lundi 24 septembre 2012

«Pourquoi le département d'Etat n'en a pas fait davantage pour protéger l'ambassadeur Stevens et les autres agents américains»


Le département d'Etat et la chaîne CNN se sont vivement accrochés à propos du journal personnel de l'ambassadeur des Etats-Unis tué en Libye le 11 septembre, un document que la télévision a récupéré et utilisé en s'attirant la colère de la diplomatie américaine.

Dans un communiqué, qui était d'abord un courrier destiné à CNN mais que Philippe Reines, conseiller de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, a transmis dimanche soir à la presse, le département d'Etat s'en est pris au «comportement atroce» de la chaîne d'informations en continu.

Ambassadeur inquiet 

D'après M. Reines, CNN a récupéré le journal personnel de Chris Stevens dans les ruines du consulat américain à Benghazi attaqué le 11 septembre et qui a coûté la vie à l'ambassadeur et à trois autres Américains.

Selon le département d'Etat, CNN avait prévenu rapidement la famille du diplomate tué qu'elle disposait de ce journal mais il lui avait été demandé de ne pas en diffuser le contenu. Mais un présentateur de CNN, Anderson Cooper, avait finalement utilisé la semaine dernière des informations tirées de ce document personnel.

D'après CNN, l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye était inquiet pour sa sécurité à Benghazi et se pensait sur une liste de cibles du réseau Al-Qaïda. Le journaliste avait, à l'appui de ces informations, cité des sources familières avec les analyses du défunt diplomate.

Souhaits de la famille

Dans son long communiqué, M. Reines fustige le fait que les journalistes de CNN «ont lu et retranscrit le journal de Chris (Stevens) bien avant de se préoccuper de dire à la famille ou à quiconque qu'ils l'avaient récupéré sur les lieux de l'attentat».

Et «lorsqu'ils leur ont finalement dit, ils ont complètement passé outre les souhaits de la famille, avant de rompre finalement leur promesse», a encore dénoncé le conseiller de Mme Clinton.

«Le droit de savoir» 

Dans un communiqué dimanche, la télévision CNN s'est demandé pourquoi le «département d'Etat s'en prenait maintenant au messager», jugeant que le «public avait le droit de savoir ce que CNN avait appris sur les craintes et les mises en garde à propos d'une menace terroriste avant l'attaque de Benghazi».

«Au départ, CNN n'avait rien dévoilé sur l'existence de ce journal, par respect pour la famille, avant que l'on se dise que les questions soulevées dans le journal méritaient d'être rendues publiques», s'est encore défendu le média américain. La chaîne s'est encore notamment demandé «pourquoi le département d'Etat n'en a pas fait davantage pour protéger l'ambassadeur Stevens et les autres agents américains».