mardi 9 décembre 2025

Dédiée au renseignement militaire, la base de Creil a été survolée par des drones inconnus

 


Dans la soirée du 4 décembre, le bataillon de fusiliers marins « de Morsier » a tenté d’abattre, avec des fusils brouilleurs, cinq drones inconnus qui venaient d’être détectés « techniquement » au-dessus de la base navale de l’Île-Longue, antre des quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la Force océanique stratégique [FOST].

« Les infrastructures sensibles n’ont pas été menacées », a rassuré le capitaine de frégate Guillaume Le Rasle, le porte-parole de la préfecture maritime de l’Atlantique, auprès de l’AFP. « Il est trop tôt pour caractériser » l’origine de ces drones, a-t-il ajouté, avant d’estimer que cet incident avait « pour d’inquiéter la population ».

Ayant ouvert une enquête judiciaire, le parquet militaire de Rennes a précisé, plus tad, qu’aucun drone n’avait été abattu et que leur télépilote restait inconnu. « Aucun lien avec une ingérence étrangère n’est donc fait à ce stade », a déclaré Frédéric Teillet, le procureur. En outre, a-t-il ajouté, les investigations doivent « confirmer ou non qu’il s’agit bien de drones  » et déterminer « le type et le nombre d’engins ».

Cela étant, la semaine précédente, le Pôle Interarmées de Creil-Senlis [ex-BA 110], qui abrite notamment les organismes techniques de la Direction renseignement militaire [DRM], a aussi été survolé par des drones inconnus. Révélée par Jean-Marc Tanguy via le site du magazine Air & Cosmos, le 8 décembre, cette information a été confirmée auprès de l’AFP par le Service d’informations et de relations publiques de l’armée de l’Air & de l’Espace [SIRPA Air].

« Dans le cas de la nuit du 26 novembre , la présence effective de plusieurs drones est avérée », a-t-il affirmé, sans aller jusqu’à confirmer des tirs avec des armes de calibre 12 pour les neutraliser, comme l’a avancé Air & Cosmos, qui évoque l’intrusion de six engins.

Un hélicoptère Fennec, utilisé pour appliquer les mesures actives de sûreté aérienne [MASA] a été mobilisé mais les drones s’étaient éclipsés avant son arrivée sur place. Une plainte a été déposée et une enquête est en cours. Pour le moment, « tout lien avec des provocations étrangères est à ce stade prématuré », avance le SIRPA Air.

Mais, toujours selon ce dernier, deux autres cas de survols de drones auraient eu lieu dans les nuits du 28 et du 30 novembre. Mais pour l’instant, il n’y a aucune certitude, les « conditions météorologiques [nuit, brouillard épais et plafond bas] n’ayant pas été propices « à une levée de doute irréfutable ». Et d’ajouter que ces « conditions très particulières expliquent durant la soirée les nombreuses confusions entre les avions en approche [de Roissy] et de possibles drones ».

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en novembre, le général Marc Le Bouil, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes [CDAOA], a, en quelque sorte, mis en garde contre un « syndrome du périscope ».

Au début des années 1980, un sous-marin soviétique s’était échoué dans l’archipel de Karlskrona, en Suède. Ce qui donna lieu ensuite à de nombreux signalements de submersibles présumés soviétique dans les eaux suédoises… Signalements qui ne furent presque jamais corroborés par des éléments probants. D’où le « syndrome du périscope ». En ira-t-il de même avec les drones ?

Quoi qu’il en soit, pour le général Le Bouil, la « difficulté, c’est d’être sûr de ce qu’on a vu » car « de nuit, j’ai vu un certain nombre de bases où des personnes voyaient des drones et qui correspondaient aux traces radar des avions de ligne qui passent à la verticale de la base ».

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