mardi 21 octobre 2014

Serena Chéhim a été victime d'une opération secrète de la CIA avec la coopération des services de renseignements turcs


Disparition des vidéos impliquant l’Onu dans le soutien à Daesh

La journaliste Serena Chéhim avait annoncé monter un reportage incluant des vidéos montrant la responsabilité du Programme alimentaire mondial dans le transport des jihadistes de l’Émirat islamique (Daesh) entre la Turquie et la Syrie.

Cependant ce reportage ne sera jamais diffusé. La journaliste est décédée après que sa voiture ait été percutée par un poids lourd à la frontière syrienne, son cameraman a été grièvement blessé, et les bandes vidéos ont disparues.

Serena Chéhim avait la double nationalité, libano-états-unienne. Elle travaillait pour la chaîne d’information iranienne PressTV.

Serena Chéhim, trente ans, a été tuée en rentrant à l’hôtel après un reportage à Kobané



Mme Chéhim, âgée de 30 ans, couvrait depuis la Turquie les combats dans la ville frontalière de Kobané, Aïn el-Arab en langue arabe. Après avoir fait un reportage à Suruc (localité turque proche de la frontière syrienne qui accueille des milliers de réfugiés et qui est assiégée par l'État islamique), elle était en route pour son hôtel, lorsque son véhicule a percuté un poids lourd, précise Press TV. Le cameraman Judi July a été blessé et le chauffeur du poids lourd a été arrêté.

Press TV souligne que vendredi, Serena Chéhim lui avait exprimé sa peur d'être arrêtée par les services de renseignements turcs qui, selon ses propos, la suspectait d'être une espionne du fait de ses reportages sur la position des autorités turques à l'égard des jihadistes de l'EI.

Selon Press TV, Serena Chéhim avait indiqué avoir des informations sur des infiltrations de militants en Syrie via la frontière turque. Elle avait également indiqué avoir obtenu des images de ces militants traversant la frontière, dissimulés dans des camions d'ONG et du Programme alimentaire mondiale (Pam) de l'Onu.

Une affaire qui lui aurait couté la vie.

CIA ?

Dans un entretien avec Press TV, Rodney Martin, président de l'American Nationalist Association, a souligné que « Chéhim a été victime d'une opération secrète de l'Agence centrale de renseignements (CIA), très probablement avec la coopération de la Turquie qui avait accusé la journaliste d'espionnage parce qu'elle détenait des images démontrant l'aide des autorités turques à l'EI ».

La journaliste avait rejeté les accusations d'espionnage.

À ce propos et dans une vidéo postée sur le site de Press TV, Chéhim avait indiqué avant sa mort : « Je suis très surprise de cette accusation. J'ai même pensé à parler aux services de renseignements turcs pour dire que je n'ai rien à cacher et je n'ai fait que mon boulot. Cependant, je suis un peu inquiète parce que la Turquie est considérée par Reporters sans frontières comme une grande prison pour les journalistes, donc j'ai un peu peur. »

Le directeur des informations de Press TV, Hamid Reza Emadi, a déclaré hier : « Nous n'acceptons pas la version de l'accident. » « Nous pensons que le gouvernement turc doit être tenu responsable devant la communauté internationale. Il faut savoir exactement ce qui s'est passé », a-t-il ajouté.

La famille de la journaliste a également indiqué à Press TV ne pas croire la version de l'accident de la route.