Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 2 février 2017

Derrière le Penelope Gate, il y a l'homme qui murmurait à l'oreille des journalistes


Pour l’honneur d’un homme et l’avenir d’un pays

Depuis une semaine, François Fillon est cloué au pilori médiatique et politique. Pour y parvenir, tous les coups sont permis : on jette aux loups un homme, sa femme, ses enfants, ses collaborateurs, sans attendre leurs arguments ni entendre leur défense. Tous les jours sont déversées sur la place publique rumeurs, approximations, calomnies.

Pire : le bûcher a été dressé sans que l’on s’interroge sur ceux qui avaient intérêt à l’allumer. Et pourtant, à quatre-vingt jours de l’élection présidentielle, la manœuvre est grossière : empêcher par tous les moyens l’alternance que veulent les Français. C’est ce choix qu’on fait nos adversaires. Au risque de provoquer le pire. Car dans cette affaire, un homme joue son honneur. C’est beaucoup. Mais dans cette affaire, un pays joue son avenir. C’est essentiel. Or si le sort de François Fillon nous importe, le sort de la France nous inquiète, tant cette tentative de mise à mort vise à installer un face à face mortel: celui entre la gauche et le front national, entre l’imposture et l’aventure, entre ceux qui ont échoué et ceux qui échoueront.

Mais que les comploteurs et les manipulateurs en soient avertis : jamais nous ne laisserons prendre en otage ni la démocratie ni le destin de notre pays. Notre soutien à François Fillon est total parce que son engagement pour la France est vital. Rien ne nous arrêtera : nous ne baisserons pas les yeux alors que la France s’apprête à redresser la tête.


Les cosignataires :


DAMIEN ABAD, ELIE ABOUD, BERNARD ACCOYER, YVES ALBARELLO, NICOLE AMELINE, BENOIST APPARU, LAURENCE ARRIBAGE, JULIEN AUBERT, OLIVIER AUDIBERT TROIN, FRANÇOIS BAROIN, PHILIPPE BAS, JACQUES ALAIN BENISTI, XAVIER BERTRAND, JEROME BIGNON, ANNICK BILLON, JEAN BIZET, FRANÇOIS BONHOMME, MARCEL BONNOT, GILBERT BOUCHET, VALERIE BOYER, XAVIER BRETON, PHILIPPE BRIAND, BERNARD BROCHAND, FRANÇOIS NOEL BUFFET, DOMINIQUE BUSSEREAU, ALAIN CADEC, FRANÇOIS CALVET, CHRISTIAN CAMBON, JEAN PIERRE CANTEGRIT, JEAN NOEL CARDOUX, JEAN CLAUDE CARLE, OLIVIER CARRE, GILLES CARREZ, AGNES CANAYER, CAROLINE CAYEUX, YVES CENSI, ANNE CHAIN LARCHE, PATRICK CHAIZE, PIERRE CHARON, JEROME CHARTIER, LUC CHATEL, GUILLAUME CHEVROLLIER, ALAIN CHRETIEN, DINO CINIERI, ERIC CIOTTI, PHILIPPE COCHET, FRANÇOIS COMMEINHES, JEAN FRANÇOIS COPE, GERARD CORNU, FRANÇOIS CORNUT-GENTILLE, JEAN LOUIS COSTES, JEAN MICHEL COUVE, PIERRE CUYPERS, PHILIPPE DALLIER, MARIE CHRISTINE DALLOZ, MICHEL DANTIN, MATHIEU DARNAUD, SERGE DASSAULT, OLIVIER DASSAULT, MARC PHILIPPE DAUBRESSE, CHARLES DE COURSON, CLAUDE DE GANAY, LAURE DE LA RAUDIERE, CHARLES DE LA VERPILLIERE, DOMINIQUE DE LEGGE, FRANÇOIS DE MAZIERES, LOUIS JEAN DE NICOLAY, HENRI DE RAINCOURT, CAMILLE DE ROCCA SERRA, MARIE FRANCE DE ROSE, ISABELLE DEBRE, BERNARD DEBRE, ROBERT DEL PICCHIA, VINCENT DELAHAYE, ANGELIQUE DELAHAYE, REMI DELATTE, FRANCIS DELATTRE, GERARD DERIOT, CATHERINE DEROCHE, JACKY DEROMEDI, CHANTAL DESEYNE, NICOLAS DHUICQ, CATHERINE DI FOLCO, SOPHIE DION, ERIC DOLIGE, PHILIPPE DOMINATI, JEAN PIERRE DOOR, DOMINIQUE DORD, DAVID DOUILLET, MARIANNE DUBOIS, ALAIN DUFAUT, LOUIS DUVERNOIS, JEAN PAUL EMORINE, DOMINIQUE ESTROSI SASSONE, HUBERT FALCO, DANIEL FASQUELLE, PHILIPPE FOLLIOT, MICHEL FONTAINE, MICHEL FORISSIER, ALAIN FOUCHE, YVES FOULON, JEAN PAUL FOURNIER, BERNARD FOURNIER, MARC FRANCINA, CHRISTOPHE ANDRE FRASSA, PIERRE FROGIER, YVES FROMION, JOELLE GARRIAUD MAYLAM, JEAN CLAUDE GAUDIN, HERVE GAYMARD, ANNIE GENEVARD, GUY GEOFFROY, FREDERIQUE GERBAUD, ALAIN GEST, DANIEL GIBBES, BRUNO GILLES, GEORGES GINESTA, CHARLES ANGE GINESY, JEAN PIERRE GIRAN, COLETTE GIUDICELLI, CLAUDE GOASGUEN, PHILIPPE GOUJON, ALAIN GOURNAC, CLAUDE GREFF, FRANÇOIS GROSDIDIER, JACQUES GROSPERRIN, SERGE GROUARD, PASCALE GRUNY, CHARLES GUENE, JEAN-CLAUDE GUIBAL, JEAN JACQUES GUILLET, MEYER HABIB, MICHEL HEINRICH, MICHEL HERBILLON, ANTOINE HERTH, PATRICK HETZEL, BRICE HORTEFEUX, PHILIPPE HOUILLON, GUENHAEL HUET, CHRISTIANE HUMMEL, BENOIT HURE, CORINNE IMBERT, CHRISTIAN JACOB, DENIS JACQUAT, MARC JOULAUD, ALAIN JOYANDET, PHILIPPE JUVIN, CHRISTIANE KAMMERMANN, ROGER KAROUTCHI, NATHALIE KOSCIUSKO MORIZET, JACQUES KOSSOWSKI, MARC LAFFINEUR, ALAIN LAMASSOURE, JACQUES LAMBLIN, MARC LAMENIE, JEAN FRANÇOIS LAMOUR, ELISABETH LAMURE, GERARD LARCHER, DANIEL LAURENT, NUIHAU LAUREY, THIERRY LAZARO, ISABELLE LE CALLENNEC, MARC LE FUR, JACQUES LEGENDRE, CONSTANCE LE GRIP, BRUNO LE MAIRE, DOMINIQUE LE MENER, ALAIN LEBOEUF, FREDERIC LEFEBVRE, JEAN PIERRE LELEUX, PIERRE LELLOUCHE, JEAN CLAUDE LENOIR, JEAN LEONETTI, PIERRE LEQUILLER, MAURICE LEROY, CELESTE LETT, GENEVIEVE LEVY, GERARD LONGUET, VIVETTE LOPEZ, VERONIQUE LOUWAGIE, GILLES LURTON, MICHEL MAGRAS, JEAN FRANÇOIS MANCEL, LAURENT MARCANGELI, HERVE MARITON, ALAIN MARLEIX, FRANCK MARLIN, ALAIN MARSAUD, HERVE MARSEILLE, PHILIPPE ARMAND MARTIN, ALAIN MARTY, PATRICK MASCLET, JEAN CLAUDE MATHIS, HERVE MAUREY, COLETTE MELOT, GERARD MENUEL, DAMIEN MESLOT, JEAN CLAUDE MIGNON, ALAIN MILON, YANNICK MOREAU, PIERRE MOREL A L’HUISSIER, PATRICIA MORHET RICHAUD, HERVE MORIN, ELISABETH MORIN-CHARTIER, PHILIPPE MOUILLER, JACQUES MYARD, LOUIS NEGRE, CLAUDE NOUGEIN, PHILIPPE PAUL, VALERIE PECRESSE, CYRIL PELLEVAT, CEDRIC PERRIN, BERNARD PERRUT, JACKIE PIERRE, REMY POINTEREAU, BERENGERE POLETTI, MAURICE PONGA, LADISLAS PONIATOWSKI, AXEL PONIATOWSKI, JOSETTE PONS, HUGUES PORTELLI, SOPHIE PRIMAS, CHRISTOPHE PRIOU, FRANCK PROUST, DIDIER QUENTIN, JEAN PIERRE RAFFARIN, JEAN FRANÇOIS RAPIN, FREDERIC REISS, JEAN LUC REITZER, BRUNO RETAILLEAU, CHARLES REVET, BERNARD REYNES, DIDIER ROBERT, ARNAUD ROBINET, SOPHIE ROHFRITSCH, TOKIA SAÏFI, RUDY SALLES, ANNE SANDER, RENE PAUL SAVARY, MICHEL SAVIN, JEAN MARIE SERMIER, BRUNO SIDO, FERNAND SIRE, THIERRY SOLERE, MICHEL SORDI, ERIC STRAUMANN, CLAUDE STURNI, LIONEL TARDY, GUY TEISSIER, MICHEL TERROT, PASCAL THEVENOT, ANDRE TRILLARD, MICHEL VASPART, ALAIN VASSELLE, HILARION VENDEGOU, FRANCIS VERCAMER, JEAN SEBASTIEN VIALATTE, PHILIPPE VIGIER, JEAN PIERRE VIGIER, JEAN PIERRE VOGEL, MICHEL VOISIN, LAURENT WAUQUIEZ, PATRICK WEITEN, ERIC WOERTH, FRANÇOIS ZOCCHETTO, MICHEL ZUMKELLER.


Le cabinet noir de l'Élysée

L'homme qui murmurait à l'oreille des journalistes, c'est aussi le président qui se dit "exemplaire"



Manipulation, tentative de déstabilisation de l’opposition, l’affaire Fillon ravive les soupçons pesant sur l’entourage de François Hollande, qui a travaillé à la mise hors course de Nicolas Sarkozy.

Jusqu’à présent, ce n’était pour beaucoup qu’un fantasme, une fable inventée par les derniers adorateurs de Nicolas Sarkozy pour expliquer les ennuis judiciaires qui s’amoncelaient sur la tête de l’ancien chef de l’État. Et à tous ceux qui étaient, malgré tout, tentés de croire à une machination orchestrée par le pouvoir et qui voyaient dans les onze procédures judiciaires où le nom de Nicolas Sarkozy apparaît une forme d’acharnement suspect, les amis de François Hollande répondaient par le mépris.

Un cabinet noir ? Ben voyons ! La gauche ne mange pas de ce pain-là. La République, depuis le soir du 6 mai 2012, est « exemplaire ». Comme le dit Guy Birenbaum, auteur, en 2008, d’un livre sur le sujet (le Cabinet noir, Les Arènes) : « Ce n’est pas dans la culture de la gauche. » L’argument est définitif et sans appel. Circulez, il n’y a rien à voir.

Et pourtant. Nous publions, une enquête sur l’existence d’un cabinet noir au sein même de l’Élysée, après qu’un collaborateur de la présidence de la République eut été évincé pour avoir refusé d’exécuter des ordres illicites. En l’occurrence, Éric Bio-Farina, le commandant militaire du palais, demandait à Bernard Muenkel de fouiller dans les archives de l’ancien président de la République et d’effectuer des recherches contraires à la déontologie et aux règles institutionnelles. En d’autres termes, de violer le protocole d’accord signé par Nicolas Sarkozy avec le ministère de la Culture qui règle l’accès aux archives du quinquennat de l’ancien chef de l’État.




Les journalistes Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri raconte dans leur livre "L'Élysée off" qu'un cabinet noir a été mis en place par l'Élysée en 2013 pour tenter de nuire à Nicolas Sarkozy, adversaire désigné comme le plus dangereux pour François Hollande pour 2017.

Ils en ont la preuve et ils en ont fait un livre: oui, il y a bien un cabinet noir à l’Élysée. C'est qu'affirment les journalistes Stéphanie Marteau et Aziz Zemouri, qui raconte dans leur livre L'Élysée off (publié chez Fayard) comment s'est mis en place ce cabinet, début 2013, pour suivre Nicolas Sarkozy, et notamment ses ennuis judiciaires. "Tout est fait pour que Nicolas Sarkozy se présente à la primaire pour la présidentielle de 2017 comme un candidat mis en examen", écrivent ses auteurs, qui racontent également les guerres internes au palais de l’Élysée, les batailles d'influence, les conseillers occultes.




"Très clairement un système a été mis en place, des hommes de confiance ont été placés à des postes stratégiques pour faire remonter les informations utiles, c’est-à-dire celles concernant les affaires judiciaires de Nicolas Sarkozy", raconte Stéphanie Marteau. Des informations collectées selon eux par le secrétaire général de l'Élysée, Pierre-René Lemas d'abord (jusqu'en avril 2014), puis Jean-Pierre Jouyet, "qui les distille ensuite au président de la République".

"L'objectif c'est que les affaires aboutissent à la mise en examen de Nicolas Sarkozy, poursuit Aziz Zemouri. Qu'il soit condamné importe peu à François Hollande, l'important c'est qu'il soit mis en examen".



Sous le titre « La chasse à l’homme », nous révélions comment, au sein de l’Élysée, une cellule officieuse veillait à orchestrer les affaires judiciaires contre Nicolas Sarkozy. Nos révélations n’avaient pas ému grand monde : pas une ligne dans la presse, à l’exception d’une invitation à en parler sur RMC, dans l’émission d’Éric Brunet. Elles n’ont pourtant pas échappé à Bernard Muenkel. 

Ce 4 juillet, l’ex-chef du service des télécommunications et de l’informatique de l’Élysée est en voiture lorsqu’il apprend, grâce à des proches, que notre journal relate son histoire. Nous racontions comment, pour avoir refusé de se plier à une demande illicite de la part du “cabinet noir” de l’Élysée, il avait été rétrogradé au rang d’adjoint de son propre service. En lisant Valeurs actuelles, Bernard Muenkel retrouve du courage. « Lire mon histoire décrite en quelques lignes m’a redonné de la combativité », nous a-t-il écrit. C’est à la suite de son courrier que nous avons convenu de nous rencontrer. Nous nous verrons à trois reprises, à Paris, dans des lieux plus ou moins discrets. Il nous racontera son histoire. Qui permet de tirer les fils d’un scandale que la présidence de la République aurait préféré enterrer.

Éric Bio-Farina

« Le 8 avril 2013, le colonel me convoque dans son bureau », raconte Bernard Muenkel. “Le colonel”, c’est Éric Bio-Farina, le commandant militaire de l’Élysée. Un exécutant. Son bureau n’est pas grand, mais il jouit d’une très belle hauteur de plafond. Bio-Farina invite Muenkel à prendre place dans un petit salon. « Il se saisit d’une feuille et me lit une partie du texte : il me demande de faire une re­cherche sur l’ensemble des supports informatiques, fichiers, etc., auxquels j’ai accès. Il me lit une liste de noms et de mots-clés. Après avoir photocopié une partie de l’annexe, il surligne certains noms. »

La liste fournie ce jour-là est éloquente : les noms sont ceux de personnalités issues, pour la plupart, de la précédente majorité ou en lien avec elle : Bernard Tapie (visé par l’enquête sur les conditions dans lesquelles a été rendu l’arbitrage en sa faveur, en 2008, dans l’affaire qui l’oppose au Crédit Lyonnais), Christine Lagarde (actuelle directrice générale du Fonds monétaire international, ex-ministre de l’Économie de Sarkozy, entendue dans l’affaire Tapie), Claude Guéant (secrétaire général de l’Élysée au moment de l’arbitrage dans l’affaire Tapie), François Pérol (ex-secrétaire général adjoint de l’Élysée sous Sarkozy, président du directoire de BPCE, groupe créé par la fusion des Caisses d’épargne et des Banques populaires), Patrick Ouart (conseiller pour les affaires judiciaires de Sarkozy à l’Élysée entre 2007 et 2009), Maurice Lantourne (avocat de Bernard Tapie).



Les mots-clés ne sont pas moins éloquents : arbitrage, arbitre, Tapie, Bredin, Mazeaud, Estoup (les trois juges arbitres de l’affaire Tapie). Le colonel Bio-Farina précise-t-il que la demande émane d’un juge ? « Il reste très vague, me dit que c’est sur demande d’un juge et ne me donne aucun nom. Qu’un juge en fasse la demande auprès des services de l’Élysée, je le conçois. Mais je trouvais surprenant que cette demande soit transmise par Bio-Farina. Cela aurait dû venir du conseiller justice, Pierre Valleix. La démarche n’est pas logique. »

Dans ses mains, Bio-Farina tient une authentique liste noire. « J’explique à Bio-Farina que je ne suis pas habilité à faire ce genre de recherche, que notre système a été reconstruit, qu’on ne trouvera rien sur les disques durs et serveurs, que les téléphones ont été broyés, les cartes mémoire SD également. Il veut que j’aille dans les archives de la précédente présidence : que je les ouvre et que je regarde ce qui a été écrit, en les recoupant avec la liste de noms et de mots-clés. » Bref, de violer le protocole d’accord signé par Nicolas Sarkozy avec les Archives nationales afin de régler l’accès aux archives de son quinquennat, dont l’ancien président reste le seul propriétaire.

À peine retourné dans son bureau, Muenkel s’assure qu’il n’existe au­cune sauvegarde des données du cabinet de Sarkozy. « Je me rends compte que le disque dur de l’ancien cabinet n’a pas été remis aux archives et qu’il est resté dans le coffre de mon service. C’est un coffre habilité, avec un accès restreint. Le service des archives sait que ce disque est chez moi, mais il n’est toujours pas venu le récupérer. »

Le 10 avril, Muenkel décide, de son propre chef, pour empêcher que ne soit violée la procédure, d’emmener ce disque au service des archives de l’Élysée. Il y signe la main courante, protocole obligatoire pour signifier que l’objet est désormais versé aux archives.

Le jeudi 11 avril, Bio-Farina apprend que Muenkel a remis le disque dur de l’ancien cabinet au service des archives du palais. « Il entre dans une colère monstre. Je n’ai jamais été autant agressé et menacé de ma vie. La scène se déroule dans son bureau. Il y a son adjoint, Mme Évelyne Van Den Neste, l’archiviste de l’Élysée, et moi-même. Il demande à l’archiviste de me remettre le disque dur pour que je le fouille et que nous puissions répondre à la requête du juge. Elle refuse. Je refuse aussi. Il menace : “Lorsque le juge viendra avec sa horde de policiers, tu passeras un sale moment ! Avec moi, c’est agréable, mais tu ne vas pas rire avec le juge.” Il est hors de lui. Il ajoute même : “Je ne te protégerai plus auprès du cabinet.” » 




Cette phrase, Bio-Farina la prononce comme une évidence. Il n’agit pas seul, mais sur ordre. De qui ? Muenkel reçoit, le même jour, un e-mail assassin de la part de Bio-Farina : « Les instructions du juge sont claires et je te les ai données : rechercher tous documents […] se rapportant aux noms ou aux mots clés […]. »  « Je lui réponds qu’il n’y a rien de l’ancien cabinet dans nos données. » 



TF121