Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 2 octobre 2018

Skripal était en Suisse à l'été 2017 pour collaborer avec le SRC ?


Sergueï Skripal s'est rendu durant une semaine en Suisse à l'été 2017. Il voulait y rencontrer des représentants des services secrets suisses, comme il l'a raconté au journaliste de la BBC Mark Urban dans un livre publié mardi, «L'affaire Skripal», explique le Tages-Anzeiger dans son édition du 2 octobre.

Mark Urban n'a pas pu dire où l'ex-espion russe avait séjourné ni qui il avait rencontré. Du côté du Service de renseignement de la Confédération (SRC), on ne veut rien dévoiler sur les activités opérationnelles, souligne une porte-parole.

Le journaliste de la BBC revient sur le parcours de Sergueï Skripal, qui passe par les services secrets de l'armée, le GRU, ceux-là même qui sont soupçonnés d'avoir voulu le liquider en mars 2018 avec du Novitchok, un gaz innervant de combat. Il raconte comment l'ex-colonel, mis à la retraite en 2000 à l'âge de 48 ans, avait accompli plusieurs voyages à partir de 2010, dont celui en Suisse.

Coïncidence des dates, c'est à peu près à cette même période que le SRC reçoit le feu vert de Guy Parmelin pour réorienter ses activités de contre-espionnage contre les menées russes. A titre de rappel, c'est en mars 2017 que le Ministère public de la Confédération (MPC) a démarré une enquête sur une cyberattaque contre l'Agence mondiale antidopage (AMA) en Suisse.

Deux agents russes, également soupçonnés de préparer une opération contre le Laboratoire fédéral atomique, biologique et chimique de Spiez (BE), ont été arrêtés au printemps aux Pays-Bas.

Quant aux deux espions russes ayant participé à l'empoisonnement de Sergueï Skripal, un site d'investigation britannique affirme que les identités avancées par Moscou sont fausses. Le dénommé Ruslan Boshirov s'appellerait en réalité Anatoli Tchepiga, colonel du GRU et décoré comme «Héros de la Fédération russe».

Avec son collègue qui voyageait sous le nom d'Alexandre Petrov, il aurait effectué plusieurs déplacements à Genève durant les mois qui ont précédé l'attaque du 4 mars, à Salisbury, contre Sergueï Skripal et sa fille Yulia. Une information qui n'a encore jamais été démentie.