L'entrée de l'hôpital Carlos III où est soignée l'aide-soignante contaminée par Ebola, en Espagne. - © Dani Pozo - AFP
Les autorités sanitaires ont donné l'ordre mardi de tuer le chien de l'aide-soignante touchée par le virus Ebola et hospitalisée avec son époux à Madrid, entraînant la colère de défenseurs de la cause animale.
Faut-il tuer Excalibur, le chien de cette aide-soignante malade d'Ebola en Espagne? Le département de Santé de la communauté urbaine de Madrid préconise cette solution, menaçant les propriétaires du chien d'une action en justice. Il faut sacrifier le chien "en contact étroit avec la patiente", ont annoncé les autorités sanitaires par un communiqué. Problème, le mari de l'aide-soignante qui s'oppose à voir euthanasier sans autre forme de procès l'animal a rendu l'affaire publique, contactant le journal El Mundo.
Pour défendre leur décision les services de santé rappellent que des données ont montré "que les chiens peuvent être porteurs d'anticorps positifs du virus Ebola", ce qui veut dire "qu'ils peuvent être porteurs du virus même sans symptômes". La contagion se ferait alors lorsque les animaux "éliminent le virus dans leurs fluides, avec un risque potentiel de contagion".
Excalibur resté seul
"On m'a dit que si je ne donnais pas l'autorisation, ils saisiraient la justice pour rentrer chez moi par la force et sacrifier le chien", a déclaré Javier, l'époux de l'aide-soignante, au journal El Mundo, qui a diffusé l'enregistrement téléphonique de la conversation à sa demande.
Javier a expliqué qu'Excalibur, un chien de grande taille, était isolé chez lui avec des vivres et de l'eau et qu'il pouvait faire ses besoins sur la terrasse. Il a ajouté qu'on lui avait proposé dans un premier temps de l'amener dans une clinique, une option qui semble avoir été écartée.
Des associations contestent la transmission animal-homme
La décision a entraîné une polémique sur les réseaux sociaux avec un hashtag #SalvemosAExcalibur, "sauvons Excalibur". Le mouvement de défense des droits des animaux Pacma a ainsi exigé que l'on renonce au sacrifice de l'animal car aucun cas au monde de transmission du virus entre animaux et hommes n'a été diagnostiqué. Il doit faire l'objet d'un diagnostic et être placé en quarantaine, et traité si nécessaire", a dit Javier Moreno, s'exprimant au nom de ce mouvement, tandis qu'une pétition circulait aussi sur internet.
"Merci du fond du coeur pour vos soutiens. Javier Limòn et Excalibur, sachez que vous n'êtes pas seuls", se réjouit Pacma dans le tweet ci-dessous.
