samedi 23 octobre 2010

WikiLeaks pourrait publier des documents secret-défense américains sur l’Irak

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Le site WikiLeaks semble s’apprêter à publier des centaines de milliers de rapports du renseignement amassés depuis l’invasion de l’Irak en 2003, ce qui représenterait, au grand dam du Pentagone, la plus énorme fuite de documents classés secret-défense jamais vue dans l’histoire des Etats-Unis.

L’organisation a annoncé jeudi sur son compte Twitter qu’’’une grande conférence de presse de WikiLeaks (était) prévue en Europe".

En attendant, une équipe d’une centaine d’analystes de tous les services de l’armée américaine, placée sous la direction de l’Agence du renseignement militaire (Defense Intelligence Agency, DIA), passe au peigne fin les documents provenant d’Irak qui pourraient être révélés au public.

Les analystes de ce Groupe de travail pour l’étude des renseignements (Information Review Task Force), comme il a été baptisé, tentent notamment d’extraire les noms et autres informations qui pourraient être particulièrement sensibles, selon des responsables.

Le Groupe de travail a transmis au Commandement central américain certains des noms d’Irakiens et alliés ainsi que d’autres informations susceptibles selon eux d’être publiés et qui pourraient représenter un danger, d’après des responsables. Ces derniers soulignent que cette fois, ils peuvent prendre les devants, contrairement à ce qui s’est passé avec la publication en juillet dernier par WikiLeaks de quelque 77.000 documents classés secret-défense sur l’Afghanistan.

Lors de la précédente fuite, l’armée américaine avait accusé le site Web de se montrer irresponsable, mais l’Associated Press s’est procuré une lettre du Pentagone constatant qu’aucune source ou bureau n’avait été compromis par cette mise en ligne.

Bien que les autorités américaines estiment que ces fuites pourraient nuire gravement aux intérêts américains en matière de sécurité, la lettre suggère que certaines des pires craintes du gouvernement concernant les documents publiés en juillet par WikiLeaks ne se sont pas concrétisés à ce jour.

Le ministre de la Défense, Robert Gates, a fait état de ces conclusions dans une lettre datée du 16 août au sénateur Carl Levin, président de la commission sénatoriale des armées, qui a demandé un rapport du Pentagone.

AP