lundi 20 février 2012

Afrique : "Vuvamu", la secte noire qui s’attaque aux Asiatiques (RDC)

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Les ressortissants chinois et indo-pakistanais vivant dans la petite cité de Kisantu, dans le Bas-Congo, à environ 120km de Kinshasa en RDC, ont connu une journée particulièrement chaude ce 13 février. Des éléments supposés appartenir à l’église noire "Vuvamu" s’en sont pris à leurs commerces, blessant grièvement une Chinoise et un Indo-pakistanais.

Une émeute a ensuite été déclenchée se propageant dans toute la ville. Les forces de sécurité sont intervenues interpellant cinq personnes.

Comment tout cela est-il arrivé? A cause de 20 francs congolais (soit 0.02 euros) selon Radio Okapi.

Huit adeptes "Vuvuma" se seraient introduits dans un magasin tenu par une Chinoise pour acheter un produit. N’ayant pas la différence de 20 FC à restituer, la commerçante leur a remis des bonbons. Ce qui n’a pas été à leur goût. Ils l’ont tabassé, la blessant grièvement. Ils s’en sont pris ensuite à d’autres ressortissants asiatiques de la petite agglomération formée des villes de Kisantu, Inkisi, Nkandu et Kintanu.


Cet incident serait un simple prétexte face l’hostilité envers les commerçants étrangers dans la région. Les étrangers, notamment les asiatiques sont "accusés, selon le quotidien le Phare, de réaliser des gains facile sur le dos des Congolais, de leur faire la concurrence déloyale, de les mal payer, de se livrer au petit commerce au mépris des textes légaux, de ne rien apporter au développement de leur contrée".

En octobre 2007, les commerçants nationaux de la localité avaient exprimé leur mécontentement face à la présence des Indopakistanais et Chinois. Ils les accusaient de "pratiquer le commerce en détail, empêchant ainsi les nationaux de réaliser des bénéfices sur la vente des produits manufacturés", rapporte radiookapi.net. Une situation concurrentielle qui faisait pourtant le bonheur de la population locale qui s’approvisionnait au même prix qu’à Kinshasa, la capitale.

Cette secte dont le nom «Vuvamu» est l’abréviation de "Vutuka vana mpambu wa vidila" qui signifie "retourne à l’endroit où tu as perdu ton chemin" ne cache pas sa xénophobie et son intolérance religieuse. Elle prône la "réhabilitation de l’homme noire" en éradiquant sa "misère" due, selon elle à "l’acceptation et l’adoption des religions importées (Christianisme, Islam, Bouddhisme…) en Afrique", peut-on lire sur son site Internet.

Les autorités congolaises prennent très au sérieux la situation. Au-delà du fait que la RDC entretienne de solides relations économiques avec la Chine qui absorbe 47% de toutes les exportations annuelles de la RDC, l’action des "Vuvuma" rappelle le spectre de la secte "Bundu Dia Kongo" du député national Ne Muanda Nsemi. Une secte qui prônait d’ailleurs la chasse à des Congolais originaires d’autres provinces que le Bas-Congo. Elle a été dissoute en 2007 par une décision gouvernementale, et muée aujourd’hui en un parti politique dénommé Bundu dia Mayala, explique Le Phare.

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