dimanche 7 octobre 2012

L'armée yéménite a déjoué samedi un attentat, attribué à al-Qaida, sur la base aérienne d'Anad (sud) qui abrite des militaires américains


«Nous avons mis en échec une tentative d'attentat (qui devait être mené) à l'aide d'un véhicule piégé sur la base aérienne d'Anad», dans la province de Lahj, a déclaré la source militaire, selon qui l'attaque visait «des soldats américains se trouvant sur la base».

Citant le gouverneur de Lahj, Ahmed Abdallah al-Majidi, le ministère yéménite de la Défense a confirmé sur son site internet que «La police militaire sur la base d'Anad a déjoué dans l'après-midi un attentat».

«Le véhicule appartient à al-Qaida», a accusé le gouverneur, faisant état de la saisie dans le véhicule d'«une grande quantité d'explosifs, outre des bonbonnes de gaz et des roquettes antichars ainsi que des vêtements pour femmes et des combinaisons de pilotes».

«Le véhicule piégé a réussi à passer plusieurs points de contrôle et arriver à l'intérieur de la base d'Anad», a indiqué la source militaire selon qui «le véhicule appartiendrait à al-Qaida».

D'après la même source, «une quinzaine de soldats américains participent depuis deux mois sur la base à la formation de forces yéménites à la lutte contre le terrorisme».

«Nous avons désamorcé les explosifs à bord du véhicule», a affirmé cette source, indiquant que le véhicule, qui était garé «depuis quelques jours» dans un secteur boisé de la base, «devait, selon nos informations, servir à un attentat samedi».

La même source a fait état de l'ouverture d'une enquête sur les circonstances dans lesquelles le véhicule piégé a pu pénétrer dans la base, pourtant entourée de strictes mesures de sécurité en raison notamment de la forte présence d'Al-Qaïda dans le sud du Yémen.

Al-Qaida a profité de l'affaiblissement du pouvoir central lors de l'insurrection populaire de 2011 qui a abouti au départ du président Ali Abdallah Saleh pour renforcer son emprise dans l'est et le sud du pays.

Délogé en juin de l'un de ses bastions, la province sudiste d'Abyane, le réseau s'est depuis replié dans les zones montagneuses du sud du pays, et a multiplié les attentats contre les responsables de cette région, notamment les officiers des services de sécurité.

Six blessés dans l'explosion accidentelle d'une bombe 

Six personnes ont été blessées samedi dans l'explosion accidentelle d'une bombe à fragmentation dans le sud du Yémen, ont indiqué des témoins. L'explosion a eu lieu à Moudia, une localité de la province d'Abyane, où des jeunes ont manipulé la bombe récupérée à Al-Maajala, un village proche, où est Al-Qaïda est toujours actif, ont ajouté les témoins. Sur les six blessés, deux sont dans un état grave, a-t-on indiqué.
Al-Qaïda a été délogé en juin de la plupart des villages de la province d'Abyane qu'il avait contrôlée pendant un an, mais ses combattants se sont depuis repliés dans les zones montagneuses du Sud. 

Un chef tribal réclame la levée de l'immunité de l'ex-président Saleh 

L'influent chef tribal yéménite Sadok Al-Ahmar a réclamé samedi la levée de l'immunité accordée à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, accusé par ses détracteurs d'alimenter l'instabilité au Yémen après son départ en février en vertu d'un accord parrainé par les monarchies du Golfe.
«Nous invitons les frères et amis qui parrainent l'initiative du Golfe à lever l'immunité accordée à Saleh car il n'a pas respecté les dispositions de cette immunité», a déclaré cheikh Ahmar lors d'une réunion à Sanaa de «l'Alliance des tribus du Yémen».
En vertu de l'accord de transition, M. Saleh a accepté, sous la pression de la rue, de partir après 33 ans au pouvoir en échange de l'immunité pour lui-même et ses proches. Mais M. Saleh, qui continue de présider son parti, le Congrès populaire général (CPG), partenaire du gouvernement de transition, est accusé de vouloir revenir en politique.
«Cumuler l'immunité et la politique, c'est un grand crime», a estimé cheikh Ahmar, qui a appelé les parrains de l'accord de transition, conclu avec l'aide des Etats-Unis et de l'Union européenne, à «imposer des sanctions à ceux qui tentent d'entraver» l'application de l'accord. Il a en outre exhorté les forces politiques au Yémen à participer au dialogue national, «l'unique cadre honorable pour sortir le Yémen de son épreuve».