Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 21 octobre 2025

Le système d'espionnage Suisse ONYX

 

Onyx est un système de la Confédération suisse dit "COMINT", il intercepte des communications civiles et militaires qui transitent par satellites. Originellement nommé « SATOS-3 » (les systèmes SATOS 1 et 2 ont été lancés à partir de 1992, en particulier pour intercepter les fax). Onyx est lancé en avril 2000 et capte les transmissions et transferts de données écrites et vocales. Tout est intercepté, les appels téléphoniques, télécopies, télex, mails, et données informatiques en tout genre. Nous pouvons assurément affirmer qu'Onyx avec le temps et les avancées se soit adapté aux nouvelles technologies.

Son utilisation est appréciée par le Service de renseignement de la Confédération (SRC/SRA), le Service d’analyse et de prévention (SAP), le Département fédéral de justice et police (DFJP) et naturellement le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS) qui est son principal utilisateur.

Il est achevé en 2005 et se base en 2009 sur trois sites situés en Suisse :

  • Zimmerwald (canton de Berne)

  • Heimenschwand (village de Buchholterberg, canton de Berne) 

  • Loèche (canton du Valais)


D'une manière semblable à Echelon, il emploie des listes de mots-clés pour filtrer les contenus interceptés et trouver des informations dignes d'intérêt. Le coût du système n'a pas été révélé publiquement, mais le chiffre de 100 millions de francs suisses a été mentionné plusieurs fois. En 2001, la revue française "Le monde du renseignement" a dévoilé après un entretien avec un responsable de Swisscom, l'intervention de la NSA afin de faciliter la mise en place d'Onyx. Cette information a été démentie par le DDPS.

Le 8 janvier 2006, l'édition dominicale du Blick (le Sonntagsblick) publie un rapport secret produit par le gouvernement suisse en utilisant des données interceptées par Onyx. Le rapport décrit un fax envoyé par le ministère égyptien des affaires étrangères à son ambassade de Londres et décrivant l'existence des centres de détention secrets supervisés par la CIA en Europe de l'Est. Le gouvernement suisse ne confirme pas officiellement l'existence du rapport, mais lance le 9 janvier une procédure judiciaire pour fuite de documents secrets contre le journal et les journalistes. L'authenticité du fax sera confirmée durant le procès, qui se terminera avec l'acquittement de tous les accusés le 17 avril 2007. Le 9 janvier 2009, lors de la crise diplomatique entre la Suisse et la Libye (2008-2010), un message capté par Onyx et décrypté révèle que les Libyens seraient au courant de préparatifs pour une exfiltration des otages suisses depuis le 18 décembre 2008, faisant ainsi annuler l'opération SAKR2 qui devait les faire exfiltrer par le DRA10 via le Niger à l'aide de Touaregs.

2013, Edward Snowden révèle au grand jour des documents classés "secret" de la NSA. On y retrouve la "Treasure Map", une carte montrant les entreprises et les chemins des communications internet et mobiles du monde. Les nœuds en rouge de la carte représentent les réseaux d'entreprises que la NSA peut intercepter. Parmi cette carte, Swisscom est représentée par un nœud rouge. La Suisse était elle au courant ? Selon ses anciennes déclarations, non, déjà au tout début d'Onyx, en 2000, notre ancien conseiller fédéral Ogi avait clairement précisé qu'Onyx n'était pas connecté avec des systèmes d'interception étrangers (Echelon par exemple). Le Conseil fédéral a confirmé cette déclaration. De tout temps, la Suisse a toujours nié tout lien avec des organismes étrangers et Onyx. Ueli Mauer en 2013 avait déclaré que la collaboration avec les services secrets américains et le service de renseignement Suisse se limite à la lutte contre le terrorisme. Mais un autre document confidentiel, non daté, d’Edward Snowden partagé par le journal espagnol «El Mundo», citait la Suisse dans une liste de pays avec lesquels la NSA entretient une «Focused Cooperation». L'ancien ministre de la Justice, Christoph Blocher, n’excluait pas que la Suisse ait collaboré avec la NSA.

De 1974 à 2002, le parc d’antennes paraboliques de Loèche appartenait à la Confédération ainsi qu'aux PTT (Swisscom aujourd'hui). Mais en 2002, la majorité des antennes paraboliques sont vendues à une entreprise privée, Verastar, à qui les autorités suisses louaient leurs utilisations. L'entreprise change ensuite de nom pour Signalhorn. La problématique perçue par certains, est le lien proche entre l'entreprise qui possède et loue à l'armée Suisse des antennes paraboliques à des fins d'espionnage, et la NSA. Cette entreprise étant connue pour ses liens indirects avec la NSA. En 2012, le DDPS déclare que hormis l'eau et l'électricité, la Suisse ne partage rien avec Signalhorn, encore moins avec la NSA.

Egger Ph.

Ciel pour champ de bataille » : à propos de la nouvelle vision stratégique

 

Nous connaissons tous la situation internationale et les difficultés qui se présentent. Quelle est votre appréciation de la situation du point de vue de la puissance aérienne ?

La brutalisation des relations internationales et l’innovation débridée, dans les technologies militaires les plus sophistiquées comme dans les plus rustiques, nous obligent à nous adapter. Sans avoir jamais délaissé l’entraînement au combat de haute intensité, nous avons cependant manœuvré au cours des dernières décennies dans des environnements tactiques permissifs. Rappelons d’abord que la puissance aérienne est notre meilleur atout pour éviter un scénario « à l’ukrainienne », une guerre d’attrition, de tranchées, dans laquelle aucun belligérant n’a commencé par imposer sa supériorité aérienne à l’adversaire. Face à la menace que constitue la Russie, qui a énormément appris et durci ses modes d’action en trois ans de guerre, nous devons sécuriser notre domination dans la troisième dimension. C’est un de nos avantages les plus décisifs.

Néanmoins, pour établir la supériorité aérienne, ne serait-ce que localement et temporairement, mais d’une façon suffisamment durable et étendue pour qu’elle soit utile à la manœuvre interarmées, il faut pouvoir manœuvrer dans les airs. La prolifération des dispositifs de déni d’accès est donc un défi, pour lequel il existe des solutions. L’exemple des raids israéliens contre le réseau de défenses aériennes iraniennes en octobre dernier est éclairant. Pour nous, cela veut dire retrouver des capacités de suppression des défenses aériennes ennemies, dites « SEAD » en anglais, et, plus largement, renforcer notre capacité de frappe dans la profondeur. C’est une priorité essentielle pour imposer la supériorité aérienne là où cela sera nécessaire.

Mais il est important de considérer la situation du sol à l’espace, sur l’ensemble de ce que je nomme le « continuum de la troisième dimension ». Mon appréciation de la situation porte donc sur la puissance aérospatiale dans son ensemble, du sol à l’orbite géostationnaire en passant par la très haute altitude, la « THA », illustrée par le vol du ballon chinois au – dessus du territoire américain en 2023. Le constat est clair : dans ces milieux, la conflictualité va crescendo, et nous devons accélérer la mise en œuvre de nos stratégies, dans une vision holistique de la troisième dimension. Cela passe par une approche capacitaire ambitieuse, avec, d’une part, une feuille de route à l’horizon 2030 et, d’autre part, des démonstrateurs et des expérimentations dès cette année, notamment dans la THA. L’enjeu n’est donc plus celui d’une puissance aérienne, mais, plus globalement, celui d’une puissance aérospatiale.

L’évolution politique aux États-Unis va avoir des incidences directes sur la coopération avec les forces américaines, que ce soit lors d’exercices ou en déploiement. Comment anticipez-vous un éventuel défaut d’implication américaine en Europe, pour ce qui concerne l’AAE ?

Il est clair que la coopération internationale est pour nous une dimension structurante. C’est particulièrement évident dans le spatial de défense. Notre modèle repose sur un équilibre entre ce que nous détenons en propre, ce que nous partageons avec nos alliés et les services que nous achetons. Pour chaque application du spatial, le ratio entre patrimonial, partenarial et commercial varie. Notre niveau de dépendance au soutien américain est par exemple très différent selon que l’on parle d’observation, d’écoute ou de positionnement. Mais il est clair que les tendances au repli constituent un risque, auquel nous nous préparons. Cela n’est pas seulement le cas s’agissant du milieu spatial, mais dans toutes nos activités et fonctions, par exemple l’alerte avancée, où la part américaine dans les capacités otaniennes est prépondérante.

Par conséquent, nous devons travailler, en confiance, sur deux voies parallèles. D’abord en sécurisant ce qui fonctionne. L’espace est là encore un bon exemple. À l’heure où je vous parle, les indicateurs sont excellents quant à l’état de notre partenariat avec les Américains. Nous nous entraînons et opérons ensemble, à un niveau sans précédent. En avril dernier, lors du 40e US Space Symposium, le général Whiting, chef du Space Command, a tenu publiquement des propos particulièrement forts à ce sujet.

Parallèlement, nous devons bien sûr exploiter la dynamique observée en faveur de l’autonomie stratégique européenne, suscitée par la politique extérieure de l’administration Trump. Je me réjouis de constater que le futur Livre blanc européen décline des priorités qui sont parfaitement en phase avec les nôtres, en particulier dans le domaine capacitaire et pour ce qui concerne l’air et l’espace. On peut citer par exemple la défense aérienne intégrée, les drones et les systèmes de lutte anti-drones, le transport aérien, ou encore le ravitaillement en vol. Je crois enfin que la prise de conscience est unanime sur la nécessité de simplifier nos réglementations et d’accroître nos investissements, pour une industrie de défense européenne forte, compétitive et qui délivre plus rapidement.

Faut-il accroître les déploiements vers l’Est de l’Europe ou, à tout le moins, accroître les coopérations avec les armées de l’air des États baltes, de la Pologne ou des pays scandinaves ?

Oui, c’est un axe d’effort clair pour l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE). En atteste très récemment la mission « Pégase Grand Nord » effectuée au début du printemps pour la première fois en Scandinavie et en Europe de l’Est. Les objectifs sont conformes aux éditions précédentes, qui étaient tournées vers l’Indo – Pacifique : développer notre préparation opérationnelle en contexte interallié, cette année avec la Suède, la Pologne et la Croatie en particulier, mais aussi signifier notre détermination à nos compétiteurs et adversaires potentiels. C’est ce que l’on appelle le signalement stratégique. À cet égard, la zone de déploiement de « Pégase 2025 » n’a évidemment pas été choisie au hasard.

Mais nos relations avec nos alliés du Nord et de l’Est vont au-delà de ces manœuvres de projection de puissance. Je pense à notre contribution ininterrompue à la mission « Air Shielding » de l’OTAN, avec par exemple nos Rafale déployés régulièrement à Siauliai, en Lituanie, ou encore notre détachement Mamba qui est en Roumanie depuis plus de trois ans. Ces missions opérationnelles nous rapprochent évidemment de ceux qui sont en première ligne sur le flanc est de l’Alliance. S’agissant de la Pologne, le traité de Nancy démontre la volonté à la fois politique et militaire d’aller encore plus loin.

Le dispositif MORANE (Mise en œuvre réactive de l’arme aérienne) accroît la résilience des forces si elles sont menacées. Mais faut-il également envisager une politique de rénovation d’infrastructures comme les hangarettes et d’accroissement de la défense sol-air autour des bases aériennes ?

Nos bases aériennes sont nos outils de combat, elles sont donc notre bien le plus précieux. Un axe du plan stratégique de l’AAE concerne le renforcement de leur protection. Cet enjeu se décline en deux volets, qui sont la défense active ainsi que la défense passive. Il faut penser la résilience du système de façon globale, face au sabotage et autres entraves « de l’intérieur », face aux menaces cinétiques et face aux vulnérabilités induites par notre dépendance aux réseaux informatiques, énergétiques ou logistiques.

La dispersion de nos flottes, leur capacité à opérer hors de leurs bases mères, entre dans le périmètre de la défense passive. MORANE est notre déclinaison du concept otanien d’« Agile Combat Employement » ; on parle donc de « French ACE ». Le camouflage et le durcissement de nos emprises sont d’autres volets de cet axe d’efforts. Concernant les mesures actives, la défense sol-air occupe une place centrale et fait l’objet d’investissements importants dans le cadre de la Loi de programmation militaire en cours. À l’horizon 2027, tous nos SAMPT seront au standard NG, plus performant contre les missiles balistiques, et plus réactif pour faire face aux menaces hypersoniques. En remplacement de nos batteries Crotale, dix systèmes MICA‑VL seront aussi livrés, en plus de ceux déjà reçus pour la sécurisation des Jeux olympiques. Mais la défense aérienne doit être pensée comme un dispositif complet, intégré et multicouche. Ces systèmes doivent donc être interconnectés et s’articuler autour d’une chaîne de commandement et de contrôle (C2) robuste, et sur des plots d’avions de combat et d’hélicoptères prêts à décoller, en plus de tous les systèmes sol-air constituant ce maillage, qui doit s’étendre jusqu’à la THA, au-delà de 20 km d’altitude.

Dans un contexte de haute intensité, le but de tous ces efforts est de garantir notre capacité à pouvoir encaisser les premiers coups si nous ne sommes pas à l’initiative, et à assurer la résilience des sites essentiels à la mise en œuvre de nos moyens. C’est ce que j’appelle le défi de « l’arrière », qui est en dialogue permanent avec celui de « l’avant », c’est-à‑dire l’accès aux théâtres et aux zones de production de nos effets. La base aérienne se trouve à l’interface de ces deux mondes. Le rôle des commandants de base est ainsi conforté dans toute son importance au sein du système de combat. Ils ne sont pas seulement les chefs d’orchestre des soutiens et les responsables de la protection de leurs emprises dans une approche « 2D ». Ils sont aussi, en tout temps, garants de la capacité à produire les effets attendus dans la troisième dimension s’agissant en particulier de nos deux missions permanentes que sont la composante aéroportée de la dissuasion nucléaire et la protection de l’espace aérien national et ses abords, ainsi que de toutes nos missions d’intervention.

Un peu partout en Europe, une remontée en puissance s’opère plus ou moins rapidement. Au-delà de ce qui est déjà prévu dans la LPM, l’AAE va-t‑elle, elle aussi, revoir ses structures de forces et ses parcs ? Quelles sont vos priorités capacitaires ?

Nous avons connu au cours des dernières semaines des avancées capacitaires significatives et je veux les saluer : dans l’Espace, avec la mise à poste récente de CSO‑3 par Ariane 6 ; dans l’Air, avec la mise en service opérationnel du Mirage 2000D rénové, une flotte qui donne de l’épaisseur à notre aviation de combat alors que nous visons le passage au format « tout Rafale » après 2030. S’agissant de notre chasseur omnirôle, le ministre des Armées a annoncé une commande de 30 Rafale supplémentaires, et des livraisons anticipées pour les 42 appareils commandés en 2023. Le cap est clair, avec notamment la remontée en puissance de la base aérienne de Luxeuil, confirmée par le président de la République, qui passera du Mirage 2000‑5 au Rafale avec deux escadrons de chasse stationnés, et deviendra une base à vocation nucléaire.

Mes priorités capacitaires sont claires depuis ma prise de fonction. Nous avons parlé de mon appréciation de la situation vue de la troisième dimension ; l’accélération des tendances identifiées dans ma vision stratégique aérospatiale confirment ces orientations, que je décline en six axes : la maîtrise du continuum air/très haute altitude/espace ; la défense sol-air intégrée, qui doit être multicouche et fondée sur un C2 performant ; les capacités de frappe dans la profondeur au travers notamment d’un missile longue distance, de la reconstruction d’une capacité SEAD et de la maîtrise du champ électromagnétique ; les drones – du MALE au drone de combat « UCAV » demain, en passant par tous les systèmes de petite taille – ainsi que le volet lutte anti-drones ; la transformation numérique de l’AAE, la maîtrise de nos données et l’exploitation des avantages procurés par l’intelligence artificielle, demain le quantique ; enfin, le maintien en condition opérationnelle de nos matériels, quel que soit le contexte, en passant d’un MCO « de contrat » à un MCO « de combat ».

Le M2MC (Multimilieux multichamps) est l’un des sujets capacitaires majeurs pour les forces, avec des implications importantes en termes de commandement et contrôle, mais aussi de matériels à proprement parler. Tout cela ne va pas de soi. Où en sommes-nous ?

Effectivement, l’approche multimilieux multichamps et la construction d’un C2 interarmées sont des défis complexes. Regardez 2022 et l’absence d’intégration des « forces aérospatiales » russes avec la manœuvre terrestre au lancement de l’agression sur l’Ukraine. Le verdict est clair : des pertes considérables, des tirs fratricides et l’incapacité à atteindre les objectifs.

Notre supériorité opérationnelle passe par une approche M2MC, dont le C2 est la clé de voûte. C’est la raison pour laquelle j’attache tant d’importance à la notion de « continuum de la troisième dimension », du sol à l’espace en passant par l’air, dont la THA. C’est une nécessité. C’est particulièrement parlant dans la fonction stratégique interarmées « connaissance et anticipation », le renseignement. Nous avons des capteurs déployés sur tout le continuum de la troisième dimension. Il faut donc un C2 qui soit capable d’intégrer cette masse de données, pour pouvoir remplir le rôle de « transmetteur » entre l’analyse et l’action. La mise en œuvre des « effecteurs » peut ensuite relever de n’importe quelle armée, en fonction du milieu dans lequel il faut agir ! C’est le principe du réseau multisenseurs multieffecteurs auquel travaille l’état-major des armées.

Prenez les programmes les plus structurants : ils reposent tous sur ces principes de C2 intégré et de rapidité du ciblage (alerte avancée, défense antimissile, frappe dans la profondeur par exemple). Effectivement, cela ne va pas de soi, mais c’est clairement l’objectif. En ce qui concerne l’AAE, la modernisation du C2 avance, dans l’Air avec la modernisation du Système de commandement et de conduite des opérations aériennes (SCCOA) et la transition vers le système otanien Air command and control system (ACCS). Dans l’Espace enfin, nous franchirons cette année des jalons très importants : l’inauguration de notre première base aérienne à vocation spatiale à Toulouse en juillet, puis celle du bâtiment du Commandement de l’espace en fin d’année sur cette même BA 101. Notre C2 Espace prend corps. Quant à la perspective d’avenir, c’est la convergence des C2 Air et Espace.

Le recrutement est traditionnellement un point de vigilance dans les forces, tant il est essentiel pour le futur. Comment se présente la situation ?

Le recrutement dans l’AAE est aujourd’hui satisfaisant. Notre image d’une armée moderne et experte de l’Air et de l’Espace nous permet de rester très attractifs. Nous atteignons nos cibles de recrutement sans transiger sur le niveau d’entrée exigé. Nous multiplions les liens avec la jeunesse, et plus largement les actions en faveur de la cohésion nationale, comme d’ailleurs tous nos camarades des autres armées. Nous avons également des objectifs très ambitieux en ce qui concerne la réserve opérationnelle, qui doit doubler d’ici à 2030. Tous ces efforts sont pilotés et suivis de près par la direction des ressources humaines et par l’état-major de l’AAE.

Mes points d’attention concernent davantage la formation et la fidélisation. Nos métiers requièrent un haut niveau de technicité ; par conséquent, nos formations sont longues et coûteuses, et nous devons donc tout faire pour garder nos aviateurs aussi longtemps que possible. En termes de fidélisation, rien n’est définitivement gagné, mais il faut se réjouir du bilan 2024 qui marque un redressement clair des courbes. C’est le constat partagé par l’ensemble du ministère un an après le lancement du plan « fidélisation 360° ». En termes de formation, le cas des pilotes est particulièrement représentatif de nos défis. Nos écoles sont excellentes, mais en forte tension s’agissant notamment du nombre d’instructeurs que nous sommes en mesure d’y affecter depuis les unités de combat. Après des années de réduction des formats, la remontée en masse de nos effectifs ne peut se faire du jour au lendemain. Nous y travaillons résolument.

Joseph Henrotin

Général Jérôme Bellanger

areion24.news

Le Royaume-Uni restitue l’archipel des Chagos à l’île Maurice

 

Cet accord « historique » reconnaît la souveraineté de l’île Maurice sur les Chagos, incluant l’atoll de Diego Garcia dont la position stratégique dans l’océan Indien pour des opérations militaires en Mer Rouge, au Moyen-Orient et la région Indo-Pacifique n’est plus à faire.


L’archipel des Chagos, qui abrite la base militaire américano-britannique de Diego Garcia — d’où les bombardiers américains ont décollé lors de l’invasion du Koweït par l’Irak — a finalement été rétrocédé à l’île Maurice. Jeudi, le Premier ministre mauricien, Navin Ramgoolam, et son homologue britannique, Sir Keir Starmer, ont signé un accord en ce sens, lequel devra encore être ratifié par le Parlement britannique. Depuis plus de cinquante ans, Maurice conteste la décision du Royaume-Uni d’avoir détaché l’archipel de son territoire peu avant de lui accorder son indépendance, le 12 mars 1968, et d’avoir, dans la foulée, expulsé les natifs.

Cet accord qualifié d’« historique » entérine la souveraineté de l’île Maurice sur l’archipel des Chagos, y compris l’atoll de Diego Garcia, dont l’importance stratégique dans l’océan Indien — pour des opérations militaires en mer Rouge, au Moyen-Orient et dans la région indo-pacifique — est bien établie. Pour permettre aux forces américaines et britanniques de continuer à utiliser cet atoll, le Royaume-Uni s’est engagé à verser à Maurice une rente annuelle de 165 millions de livres sterling, soit environ 10,06 milliards de roupies, pendant les 28 premières années d’un bail de 99 ans.

Le prix à payer

Sir Keir Starmer a précisé que le versement moyen de 100 millions de livres sterling à l’île Maurice représente pratiquement « le coût d’exploitation d’un porte-avions […] ou légèrement moins, s’il est dépourvu de ses avions ». À cela s’ajoutent 45 millions de livres sterling que le Royaume-Uni allouera sur une période de 25 ans pour appuyer le développement économique de l’île Maurice, ainsi qu’un montant supplémentaire de 40 millions de livres destiné à un fonds d’aide en faveur des habitants des Chagos.

L’accord stipule que l’île Maurice ne pourra céder aucune des quelque cinquante îles de l’archipel des Chagos à une puissance étrangère à des fins militaires. Cette disposition fait écho aux craintes exprimées par les conservateurs britanniques et les républicains américains, qui agitaient le spectre d’une possible implantation chinoise dans l’archipel, malgré la proximité géopolitique de Maurice avec l’Inde. Par ailleurs, l’accord prévoit que les entreprises et contracteurs mauriciens bénéficieront d’une priorité lors des appels d’offres pour les travaux à réaliser sur l’atoll de Diego Garcia.

La fin de l’exil

Les Chagossiens auront également la possibilité de retourner s’installer sur deux des principales îles de l’archipel : Peros Banhos et Salomon. Un fonds sera mis en place afin de rendre ces îles de nouveau habitables. Olivier Bancoult, leader du Groupe Réfugiés Chagos et lui-même natif de Peros Banhos, a annoncé vendredi avoir mandaté le cabinet juridique Denton pour étudier les modalités de réinstallation des anciens habitants et de leurs descendants. Plusieurs pays amis, dont l’Inde, ont déjà exprimé leur volonté de soutenir l’île Maurice dans cette initiative. 

Olivier Bancoult n’était encore qu’un enfant lorsqu’il a été contraint de quitter les Chagos pour s’installer à l’île Maurice. À partir de la fin des années 1990, il est devenu l’artisan principal d’une série d’actions en justice engagées contre le Royaume-Uni. Le gouvernement mauricien a suivi son exemple, notamment après la décision du Royaume-Uni de créer, en 2010, un parc marin autour de l’archipel, perçue comme une tentative d’empêcher le retour des Chagossiens. En 2015, cette démarche a été couronnée de succès avec une victoire devant le Tribunal international du droit de la mer.

Cette instance des Nations Unies a jugé que la décision britannique était illégale. Pour étayer sa position, l’île Maurice s’est appuyée sur des câbles diplomatiques échangés entre l’ambassade des États-Unis à Londres et Washington, révélés par WikiLeaks. Ces documents ont mis en lumière le mépris affiché par les autorités britanniques à l’égard des natifs, allant jusqu’à les comparer à « Vendredi », le personnage subalterne du roman Robinson Crusoé.

Cette fois-ci, le Royaume-Uni s’engage à soutenir la communauté chagossienne de l’île Maurice en mettant en place un nouveau fonds fiduciaire et en leur apportant d’autres formes d’aide distinctes. Par ailleurs, les deux pays collaboreront étroitement dans les domaines de la protection de l’environnement et de la sécurité maritime, notamment pour lutter contre la pêche illégale, l’immigration clandestine, ainsi que le trafic de drogue et d’êtres humains dans la région des Chagos. Une zone marine protégée sous juridiction mauricienne sera également instaurée.

Ce dénouement a été rendu possible après que la Cour internationale de justice a statué, en février 2019, que l’occupation de l’archipel était illégale et que celui-ci appartenait à l’île Maurice. À cette occasion, l’ancien Premier ministre mauricien, Sir Anerood Jugnauth, avait endossé sa robe d’avocat pour plaider la cause de son pays devant la Cour. La délégation mauricienne y a souligné que quelque 2 000 habitants avaient été expulsés de force vers l’île Maurice et les Seychelles. Une partie a pris la nationalité britannique par la suite.

Le Royaume-Uni avait initialement ignoré la décision, la qualifiant de simple avis consultatif. Toutefois, deux mois plus tard, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution reconnaissant la souveraineté de l’île Maurice sur l’archipel des Chagos. Lors de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth, a saisi l’occasion pour dénoncer le double discours britannique sur les questions de souveraineté et de respect de l’intégrité territoriale. Cette prise de position aurait contribué à accélérer l’évolution du dossier.

Il est important de rappeler que, dans les années soixante, le Royaume-Uni justifiait le maintien de ces îles sous son contrôle en invoquant des besoins liés aux télécommunications. En réalité, il menait des négociations avec les États-Unis en vue d’y installer une base militaire. En contrepartie, Londres devait bénéficier de missiles Polaris. À cette époque, l’archipel avait été placé sous l’autorité du British Indian Ocean Territory (BIOT), le Territoire britannique de l’océan Indien.

Les 2 000 natifs des Chagos, expulsés entre 1963 et 1973, n’ont jamais été autorisés à retourner sur leur terre d’origine. Contrairement aux habitants de Chypre, des îles Malouines ou encore des îles Sandwich, ils ont été traités de manière inéquitable, soulignait Human Rights Watch l’an dernier. Bien que les autorités britanniques aient, à un moment donné, envisagé un plan de retour pour les Chagossiens, celui-ci a rapidement été abandonné en raison de son coût jugé trop élevé.

Vel Moonien

mondafrique.com

lundi 20 octobre 2025

Finlande : rester résilient, sans faire le jeu de Moscou

 

Votre président, Alexander Stubb, a déclaré que « l’ère de l’après-guerre froide » avait pris fin au moment où la Russie a attaqué l’Ukraine. Il a également déclaré : « dans les moments difficiles, je suis prêt à prendre des décisions difficiles pour assurer la sécurité de notre pays ». Comment l’invasion de l’Ukraine par la Russie a-t-elle modifié l’attitude de la Finlande à l’égard de Moscou ?

Conséquemment aux actions de la Russie, les relations bilatérales entre la Finlande et la Russie ont profondément changé. Pour la Finlande — et l’Union européenne (UE) —, les relations avec la Russie n’ont pas connu de situation normale depuis plus d’une décennie, c’est-à-dire depuis 2014 et l’annexion illégale de la Crimée. Néanmoins, avant février 2022, il y avait des secteurs où les pays de l’UE s’engageaient de manière sélective dans la coopération avec la Russie. Un travail important a été réalisé de part et d’autre de la frontière finno-russe, par exemple en matière de protection de l’environnement et de lutte contre le changement climatique. Même s’il devenait de plus en plus évident que le pays se repliait sur lui-même, il était jugé important d’essayer d’engager la Russie dans la coopération internationale. Cette relation n’existe plus, en raison des actions de la Russie. Nous prenons très au sérieux le fait que la Russie ait envahi un pays voisin souverain. Depuis 2022, la coopération bilatérale a été largement gelée. Le commerce avec la Russie s’est également effondré et la plupart des entreprises finlandaises ont quitté le marché russe à la suite de l’invasion massive de l’Ukraine. Le sentiment de solidarité avec l’Ukraine a été très fort dans la société finlandaise depuis le tout début et le soutien aux sanctions contre la Russie et à l’aide à l’Ukraine est très élevé en Finlande.

Avec ses 1340 kilomètres, la frontière russo-finlandaise est l’une des plus longues de l’UE. Comment les autorités finlandaises gèrent-elles cette frontière dans le contexte de fortes tensions avec la Russie depuis 2022 ?

La Finlande a en effet une longue frontière orientale qui, depuis 1995, est également la frontière entre l’UE et la Russie et, depuis 2023, la frontière extérieure de l’OTAN. Avant la guerre et la pandémie en 2019, 9,5 millions de personnes franchissaient chaque année la frontière entre la Finlande et la Russie. Mais depuis 2022, suite au déclenchement de la guerre d’agression à grande échelle de la Russie, la Finlande a restreint les voyages à des fins touristiques en provenance de Russie. Depuis plus d’un an, nous nous trouvons dans une situation où la frontière est fermée. Depuis 2023, la Russie instrumentalise activement la migration, en utilisant les migrants de pays tiers comme un outil hybride, dans le but de semer la discorde en Finlande et en Europe. Les actions hybrides de la Russie sont la raison pour laquelle la frontière reste fermée pour le moment. Dans cette situation, il est également important que les autorités frontalières finlandaises et russes maintiennent des canaux de communication fonctionnels. La construction d’une barrière couvrant environ 200 kilomètres de la frontière est en cours et sera achevée l’année prochaine. Elle améliorera l’efficacité de notre surveillance frontalière.

Les autorités finlandaises ont lancé un site web de crise (1). La Finlande craint-elle une attaque russe sur son territoire ? Si oui, comment s’y prépare-t-elle ?

Le guide que vous mentionnez a été publié l’année dernière et est destiné à la préparation aux crises et aux incidents pour l’ensemble de la population finlandaise. Il rassemble les instructions de préparation en un seul endroit, en vue de différentes situations exceptionnelles. La Finlande a une longue tradition de préparation aux crises et aux différents incidents. Notre préparation est basée sur le concept de sécurité globale. Cela signifie que toutes les fonctions vitales de la société sont sauvegardées conjointement par les autorités, les entreprises, les organisations de la société civile et les citoyens. Le guide n’a pas été publié parce que nous sommes inquiets ou alarmés, mais parce que la Finlande veut rester résiliente. Il est logique de se préparer à l’avance à différents types de situations.

En ce qui concerne la menace que représente la Russie, les partenaires et les alliés s’accordent à dire qu’il s’agit d’une menace à long terme et multi-domaine pour la sécurité européenne. C’est très clair pour la Finlande. Comme l’indique le dernier rapport du gouvernement sur la politique étrangère et de sécurité finlandaise (2), la Finlande doit toujours et dans toutes les situations être prête à l’utilisation ou à la menace d’une force militaire contre la Finlande. Nous avons pu constater l’importance de la dissuasion, de la résilience, de la préparation opérationnelle rapide, d’une forte capacité de défense et d’une forte volonté de défendre son pays. La Finlande a la capacité de contrer la pression militaire et de répondre à des opérations offensives soutenues à grande échelle avec des capacités nationales et dans le cadre de l’OTAN. Notre géographie ne nous est pas inconnue.

La Finlande est-elle la cible d’une guerre hybride russe ? Comment cela se passe-t-il dans la pratique ?

Dans toute l’Europe, nous avons vu les actions hybrides et malveillantes de la Russie s’intensifier au cours des dernières années. Nous avons assisté à des actes de sabotage et d’espionnage, ainsi qu’à une augmentation des risques posés par la flotte fantôme de la Russie, y compris pour les infrastructures sous-marines essentielles. 

La migration instrumentalisée observée à la frontière orientale de la Finlande est un exemple d’attaque hybride. Dans toute l’Europe, on a constaté une augmentation de la désinformation russe visant à affecter la polarisation politique et à créer de l’instabilité.

Il est essentiel que nous intensifiions nos efforts, tant au sein de l’UE que de l’OTAN, pour contrer les actions hybrides de la Russie. L’UE et l’OTAN renforcent leur dissuasion et leur réponse, et la Finlande soutient fermement ce travail et y prend part, alors que nous nous préparons au sommet de l’OTAN à La Haye [du 24 au 26 juin 2025]. 

Nous protègerons, nous contrerons, et si nous sommes confrontés à des actions hostiles, nous ferons en sorte de nous en remettre rapidement. Face aux attaques hybrides, il est également essentiel de garder son sang-froid, lorsque quelque chose d’inattendu se produit. L’objectif étant de semer la confusion dans la société et de contrôler l’espace médiatique, nous devons rester concentrés et ne pas faire le jeu de la Russie. La situation en Finlande reste stable et continue de l’être. Un niveau élevé d’alphabétisation, y compris dans les médias, est l’une de nos meilleures défenses contre l’influence hybride.

Le président Alexander Stubb a déclaré qu’« il est dans notre intérêt de promouvoir et de dépenser davantage pour la défense ». Toute l’Europe est en train de se réarmer. Quelle est la stratégie de la Finlande dans ce domaine ? Quels sont les principaux besoins de la Finlande en matière de défense ?

Comme l’indique le rapport du gouvernement sur la politique étrangère et de sécurité de la Finlande, la Finlande maintient une forte capacité de défense nationale dans le cadre de la dissuasion et de la défense collectives de l’OTAN. La Finlande maintient une forte capacité de défense nationale basée sur la conscription générale et la défense globale dans le cadre de la dissuasion et de la défense collectives de l’OTAN. Nous visons à développer et à maintenir la sécurité globale de la société et à promouvoir le renforcement de la résilience aux crises et de la sécurité globale au niveau de l’UE. Une défense européenne véritablement forte exige avant tout un engagement politique et des investissements de la part des États membres. Il est clair que nous devons faire plus pour la défense ensemble, à la fois au sein de l’UE et de l’OTAN. Ces organisations ne s’excluent pas l’une l’autre, mais sont au mieux complémentaires : une défense européenne plus forte renforcera également l’OTAN. Les Européens doivent assumer davantage de responsabilités, mais le rôle de l’OTAN dans la défense collective de l’Europe n’est plus à démontrer.

En 2023, la Finlande est devenue le 31e pays membre de l’OTAN et les autorités ont annoncé la construction d’une base de l’OTAN à Mikkeli, à 150 km de la frontière russe. Dans quelle mesure l’adhésion de la Finlande à l’OTAN a-t-elle été facile ou difficile ?

La guerre d’agression de la Russie en Ukraine a été un tournant pour la Finlande. En fin de compte, l’adhésion à l’OTAN a été une décision facile à prendre. L’adhésion à l’OTAN a bénéficié d’un large soutien de la part de l’opinion publique et des dirigeants politiques en raison de l’évolution rapide de la situation sécuritaire en Europe.

En 2021, votre pays a décidé d’acheter 64 F-35 aux États-Unis. Face à l’éventuel désengagement des États-Unis de l’Europe et de l’OTAN, la Finlande est-elle prête à participer à l’autonomie stratégique de la défense européenne ? Seriez-vous prêts à n’acheter que des armes européennes ? 

La Finlande estime qu’il est nécessaire de renforcer la défense européenne et l’industrie de la défense le plus rapidement possible. La Finlande a effectué des achats auprès des États-Unis (F35), mais nous sommes également en train de développer notre propre industrie de défense et celle de l’Europe. Il est essentiel de se procurer le meilleur matériel, là où il est disponible. La mise en place d’une industrie de défense compétitive en Europe demande du temps et de l’engagement. Nous devrions disposer d’un marché unique de la défense au sein de l’alliance. Il est important que tous les alliés augmentent leurs dépenses de défense.

Vous avez déclaré : « Le pivot de Washington vers la Russie a peu de chances de mettre fin à la guerre en Ukraine, et le président Donald Trump finira probablement par le découvrir. » L’Europe devrait-elle jouer un rôle clé dans les négociations de paix en Ukraine, alors que seuls les États-Unis, la Russie, l’Ukraine et l’Arabie saoudite sont actuellement à la table des négociations ?

L’Europe jouera un rôle clé. En fin de compte, personne ne peut décider de nos questions sans nous. Les sanctions, notre aide à l’Ukraine et notre propre défense ne dépendent que de nous. 

La liberté de tout le continent est en jeu. Nous avons apporté à l’Ukraine un soutien complet depuis le début de l’invasion massive : dès le mois de mars, l’aide européenne à l’Ukraine s’élevait à plus de 140 milliards d’euros. Les pays européens, en particulier au sein de la « coalition des volontaires », ont fait preuve de leadership et ont intensifié leurs efforts dans différents domaines. Nous apprécions le rôle de la France à cet égard.

Notes

(1) https://​www​.suomi​.fi/​g​u​i​d​e​s​/​p​r​e​p​a​r​e​d​n​ess

(2) http://​valtioneuvosto​.fi/​-​/​v​a​l​t​i​o​n​e​u​v​o​s​t​o​n​-​u​l​k​o​-​j​a​-​t​u​r​v​a​l​l​i​s​u​u​s​p​o​l​i​i​t​t​i​n​e​n​-​s​e​l​o​n​t​e​k​o​-​a​n​n​e​t​t​i​i​n​-​e​d​u​s​k​u​n​n​a​l​l​e​?​l​a​n​g​u​a​g​e​I​d​=​e​n​_US

Thomas Delage

Elina Valtonen

areion24.news

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