Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 20 novembre 2010

Les attentats de Karachi, pouvoirs politiques et médiatiques

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La nouvelle fait la Une de toutes les rédactions : Charles Millon, l’ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac a confirmé devant la justice l’existence de rétrocommissions, dans le cadre des ventes d’armes au Pakistan. Et les médias de faire le lien avec les attentats de Karachi, qui seraient une mesure de rétorsion due au non-paiement de certaines commissions. Ces attentats longtemps attribués à al-Qaida, ont donc pour coupable des membres des gouvernements pakistanais et français. Nos lecteurs n’en seront que peu étonnés, mais pour le grand public, cette affaire compromettant le président français en personne est une véritable bombe que le gouvernement tente de désamorcer depuis plusieurs mois.

Mais dans cette affaire qui s’annonce comme l’Affaire d’Etat du quinquennat de notre actuel Président, ce qu’il sera intéressant d’étudier, c’est l’ensemble des raisons pour lesquelles le "secret" n’a pas pu rester caché. Est-ce parce que trop peu de parties ont bénéficié de cette opération ? Est-ce que les gens au pouvoir actuellement en France ont perdu de ce pouvoir et de cette influence, qu’ils font moins peur à leurs adversaires ? En tout cas, plusieurs choses sont frappantes : c’est d’abord le combat des familles de victimes qui a permis d’en arriver là. Comme celles des attentats de 2001 aux USA, ces familles ont dû faire face à un mur de silence et de mépris et à toutes formes de censures (achat du silence, menaces…). Visitez leur site et signez leur pétition, ce sont des femmes courageuses qui se battent contre leur propre pays et l’industrie de l’armement : http://www.verite-attentat-karachi.org/

Ensuite, l’obstruction à la justice, qui est tout simplement honteuse et flagrante. Le juge et le la commission parlementaire sont perpétuellement l’objet de blocages de la part du gouvernement.
Enfin, c’est un exemple de plus de ce qu’al-Qaida, initialement accusée de ces attentats, n’est absolument pas impliquée (voir vidéo ci-dessous), malgré l’unanimité des médias sur la question à l’époque, et les dénégations répétées des autorités depuis. Il faut bien constater que les intérêts de quelques-uns sont intentionnellement cachés et protégés par un certain secret d’État qui devrait au contraire assurer l’intérêt et la sécurité de la Nation et de ses citoyens. Tout ceci ne nous rappelle que trop d’autres actes terroristes, où des innocents sont victimes de jeux d’intérêts entre États ou autres puissances, le tout drapé du mot qui fait peur au peuple depuis le 11 septembre 2001 : al-Qaida. Tremblez, bon peuple, et n’y regardez pas de trop près !

Malgré le déchaînement médiatique depuis quelques jours sur cette affaire, nous choisissons de publier à nouveau un texte que nous avions diffusé sur Mediapart en juin dernier, et qui s’avère plus que jamais d’actualité, tout en l’illustrant par les derniers articles sortis sur le "karachigate".



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