Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 22 janvier 2020

Affaire Grégory: «Il y a des gens qui savent la vérité»




Un nouvel épisode est venu s'ajouter la semaine dernière à l'interminable affaire Grégory, cet enfant de 4 ans retrouvé mort dans la Vologne en octobre 1984. Jeudi dernier, la cour d'appel de Paris annulait la garde à vue de Murielle Bolle, qui avait été entendue alors qu'elle n'avait que 15 ans. Il était notamment reproché aux gendarmes de l'avoir interrogée sans la présence d'un avocat et de ne pas lui avoir notifié son droit au silence. La chambre de l'instruction de la cour d'appel n'a en revanche pas annulé les déclarations de l'adolescente.

Lors de ce fameux interrogatoire, Murielle Bolle avait accusé son beau-frère, Bernard Laroche, d'avoir kidnappé le garçonnet en sa présence. Elle avait ensuite répété ses propos devant le juge d'instruction, avant de se rétracter en dénonçant la pression des gendarmes. La rumeur continue cependant d'affirmer qu'en réalité, la jeune fille avait été violentée par sa famille après ses aveux. Et que c'était par peur qu'elle aurait finalement décidé de se rétracter. Depuis ce spectaculaire revirement, Murielle Bolle ne cesse de clamer l'innocence de Bernard Laroche, abattu par le père de Grégory en 1985.

«Moralement monstrueux de se taire»

La décision de la cour d'appel de Paris n'a pas entamé la persévérance des Jean-Marie et Christine Villemin, les parents du petit garçon. Au contraire, ils sont satisfaits que l'enquête ne soit pas bloquée et qu'elle puisse suivre son cours. Interrogé par RTL, leur avocat s'en remet aux personnes susceptibles de pouvoir les aider: «Je lance un appel à témoin. Je suis convaincu que dans cette région de Lépanges, il y a des gens qui savent la vérité et j'invite ces gens à briser le silence», indique Me Thierry Moser. L'avocat estime qu'il est «moralement monstrueux de se taire alors que peut-être on a des révélations à faire».

Le représentant des Villemin ne s'en cache pas: ses clients et lui-même sont persuadés que Murielle Bolle avait dit la vérité lors de sa garde à vue. «Nous sommes convaincus que Bernard Laroche a enlevé l'enfant et que Murielle Bolle se trouvait dans le véhicule (...) au moment de l’enlèvement», affirme-t-il, évoquant un «crime collectif». L'avocat indique cependant qu'il ne compte pas insister pour que Murielle Bolle soit à nouveau mise en examen. «Nous pensons que (cette) gamine de 15 ans a pu ne pas réaliser que Laroche participait à la commission d’un crime», estime Me Moser.

AFP