mercredi 3 octobre 2018

Un téléphone a mis fin à la cavale de Redoine Faïd


BRI


En cavale depuis son évasion en hélicoptère le 1er juillet de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, où il était incarcéré, le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd a été arrêté ce 3 octobre à Creil (Oise). Il a été placé en garde à vue.

L'interpellation se serait déroulée sans incident vers 4h du matin, dans l'appartement d'une amie. Quatre autres personnes ont également été arrêtées par une cinquantaine de policiers de la Brigade de recherches et d'intervention (BRI) et de l'Office central de lutte contre le crime organisé : l'un de ses frères, Rachid Faïd, ainsi que deux hommes et une femme. Deux armes de poing ont été retrouvées lors de cette opération.

«Les fonctionnaires de la PJ [police judiciaire] ont démontré leur engagement, leur pugnacité et leur détermination à faire respecter la loi de la République. Ils ont mon admiration comme l'ont les 250 000 policiers et gendarmes qui servent chaque jour notre pays», a tweeté le désormais ex-ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.

L'enquête avait connu un coup d'accélérateur au cours de ces trois derniers jours. Les autorités étaient en possession d'un numéro de téléphone qu'ils surveillaient étroitement, et qui les avaient mené jusqu'à une voiture. Ce véhicule a ensuite permis aux enquêteurs d'obtenir une adresse, dans le quartier du Moulin à Creil.

En surveillant l'activité autour de cette adresse, les hommes de la BRI ont constaté des mouvements suspect le soir, dans les alentours. Un individu en particulier a attiré l'attention des enquêteurs: il semblait se montrer particulièrement prudent. Arrêter cet homme dans sa voiture étant trop risqué, la BRI a opté pour une interpellation de nuit, dans l'appartement. Au total, 80 policiers avaient cerné et bouclé le bâtiment.

Si son évasion dans un hélicoptère détourné a été qualifiée de spectaculaire, les tactiques de Rédoine Faïd pour échapper à la vigilance policière sont tout aussi rocambolesques. Le fugitif et ses complices avaient pris l'habitude de se déguiser en femmes voilées de façon quasi intégrale, lorsqu'ils sortaient du deux-pièces de Creil qui leur servait de planque.

Un autre motif que la présence du braqueur multirécidiviste avait conduit les enquêteurs à surveiller de près cet appartement situé au quatrième étage d'un immeuble du quartier HLM du Moulin. Suspecté d'abriter une cellule salafiste en raison du profil de sa locataire, il était dans le viseur des autorités sans même que la cavale de Rédoine Faïd ne lui soit associée. Mais la filature a convaincu en quelques jours les enquêteurs que le braqueur s'y trouvait. Presque tous les voisins en revanche n'y avaient vu que du feu.

L'appartement dans lequel se cachaient Rédoine Faïd et ses complices à Creil