûr ! En prime, on découvre de façon fortuite, à éplucher sa vie, que JFK avait offert personnellement un parapluie « Doorman » de chez Brooks Brothers à Torbert Macdonald, un garçon d’honneur lors de son mariage (et aux autres aussi !) avec Jacqueline Lee Bouvier à l’église St. Mary à Newport, Rhode Island… pour une famille traumatisée par les parapluies, on repassera !
Ensemble, manifestement
Mais nos deux lascars venus parler du cinquantenaire de la disparition de JFK ont oublié une chose d’importance. Notre porteur de parapluie n’était pas seul. Et c’est là le gros défaut de leur démonstration qui se voulait magistrale. Car on a vite fait, à regarder à nouveau les vidéos et les photos de constater que les deux personnages se connaissaient très bien, car après la séquence de tirs, alors que tout le monde à cet endroit s’était couché ou était parti courir dans tous les sens, se sont les seuls à être restés tranquillement assis, pour deviser, regarder à droite et à gauche, puis à se séparer pour partir chacun de leur côté (oui, comme le font les auteurs d’un méfait commun !).
L’un des deux, alias le « Dark Complected Man », selon les appellations consacrées, une fois assis révèle dissimuler quelque chose sous son son gilet bleu, côté droit.
Ce qui en fait un personnage aussi à part, en fait que son compère au parapluie. C’est la deuxième partie de sa déposition qui surprend tout autant, car notre porteur de parapluie affirme ne pas connaître du tout son voisin de trottoir et encore moins l’avoir vu se servir d’un talkie-walkie (on remarquera que là aussi c’est la commission du HSCA, le deuxième rendez-vous raté avec l’histoire et la vérité, qui lui a posé la question et donc induit la possibilité de son existence). En fait dans la petite série de photos prises par Jim Murray on les découvre bel et bien en train de discuter ensemble encore alors que la foule s’est amassée en bas du tertre vert. Witt montrant du doigt quelque chose à son compère du moment. Sur ce point, Witt a visiblement menti.
« M. GENZMAN. Est-ce de gauche l’homme dont vous parliez plus tôt?
Monsieur WITT. Je ne sais vraiment pas. Il pourrait être ou il pourrait ne pas l’être. Je ne sais vraiment pas. Je ne me souviens pas avoir jamais réellement regardé cette personne. Je ne sais pas si j’ai répondu à ce qu’il a dit. Je pourrais avoir, juste comme pour lui parler automatiquement, peut-être d’accord avec ce qu’il a dit ou quelque chose comme ça.
M. GENZMAN. Est-ce que cet homme avait un talkie-walkie, une radio, un appareil quelconque?
Monsieur WITT. Je ne me souviens pas de la personne qui transporte quoi que ce soit, même si je dirais que, il auraient pu porter quelque chose, mais ça ne m’avait pas marqué en ce moment particulier.
M. GENZMAN. A-t-il agi d’une manière particulière?
Monsieur WITT. Pas que je me souvienne.
M. GENZMAN. L’avez-vous vu avant ou après ce jour?
Monsieur WITT. Non.
M. GENZMAN. Que s’est-il passé ensuite, après que vous ayez été assis et après avoir entendu ces voix?
Monsieur WITT. J’ai continué à rester assis là pendant une certaine période de temps et je ne sais pas combien de temps j’étais là. Je ne sais pas si c’était disons une minute ou 2 ou 3 minutes ou plus. Je doute que je sois resté là très longtemps. La seule autre chose qui vient à mon esprit que je peux certainement me rappeler avoir été assis là dans toute cette agitation qui se passait autour de moi, je me souviens juste d’avoir regardé ma gauche et il y avait un policier debout là-haut avec un pistolet sorti. Il tenait le canon du pistolet en l’air (l’image avait été photographiée par Willis, elle est ici à droite, mais il avait largement eu le temps de la voir en 1976).
M. GENZMAN. Combien de temps êtes-vous resté sur place ?
Monsieur WITT. Là encore, je ne sais pas vraiment combien de minutes. Je suis sûr que je n’y suis pas resté très longtemps. »
L’homme venu de où ?
Des petits malins, au lieu de se focaliser sur son parapluie feront plutôt remarquer de quelle boîte à ressort l’ineffable Witt avait bien pu surgir. La voici : « en 1963, Witt était un vendeur d’assurance pour la Compagnie d’Assurance Vie Rio Grande, qui s’était installée dans l’éponyme Rio Grande Building au centre-ville de Dallas. C’est un bâtiment intéressant. Parmi les autres entreprises logées dans l’immeuble se trouvait le Bureau de l’immigration et de la naturalisation – une place que Lee Harvey Oswald avait fréquemment visitée à son retour de Russie, pour traiter des questions concernant le statut migratoire de Marina, sa femme russe. Un autre occupant de l’immeuble du Rio Grande était le service secret des États-Unis, donc particulièrement laxiste dans sa protection de Kennedy ce jour-là, rompant toutes les règles de sécurité à chaque niveau. Un client important de Rio Grande était l’armée américaine, à laquelle il fournissait l’assurance ». L’homme au parapluie était vraiment sorti d’un chapeau connu !!! Si l’interrogateur de la commission lui a posé avec insistance la question du talkie-walkie (il avait aussi posé la question des « fléchettes !!! »), c’est qu’entre 1963 et 1978 des montages photos complotistes avaient réussi à laisser croire qu’il en avait manipulé un.
D’abord tourné vers la droite, juste après la fin des tirs, puis le portant dans le dos en marchand semble-t-il après, ce que j’affirmerai personnellement moins, ou qui ne s’expliquerait pas trop après l’avoir au préalable dissimulé… sous son gilet. L’idée du talkie-walkie ne résistant pas non plus à l’analyse précise des diverses photos ou films réalisés ce jour-là Dealey Plaza : ce sont des plaisantins qui ont ajouté un mince fil blanc sur un cliché pour laisser croire à une antenne de transmission, de même que sur l’agrandissement de l’homme de dos lorsqu’il descend sur le trottoir de la rue Elm. Non, il n’y a jamais eu de parapluie à fléchettes ni de talkie-walkie à cet endroit, tout simplement !!! Sortir un talkie-walkie au moment même où passaient encore des policiers à moto aurait tout simplement été une folie risquant de tout compromettre !!! Plus intéressant est l’agrandissement d’une image extrait du film de Zapruder (situé juste derrière notre « DCM », car juché sur le muret de la pergola : ce n’est pas vraiment un salut qui est effectué, mais un signe, doigts écartés, signifiant deux ou trois semble-t-il. Etrange façon de saluer de la main, en effet. Et très « complotiste », comme gestuelle !
Cela ne fait pas de moi pour autant celui qui acquiesce au rapport du HSCA. Car, les images sont là pour affirmer le contraire de sa conclusion qui a complètement oublié les deux personnes concernées. Les deux ont en effet un comportement douteux , car il est l’inverse de tous ceux présents au même endroit !!! D’abord le fait de rester assis au même endroit, pendant une bonne paire de minutes. Là où tous courent, et la majorité vers la palissade du tertre (la photo prise par Clint Grant, le beau-frère d’Altgens, qui a filmé la limousine arrivant face à lui, avec le premier impact de balle sur le pare-brise), notre « DCM » une fois relevé s’éloigne lentement d’abord sur le trottoir puis vers le gazon en face, sur Dealey Plaza même. Il est alors bien le seul à marcher tranquillement, à cet endroit ! Face à un événement extraordinaire, pas l’ombre d’une inquiétude, pas un seul signe d’excitation ou d’énervement chez eux, en tout cas. Etonnant !
Une étrange démarche
On tient en fait une explication simple et prosaïque à ces mouvements lents : l’homme, en toute évidence, boîtait sérieusement, ce que cette juxtaposition d’images bien menée faite à partir du film de Gerda Dunckel (ci-dessus) démontre avec éclat… sa jambe gauche semblant en effet en mauvais état. L’autre personnage, censé être Witt, s’éclipsant dans le sens contraire rue Elm. C’est ce comportement qui en fait des complices potentiels, et rien d’autre. Même Robert Hughes, qui a réalisé un film qui laisse entrevoir le tireur embusqué au 6eme étage, un très court instant, a capté la démarche plutôt robotique de notre homme (la raideur de la jambe gauche est étonnante), au moment du passage d’une voiture bicolore, juste après l’attentat (à gauche ici). Ici encore, on peut entendre un autre témoignage, fait à la radio celui de Pierce Allman, indiquant clairement que lui comme la foule ont foncé vers le « knoll », pour tenter de poursuivre l’assassin. On peut entendre dans le même reportage l’annonce de l’arrestation d’Oswald, en plein direct !
Deux « pointeurs » ?
L’explication la plus plausible devient alors celle-ci : l’homme au parapluie aurait servi à indiquer aux tireurs que c’était le moment venu de canarder, sous feux croisés ne laissant aucune chance à la personne visée, indiquant que la voie des tirs était libre, et que les autres tireurs pouvaient finit le travail alors que Kennedy a déjà été touché (et qu’il allait bientôt s’affaisser), le second servant visiblement de pré-pointage au tireur embusqué dans le grassy knoll pour lui faciliter la mise au point de la hausse se sa carabine, ou lui aussi indiquant au deuxième, voire troisième tireur, de finir le travail, à un moment donné très précis. Leur positionnement n’a rien d’un hasard, et ne peut en tout cas servir d’indication au tireur embusqué dans la Bibliothèque.
Les deux ne sont pas là pour rien… et leur indifférence totale, après les tirs, à ce qui se passe autour… plutôt coupable, sans même avoir à inventer de talkie-walkie pour cela. Mais une indifférence pas assez suspicieuse encore pour la Commission Warren, qui, à l’époque n’avait pas du tout cherché à retrouver les deux stoïques assis sur le trottoir de la rue Elm. Aucun des deux d’ailleurs !!! C’est d’ailleurs plutôt ça qui en fait des suspects, à voir comment la même commission s’était débrouillée pour ne retenir que les témoignages sans intérêt, ou éluder les questions fondamentales sur les hommes les plus concernés, tel De Mohrenschildt et son interrogatoire surréaliste. Mais il y a autre chose encore, les concernant. Une fois les tirs produits, les deux hommes étaient restés quelques minutes ensemble… histoire de ne pas montrer trop vite qu’ils cherchaient à fuir, serait-on tenté de dire. C’est leur immobilité qui est davantage suspicieuse que ne l’aurait une fuite, après ce brouhaha et ce chaos. A noter que le deuxième (Witt, donc) ne s’éclipsera que lorsque la foule envahira le tertre. Witt avait posé son fameux « parapluie de protestation » devant lui, bien visible, en pleine rue (photo ici à gauche)… mais c’est un autre élément de la prise de vue qui allait attirer l’attention : derrière eux, le long du couloir menant à la pergola (photo à droite), côté droit, une ombre s’éclipsait elle aussi discrètement… semblant porter un sac à dos. Là encore, la découpe du personnage semble tellement faite au couteau que l’on doute de sa réalité et que l’on peut aussi penser de façon légitime à une superposition. Seulement voilà, on a beau essayer de trouver un cliché original ou des copies de cette photo, l’ombre y figure invariablement, semble-t-il.
(1) sa composition :
Louis Stokes
Lunsford Richardson Preyer
Walter Edward Fauntroy
Yvonne Brathwaite Burke
Christopher Dodd
Harold Eugene Ford Sr
Floyd James Fithian
Robert William Edgar
Samuel Leeper Devine
Stewart Brett McKinney
Charles Thone
Harold Samuel Sawyer
George Robert Blakey
La plus belle conclusion du rapport est celle-ci je pense : « Le Federal Bureau of Investigation enquêta suffisamment sur Lee Harvey Oswald avant l’assassinat et considéra correctement les preuves en sa possession pour évaluer son potentiel à compromettre la sécurité publique dans une situation d’urgence nationale ». Tellement « correctement » que Kennedy est mort… on se demande encore comment, alors !!!
(2) les autres photographes ou cinéastes présents de ce côté de Dealey Plaza étant Cancellare, Craven, Wiegman et Altgens. A un moment, Wiegman se retournera pour filmer la pergola, où un couple s’était lui aussi couché au sol en entendant les tirs (résonner en plus à l’endroit où ils étaient). Il montre l’affolement du moment, contrastant encore plus avec le calme de nos deux lascars assis en bordure d’Elm Street. Un policier en moto avait aussi vu cet affolement et ses gens par terre, au point de penser qu’on avait jeté une grenade sur la place !!!
(3) Voici un résumé de sa déposition : « Le camion empiétait sur le trottoir de droite et obstruait la voie la plus à droite de la chaussée et Mlle Mercer dut attendre pour pouvoir déboiter que la circulation se fluidifie . Avant de se déplacer, elle disposa du temps suffisant pour pouvoir observer ce qui se passait autour d’elle. Observant le camion elle vit un homme descendre et récupérer à l’arrière ce qu’elle identifia comme étant un étui de fusil. L’homme se dirigea ensuite vers le sommet du monticule herbeux (Grassy Knoll) que plusieurs témoins identifieront dans quelques heures comme le point de départ des coups de feu. Hormis cette observation capitale, Judith Ann Mercer verra en déboitant enfin de la position où elle se trouvait, assis au volant du camion, un homme qu’elle identifiera de façon formelle comme étant Jack Ruby et elle ne variera pas dans ses déclarations sur ce point en particulier. Elle sera aussi formelle en déclarant que l’homme se dirigeant vers le monticule herbeux n’était pas Lee Harvey Oswald et ne lui ressemblait en aucune façon. Au moment où elle avait vu Oswald se faire assassiner, Mlle Mercer observant la scène chez elle devant son écran de télévision, reconnaîtra immédiatement Ruby comme étant l’homme qu’elle avait vu 2 jours plus tôt sur Elm street au volant du camion. Fait surprenant seul le FBI interrogera Judith Ann Mercer à plusieurs reprises, alors qu’elle ne sera jamais entendue par la Commission Warren qui ne se contentera que des procès verbaux du FBI. »
Partie 19
Il en existe, des sites complotistes déjantés, sur le sujet. A croire que ceux qui les inventent depuis 50 ans n’ont qu’un seul but : qu’on ne puisse remettre en cause la thèse officielle (1), la seule, la bonne, même remaniée en 1978 (un complot mais avec un forte vague deuxième tireur « possible »), et éviter d’en arriver à la conclusion qu’Oswald a très peu de choses en commun avec la fin de JFK, même si, à un degré particulier il s’est retrouvé embarqué dans un scénario dont il ignorait qu’il serait le héros involontaire. Je vous passe les Illuminati ou les Lucifériens, pour en venir à la plus ridicule des théories complotistes et la plus récente. Celle sortie en fait est une resucée, tentée à plusieurs reprises… sans succès il est vrai, tant elle est… idiote. Le hic, c’est qui la soutient désormais : Oliver Stone, l’auteur d’un film plutôt bien fichu sur le juge Garrisson, persuadé d’un complot remontant en très haut lieu dans l’Etat. Une thèse farfelue, ré-initiée récemment par un dénommé Matt Zoller Seitz, réalisateur de films, critique chez RogerEbert.com, qui soutient que c’est un des membres du service d’ordre qui aurait tué Kennedy… par accident. Oubliant les tirs entendus, ou faisant un trait sur l’impossibilité que ça puisse se produire, documents photographiques en mains. Revue de détail de l’ineptie… qui n’est pas une nouveauté en réalité, loin s’en faut !!!
Avant de commencer, il faut d’abord repérer de qui on parle, comme auteur prétendu de l’erreur fatale, à savoir de George Hickey. Pour s’y retrouver dans les véhicules de la parade, on peut faire confiance à ce précieux document édité en 1993, et qui les répertorie tous avec leurs passagers et conducteurs. Car la thèse « Hickey » est ridicule, et c’est facile à démontrer.
Retenons d’abord que les gardes du corps de Kennedy sont tous connus pour ce jour là, spécifiquement. Revoyons rapidement aussi la voiture qui « ouvre » (elle est précédée elle-même de deux autres, toutes blanches – celle du capitaine Perdue W. Lawrence – pour « ouvrir » en premier, puis celle de George L. (G.L.) Lumpkin, emportant le Lt. Col. George L. Whitmeyer et Jacob « Jack » L. Puterbaugh de la Maison Blanche et juste devant la limousine celle du Chef de la Police de Dallas, Jesse Curry, accompagné de Winston George « Win » Lawson (de la Maison Blanche et Forrest V. Sorrels, le vieux routier de la CIA locale de Dallas).
L’agencement… des agents
Dans la voiture présidentielle, il y avait :
–William R. Greer, le conducteur, qui contrairement aux théories conspiration a plutôt bien réagi (certains ont essayé la fumeuse théorie comme quoi il aurait lui-même tiré au pistolet sur Kennedy, ce qui est…aberrant).
–Roy Kellerman à sa droite, c’est le premier à crier qu’on tire sur eux, alors que Greer vient aussi de s’en rendre compte en se tournant vers l’arrière pour voir Kennedy touché et accélérer tout de suite après. Greer marque un coup de frein pour embarquer l’agent Hill, venu secourir Jackie, dont c’était le garde du corps attitré.
Sur la voiture derrière la Limousine présidentielle, la « Queen Mary », on trouve l’équipe de protection :
–Emory P. Roberts, assis à droite du chauffeur, il est l’opérateur radio de l’équipe.
–Samuel Kinney en est le conducteur.
–Kenneth O’Donnell, secrétaire particulier du President, est assis sur le siège repliable du milieu de la limousine.
–David Powers, assistant du président est assis à droite sur un siège similaire.
Les gardes du corps se répartissent ainsi :
–Glen Bennett, est sur le siège arrière droit.
–George Hickey, est assis à gauche à l’arrière. Devant lui (on va voir où exactement un peu plus loin), il y a l’AR-15 de protection (tous les agents disposant sur eux d’une arme, un pistolet).
–Clinton Hill qui est photographié ici a gauche sur le marchepied, devant : lors d’un virage précédent, vers le lieu de l’assassinat, on l’a clairement vu s’accrocher à la poignée arrière gauche du véhicule, les pieds sur le pare-choc prévu pour ça. Sa mission est de protéger Jackie Kennedy, en priorité.
–William Mclntyre, en costume plus clair, à gauche sur le marchepied, derrière Hill.
–John D. Ready, à droite, sur le marchepied avant. Paul Landis est, à droite, sur le marchepied derrière Ready. Lawson, assistant de la Maison Blanche qui avait préparé la parade en voiture indiquera plus tard, clairement le timing qui avait été prévu (il était présent dans le véhicule de tête), mais c’est un des agents, Emory P. Roberts, traumatisé depuis comme les autres, qui donnera le compte-rendu le plus exact de ce qui a été ressenti de la voiture suiveuse au moment des tirs : « Le cortège présidentiel était en route vers Trade Mart pour assister au déjeuner commandité par le Conseil de citoyens de Dallas, l’assemblée de Dallas et le Graduate Research Center du Southwest. 12:29 PM SA Winston Lawson (Advance Agent pour l’arrêt de Dallas) dans la voiture de tête, a le signal de «cinq minutes», bientôt,par radio, à cinq minutes du Trade Mart. J’ai immédiatement écrit 12:35 p.m. sur l’itinéraire, comme l’heure d’arrivée à Trade Mart.
La constatation des tirs par les agents de sécurité
– 12: 30 p.m. Premier de trois coups de feu tiré, alors que j’ai vu le président se pencher vers Mme Kennedy. Je ne sais pas si c’était le coup suivant ou le troisième coup qui a frappé le président à la tête, mais j’ai vu ce qui semblait être une petite explosion sur le côté droit de la tête du président, j’ai vu du sang, à ce moment le président a penché vers sa gauche. Mme Kennedy se penchait vers le président, cependant, elle s’est levée immédiatement sur le siège et a semblé se lever sur le dessus du même.
À peu près à ce moment-là, j’ai vu Clinton Hill essayer de prendre le marche-pied arrière gauche de la voiture du président. Il est monté à bord et a grimpé sur le capot arrière de la voiture et s’est placé sur le président et Mme Kennedy. Après que Hill soit monté à l’arrière de la voiture du Président, il semblait que John Ready était sur le point de suivre et d’aller vers le marche-pieds arrière droit, cependant, je lui ai dit de ne pas sauter, comme nous avions pris la vitesse, car j’avais peur qu’il ne puisse pas le faire ».
-J’estime que nous allions alors à environ 15-20 miles par heure au moment du tir et je crois que la voiture de suivi était environ 20-25 pieds derrière la voiture du président. La foule était très clairsemée, en fait seulement quelques personnes étaient le long de la route du défilé au moment du tir ».
-Juste après le troisième coup de feu, j’ai pris la radio de l’auto et j’ai dit: « ici « Halfback » (nom de code pour la voiture de suivi) vers Lawson, le président a été frappé, il faut nous escorter à l’hôpital le plus proche, rapidement mais à une vitesse correcte. » J’ai répété le message, demandant à être prudent, pour la vitesse. J’avais à l’esprit la sécurité du vice-président Johnson, ainsi que celle du président, s’il n’était pas déjà mort. » Le témoignage est là encore est très intéressant, car il indique une fondamentale souvent oubliée : au moment des tirs, le véhicule arrive à un endroit moins peuplé… là où l’attention se relâche, obligatoirement ; autant on peut lever les yeux vers les bâtiments, avant autant sur Elm Street on ne peut plus craindre de tir venant directement de haut.
Le déroulement de la série de tirs
L’agent Hill racontera la suite ou plutôt ce qui a précédé : «J’ai entendu le premier coup, j’ai vu le président s’attraper la gorge, se tourner à gauche et je savais que quelque chose n’allait pas», se rappela-t-il, sa voix s’arrêtant. «Quand je suis arrivé au niveau du véhicule présidentiel, au moment où je me suis approché, un troisième coup a retenti, frappant le président dans la tête, juste au-dessus de l’oreille droite et a laissé un trou de la taille de ma paume (l’image du film de Nix montre qu’en effet que dès le premier tir Hill est déjà en train de courir vers la voiture). Arrivé aujourd’hui dans les années soixante-dix, Hill se souvient encore clairement du jour tragique : «Il y avait du sang et de la cervelle sur moi et sur la voiture. «J’ai aidé Mme Kennedy à monter sur le siège arrière et le président est tombé sur ses genoux. J’étais sûr que c’était une blessure fatale. La Première Dame était en état de choc. Elle faisait de son mieux, elle était couverte de sang ».
Si les marche-pieds font partie intégrante du pare-chocs arrière, les poignées de coffre à l’arrière pour que les gardes du corps puissent s’y accrocher étaient au départ rétractables, mais celles montrées durant tout le trajet depuis l’aéroport… semblent avoir été des poignées fixes… pas souci de sécurité, ou par facilité d’emploi : elles ont été ainsi ajoutées en 1963 seulement, à la demande des gardes du corps.
A noter que dès 1963, d’autres complotistes avaient essayé de faire croire que c’est le pilote Greer qui, en se retournant, aurait envoyé une balle dans la tête de Kennedy !!! Une autre théorie ridicule qui perdure, hélas !!!
Aucun agent de sécurité dans le complot
Dans l’article de Rufus Youngblood intitulé « Vingt ans de service secret – Ma vie avec cinq présidents » (New York: Simon & Shuster, 1973), est écrit une chose fort juste il me semble : «Les critiques infligées aux deux agents des services secrets dans la voiture du président, Bill Greer et Roy Kellerman, apparemment pour ne pas avoir tiré quelque miracle d’un chapeau pour sauver le président. (P. 176)… Si le fait de frapper la pédale de gaz, d’obéir aux ordres et de couvrir le corps du président sont des miracles, l’agence doit avoir été bénite par beaucoup de personnalités religieuses éminentes depuis ! Youngblood m’a avoué que le livre était en grande partie écrit par un autre, mais qu’il a joué un rôle important dans sa genèse, en ce qui concerne le contenu réel ».
Le service d’ordre chargé par une presse fielleuse n’est pas une nouveauté. L’homme à l’origine du débat et de la rumeur est un journaliste bien connu… pour s’être fait refaire le visage, comme les stars de série B, notamment, et avoir essayé toute sa vie d’écrire pour faire le buzz, notamment lors de la période Ben Laden, dans laquelle il a beaucoup œuvré pour détourner l’attention. En somme, un des parfaits pantins qui avait été prévu dans le programme Mockingbird, chargé de prêcher la seule bonne parole officielle en inondant le net de théories fumeuses (ce que viennent de comprendre les russes, semble-t-il, qui font désormais pareil dans Sputnik notamment) ! Il s’appelle Gerald Posner, et ne fait depuis toujours que dans le « buzz », en faisant fi des réalités, pourvu que ce qu’il torche se vend. Pour lui, il est vrai « Il n’y avait pas de second homme armé sur la butte herbeuse et la CIA n’a pas été impliquée (c’est le résumé de son ouvrage « Case Closed: Lee Harvey Oswald and the Assassination of JFK » sorti en 2003, un flot ininterrompu d’inepties enfilées les unes après les autres. Un critique fait ici sa fête, en reprenant une à une ses erreurs manifestes, et elles sont nombreuses en effet . Et bien entendu, Posner aussi est monté dans le wagon du train des hommes de sécurité à critiquer (c’est extrait de ceci) : « Posner y revient à la page 234: «Les agents des services secrets tardent à réagir, bien que certains se soient tournés vers la source du bruit, le dépôt de livres …
Incroyablement, Greer, sentant que quelque chose n’allait pas dans le dos [Clint] Hill … a répondu rapidement … à ce moment, Greer a appuyé sur l’accélérateur … « Encore une fois, il y a beaucoup à disséquer ici » (écrit Posner, alors qu’il n’y a rien à ajouter et encore moins à inventer; mais Posner en créant le doute entretient le buzz). L’attitude de Greer n’a rien de condamnable : il se fait tirer dessus, lui aussi, et il est coincé entre accélérer tout de suite ou attendre que l’agent Hill réussisse à grimper à bord pour protéger la première dame, ce qui en fait son boulot premier !
Voici la réponse de Vince Palamara, l’auteur de la critique de Posner :
– « L’agent Paul Landis a écrit dans ses deux rapports dans le volume XVIII des audiences et des expositions que les coups de feu provenaient de face et, comme le montre clairement la photo n°5 d’Altgens, seuls les agents Ready et Hickey semblaient regarder en arrière (et vers le dépôt peut-être. Nota : c’est Landis, pas Hickey). Les agents Roberts, Kinney et Clint Hill semblent regarder directement le président ! Dans le film de Zapruder, nous pouvons voir à la fois Greer et Kellerman regarder en arrière vers JFK; en fait, Greer tourne deux fois pour regarder Kennedy – une question cruciale qu’il a niée, entre autres choses, dans son témoignage de la Commission ».
En photo, ici à droite, le coup de tête vers l’arrière de Greer après les deux premiers coups de feu ayant atteint Kennedy au cou et Connally à l’épaule et au bras. Pour les praticiens, un tir venu de l’avant et non de l’arrière pour Kennedy (celui qui a traversé le pare-brise, juste entre Greer et Kellerman à sa droite : ils viennent tous deux de l’échapper belle et se retournent ensemble peu de temps après – ici à gauche- pour comprendre ce qui se passe derrière eux) !
Ils sont dans une situation catastrophique en fait : chargés eux aussi de la protection de leurs passagers, ils doivent aussi penser à survivre eux-mêmes s’ils veulent les conduire à l’hôpital dans les plus brefs délais. En prime, Greer doit aussi gérer l’arrivée de Hill, à l’arrière, via son rétroviseur !!! On constate qu’une fois l’imper rouge du témoin Jean Hill passé (à ses côtés Mary Moorman), ils ont déjà choisi de… foncer, en baissant eux-mêmes la tête, car ça continue à tirer alors que derrière eux Connally s’effondre complètement. Greer garde la tête un peu plus haute, pendant que Kellerman, visiblement cherche à communiquer via la radio de bord, en se baissant.
Aucun reproche à faire au service de sécurité
Là encore, Posner introduit l’idée comme quoi les agents de protection auraient pu faciliter la tâche des tireurs. Or si on repasse les différents films, il n’en est rien : ils ne s’attendent pas, à être ainsi canardés, et c’est bien pourquoi le conducteur de la limousine présidentielle hésite et louvoie quelques secondes. D’autant plus que si 3 ou 4 tirs ont pu être entendus, d’autres ont manifestement été faits avec des silencieux. Le temps de voir son président déjà touché et achevé, et le temps à la fois d’accélérer et de voir dans son rétro l’agent Hill qui tente de venir en aide à Jackie : on a beau repasser 10 fois la séquence, on ne peut que conclure que son attitude est… saine, et qu’il appuie au maximum sur le champignon une fois qu’il s’est assuré que Hill est solidement arrimé à la limousine. A mon sens, rien, strictement rien ne permet d’incriminer le service des gardes du corps présidentiels.
Ce n’est pas Kennedy qui avait demandé d’enlever « la bulle »
Poursuivant à la page 223, Posner déclare encore : «Comme le président et son état-major l’avaient demandé, le protège-bulle en plastique était en panne, laissant la voiture en cabriolet ouvert, et aucun membre du Service secret ne montait sur les marchepieds fixés à l’arrière. Limité à quatre, et maintenu à une distance confortable de la limousine ». Ce qui est encore à préciser comme tout ce qu’écrit Posner en fait : « Maintenant, il est temps pour la vérité: l’agent Sam Kinney lui-même a admis que c’était sa seule responsabilité pour le retrait du « bulletop » – une décision avec laquelle il il a vécu avec regret depuis plus de trente ans maintenant. Richard Greer, fils de feu Bill Greer, m’a parlé de la culpabilité de son père pour cette décision du Service secret. Trois agents – Sam Kinney, Bob Lilly et Thomas Kelley – ont déclaré que le bulle, bien que non à l’épreuve des balles, aurait pu au moins dévier une balle ou, au moins, avoir gêné la vue d’un tireur par l’éclat du soleil. » La bulle de plexiglas n’a en aucun cas été mise de côté et rangée dans le coffre à la demande de Kennedy. C’est son service qui l’a proposé, mais ça n’en fait pas pour autant un complice.
La voiture a bien été touchée, à l’avant comme de l’arrière
« De façon significative, les agents Behn, Boring, Kinney, Bouck, Lilly, Abraham Bolden, John Norris, Maurice Martineau et Rufus Youngblood ont TOUS dit à cet auteur – sans aucun doute – que Kennedy n’a jamais empêché les agents de faire quoi que ce soit, en activité. La seule chose qui concernerait les agents était la tendance de JFK à se faufiler dans les foules pour serrer la main des gens qui le souhaitaient, mais il n’y avait jamais eu non plus d’ordres venant de lui de faire enlever les hommes des marchepieds de la limousine ou de faire autre chose en matière de sécurité. » Et il n’y a pas que ça, comme mensonge chez Posner, venu, pour la énième fois défendre la thèse d’un Oswald comme tireur unique et isolé. « À la page 324, Posner déclare: «Aucun des témoins ne rappelle le son d’une balle frappant du métal». Mauvais encore: car Clint Hill l’a dit : « cela aurait-il été, peut-être, une frappe sur le cadre chromé autour du pare-brise de la limousine, ou même sur le panneau « Stemmons » ?
(en photo les deux fragments montrés lors de la Commission Warren retrouvés selon elle à l’intérieur même de la limousine). Effectivement, puisque la limousine en garde un beau stigmate sur le montant de son pare-brise avant (un tir venu de l’arrière), comme on a pu aussi repérer un tir sur un panneau de feux de circulation surplombant la scène. Le propos de Posner est simple en fait : il est clairement d’ignorer les tirs au delà de trois, le chiffre qu’a retenu la Commission Warren pour le seul Oswald. Posner travaille bien (un de plus !) pour appuyer la thèse d’un loup solitaire et non d’un complot ! Car on a bien tiré sur la voiture en l’atteignant de l’avant également : « Selon les patrouilleurs à moto de Dallas (les motards qui entouraient la voiture de Kennedy) Stavis Ellis et H. R. Freeman on pouvait observer un trou de balle pénétrant dans le pare-brise de limousine à l’hôpital Parkland.
Ellis le dira à Gil Toff, un intervieweur, en 1971 : « . Il y avait un trou dans le pare-brise avant gauche … Vous pourriez mettre un crayon à travers … Vous auriez pu prendre un crayon d’écriture standard normal et le faire passer …par là » ce que Freeman corroborera : « en me disant que j’étais juste à côté. J’aurais très bien pu être touché … c’était bien un trou de balle. Vous pouvez dire que ce l’était. » Un trou qui correspondrait à un autre trou, situé sur le corps de JFK, celui qui a été agrandi pour réaliser une trachéotomie illusoire ou pour dissimuler cette frappe venue de devant. On ne devait pas montrer qu’il aurait pu y avoir d’autres tireurs qu’Oswald !!!
Plusieurs coups de feu ont été entendus, et plus que les trois seuls reconnus par la commission Warren.
Le témoignage du policier à moto le plus proche
Un témoignage important le montre: celui du policier à moto en tête de cortège, WJ Martin (des quatre seul Weldon Margis arrêtera sa moto sur le bas-côté… en face du tertre vert : (…) « à ce moment là, je commençais la courbe sur Elm, j’avais tourné vers ma droite, pour envoyer des signaux pour ouvrir les intervalles puisque nous avancions vers l’autoroute à une courte distance. Voilà tout ce que j’avais à l’esprit. Tout comme je me suis retourné, alors le premier coup est parti. Il a frappé là-bas. Je n’avais pas été en mesure de voir là où Chaney était, parce que Curry était devant, mais je pouvais voir où le coup était tombé sur le côté sud de la bordure du trottoir. Il semblait qu’il avait frappé le béton ou l’herbe là, dans juste un flash, et un tas d’ordures avaient volé comme une poussière blanche ou de couleur grise, ou de la fumée sortant du béton (nota : c’est un des témoignages qui accrédite la thèse des tirs perdus, dont ceux ayant atteint la voiture et non ses occupants). Il suffit de le voir dans une fraction de seconde pour que je pense : «Oh, mon Dieu! » Je pensais qu’il y avait des gens touchés là-bas, alors que les gens ont commencé à tomber. Je pensais soit un crétin avait jeté un gros pétard de type « Baby John» pour leur faire peur en les obligeant à se coucher, ou bien une grenade à fragmentation avait frappé tous ces gens. Dans tous les cas, ils étaient tous par terre ! En fait, je pense qu’ils s’étaient jetés tous en prévision d’un autre coup de feu à venir.
Dès que je l’ai vu, que je me suis retourné et suis monté à côté de la voiture du président, et BANG … BANG, deux autres coups de feu sont partis: trois coups de feu en tout ! Les sons étaient tous haut et fort et sonnèrent à peu près tous pareil. De là où je suis, ils sonnaient comme s’ils venaient du grand arbre en face de ce bâtiment. Bien sûr, j’ai une opinion basée sur l’endroit où j’ai vu cette chose frapper la rue, donc je savais qu’elle devait venir de de cette façon, et je présume que l’ont fait tous les autres qui venaient du même endroit. Mais tout le temps que je me déplaçais, je ne savais toujours pas ce qu’étaient ces coups jusqu’à ce que Chaney soit monté à côté de moi et a dit, « Sarge, le président est touché ! ». Je lui ai demandé à quel point, et il a répondu, «L’enfer, il est mort ! Sa tête à été soufflée ! » Ok, nous allons Parkland, » dis-je. C’était le plan préétabli dans le cas où quelqu’un avait tiré ou que quelqu’un aurait pu être blessé; c’est la procédure normale. Chaney et moi avons roulé au plus près de la voiture de Curry. Curry conduisait le chef des services secrets, Forrest Sorrels, sur le siège avant, avec lui. « Chef, » je lui ai dit: «C’est un coup de feu! Le Président a été frappé et il est en mauvais, mauvais état ! Nous allons à Parkland! » Il a dit: «Très bien, allons-y! » Chaney et moi nous nous sommes mis en face de la voiture de Curry et je lui ai dit: «Très bien, nous allons Parkland, je vais au Code 3, avec tout ce que nous avons ! » « Très bien, allons-y », a déclaré Chaney. Donc, nous avons accéléré et nous nous sommes dirigés vers Parkland avec le Président« . Quelqu’un a immortalisé en photo ce regroupement de trois motards vers Parkland, « ouvrant » pour la voiture en détresse extrême (l’inclinaison à droite de leur lourde moto indiquant une vitesse certaine, déjà).
Une vieille théorie remise sur le plateau pour la énième fois
Et voilà donc que le 30 août 2016 un site annonce cette énième théorie complotiste tordue, comme s’il n’y en avait pas assez déjà. Et le hic, c’est qu’elle est le fait de l’auteur du film JFK; ou plus exactement est incluse dans un gros livre retraçant sa carrière et écrite par un de ses scénaristes. « un nouveau documentaire, intitulé « JFK: The Smoking Gun », censé être diffusé en novembre prochain à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort, prétend que le coup fatal à JFK a été porté accidentellement par George Hickey, un agent des Services Secrets présent dans la Cadillac qui suivait la Lincoln Continental décapotable. » En fait, visiblement, le réalisateur s’est fait embobiné par un pseudo chercheur dont on découvre très vite le nom : « cette nouvelle version est le fruit de quatre années d’enquête médico légale menée par Colin McLaren, vétéran policier et détective australien. Il s’est basé sur le travail d’Howard Donahue, dont les recherches de vingt années ont été retranscrites dans le livre « Mortal Error: The Shot That Killed JFK », rédigé en 1992 par Bonar Menninger ».
Un « film » d’un dénommé Charles Bronson montrerait, paraît-il, Hickey pointant malencontreusement son arme vers Kennedy au moment du tir fatal… Or en aucun cas on ne distingue ce genre de chose (ci-dessus Donahue paradant avec deux répliques de Dallas) ! McLaren (ci-dessus) est un ancien policier (de 1981 à à 1990) ayant joué les informateurs pour coincer la mafia australienne, devenu écrivain et scénariste sur le tard, en 2005. C’est son documentaire de 2013, écrit par Steve Lucas et réalisé par Malcolm Mcdonald qui a remis au goût du jour la vieille thèse de Donahue et Menninger. Visiblement un gros coup de pub pour lui et une habitude : il a aussi produit « Princess Diana’s Death – Mystery Solved » comme documentaire en 2016 ! Ah, le cinquantième anniversaire de Dallas devait attirer les mouches médiatiques, et ça a été le cas en effet avec ce McDonald !
L’emplacement de l’arme à bord de « Queen Mary »
Cette théorie est vraiment un sommet de bêtise (le film cité ne révèle aucune arme en réalité), comme on va vite ici le démontrer . Elle repose aussi sur une méconnaissance même du véhicule suiveur de la lourde limousine présidentielle. C’est tellement absurde qu’on ne va pas s’étaler : « Charles Bronson était debout sur le péristyle du béton à l’angle sud-ouest de la jonction de Houston Street et de Main Street. Quand Bronson a capturé le tir à la tête sur son film, à 60 yards de Kennedy, et presque juste en face de Abraham Zapruder. Cette partie du film de Bronson ne dure que deux secondes, et elle est de qualité inférieure au film de Zapruder. George Hickey y est visible, sur la troisième rangée de sièges à l’arrière de la voiture du Secret Service.
Son arme n’est pas visible. Juste devant Hickey se trouve le collaborateur politique du président Kennedy, Kenneth O’Donnell. Devant O’Donnell il y a le conducteur, Sam Kinney. Devant Kinney, et par extension au-delà du sommet de la tête de Kinney, il y a le montant du pare-brise de la voiture, avec deux visières soulevées. Pour tirer sur le Président Kennedy, Hickey aurait dû se lever ou lever son arme au moins au niveau de sa tête, et le film montre que ce n’est pas le cas ». Quant à savoir ou se dissimule le fameux AR-15, c’est d’abord une publicité de chez Cadillac de 1956 qui nous donne l’information : c’est à l’intérieur d’une console abattante contenant à la fois tout un équipement radio, avec deux casques, et un logement pour une arme, qui, en 1956 est encore une bonne vieille mitraillette Thompson. Au musée où on la trouve désormais, on distingue mieux tout l’équipement situé au dessus des deux sièges strapontins centraux (cf ci-dessous).
L’AR-15 pas sorti avant le passage du pont
On peut aisément voir par recoupement des films et des clichés que l’agent Hickey, à bord de la Cadillac surnommée « Queen Mary » n‘a dégainé son AR-15 qu’après que la limousine présidentielle se soit mise à foncer, en se gardant bien de l’orienter vers elle. Et ce après les tirs, même si on semble distinguer sur la photo des trois motards l’AR-15 tourné vers le ciel juste après le passage du pont de la voie ferrée (ici à droite). Une photo montre cette attitude constante, donc, qui n’a strictement rien de possible tel que décrit par Menninger ou Donahue; deux affabulateurs en quête de notoriété, à l’évidence. Une autre photo encore (ci-dessus) montrant la même équipe quelques secondes avant celle où l’on distinguait bien l’AR-15 montre un Hickey ne montrant plus l’AR-15 pointé vers le ciel alors qu’il l’avait extrait du compartiment spécial vu un peu plus haut. C’est en sortant un peu plus loin du pont de la sortie Elm, alors que les trois hommes sont toujours sur leur marchepied, seul Hickey demeurant à l’intérieur du véhicule : à la vitesse désormais où ils foncent le port d’une arme devient effectivement potentiellement dangereux, et il n’y a plus aucun spectateur alentour le long de l’autoroute menant à Parkland. Sur le même cliché, on peut distinguer à bord Emory P. Roberts, à côté du pilote, en train de communiquer via la radio de bord (un détail, au fait, ne confondez pas la canon de l’AR-15 avec la cravate du spectateur dans le même axe, comme d’aucuns ont pu le faire hélas !)…
Les agents dépassés par les événements, mais pas y participant
… le fameux AR-15 n’est en tout cas absolument et assurément pas apparu avant que la « Queen Mary » ne se soit engagée sous le pont de Dealey Plaza !!! Hickey ayant lui-même décrit le moment où il avait sorti son arme et vers quoi il l’avait orienté en premier : l’arrière du véhicule !! « À la fin du dernier tir [c.-à-d. Le coup final], je me suis penché en bas de la voiture et j’ai ramassé le fusil AR 15, l’ai armé et chargé, et me suis tourné vers l’arrière. À ce moment-là, les voitures passaient sous la pont et, par conséquent, nous avions quitté la scène de la fusillade. J’ai gardé le fusil AR 15 prêt, alors que nous avançions à une vitesse élevée vers l’hôpital ». C’est exactement ce que montrent les photos : même après le premier coup de fusil qui a touché Kennedy dans le dos, Hickey n’a toujours pas sorti son AR-15 de son logement particulier ! Et quand il le sort, c’est pour se tourner vers l’arrière, d’où avaient été entendus les tous premiers tirs (ce n’est que bien après qu’on le photographiera de trois quarts face tenant son fusil armé alors que la Limousine est engagée à pleine vitesse vers Parland.
Leur attitude en général critiquée
Homme de médias, Kennedy privilégiait aussi les bains de foule, la terreur de ses hommes de sécurité. La gestion des enfants et de Jackie étant un supplément de travail parfois inadéquat (ici à droite l’accueil à Love Field, où l’on s’aperçoit qu’un attentat aurait été tout aussi possible, mais il aurait fallu un kamikaze, certain de se faire lyncher après). « Parmi ceux dans le contingent de sécurité du président, le 22 novembre, plusieurs étaient certainement privés de sommeil, un état pas rare parmi les membres des services secrets à l’époque.
L’agent Gerald Blaine rappelle dans son livre The Kennedy Detail comment il luttait pour rester éveillé à de nombreuses reprises et a parlé d’avoir peur de s’asseoir ou appuyer contre un mur de peur que je sa tête ne bascule : «Travailler en double vacation était devenu si commun depuis que Kennedy est devenu président que c’était maintenant presque devenu une routine. Les trois rotations des quarts de huit heures fonctionnait normalement, lorsque le président était à la Maison Blanche, mais lorsque il voyageait. . . on n’avait tout simplement pas de corps assez nombreux (pour le suivre). « Non seulement de nombreux agents manquaient de sommeil, ils avaient rarement le temps de manger. Dans son sac de vol, ainsi que des munitions supplémentaires et du cirage, Blaine, typiquement gardait des sachets d’arachides avec lui, parfois la seule chose qu’il mangeait toute la journée ». Quant à savoir si le soir précédent il seraient descendus au Carousel, la boîte de Jack Ruby, des chercheurs ont émis un temps l’idée, fort tentante en effet…
En revanche, ils semblent bien être allés chez une relation à lui : « la nuit avant le cortège de Dallas, la plus grande partie du détachement des services secrets du président a bu jusqu’aux petites heures, jusqu’au matin, dans une salle de boîte de nuit appelée The Cellar (ici à gauche, elle était située à Fort Worth). Le propriétaire de The Cellar, Pat Kirkwood, est un proche de Jack Ruby. Kirkwood est un ancien mercenaire, ayant son propre avion, qui s’envolera au Mexique quelques heures après l’assassinat. Le père de Kirkwood était le partenaire de Ruby dans une maison de jeu de Fort Worth avec un autre associé, Lewis McWillie (un malfrat en fait). Selon les documents du FBI, McWillie était employé par le patron de la Mafia cubaine, Santos Trafficante, qui a participé aux complots d’assassinat contre Castro. » Dans les années 70, la boîte sera le centre musical du Texas, devant Austin. On y entendra même le fabuleux Delbert McClinton (qui vient tout juste de sortir un album !). La boîte existe toujours.
Un seul but à la thèse ridicule : celle d’exclure un tir venu du tertre !
En prime, la thèse fumeuse de Donahue avait un but caché : selon lui en effet, comme on le précise ici, « les blessures à la tête de JFK suggèrent à Donahue que le troisième tir n’a pas été tiré par le fusil Mannlicher-Carcano trouvé au sixième étage du Texas School Book Depository ». En somme c’est certes une conspiration; mais pour éviter de parler de l’autre, qui présente bien plus d’arguments (2) !!! En créer une deuxième, pour détourner l’attention !!! Dans le projet Mockingbird, il était convenu de disséminer de fausses infos pour lutter contre les autres pouvant nuire au pouvoir en place, et l’idée de Hickey comme deuxième tireur évite de parler du Grassy Knoll !!! Tout en faisant accepter l’idée d’une absence de complot car là ce serait un membre du service d’ordre comme responsable et non un second tireur embusqué !!!… Mais pour autant, il maintenait que les blessures à la tête venaient de l’arrière, ce qui excluait le tireur du tertre : « la plupart des enquêteurs, y compris Donahue, croient que l’arme, liée à Lee Harvey Oswald, a tiré les deux premiers coups, sinon tous les trois.
La façon dont la balle produisait jusqu’à 40 minuscules fragments dans le cerveau de Kennedy et le diamètre de 6mm de la blessure d’entrée à l’arrière du crâne étaient incompatibles avec les balles Carcano de 6,5 mm, avait soutenu Donahue. Son analyse était en accord avec la «théorie de la balle unique» de Specter (Alan Specter de la Commission Warren, qui reviendra trop tard sur ses positions), selon laquelle un projectile de ce type était capable de percer le dos et la gorge de Kennedy et le dos, l’épaule et le poignet du Texas Gov. John Connelly avant de se loger dans sa cuisse. Mais Donahue ne pouvait pas comprendre comment une telle balle se désintégrait dans un cerveau. Ses calculs mettaient la trajectoire sur le côté gauche de la voiture suiveuse, remplie d’agents du Service Secret, y compris celui qui, à un moment donné, avait ramassé un fusil AR-15. Donahue a donc conclu que l’agent, George Hickey, avait abattu accidentellement le président quand la voiture avait soudainement accéléré. La théorie avait alors obtenu peu d’attention, en dépit d’un article en 1977 dans le Sun de Baltimore et d’un livre de 1992, « L’erreur mortelle: Le tir qui a tué JFK », par Bonar Menninger. Donahue est décédé en 1999″. Au lieu de ces fariboles, il vaut donc mieux lire le livre « The Kennedy Detail: JFK’s Secret Service Agents Break Their Silence », qui propose bien davantage de renseignements … une théorie de deuxième tireur évidente, un tir venu du tertre vert… alors que ce sont des anciens officiels qui l’affirment !
Document à consulter : le long article pondu par Donahue en 1977, qui, bizarrement, affirme qu’Oswald a bien tiré, mais qu’il a raté Kennedy et que c’est Hickey qui l’a abattu par erreur. Croquis et photos à l’appui, avec un Donahue en tireur d’essais en personne (ici à gauche). On peut y lire ce sommet d’incompétence : « l’AR-15 tire une munition .223 (5,56 mm) avec une vélocité si importante que si l’on touche le torse d’un homme, sa tête éclate »…
(1) Compte-rendu de la commission Warren avec Specter et Hill, deux agents de sécurité à bord de la Cadillac suiveuse :
M. SPECTER. Comment les agents étaient armés au moment de fait?
M. HILL. Tous les agents étaient armés avec leurs armes de poing.
M. SPECTER. Il y a-t-il une arme dans l’automobile, en plus des armes à la main?
M. HILL. Oui. Il y a un AR-15, Tout ce qui est à la fois une arme automatique et un fusil.
M. SPECTER. Et où est maintenu l’AR-15 ?
M. HILL. Entre les deux agents, dans le siège arrière.
M. SPECTER. Que diriez-vous du fusil; où est-il gardé en fait fait?
M. HILL. Dans un compartiment immédiatement en face des sièges repliables (centraux).
M. SPECTER. Est-ce que la voiture de suivi du président est une voiture spécialement construite ?
M. HILL. Oui, monsieur; elle l’est.
(1) cf récemment encore Vincent Quivy de Slate, qui semble bien égaré et bien perdu dans les méandres de l’affaire : « Plus de cinquante ans d’enquêtes de toutes sortes et des milliers de documents déclassifiés plus tard, le constat est le même. Bien évidemment, il reste des parts d’ombre. Malgré les recherches innombrables, on peine à comprendre ce qui a bien pu traverser l’esprit de Lee Harvey Oswald qui, semble-t-il, rêvait de gloire mais n’a pas voulu revendiquer, une fois pris, son geste. Un homme qui a précisément préparé son crime mais n’a, semble-t-il, aucunement planifié ce qu’il devait faire ensuite. Et que dire de son assassinat dans les locaux de la police par un être, Jack Ruby, dont on peine là aussi à cerner les motivations ? Que faire aussi de l’attitude de la CIA et du FBI qui ont, en laissant Oswald agir, commis une erreur fatale ? En pleine guerre froide, alors que la confrontation entre États-Unis et URSS était à deux doigts de tourner à la guerre nucléaire, Oswald a fait allégeance aux Soviétiques et est parti vivre en Russie. Il serait aujourd’hui l’équivalent d’un fiché S qui, de retour de Syrie, ne serait ni inquiété ni étroitement surveillé et, travaillant dans une entreprise de province, ne serait nullement écarté lors d’une visite sur les lieux du président de la République » (ouah la comparaison bien à la mode !!! Faut oser, non ?). « Ce loupé a paru si accablant au FBI qu’il a tenté, notamment en détruisant des documents, d’en cacher la réalité. Oswald avait un «agent traitant» qui est, pour le moins, «passé au travers», ignorant que le jeune homme avait acheté un fusil, qu’il s’était fait prendre en photo avec l’arme, qu’il s’en était servi pour tenter d’assassiner un général d’extrême-droite, qu’il avait écrit une lettre sans ambiguïté à sa femme, qu’il travaillait dans un immeuble situé sur le parcours emprunté par le président Kennedy ». Il ne semble pas que celui-là non plus n’ai vraiment saisi ce qui s’était passé… ou n’ait pas bien lu toutes les sources sur le sujet ! Ah oui, pour mémoire, c’est aussi l’auteur de « Qui n’a pas tué Kennedy ». Qui ne présente à vrai dire aucun intérêt à lire. Rarement lu, en effet de sujet traité autant par dessus la jambe ! Un commentaire pour conclure à son sujet, signé « Rose » : « il n’y a que les gogos pour vous suivre ». Dont acte. Il est aussi l’auteur de ça, également , hélas : il y conclut par un « monde de l’information trop marqué par le superficiel et l’à-peu-près », chose qu’il pratique si brillamment, manifestement, à le lire !!!
Le film de Bell:
Photos Kennedy à Dallas
http://kennedy-photos.blogspot.fr
Voiture
https://www.thehenryford.org/collections-and-research/digital-collections/sets/8515
Partie 20
Le cas de Marilyn Monroe est aussi très révélateur (il donne une idée de la haine qu’avaient provoquée les deux frères Kennedy), et on en a reçu un nouvel éclairage avec le livre de Jay Margolis et Richard Buskin dans leur livre « Le meurtre de Marilyn Monroe : dossier classé ». On peut y déceler un volonté farouche chez les Kennedy de conserver au maximum leurs secrets les plus embarrassants, l’actrice les ayant menacés de tout révéler sur ses amours consécutifs avec les deux frères. Et de cela, d’autres avaient été mis nécessairement au courant, la bombe hollywoodienne ayant été mise sur écoute par le FBI. Edgar Hoover savait qui l’avait tué, mais il n’a pas cherché pour autant à en accuser plus tard Bobby Kennedy.
Le simple rappel du fait qu’il était au courant lui permettait de garder sa place, même si ce même Hoover avait eu de lourds soupçons sur l’implication directe du frère du président dans le meurtre de l’actrice. En tout cas, avec ce jeu malsain de tirer la barbichette de l’autre, on pouvait déjà se faire une petite idée de ceux qui auraient pu commanditer la mort du président. Des conservateurs, essentiellement outragés par le vie dissolue de l’occupant de la Maison Blanche, et de son frère, devenu équivalent du Ministre de la Justice, du pays celle qu’a si bien décrite Seymour Hersh dans « La face cachée du clan Kennedy« . Même si parmi ces conservateurs il y avait un Edgar Hoover qui dissimulait sa propre homosexualité !
Le problème de la prétendue suicidée, en effet, c’est qu’elle n’était pas suicidaire, à ce moment-là de sa vie. Deux jours avant sa mort (le 5 août 1962), elle continuait à acheter des meubles pour son nouvel intérieur de Brentwood, acheté 6 mois avant sa mort, l’un d’entre eux ne sera livré que le jour de sa disparition (même chose avec l’achat le jour même d’arbustes chez son pépiniériste voisin) : « oui mais voilà, selon ces conversations privées, rendues publiques en 2005 par un procureur tenace, John Miner, l’actrice ne semblait pas suicidaire. Elle débordait plutôt de projets et de bonne volonté pour en finir avec son addiction aux médocs.
Des années avant ces révélations, en 1998, le journaliste Don Wolfe développait déjà une thèse explosive dans son livre « Enquête sur un assassinat ». Pour lui, Bob Kennedy (frère de JFK) serait très largement impliqué dans la mort de Monroe. Un employé de maison, Norman Jefferies, aurait été témoin de la venue de Kennedy et de l’acteur Peter Lawford au domicile de Marilyn, le soir de sa disparition. Les deux hommes auraient sommé Jefferies de déguerpir. Plus tard, en revenant sur les lieux, l’employé aurait découvert le corps de la comédienne ». Se suicide-t-on alors qu’on passe du temps à acheter des bibelots pour son intérieur, dont certains en compagnie de Joe DiMaggio, celui qui de tous été resté le vrai ami confident de la star, et qui veillera à ses obsèques en écartant le milieu hollywoodien qui selon lui l’avait aussi minée psychologiquement ? Son maquilleur attitré étant le second véritable ami proche de l’actrice.
Une actrice surveillée de près et rendue dépendante aux médicaments
Norman Jefferies n’est autre que le gendre d’Eunice Murray la gouvernante de Marylin Monroe, (il est l’époux de Patricia Murray, sa fille). Une gouvernante choisie et recommandée par son… médecin psychiatre, le Dr. Greenson. C’est un familier des lieux, car il a travaillé parfois pour Marilyn, effectuant quelques travaux dans sa maison achetée récemment, une petite maison (213 m2) de style hacienda mexicaine située au 12305 Fifth Helena Drive (on montrera un chèque de 180 dollars signé de la main de l’actrice pour le prouver).
Or il a assuré à l’auteur Donald Wolfe, que Robert Kennedy était présent dans les lieux à deux reprises le 4 août 1962, dans l’après-midi, et qu’il était revenu plus tard dans la nuit, en compagnie de Peter Lawford. Le même soir, Robert Kennedy et Peter Lawford seront tous deux arrêtés pour excès de vitesse par un policier local, alors que manifestement ils quittaient précipitamment la maison de Marilyn. Selon ce que l’on sait, c’est lui aussi qui avait réparé la fenêtre cassée de la chambre de Marilyn, celle dont les éclats portaient vers l’extérieur et non vers l’intérieur, preuve que c’était bien dans la chambre que c’était produit un événement violent.
L'Intrigante visite le soir du décès de Bobby Kennedy
Dans son excellent essai romancé, et surtout très documenté, « La malédiction d’Edgar », Marc Dugain,écrivain devenu spécialiste de ce qui concerne les Kennedy, qui s’était mis dans la peau de Clyde Tolson, l’adjoint et amant (homosexuel !) du redouté directeur du FBI (qui avait passé sa vie à fustiger les homos !), relate ainsi les faits : « personne n’avait intérêt à faire disparaître l’actrice en dehors des frères Kennedy. Nous savions, Edgar et moi, que Robert Kennedy se trouvait en Californie du Nord le week-end du crime et qu’il pouvait très bien se rendre au domicile de Marilyn le soir où elle est morte. Le registre de ses appels, disparu depuis, a montré qu’elle avait joint Robert dans la journée qui avait précédé sa mort et qu’il était convenu de la rencontrer pour apaiser sa colère contre les frères. Il semble qu’il soit venu deux fois ce soir-là, dont une fois pour tenter une conciliation. Devant sa colère et ses menaces il serait parti avant de revenir un peu plus tard accompagné de Lawson et d’un médecin qui lui aurait administré la dose fatale sous prétexte de lui apporter un peu de soulagement. Même s’il n’a jamais comparu officiellement pour cette affaire, Kennedy fut sollicité à plusieurs reprises pour détailler son emploi du temps au moment des faits. Il maintint toujours la version selon laquelle il n’avait jamais quitté le domicile d’un ami qui l’avait invité pour le week-end à sept cents kilomètres de Los Angeles » .
Bobby, ce bon père de famille en vacances
Dugain revenant aussi sur l’arrestation le même soir des deux fuyards : « ce n’est pas l’avis du seul homme qui compte par rapport à ces allégations. L’officier de police Lynn Franklin avait pris en chasse le soir du meurtre une Mercedes noire qui roulait à deux fois la vitesse autorisée. Il l’avait fait arrêter sur le côté et avec sa torche il avait éclairé le visage des trois hommes qui l’occupaient. Il avait immédiatement reconnu l’acteur Peter Lawford, et découvert avec stupéfaction l’attorney général des États-Unis. Il avait ensuite identifié le troisième homme comme étant le docteur Greenson ». Cela démontrait surtout, selon l’auteur « La façon dont toute cette histoire fut enterrée montre que les Kennedy disposaient les bonnes personnes au bon endroit. Ils firent un sans-faute en contrôlant sans faille la police de Los Angeles et bien évidemment, par ses fonctions, Bob avait la mainmise sur la magistrature. C’est un des plus beaux exemples de couverture réussie d’un meurtre comploté. Il existe tout de même de curieuses coïncidences. Le docteur Noguchi qui a procédé à l’autopsie de Marilyn Monroe fut celui qui fit six ans plus tard celle de Robert Kennedy après son assassinat à Los Angeles »… Etrange coïncidence en effet !!! La presse s’empressera de diffuser des photos de Bobby avec sa famille… lors de ce funeste week-end, pour démontrer qu’il ne pouvait être à Los Angeles ce soir-là.
Il avait officiellement débarqué chez son ami John Bates, dans son Ranch, de Gilroy dans les hauteurs de Santa Cruz (situé à environ 130 kilomètres et San Francisco, et à 560 Km de Los Angeles ; à savoir à 2h30 d’hélicoptère). L’insistance à le montrer en famille après coup semble aujourd’hui bien une fabrication médiatique pour faire croire à la présence constante de Bobby auprès de sa famille. Le 8 août, on le montrera ostensiblement à Westport, dans l’Etat de Washington à bord d’un bateau de pêche, le « Thelma L« , avec à ses côtés toute sa petite famille. Comme si rien ne s’était passé. Une belle mise en scène familiale que cette partie de pêche réussie !!! La date, en prime, m’avait rien de hasardeuse : c’était le jour-même de l’enterrement de Marilyn !!!
Une fuite, et des traces laissées derrière eux. La scène du suicide posait déjà question, ce qu’une photo montrée comme retouchée en mai 2014 montre comme une scène de crime.
« À 4 heures 25 du matin, ce dimanche, le sergent Clemmons fut appelé par un homme qui se présenta comme le docteur Engelberg pour lui dire que Marilyn Monroe, sa patiente, s’était suicidée. Dépêché sur les lieux, il fut reçu par Eunice Murray, sa gouvernante, par Engelberg et Ralph Greenson, son psychiatre. Engelberg désigna un flacon de Nembutal à Clemmons qui se dirigea vers le corps de l’actrice qui gisait sous un drap bleu ciel.
Elle était nue, à plat ventre, le visage enfoui dans un oreiller, les bras le long du corps, les jambes droites et jointes. Clemmons avait vu assez de cas de suicides aux médicaments pour remarquer que la posture apaisée de la victime contrastait avec la cause de sa mort. Contrairement à certaines idées reçues, la mort par absorption excessive de somnifères crée des convulsions stigmatisées par des positions cadavériques très tourmentées. Clemmons fut également surpris par l’absence de traces de vomissements qui accompagnent systématiquement ce type de décès.
Des contradictions dans les déclarations des trois témoins et des indices discordants dont le plus flagrant était l’extrême raideur du cadavre laissèrent à penser au policier que l’affaire n’était pas limpide. La gouvernante prétendait en particulier s’être relevée en pleine nuit pour aller aux toilettes, avoir vu de la lumière sous la porte de la chambre de sa patronne, l’avoir trouvée fermée de l’intérieur ; alors que Marilyn était sourde à ses appels et jugeant la gravité de la situation, elle avait appelé le docteur Greenson. En réalité, la gouvernante n’avait pas à passer devant la porte de Marilyn pour se rendre aux toilettes et l’épaisse moquette de la chambre ne permettait de voir aucune lumière. Enfin, il fut allégué que la vitre de la chambre avait été brisée pour lui venir en aide. Curieusement, les éclats de verre se trouvaient tous à l’extérieur. On ne trouva d’ailleurs aucun récipient près de la morte qui lui aurait permis d’ingurgiter l’eau qui devait accompagner la prise des somnifères ». Autre détail étrange : le soir de la mort de Marylin, ou plutôt au petit matin, les policiers arrivés sur place trouveront une Eunice Murray visiblement sous le choc de la nouvelle mais qui était occupée à faire une lessive dans la buanderie de maison… qu’avait-elle à nettoyer ce matin là, mystère !
La médecine contre les théories fabriquées pour les médias
Mais comme beaucoup d’histoires liées au pouvoir à cette époque, ce sont les médecins légistes qui seront ensuite sur la sellette. Ceux qui examineront le corps de la vedette disparue. « Mais les informations les plus troublantes vinrent de l’autopsie. Celle-ci fut confiée à un médecin légiste adjoint, peu expérimenté, le docteur Noguchi (…) Les pompes funèbres s’en étaient déjà emparées, avaient commencé à l’embaumer et ne voulaient pas le rendre.
L’employé des pompes funèbres était un type droit qui avait refusé des propositions de photographes allant jusqu’à dix mille dollars pour prendre des clichés de la morte la plus célèbre du monde. Et devant leur acharnement à pénétrer dans le bâtiment à tout prix, il s’était résolu à cacher le cadavre dans un placard à balai. Le corps rejoignit finalement la morgue pour l’autopsie. Le coroner y assistait, fait exceptionnel. Il savait qu’il s’agissait d’un acte déterminant. La concentration de substances toxiques dans le foie correspondait à l’absorption de soixante à quatre-vingt-dix comprimés de somnifères. Mais au cours de l’examen de l’estomac et des viscères il ne fut trouvé aucune trace de ces médicaments, ni de leur couleur jaune ni de leur odeur de poire caractéristique. L’état de congestion du corps cyanuré fit également penser que la mort avait été brutale, ce qui n’est pas le cas lors d’une mort par ingestion ». Le médecin légiste distinguera bien des traces de lutte : « plusieurs hématomes, et en particulier celui qui se trouvait sur la fesse gauche, un bleu gros comme une soucoupe de tasse à café, indiquaient clairement qu’il y avait eu une lutte peu de temps avant le décès.
Les reins, l’estomac et son contenu, l’urine et l’intestin furent prélevés et envoyés à un laboratoire pour analyse toxicologique. De là, ils disparurent sans laisser de trace. Le rapport affirma que la recherche d’éventuelles piqûres par seringue avait été faite et n’avait révélé aucune injection probable. Mais il semble que la peau figurant sous les aisselles ait été négligée. De toute évidence, le suicide ne pouvait pas être la cause de la mort. L’examen de la lividité prouva que contrairement aux allégations des témoins, le cadavre avait été bougé entre l’heure de la mort et le moment où il s’était raidi (…). L’enquête fut intégralement menée par le chef Clarke qui ne laissa rien au hasard et commandita la destruction des moindres indices qui auraient permis de réfuter la thèse du suicide ». Or le dénommé Clarke n’était pas un inconnu et agissait sur ordre de son supérieur. Le Ministre de la justice en personne ! Les faits seront aussi reportés dans le livre « JFK – An American Coup: The Truth Behind the Kennedy Assassination« , de John Hughes-Wilson
Ce bon Edgar qui observait tout de loin
A l’autre bout de l’affaire, Edgar Hoover, l’omnipuissant chef du FBI, savait tout sur les Kennedy, la mafia l’ayant contacté pour lui fournir photos et confidences sur l’oreiller compromettantes, pour lui montrer qu’elle aussi s’intéressait au clan. Dans « Interview With History : The JFK Assassination« , par Pamela J. Ray, celle-ci affirme que « des mois après la mort de Monroe, même si l’affaire était purement une affaire de police, Hoover interrogeait toujours les agents informateurs potentiels qui étaient encore sur le sujet. L’ancien porte-parole journalistique d’Edgar WinchelI Walter écrira plus tard un article accusant pratiquement la star d’avoir été assassinée par Robert Kennedy. Plus tard dans les années soixante lors de rodomontades sur les Kennedy durant ses vacances en Californie, Edgar manquera rarement de ne pas faire apparaître le nom de Monroe.
Des années plus tard, chez lui, à Washington, en voulant répondre à une question d’un jeune voisin, Anthony Calomaris, il dira qu’elle a été assassinée, s’est rappelé Calomaris, « que ce n’était pas un suicide et que les Kennedy étaient impliqués (Summers, à la page 302). Ayant appris que Marilyn Monroe était morte avec sa main tenant le téléphone, le correspondant du Herald Tribune, Joe Hyams, a tenté d’obtenir une copie des enregistrements téléphoniques de Marilyn. Le lendemain de sa mort, rappelle Hyams, j’ai contacté un employé de la compagnie de téléphone et lui ai demandé de copier pour moi la liste des numéros sur sa bande de facturation. Le contact d’Hyams à la compagnie de téléphone lui a dit, « c’est l’enfer ici, tout est cassé ». « Apparemment, vous n’êtes pas le seul intéressé par les appels de Marilyn. Les bandes avaient disparu, et on m’a dit qu’elles avaient été saisies par des hommes en costumes sombres et aux chaussures bien cirées. Quelqu’un haut placé l’avait ordonné ». Les « Men in Black », ça existe en effet !!! Ce sont les gens du FBI le plus souvent !
Des Men in Black avant l’heure
On s’y était pris pour supprimer toutes les preuves compromettantes. Derrière, ce pouvait aussi bien être Bobby que Hoover, qui en aurait fait un superbe moyen de pression sur l’Attorney Général qu’il méprisait copieusement. En l’occurrence, ici, c’est un des amis de Bobby Kennedy qui avait grillé la politesse aux sbires de Hoover ! Plus tard, un ancien responsable des agents de sécurité de chez General Telephone a raconté à Hyams que les bandes avaient été confisquées avec les registres des appels tôt le dimanche matin. « C’était juste peu de temps après l’aube, très tôt le matin, lorsque vous pouvez encore théoriquement les obtenir avant qu’ils ne disparaissent dans le système comptable. Après cela, ils étaient irrémédiablement perdus pendant des jours, même si J. Edgar Hoover lui-même les désirait. Avec les formalités à remplir que nous avions alors, pas un seul flic ordinaire n’aurait pu accéder aux dossiers de Marilyn avant deux semaines après sa mort.
Cependant , le capitaine James Hamilton n’était pas un flic ordinaire, en tant que chef de la Division du renseignement LAPD où il exerçait beaucoup de puissance et d’influence. Selon Tom Reddin l’ancien chef Hamilton savait ce qu’était la visibilité et quelle puissance invisible la rendait vulnérable. Il était lui-même une puissance invisible à Los Angeles, Hamilton savait où étaient tous les corps enterrés, et qui les avait enterrés. L’ancien maire Sam Yorty s’est rappelé que « la Division du renseignement de Hamilton était la version de Parker du FBI. Parker était persuadé qu’il serait un jour l’homme qui réussirait.. Edgar Hoover, Jack et Bobby Kennedy ont laissé Parker croire qu’il était leur choix. La correspondance entre Robert Kennedy et le chef de Parker et le capitaine Hamilton est conservée dans la bibliothèque Kennedy, et elle confirme l’observation de l’ancien maire Sam Yorty. Leur amitié remontait au milieu des années cinquante lorsque Bobby Kennedy était sur la côte Ouest et qu’Hamilton et Parker l’avaient aidé dans les enquêtes de racket au Sénat.
Dans son livre « The Enemy Within« , Robert Kennedy mentionne le capitaine Hamilton comme un ami et une source d’information. C’était le capitaine Hamilton, et non pas pas flic ordinaire, qui avait confisqué les enregistrements téléphoniques de Marilyn Monroe, et c’est le capitaine James Hamilton qui a dirigé la dissimulation de l’information relative aux circonstances de la mort de Marylin Monroe pour le chef William Parker « . Lawford commentera bien plus tard : « c’est la chose la plus folle que Bobby ait faite. Il était déterminé à la faire. Et j’ai moi-même été assez fou pour le laisser faire », témoigne dans le livre Peter Lawford, le beau-frère de Marilyn ».
Deux assassins détestés
La conclusion s’impose d’elle-même : on avait affaire à deux assassins, les deux frères Kennedy, qui avaient pris peur des possibles révélations dont avait menacé Marylin. Comme je vous l’ai dit déjà, cela devient enfin un peu plus clair. Beaucoup de journalistes se sont fourvoyés en suivant la piste officielle (celle d’une administration d’une forte dose de sédatifs par le psychiatre, notamment, mais sans lutte dans la pièce). Personne n’avait jusqu’ici réussi à expliquer pourquoi Bobby Kennedy avait de lui-même abandonné l’idée de retrouver un jour les assassins de son propre frère. Il participera même à la destruction de preuves de l’assassinat. Maintenant on sait pourquoi : les assassins de John savaient qu’il l’avait lui-même été, meurtrier, pour le cas de Marilyn Monroe. Et il n’y avait pas qu’Edgar Hoover qui le savait…
On peut bien sur relire ceci :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/les-kennedy-les-deux-assassins-de-152044
La meilleure source sur le cas Monroe :
http://www.cursumperficio.net/
Autre source
http://starsdisparues.free.fr/mystere_mort_MMonroe/marilyn_monroe_decedee.php
TF121