Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 14 janvier 2019

«La mosquée du Petit-Saconnex a hérité de bombes à retardement dont on ne sait rien»


L’enquête sur le double meurtre de touristes scandinaves au Maroc a mené à l’arrestation de deux Genevois établis au Maghreb. Samedi, la «Tribune de Genève» révélait que l’un d’eux était fiché S et que les deux hommes se sont rencontrés à la mosquée du Petit-Saconnex à Genève.

Depuis mars 2018, le lieu a une nouvelle direction. Avant, la mosquée a connu des années troublées. Ainsi, plusieurs «fichés S» ont officié comme imams ou dans la sécurité. C’est dans ce contexte qu’un groupe de jeunes, dont en tout cas un des interpellés, s’était peu à peu radicalisé.

«Il y a eu de grandes défaillances, un manque total de surveillance qui a permis à certains de se réunir loin des regards», synthétise Hasni Abidi, spécialiste du monde arabe. Une situation qui n’est plus d’actualité: «Il y a désormais un début de sérénité. La mosquée a promis un changement qui doit passer par la promotion d’un islam ouvert et modéré. C’est sa dernière chance», poursuit-il.

Pour autant, «la nouvelle équipe hérite de bombes à retardement dont on ne sait rien», analyse Hafid Ouardiri. Le directeur de la Fondation de l’entre-­connaissance, qui a des contacts avec les responsables de la mosquée, estime que «le travail à accomplir est énorme», mais il assure que la nouvelle équipe est engagée dans la voie de la «transparence absolue»