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mercredi 12 novembre 2025

Trump II, Pologne et sécurité européenne : Varsovie souhaite plus d’œufs dans plus de paniers

 

La Pologne se vante de consacrer 4,7 % de son PIB à la défense en 2024, avec l’intention d’atteindre 5 % cette année, ce qui représente l’effort le plus important parmi les membres de l’OTAN. Outre l’augmentation des capacités militaires, la logique sous-jacente est un double message adressé aux États-Unis : le respect assidu des engagements au sein de l’alliance et le renforcement des liens bilatéraux dans le domaine de la sécurité et de la défense (principalement par le biais d’achats de matériels américains).

Cela démontre non seulement une certaine acceptation par la Pologne de la politique étrangère transactionnelle de Trump (en tant que « client »), mais surtout une infaillible perception des États-Unis comme un fournisseur central de sécurité pour l’Europe, malgré les turbulences politiques actuelles. De ce point de vue, les solutions européennes possibles pourraient s’avérer un complément utile ou une solution de secours, mais elles ne sauraient remplacer (ni même égaler) le statu quo américano – centré.

Positionnements politiques intérieurs

L’évolution des relations transatlantiques sous la présidence Trump a été au cœur de la campagne présidentielle polonaise, ce qui a eu de lourdes conséquences. Les questions de sécurité et de défense ont fait la une des journaux (voire des affiches électorales). La logique visant à maximiser les gains électoraux a infiltré l’élaboration des politiques. Cependant, trois visions principales de la politique de sécurité polonaise peuvent être identifiées parmi les principaux acteurs politiques. Les partis nationaux – conservateurs (Droit et Justice, Confédération) et leurs candidats désignés à la présidence (Karol Nawrocki, Slawomir Mentzen), ainsi que le président Andrzej Duda, représentent une position résolument proaméricaine, qui est toutefois due davantage à leur soutien fervent au programme de Donald Trump (les liens personnels avec son administration en sont une des raisons) qu’à un réel sentiment d’appartenance transatlantique. De nombreuses critiques de la part de politiciens de droite polonais à l’encontre du gouvernement, de l’UE ou de l’Ukraine (notamment la direction de Volodymyr Zelensky) visaient leurs positions en opposition aux priorités américaines. D’autre part, les partis de gauche (La Gauche, Ensemble) et leurs candidats à la présidence (Magdalena Biejat, Adrian Zandberg) remettent en question les garanties de sécurité américaines sous Trump et prônent la construction de capacités militaires européennes autonomes (y compris l’armée européenne).

Les partis de la coalition (à l’exception de La Gauche) ont adopté une approche intermédiaire. Il s’agit du discours de leurs candidats à la présidence – Rafal Trzaskowski, maire de Varsovie issu de la Coalition civique, et Szymon Holownia, maréchal de la Diète, représentant Pologne 2050 et le Parti populaire polonais –, mais aussi de la politique étrangère et de sécurité menée par le gouvernement polonais. Cette approche intermédiaire repose sur un équilibre dans les relations transatlantiques (renforcement de la co-

opération européenne, tout en maintenant autant que possible des relations étroites avec les États-Unis, au sein de l’OTAN et au niveau bilatéral) et sur des initiatives politiques, économiques et militaires multisectorielles visant à renforcer la sécurité nationale polonaise sous divers formats (bilatéraux, minilatéraux, multilatéraux) avec différents partenaires.

UE et OTAN

Le 23 avril 2025, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a présenté au Parlement son rapport annuel sur les tâches de politique étrangère pour 2025. Il y a analysé l’environnement sécuritaire polonais et détaillé les priorités politiques qui y sont liées (1). La guerre russe contre l’Ukraine et ses implications ont été considérées comme la principale menace pour la sécurité nationale polonaise. Il est donc nécessaire d’apporter un soutien politique, militaire et financier continu à Kiev sous diverses formes, ainsi que de tenir la Russie responsable de cette agression brutale, tant pendant la guerre (par le biais de sanctions) qu’après un éventuel cessez – le-feu (par le biais de la condamnation des crimes internationaux et de l’indemnisation de l’Ukraine). Radoslaw Sikorski a identifié quatre objectifs principaux pour la politique étrangère polonaise :

• renforcer les capacités de défense des États européens et de l’UE en tant qu’organisation en lui permettant d’assumer davantage de responsabilités pour sa propre sécurité et celle des pays voisins (non seulement en termes militaires, mais aussi dans des dimensions telles que l’énergie, l’alimentation, l’information et la sécurité d’approvisionnement pour l’industrie) ;

• maintenir l’unité et la coopération transatlantiques, y compris des relations étroites avec les États-Unis (également en proposant à Washington des avantages en contrepartie du maintien de sa forte présence en Pologne et dans toute l’Europe) ;

• protéger l’ordre mondial basé sur la Charte des Nations unies ;

• maintenir un dialogue constructif avec les États du Sud global, dans le respect de leur subjectivité et de leurs intérêts divers.

Sans surprise, il a mis l’accent sur les deux premiers objectifs.

La présidence polonaise actuelle du Conseil de l’UE a certainement été l’un des principaux moteurs de cette évolution, avec sa devise : « Sécurité, Europe ! ». Radoslaw Sikorski a en effet présenté la vision d’un renforcement de la contribution de l’UE à la sécurité dans son discours. Il a indiqué que l’Europe serait soit unie, forte et capable de faire face aux menaces pour sa sécurité, soit marginalisée, tout en défendant clairement cette vision. L’initiative de la Commission européenne d’investir jusqu’à 800 milliards d’euros dans la défense, y compris le programme « Action de sécurité pour l’Europe » (150 milliards d’euros sous forme de prêts à faible taux d’intérêt), a été saluée. Ces fonds sont censés contribuer à améliorer les capacités industrielles de défense et les infrastructures militaires (en particulier le programme « Bouclier oriental » visant à renforcer les frontières polonaises avec la Biélorussie et la Russie). Il convient de noter que cette question a été évoquée à plusieurs reprises par Rafal Trzaskowski lors de ses meetings de campagne, la considérant comme une opportunité majeure pour l’économie polonaise et la sécurité nationale. Radoslaw Sikorski a aussi suggéré que l’UE développe sa résilience face aux menaces non militaires par des actions telles que la numérisation des institutions et des processus critiques, la lutte contre les menaces cybernétiques, terroristes et hybrides, l’approfondissement de la co-opération en matière de gestion de crise, ainsi que le développement de la boîte à outils de l’UE pour la communication stratégique et contre la désinformation ; également en ce qui concerne son voisinage oriental.

Le plaidoyer de la Pologne en faveur d’un renforcement de la coopération UE-OTAN et d’une complémentarité des contributions des deux organisations en matière de sécurité a également été souligné. Varsovie considère que le développement de la politique de défense de l’UE ne doit pas être en concurrence, mais en conformité, avec l’OTAN, contribuant ainsi à accroître la contribution européenne à la défense collective. Dans ce contexte, Radoslaw Sikorski a affirmé que les intérêts de l’UE et des États-Unis n’étaient pas identiques, mais certainement convergents. Il a ajouté que la réponse de l’Europe aux droits de douane imposés par les États-Unis à l’UE devait être « intelligente et sans ambiguïté », ce qui implique proportionnalité et volonté de négocier et de lever les obstacles. Bien que la vision d’un super-État fédéral européen ait été rejetée, il a réaffirmé l’intention polonaise de doter l’UE d’une politique et de capacités de défense bien développées, d’un marché unique européen pleinement intégré, d’une véritable union de l’énergie et d’un système plus efficace de gestion des frontières extérieures. La vision polonaise de l’UE repose sur trois hypothèses : 

• une union géopolitique (en tant qu’acteur stratégique capable d’utiliser son potentiel économique pour mener une politique étrangère efficace et mobiliser les ressources nécessaires pour renforcer son potentiel de défense) ; 

• une union de valeurs (respectant et protégeant les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit) ; 

• une union pour la croissance et la compétitivité (afin d’assurer un développement économique continu et la compétitivité mondiale de l’UE, d’alléger la charge administrative des entrepreneurs et de soutenir l’innovation).

Radoslaw Sikorski a souligné l’importance des formats de coopération minilatéraux et régionaux impliquant les États européens pour renforcer leur sécurité. Dans ce contexte, il a mentionné le Triangle de Weimar, le Conseil des États de la mer Baltique, ainsi que les forums ad hoc. Il convient de noter qu’en matière de coopération régionale, la Pologne a clairement réorienté son attention de l’Europe centrale et orientale (dans le cadre, notamment, du Groupe de Visegrad, des Neuf de Bucarest ou de l’Initiative des Trois Mers – particulièrement appréciée par le précédent gouvernement Droit et Justice) vers la Baltique, en privilégiant les initiatives bilatérales et multilatérales prises avec les États nordiques et baltes. C’est de là que vient l’idée nouvellement apparue du PNB (Pologne – Nordique-Baltique). Ce PNB inclut les États des huit pays nordiques ou baltiques partageant la même perception sécuritaire de la menace d’agression militaire russe, tout en étant exposés à la pression de Moscou « en deçà du seuil de la guerre ». Du point de vue polonais, comme l’a affirmé Radoslaw Sikorski, la sécurisation des transports, de l’approvisionnement énergétique et des infrastructures critiques en mer Baltique fait partie des tâches urgentes. Il s’agit notamment de contrer la « flotte fantôme » russe et les actes de subversion par une surveillance et une prévention appropriées. Pour cette raison, en décembre 2024, la Pologne figurait parmi les États qui ont appelé l’OTAN à prendre les mesures nécessaires pour la police navale de la Baltique, ce qui a abouti au lancement de l’opération « Baltic Sentry » visant à protéger les infrastructures critiques sous – marines. Au niveau bilatéral, les phénomènes évoqués peuvent être illustrés par le partenariat de sécurité stratégique entre la Pologne et la Suède, basé sur un accord signé en novembre 2024, marqué par des actions militaires conjointes au sein de l’OTAN et une coopération en matière d’armement (production sous licence de navires de reconnaissance radioélectronique de classe Dolphin ou transferts de lance – roquettes antichars Carl Gustaf M4, d’un outil d’entraînement à la guerre anti – sous – marine AUV 62-AT et de deux avions d’alerte précoce Saab 340).

Le bilatéral

La Pologne souhaite également renforcer la sécurité européenne par des initiatives bilatérales avec les principaux acteurs du continent –​la France, l’Allemagne et le Royaume – Uni. Parmi ces derniers, la France mérite une attention particulière en raison de la signature (2), le 9 mai 2025 à Nancy, d’un nouveau traité de coopération et d’amitié renforcées, qui comprend notamment une clause d’assistance mutuelle réciproque. Ce traité approfondit la coopération bilatérale en matière de sécurité et de défense dans des domaines tels que l’interopérabilité des forces armées, les capacités et technologies industrielles de défense (notamment par la recherche et le développement), le soutien mutuel à la complémentarité UE – OTAN (par une participation active aux initiatives de défense de l’UE et aux efforts de dissuasion et de défense collective de l’OTAN), ainsi que la lutte commune contre les problèmes de sécurité non militaires (notamment les menaces hybrides, le terrorisme, la désinformation ou l’immigration clandestine). Alors que la coalition au pouvoir a salué le traité comme une contribution précieuse au renforcement du pilier européen de l’OTAN (3), le chef de l’opposition Jaroslaw Kaczyński l’a critiqué comme peu fiable en raison de la relative asymétrie entre les puissances militaires française et russe et d’une expérience historique décourageante (absence de soutien militaire à la Pologne attaquée en septembre 1939 malgré le pacte de défense franco – polonais en vigueur) (4). Un traité analogue devrait être signé prochainement avec le Royaume-Uni.

L’initiative du président Macron d’« ouvrir le débat stratégique » sur une éventuelle contribution française à la protection des alliés européens grâce à ses capacités de dissuasion nucléaire, qui constituait sa première prise de position, a suscité un certain attentisme. Le Premier ministre Tusk est resté prudent sur la question, qui, comme il l’a dit, était « soigneusement analysée » dans ses détails (notamment concernant la question du commandement et du contrôle) (5). Le président Duda a accueilli favorablement la suggestion française, mais souhaite qu’elle soit conforme, et non contradictoire, avec le partage nucléaire de l’OTAN (6). Une explication plus détaillée de cette ambiguïté concerne certaines limites du scénario envisagé, telles que des capacités moindres (en juxtaposition avec les arsenaux nucléaires américain et russe) pour déployer éventuellement des ogives sur le territoire des pays alliés (ce qui n’a de toute façon pas encore été déclaré comme prévu par la France) et pour contrer efficacement une attaque nucléaire russe. La nature de la posture nucléaire française et l’absence de projet annoncé de renforcement nucléaire par Paris (à ce jour) ont également été soulignées (7). Parmi les prémisses figurent la faisabilité relative de cette option en cas de retrait américain et un risque accru d’escalade pour la Russie après une éventuelle utilisation d’armes nucléaires dans un conflit (8).

Bien que Radoslaw Sikorski n’ait pas abordé directement la question de la coopération bilatérale polono – américaine en matière de sécurité dans son discours (probablement en raison de considérations de politique intérieure), celle-ci reste très proche, même sous Trump. La Pologne semble partager le point de vue américain sur la nécessaire augmentation des dépenses militaires des États membres de l’OTAN, non seulement en soulignant son importance et les avantages stratégiques que cela peut apporter, mais aussi, après tout, en montrant l’exemple. Dans ce contexte, il convient de souligner qu’une part importante des investissements polonais en matière de défense a été consacrée à l’acquisition de produits américains. La liste de ces produits est assez longue et comprend, entre autres, des chasseurs F‑35, des chars de combat principaux M‑1A1/M‑1A2 Abrams, des systèmes de roquettes d’artillerie HIMARS, des drones MQ‑9 Reaper ou des missiles de divers types (tels que JASSM‑ER, Hellfire et AMRAAM).

En 2025, sous Trump, la Pologne a signé avec des entreprises américaines de nouveaux contrats portant sur la location d’hélicoptères d’attaque Apache AH‑64D, sur le soutien logistique du système de missiles antibalistiques Patriot, des missiles AARGM‑ER et d’autres AMRAAM, ainsi que sur des machines de construction spécifiques pour le programme « Bouclier est ». L’ampleur de l’investissement vise clairement à renforcer les liens entre la Pologne et les États-Unis sur une base purement économique, indépendamment des éventuelles fluctuations au sein du pouvoir. Mais la dimension politique est également très importante, et la Pologne a envoyé, de manière très controversée, un signal de ce type à l’administration Trump notamment en déclarant (clairement sous la pression américaine) que Benyamin Netanyahou avait été autorisé à assister à l’anniversaire de la libération d’Auschwitz-Birkenau par le président Duda et le Premier ministre Tusk (ce qui constituait un acte bipartisan tout à fait exceptionnel selon les normes de la politique intérieure polonaise), au mépris du mandat d’arrêt de la CPI à son encontre (le Premier ministre israélien n’est finalement pas venu en Pologne).

La position de la population

Les sondeurs confirment la légitimité d’une politique étrangère et de sécurité équilibrée auprès de l’opinion publique polonaise. Premièrement, les Polonais interrogés expriment certaines inquiétudes quant à l’avenir des relations polono-américaines sous l’ère Trump. Ces relations ont été jugées bien moins positives qu’il y a seulement deux ans (baisse de 80 à 31 % des évaluations positives, 52 % les déclarant « ni bonnes, ni mauvaises »), tandis que 60 % des personnes interrogées s’inquiétaient de la présidence Trump (9). Néanmoins, dans un autre sondage d’opinion, 62 % des personnes interrogées étaient d’accord avec l’affirmation selon laquelle « la Pologne ne peut résister à un éventuel agresseur qu’avec le soutien des États-Unis et de l’Europe », tandis que les États-Unis étaient considérés comme l’État le plus capable militairement (avec 85 % des indications, contre 48 % pour le Royaume – Uni, 43 % pour la France et 36 % pour l’Allemagne) (10).

Les Polonais participant à l’étude (selon un sondage More in Common) ont déclaré l’UE (67 %), le Royaume – Uni (64 %), la France (57 %), les États-Unis (55 % ; même si 58 % étaient d’accord – tout à fait ou quelque peu – avec l’affirmation « Depuis que Donald Trump a pris la présidence, les États-Unis sont devenus un allié moins fiable ») et l’Allemagne (50 %) comme alliés de la Pologne (11). En outre, 66 % des répondants plaident pour un soutien continu à l’Ukraine contre l’agression russe, même si les États-Unis annulent leur aide. En ce qui concerne les visions préférées de la politique de sécurité, 45 % des Polonais interrogés soutiennent un équilibre dans la coopération avec les États-Unis et l’Europe, 28 % préconisant de donner la priorité aux alliés européens et seulement 16 % souhaitant un rôle central des États-Unis (12). Les sondages mentionnés indiquent clairement que l’incertitude apportée par Donald Trump aux relations transatlantiques est perçue par le public comme un défi sécuritaire en soi et qu’une forte dépendance aux garanties de sécurité américaines pour la Pologne est potentiellement risquée.

Depuis 2022 (voire 2014), le fort sentiment de menace russe demeure au cœur de toutes les réflexions sur la politique étrangère et de sécurité polonaise. L’évolution de la guerre en Ukraine, ainsi que l’approche américaine, non seulement vis-à‑vis de ce conflit, mais aussi des relations avec les partenaires européens et la Russie sous Trump, seront assurément des facteurs déterminants pour la politique polonaise, indépendamment des fluctuations politiques intérieures. Ces deux circonstances sont cependant difficilement prévisibles, et les nombreux efforts déployés par la Pologne – notamment le renforcement de ses propres capacités de défense et la consolidation de ses relations avec ses partenaires étrangers sous diverses formes – visent à renforcer sa réactivité face à toute évolution possible, espérant toujours que la réalité ne viendra jamais.

Notes

(1) « Information of Minister of Foreign Affairs on Polish foreign policy tasks in 2025 », Ministry of Foreign Affairs of the Republic of Poland, 23 avril 2025 (https://​www​.gov​.pl/​w​e​b​/​d​i​p​l​o​m​a​c​y​/​i​n​f​o​r​m​a​t​i​o​n​-​o​f​-​m​i​n​i​s​t​e​r​-​o​f​-​f​o​r​e​i​g​n​-​a​f​f​a​i​r​s​-​o​n​-​p​o​l​i​s​h​-​f​o​r​e​i​g​n​-​p​o​l​i​c​y​-​t​a​s​k​s​-​i​n​-​2​025).

(2) « Traité pour une coopération et une amitié renforcées entre la République de Pologne et la République française », Chancellerie du Premier ministre de Pologne, 9 mai 2025 (https://​www​.gov​.pl/​w​e​b​/​p​r​e​m​i​e​r​/​p​r​z​e​l​o​m​o​w​y​-​t​r​a​k​t​a​t​-​p​o​l​s​k​o​-​f​r​a​n​c​u​s​k​i​-​p​o​d​p​i​s​a​n​y​-​w​-​n​a​ncy).

(3) « Istotą traktatu z Francją będą wzajemne gwarancje bezpieczeństwa – premier », Polska Agencja Prasowa, 9 mai 2025 (https://​biznes​.pap​.pl/​w​i​a​d​o​m​o​s​c​i​/​g​o​s​p​o​d​a​r​k​a​/​i​s​t​o​t​a​-​t​r​a​k​t​a​t​u​-​z​-​f​r​a​n​c​j​a​-​b​e​d​a​-​w​z​a​j​e​m​n​e​-​g​w​a​r​a​n​c​j​e​-​b​e​z​p​i​e​c​z​e​n​s​t​w​a​-​p​r​e​m​i​e​r​-​o​pis).

(4) « Kaczyński: Siły nuklearne Francji i Wielkiej Brytanii, w porównaniu z rosyjskimi, są słabiutkie », Dziennik Gazeta Prawna, 11 mai 2025 (https://​www​.gazetaprawna​.pl/​w​i​a​d​o​m​o​s​c​i​/​k​r​a​j​/​a​r​t​y​k​u​l​y​/​9​7​9​6​0​9​6​,​k​a​c​z​y​n​s​k​i​-​s​i​l​y​-​n​u​k​l​e​a​r​n​e​-​f​r​a​n​c​j​i​-​i​-​w​i​e​l​k​i​e​j​-​b​r​y​t​a​n​i​i​-​w​-​p​o​r​o​w​n​a​n​i​u​-​z​-​r​o​s​y​j​s​k​i​m​i​-​s​a​-​s​l​a​b​i​u​t​k​i​e​.​h​tml).

(5) J. Matoga, « Premier Tusk o polskim odstraszaniu nuklearnym: Będziemy badali możliwości », RMF24, 7 mars 2025 (https://​www​.rmf24​.pl/​f​a​k​t​y​/​p​o​l​s​k​a​/​n​e​w​s​-​p​r​e​m​i​e​r​-​t​u​s​k​-​o​-​p​o​l​s​k​i​m​-​o​d​s​t​r​a​s​z​a​n​i​u​-​n​u​k​l​e​a​r​n​y​m​-​b​e​d​z​i​e​m​y​-​b​a​d​a​,​n​I​d​,​7​9​2​6​970).

(6) W. Kozioł, « Prezydent RP otwarty na francuską tarczę nuklearną », Defence24, 19 avril 2025 (https://​defence24​.pl/​p​o​l​i​t​y​k​a​-​o​b​r​o​n​n​a​/​p​r​e​z​y​d​e​n​t​-​r​p​-​o​t​w​a​r​t​y​-​n​a​-​f​r​a​n​c​u​s​k​a​-​t​a​r​c​z​e​-​n​u​k​l​e​a​rna).

(7) A. Kacprzyk, « France Invites Allies to a Debate on Extending its Nuclear Deterrent », Polish Institute of International Affairs, 7 mars 2025 (https://​pism​.pl/​p​u​b​l​i​c​a​t​i​o​n​s​/​f​r​a​n​c​e​-​i​n​v​i​t​e​s​-​a​l​l​i​e​s​-​t​o​-​a​-​d​e​b​a​t​e​-​o​n​-​e​x​t​e​n​d​i​n​g​-​i​t​s​-​n​u​c​l​e​a​r​-​d​e​t​e​r​r​ent).

(8) Ibid.

(9) « Aktualne problemy i wydarzenia (420) », 3-13 avril 2025, CBOS.

(10) R. Kalukin et M. Duma, « Kampania w cieniu Trumpa », Polityka 2025, no 11 (3506).

(11) « Wojna w Ukrainie, Donald Trump i bezpieczeństwo », More in Common, 3-5 mars 2025 (https://​www​.moreincommon​.pl/​n​a​s​z​e​-​p​r​o​j​e​k​t​y​/​w​o​j​n​a​-​w​-​u​k​r​a​i​n​i​e​-​d​o​n​a​l​d​-​t​r​u​m​p​-​i​-​b​e​z​p​i​e​c​z​e​n​s​two).

(12) Ibid.

Piotr ŚLEDŹ

areion24.news