vendredi 26 avril 2024

L’armée ukrainienne a retiré ses chars M1A1 Abrams de la ligne de front

 

Sur les 31 chars M1A1 Abrams SA [Situational Awareness] livrés par les États-Unis en septembre dernier, l’armée ukrainienne en a déjà perdu au moins 5 depuis février, à en croire des sources militaires américaines récemment citées par le New York Times. En outre, trois autres chars ont été endommagés. En clair, un quart du parc reçu a été mis hors de combat en deux mois, que ce soit définitivement ou temporairement.

Normalement, aux côtés des Leopard 2 cédés par plusieurs membres de l’Otan, les M1A1 Abrams SA auraient dû permettre aux forces ukrainiennes de briser la ligne de front lors de leur contre-offensive lancée il y a près d’un an. Seulement, celle-ci n’a pas donné les résultats espérés par Kiev.

D’autant plus que, au-delà des considérations logistiques [notamment l’approvisionnement en carburant, ces chars de facture américaine n’ont pas pu être engagés immédiatement, la 47e brigade mécanisée ukrainienne ayant dû renforcer leur protection en les dotant d’un blindage réactif explosif [ERA – Explosive Reactive Armor].

Les Abrams SA ont donc été envoyés au combat dans le secteur d’Avdiïvka [région de Donetsk, Donbass], où l’armée russe concentre actuellement ses efforts. Mais la prolifération de drones dits « kamikazes » [ou munitions téléopérées, MTO] a conduit les Ukrainiens à les retirer de la ligne de front. C’est en effet ce qu’ont confié deux responsables militaires américains à l’Associated Press [AP], ce 26 avril.

La « transparence » du champ de bataille fait que les chars sont « rapidement détectés et traqués par les drones et l’artillerie russes », a expliqué l’un de ces responsables à la presse. « Il n’y a pas de terrain découvert que l’on puisse traverser sans crainte d’être détecté », a-t-il insisté.

Les Ukrainiens « n’ont pas adopté les tactiques qui auraient pu rendre les chars plus efficaces », en mettant notamment de côté l’approche « interarmes », a aussi estimé un second responsable, cité par l’AP.

Le chef d’état-major interarmées adjoint, l’amiral Christopher Grady, a confirmé le retrait des M1A1 Abrams ukrainiens de la ligne de front.

« Le combat a évolué. Les blindés peuvent être en danger dans un environnement où les drones sont omniprésents », a-t-il dit, avant d’estimer que les chars restent encore « importants ». Aussi, a-t-il conclu, « nous travaillerons avec nos partenaires ukrainiens pour les aider à réfléchir sur la manière dont ils pourraient les utiliser » dans un tel contexte.

En attendant, selon une synthèse du renseignement militaire britannique, « l’avancée des forces russes à l’ouest d’Avdiïvka s’est accélérée au cours de la semaine écoulée ». Et d’ajouter que les Russes ont « créé un saillant étroit en territoire ukrainien, en direction de la localité d’Ocheretyne », située 15 km plus au nord.

« Depuis que les forces russes ont pris le contrôle d’Avdiïvka, en février, cette zone est restée l’une de leurs principales zones d’opérations », a-t-il relevé.

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