mercredi 10 novembre 2010

Washington accusé de "surveillance illégale" sur l’Europe

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Une enquête judiciaire a été ouverte lundi en Suède après la révélation d’un programme américain de surveillance de la population dans les pays nordiques réalisé, officiellement, à l’insu des autorités nationales, a annoncé le parquet. Le procureur en chef chargé des affaires de sécurité, Tomas Lindstrand, "a décidé d’ouvrir une enquête préliminaire sur un programme de surveillance illégal", indique le parquet dans un communiqué. L’enquête sera menée par le renseignement suédois (Säpo) sous la direction du procureur, précise le parquet. "Le but de l’enquête est d’établir si la loi a été violée et d’établir qui a violé la loi (si elle a été violée)", selon le parquet. L’enquête concerne "les mesures américaines pour protéger l’ambassade des États-Unis à Stockholm et le personnel américain", ajoute le Bureau des procureurs.

En Norvège, une enquête a aussi été ouverte sur l’"unité de détection des surveillances" ("Surveillance Detection Unit"), mise en place par l’ambassade des États-Unis à Oslo. La Suède, après la Norvège et le Danemark, a révélé, samedi, l’existence sur son sol d’un programme américain de surveillance de la population et les pays nordiques, s’ils disent comprendre le besoin de sécurité, dénoncent le secret dans lequel les États-Unis ont agi.

L’ambassade des États-Unis à Stockholm a affirmé avoir, "comme les autres ambassades des États-Unis", un "programme pour détecter des activités suspectes autour de nos installations dans le cadre des précautions normales pour garantir la sécurité de nos employés et de nos invités". L’unité de détection des surveillances "n’est ni un programme secret, ni un programme de renseignement", selon l’ambassade. C’est "exactement, comme son nom l’indique, un programme conçu pour détecter des surveillances des postes américains à l’étranger", mis en place après les attentats de Nairobi et Dar es-Salaam en 1998, selon la représentation. "Les États-Unis sont prêts à répondre à toute question que le gouvernement de Suède pourrait nous poser à propos de ce programme". Mais les autorités nordiques reprochent surtout à leurs homologues américaines de ne pas les avoir informées de la mise en place d’un tel programme.

AFP