vendredi 17 octobre 2014

Les Kurdes résistent toujours à Kobané


Un mois après le début de l’offensive du groupe Etat islamique sur Kobané, les combattants kurdes résistent toujours, aidés par les frappes de la coalition. Les Etats-Unis, eux, se montrent davantage préoccupés par les «avancées importantes» des djihadistes en Irak.

Le sort de Kobané reste totalement incertain après 30 jours de combats acharnés. Les djihadistes sont allés jusqu’à occuper la moitié de la ville, mais les combattants kurdes semblent avoir repris cette semaine du terrain grâce à l’intensification des bombardements aériens.

Les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice armée kurde de Syrie, ont ainsi «progressé dans l’est et dans le sud-est de la ville», a indiqué hier un responsable local, Idriss Nassen, une affirmation impossible à vérifier en l’absence d’observateurs indépendants et de journalistes.

En un mois, «la bataille de Kobané» a fait 662 morts, selon un décompte de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui n’inclut pas les victimes des frappes aériennes.S’ils multiplient les raids à Kobané, les Etats-Unis se montrent cependant davantage inquiets par l’évolution de la situation en Irak, leur «principale préoccupation», selon le patron de la coalition, le général à la retraite John Allen.

Il a reconnu que l’EI avait réalisé «des avancées importantes», notamment dans la province majoritairement sunnite d’Al-Anbar (ouest), dont les djihadistes ont fait un objectif majeur. Ils la contrôleraient à 85%, selon un haut responsable. L’armée irakienne, épaulée par des tribus, a cependant réussi mercredi à repousser un assaut de l’EI contre Ramadi, chef-lieu d’Al-Anbar.

Même si les violences se concentrent sur la ligne de front, Bagdad n’est pas épargnée. Au moins 36 personnes ont été tuées hier dans quatre attentats contre des quartiers chiites, selon des responsables médicaux et de sécurité.

La coopération internationale contre l’EI a cependant connu un revers avec l’annonce par la Russie qu’aucun accord de partage de renseignements sur les djihadistes avec les Etats-Unis n’avait été conclu. Moscou «ne participera à aucune coalition formée sans l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-il précisé.