Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 23 août 2019

Un pilote dépressif d'EasyJet a été mis en arrêt de travail par la compagnie


«Je pensais que j'allais rencontrer du monde, me faire des amis avec les collègues»... «Ma vie c'est de la merde depuis que je suis né»... «Je vais probablement me suicider». Ces aveux inquiétants ont été postés par un Genevois dans une conversation entre un groupe d'amis sur WhatsApp, entre fin juillet et début août. L'un d'eux, inquiet, a décidé d'alerter l'employeur du dépressif.

C'est que ces propos funestes ont été proférées par un pilote de ligne de la compagnie easyJet. Et le spectre du drame mortel de la compagnie Germanwings, en 2015, hante toujours les esprits (lire l'encadré).

Pour easyJet, le sujet est évidemment sensible, entre le souci de préserver l'anonymat du collaborateur dépressif et les normes de sécurité pour les passagers et le personnel. «Nous confirmons que ce pilote est en arrêt de travail depuis quelques jours, conformément à nos procédures, durant notre enquête. Nous lui avons également offert notre soutien entre-temps», indique une responsable communication d'easyJet pour la Suisse, l'Autriche et l'Allemagne.

Evaluation médicale obligatoire chaque année

Du côté de l'Office fédéral de l'aviation civile (Ofac), on précise tout d'abord que seule l'entité easyJet Suisse est sous sa surveillance directe. Mais pas easyJet UK (basé en Grande-Bretagne) ni easyJet Europe (basé à Vienne). Le porte-parole, Antonello Laveglia, explique: «Il existe sur notre site une liste de médecins, désignés par l'Ofac, chez qui les pilotes désirant conserver leur licence, et donc le droit de voler, doivent se rendre pour des contrôles et une évaluation tous les 6 mois à un an maximum.» Ces médecins ont alors l'obligation d'informer l'Office fédéral en cas de craintes ou même du moindre doute sur un individu. Cela peut aussi concerner la consommation de drogues par exemple. La personne sera alors prise en charge par un psychiatre de l'Ofac pour une autre expertise. Une trentaine de cas par an seraient soulevés par les médecins mandatés à l'Office fédéral.

Quant à la porte-parole d'easyJet, elle souligne que sa compagnie aérienne offre un soutien à ses collaborateurs par le biais d'un programme d'aide aux employés (EAP), ainsi que du programme Pilot Peer Support. «Nous proposons aussi un service complet de santé au travail dans tout notre réseau britannique et européen, rajoute-t-elle. Tous les pilotes sont titulaires d'une licence délivrée par les organismes de réglementation de l'aviation et, dans ce cadre, sont soumis à des évaluations médicales régulières et approfondies, y compris des évaluations de santé mentale.»