samedi 23 octobre 2010

La DCRI à l’assaut des virus

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Le contre-espionnage joue désormais un rôle clef dans la lutte contre les diverses formes de piratage informatique.

A l’heure de l’informatique, les espions ne se déplacent plus pour poser leurs micros : ils agissent à distance. Il y a trois ans, les agents du contre-espionnage détectent, sur la messagerie informatique d’une ambassade française, des courriels d’apparence anodine.

Porteurs d’un virus malin, ils permettent de retransmettre l’environnement sonore de la pièce dès que l’ordinateur est allumé... Autre cas, en 2008, quand une fédération sportive rentre des JO de Pékin avec un cadeau utile mais dangereux : une clef USB "infectée", qui ouvre la voie à un virus susceptible de piller le fichier des athlètes.

Derrière les vitres opaques du siège de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), plusieurs services sont chargés de détecter ainsi les attaques organisées venant d’Etats ou, celles, anarchiques, menées par des "hackers" (pirates).

En 2009, le département des affaires judiciaires interpellait ainsi l’auteur de 300 attaques contre des sites officiels. Un pirate qui laissait sa marque derrière lui : un clown triste sur fond de musique classique.

"La vulnérabilité informatique nous préoccupe, car c’est le patrimoine économique et scientifique de la maison France qui est visé", souligne Eric Bellemin-Comte, adjoint au sous-directeur de la protection économique.

Selon lui, "les pôles de compétitivité représentent une cible majeure" : l’aéronautique, l’automobile et la métallurgie... Au point que la DCRI entretient des contacts réguliers avec plus de 8 000 entreprises françaises, du grand groupe à la microentreprise. Chaque année, elle dispense plus d’un millier de conférences de sensibilisation aux risques. Et son réseau ne cesse de s’étendre.

Éric Pelletier
Romain Rosso