mardi 23 mai 2017

Daesh revendique l’attentat de Manchester



Trois responsables américains ont affirmé à l'agence Reuters que le kamikaze de l'attentat de Manchester se nommait Salman Abedi ou Salman Ramadan Abedi. Il serait arrivé de Londres à Manchester en train.

Le journal britannique The Telegraph a affirmé qu'Abedi était né à Manchester en 1994. Ses parents auraient été des réfugiés libyens venus au Royaume-Uni craignant une répression du pouvoir de Mouammar Kadhafi.

L’attentat commis, le 22 mai, contre une salle de spectacle à Manchester et qui a fait au moins 22 tués parmi les spectateurs venus assister à un concert d’Ariana Grande, portait la marque d’une organisation jihadiste. Ce qui vient de confirmer l’État islamique (EI ou Daesh).

Via communiqué diffusé par Amaq, son agence de propagande, le groupe terroriste a en effet revendiqué, quelques heures après, l’attentat perpétré à Manchester, et assuré que « d’autres attaques plus violentes » viseront les « adorateurs de la Croix et leurs alliés ». Toutefois, le texte présente des différences avec les faits tels qu’ils ont été constatés, comme cela s’est produit par le passé.

Cela avait été le cas après les attentats de Paris et de Saint-Denis, le 13 novembre 2015. Le communiqué diffusé par Daesh faisait état d’une attaque dans le 18e arrondissement de la capitale qui n’avait pas eu lieu. Plus récemment, après la fusillade sur les Champs-Elysées, fatale au policier Xavier Jugelé, le groupe jihadiste avait affirmé que l’auteur était un certain « Youssef al-Belgiki », alors que l’assaillant s’appelait Karim Cheurfi, un ressortissant français de 39 ans qui n’avait rien à voir avec la Belgique.

S’agissant de l’attentat de Manchester, l’EI affirme qu’il a été commis par l’un de ses « soldats », lequel aurait placé des « charges explosives » au milieu d’un rassemblement de « croisés ». Or, d’après la police britannique, du moins selon les premiers éléments disponibles, le terroriste a été tué en mettant à feu un engin explosif, ce qui laisse supposer qu’il s’agit d’une attaque suicide. On notera au passage que Daesh n’évoque pas la jeunesse de ses victimes, alors que que des milliers d’enfants et d’adolescents assistaient au concert visé par cette attaque.

« Nous savons qu’un terroriste isolé a fait détoner un engin explosif à l’une des sorties de la salle, choisissant délibérément l’endroit et l’heure pour causer un maximum de victimes, dont de nombreux enfants et jeunes », a indiqué Theresa May, le Premier ministre britannique. En outre, la locataire du 10 Downing Street a dit que « la police et les services de renseignement pensent connaître l’identité mais ne peuvent confirmer son nom à ce stade. »

Pour le moment, la police a confirmé l’interpellation, dans le sud de Manchester, d’un homme âgé de 23 ans, en lien avec avec l’attentat.

L’attentat de Manchester est le plus meurtrier qu’a connu le Royaume-Uni depuis ceux de Londres, le 7 juillet 2005. Et s’il n’a pas été encore revendiqué, son mode opératoire porte la marque des organisations jihadites.

Lors d’un entretien inédit accordé au quotiden The Guardian, en novembre 2016, Andrew Parker, le directeur du MI5, le renseignement intérieur britannique, avait rappelé que « 12 projets d’attentats » d’inspiration jihadiste avaient pu être déjoués outre-Manche au cours des 3 dernières années et « 3.000 extrémistes islamistes violents » avaient été identifiés par ses services.