mardi 18 septembre 2012

Tuerie de Chevaline: la piste Suisse


Un compte en banque en Suisse et des biens à l’étranger pour un montant de plusieurs millions de livres sterling pourraient être à l’origine de la tuerie survenue à Chevaline (F), révèle le «Daily Mirror». D’après le journal anglais, les enquêteurs en savent désormais plus sur la piste du différend familial.

Cette piste est l’une des trois thèses privilégiées jusqu’ici par l’enquête officielle pour expliquer le quadruple meurtre. Celle-ci tourne autour d’un problème de succession qui aurait mal tourné. Saad al-Hilli, l’ingénieur tué près d’Annecy, et son frère Zaid se seraient en effet violemment disputés au sujet de l’héritage de leur père, décédé en 2011.

Suffisant pour constituer un motif

Selon le procureur français en charge de l’enquête, Eric Maillaud, cette piste aurait révélé l’existence d’un compte en banque en Suisse et de biens à l’étranger pour une valeur totale de quatre millions de livres sterling (environ 6 millions de francs). Le magistrat estime que cette somme est suffisante pour avoir créé de vives tensions entre les deux frères: «Le patrimoine était assez important pour constituer un motif», a-t-il indiqué.

Le frère du défunt, Zaid al-Hilli, a été entendu à plusieurs reprises par les enquêteurs. Il a toujours réfuté son implication dans la tuerie survenue près d'Annecy le 4 septembre. Il s'était rendu spontanément dans un poste de police pour être entendu au lendemain des faits. Les 8 et 9 septembre, il avait été interrogé comme témoin par les policiers du Surrey (G-B).


Un Luger P08, antiquité des troupes helvétiques, aurait servi lors de la tuerie en Haute-Savoie, croit savoir un quotidien anglais


Le «Daily Telegraph» tient de «sources proches de l’enquête» que l’arme vétuste utilisée pour tuer trois membres de la famille al-Hilli et un cycliste à Chevaline (Haute-Savoie) serait un Luger P08. Il note que ce dernier était couramment utilisé dans l’armée suisse du début du XXe siècle jusqu’en 1945. Or, la frontière helvétique n’est qu’à 60 km des lieux du drame, rappelle le quotidien anglais.

Par ailleurs, les obsèques de Sylvain Mollier, le cycliste, ont été célébrées dimanche soir. Ce père de famille discret de 45 ans travaillait dans une usine spécialisée dans la transformation de métaux destinés au nucléaire – un domaine éminemment sensible. Jeudi, un enquêteur français n’avait pas exclu qu’il ait été la véritable cible du tueur et la famille al-Hilli, les victimes collatérales. Dans son édition de lundi, le «Daily Mail» rappelle que l’entreprise pour laquelle travaillait Mollier avait été inquiétée concernant une possible violation des sanctions visant le programme nucléaire de l’Iran.

Enquêteurs français critiqués

Pendant ce temps, les investigations sur la tuerie se concentrent au Royaume-Uni. A ce propos, la presse anglaise affirme que les moyens déployés côté français ont été réduits. Parmi les 120 enquêteurs initialement déployés, la plupart seraient retournés à leurs missions de routine. Les récentes déclarations du procureur d’Annecy, écartant toute piste dans la région, ont également été critiquées. «C’est comme si on voulait préserver la réputation de cette région touristique», s’est étonné Brian Paddick, l’ancien chef de la police londonienne.

Leo