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jeudi 24 janvier 2013

Nord-Mali : Scission au groupe Ansar-Dine


Près de deux semaines après le lancement de l’opération militaire française au Mali en réaction à une offensive jihadiste sur la ville de Konna, le groupe touareg et islamiste Ansar Dine, jusqu’à présent allié d’al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) s’est scindé en deux, ce 24 janvier, en raison d’un désaccord profond entre ses cadres.

Ainsi, cette scission a donné naissance au Mouvement islamique de l’Azawad (MIA), lequel “affirme de la manière la plus solennelle qu’il se démarque totalement de tout groupe terroriste, condamne et rejette toute forme d’extrémisme et de terrorisme et s’engage à les combattre.”

Et de préciser que “composé exclusivement de nationaux (ndlr, maliens)”, il réaffirme son indépendance et sa volonté à aller vers une solution pacifique” à la crise au Mali tout en demandant à Bamako et à Paris un “arrêt des hostilités” afin d’amorcer un “dialogue politique inclusif.”

Le secrétaire général du MIA est Alghabasse Ag Intalla, issu d’une des grandes familles touareg de la région de Kidal. C’est cet homme qui était à la tête de la délégation d’Ansar Dine lors des négociations menées fin 2012 à Ouagadougou afin de trouver une solution politique à la situation malienne. Cette approche était privilégiée par Alger, qui comptait séparer ce groupe des organisations terroristes avec lesquelles il s’était allié.

Ces discussions furent brutalement rompues le 3 janvier dernier par Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine, au motif que ce dernier ne percevait pas “la moindre volonté sincère de paix et de négociation du côté de la partie malienne.” Et l’on connaît la suite.

Le MIA est implanté dans la région de Kidal, là où il a été dit que des combattants islamistes se regroupaient après avoir été contraints à reculer à Diabali et à Konna. Cela étant, la question que l’on peut se poser est pourquoi cette scission intervient maintenant.

D’après un élu de Kidal, cité par l’Associated Press, cette sécession de certains cadres d’Ansar Dine “se profilait de longue date.” Mais alors, pourquoi n’ont-ils pas franchi le pas plus tôt, alors qu’ils devaient bien se douter des intentions d’Iyad Ag Ghaly, leur désormais ancien chef et qu’ils connaissaient les orientations de ce dernier? Est-ce l’effet des frappes de l’aviation française?

Enfin, reste à savoir le nombre de militants et de combattants d’Ansar Dine, ainsi que celui de chefs coutumiers locaux, prêts à rejoindre le MIA. De même qu’il faudra attendre la réaction d’AQMI, du Mujao et plus généralement des jihadistes du Nord-Mali.

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