Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 23 octobre 2010

La DGSE sur le front du terrorisme

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Les services extérieurs, en pointe dans la gestion des prises d’otages, bénéficient de moyens de plus en plus importants.

Le rez-de-chaussée de la "Piscine" - le surnom du siège de la Direction générale de la sécurité extérieure, à Paris - ne désemplit pas. Depuis 2002, la DGSE y dispose d’une salle de crise, destinée à gérer les prises d’otages, en liaison avec tous les postes à l’étranger. Plusieurs équipes d’une dizaine de personnes, réparties par types de crise, s’y relaient "H24" sept jours sur sept. Actuellement, 11 Français, dont un agent secret, sont retenus par des groupes terroristes ou crapuleux, en Somalie, en Afghanistan, au Sahel et au Nigeria. Cette mission s’ajoute aux activités traditionnelles de la "Boîte", comme l’appellent ses membres : lutte antiterroriste, vigilance contre la prolifération des armes nucléaires, bactériologiques et chimiques...

Malgré la rigueur budgétaire imposée à la Défense, son ministère de tutelle, la DGSE, forte de 5500 civils et militaires, bénéficie des investissements en personnel et en matériel les plus importants de la "communauté du renseignement". D’après nos informations, les crédits de paiement alloués aux services extérieurs sont de 527 millions d’euros en 2010. Ils devraient atteindre 559 millions d’euros l’an prochain, soit une augmentation de 79 millions d’euros en deux ans.

La DGSE recrute, y compris sur son site Internet relooké : spécialistes en langues rares, ingénieurs télécoms, experts en informatique ou encore juristes sont invités à envoyer leur CV. D’ici à 2014, plus de 600 emplois doivent être créés. Pour la première fois, quelques postes sont même offerts dès la sortie de l’ENA. Tout un symbole : en relevant son prestige dans les grands corps de l’Etat, le service secret entend montrer que le temps des barbouzeries est révolu.

Éric Pelletier
Romain Rosso