Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 23 novembre 2018

La vérité sur l'accident du K-141 Koursk « Курск », le jour où la 3ème guerre mondiale a failli éclatée


En hommage à l'équipage du Koursk et à leurs familles
sacrifiés pour raison d'Etat 


L'équipage du Koursk (Reuters)


Géolocalisation sur carte : District fédéral du Nord-Ouest

Géolocalisation sur carte : Oblast de Mourmansk


Suite à la diffusion au cinéma du film de "Kursk", film à grand spectacle sur le naufrage du K-141 Koursk, le samedi 12 août 2000, en mer de Barents. Il est de mon devoir de rétablir la vérité occultée en mémoire de ces hommes d'exception qui étaient à bord du sous-marin, qui ont été sacrifiés, et, pour stopper les inepties de la version officielle qu'on essaie de faire avaler à un large public.





Je vous conseille la très bonne enquête de Jean Michel Carré qui nous éclaire plus justement sur ce qui c'est réellement passé.




Des liens très intéressants:




« l’hypothèse américaine »


Le Koursk harcelé par le Toledo en mer de Barents le 12/08/2000. Dessin artistique


Elle vient du fait que, quelques semaines auparavant, le Koursk était rentré d’une mission militaire en Méditerranée. Il avait en effet été engagé alors que l’OTAN menait une campagne de bombardement contre la Serbie. Au cours de celle-ci, le Koursk était non seulement passé deux fois par le détroit de Gibraltar sans être détecté alors que le détroit était littéralement bardé d’équipements anti-sous-marin, mais il avait également réussi a contrôler la flotte américaine en croisant juste au-dessous du principal porte-avion. Suite à cet incident, plusieurs commandants de la marine américaine avaient été limogés de leurs postes et il a été dit que le Koursk et son capitaine, le commandant Lyachine, étaient presque devenus des ennemis personnels de la marine américaine. Voilà pourquoi il était logique de supposer que les Américains aient pu chercher vengeance.

Le commandant Gennady Petrovich Lyachin

L’hypothèse d’une collision avec un bateau étranger: un sous-marin américain, le Memphis, clairement endommagé, n’était-il pas apparu en Norvège le 18 août ?

Les faits pas toujours connus

1) L'énorme cockpit du Koursk contenait deux sous-marins d'évacuation, auto-propulsés par un ensemble moteur électrique-batteries, disposés côte à côte, qui seraient susceptibles de contenir tout l'équipage et permettre des sauvetages à des profondeurs atteignant mille mètres (la profondeur d'évolution du Koursk). Selon la thèse officielle "l'explosion de la chambre des torpilles aurait été si violente qu'elle aurait ... bloqué toutes les issues". Mais comment imaginer qu'une explosion de la partie avant, sur ce submersible de 154 mètres de long, ait pu bloquer le verrouillage du (ou des) sas d'évacuation situés à l'arrière.



2) La version selon laquelle les marins survivants de la neuvième section auraient survécu pendant plusieurs jours sans pouvoir être secourus, les enquêteurs et les experts médico-légaux ont donné une réponse définitive : cela est impossible.

Après l’explosion, 23 personnes ont survécu à l’arrière du sous-marin. Elles étaient dirigées par le capitaine Dmitry Kolesnikov. Avec les autres survivants, il a pris la décision de demeurer dans le neuvième compartiment, toujours symétrique, et attendre de l’aide.

Le capitaine Dmitry Kolesnikov


Kolesnikov écrit quelques mots durant les dernières heures de l'équipage. Dans son dernier message écrit dans le noir :

« Здесь темно писать, но наощупь попробую. Шансов похоже нет % - 10-20. Будем надеяться, что хоть кто-нибудь прочитает. Здесь список л/с отсеков, которые находятся в 9-м и будут пытаться выйти. Всем привет, отчаиваться не надо. Колесников. »

"Il fait trop sombre ici pour écrire, mais je vais essayer au toucher. Il semble qu'il n'y ait pratiquement aucune chance, 10 - 20 %. J'espère qu'au moins quelqu'un lira ceci. Voici la liste de membres d'équipage des autres sections qui sont maintenant dans la neuvième et qui vont essayer de sortir. Salut à tous, pas besoin d'être désespéré. Kolesnikov."


La lettre a été retrouvé dans la poche du lieutenant Kolesnikov, lorsque son corps et quatre autres personnes ont été retrouvés par des plongeurs qui ont fouillé les arrières du Koursk 



La dernière phrase à été écrite à 15h15, le 12 août, c’est-à-dire quatre heures après l’explosion. Pourquoi ne sont-ils pas sortis ? Selon les enquêteurs, ils n’avaient probablement pas assez de temps. Car un autre évènement tragique a eu lieu dans le neuvième compartiment : la plaque de régénération qui transforme le gaz carbonique en oxygène a explosé au contact de l’eau. La plaque a explosé directement dans les mains de Kolesnikov et il est mort sur le champ. Selon les experts médico-légaux, les autres officiers ont suffoqué dans les secondes qui ont suivi, empoisonnés par le gaz carbonique.

L'enquête officielle démontre qu'un incendie a probablement eu lieu, et que quelques membres d'équipage y auraient survécu en plongeant sous l'eau, les marques de carbonisation sur les murs indiquent qu'à ce moment, l'eau devait arriver au niveau du buste de ceux qui étaient dans le compartiment inférieur. Malheureusement, l'incendie consomma rapidement l'oxygène résiduel, tuant les derniers survivants par asphyxie. Des SOS frappés sur la coque auraient été entendus jusqu'à 4 jours après le naufrage.

3) Il y avait deux chinois à bord dont un général. Il y avait aussi, semble-t-il, des Arabes, mais on ne sais pas de quelle nationalité ils étaient.

4) Avant les manœuvres navales en mer de Barentz la chambre des torpilles du Koursk ont été modifiée pour pouvoir accueillir des torpilles d'environ 1 mètre de diamètre (détail que Carré n'a pas évoqué dans son film).

5) Un autre détail, beaucoup plus intrigant, dont Carré ne parle pas dans son film : On a retrouvé sur l'un des marins morts un billet, griffonné au crayon, où l'homme aurait mis "Nous sommes dans la chambre d'évacuation située à l'arrière. Deux sous-officiers qui sont familiers de la manœuvre du sas d'évacuation tentent vainement de le manœuvrer. Pour une raison qu'ils ne comprennent pas celui-ci semble totalement bloquée".

6) On a retrouvé, après renflouement du sous-marin, l'officier chargé de garder la porte de l’armurerie tué d'une balle dans la tête et la porte de l'armurerie ouverte.

7) La Marine russe a refusé de laisser les familles voir les corps, qui ne leur ont été rendus que 400 jours après le décès.

8) La rumeur a couru concernant la récupération d'une bouée de détresse venant d'un sous-marin américain, cette information n'a pas été confirmée.

9) Un ingénieur atomiste ayant travaillé sur le Koursk (issu des chantiers Rubine) a été assassiné et "retrouvé découpé en morceaux".

10) On n'a dit également qu'une mutinerie se serait produite à bord du Koursk.

11) On n'a jamais enregistré de signal correspondant à la course d'une torpille juste avant la première explosion.

12) Le croiseur Pierre le Grand a envoyé au Koursk un ordre codé, par ultra-sons, qui a verrouillé toutes ses issues. Le Pierre le Grand a lancé un avertissement aux autres navires dans la zone: "le premier qui s'approche du Koursk, on le coule". Avec cet ordre sonar les Russes ont fait du Koursk une épave. Les gars n'avaient aucun moyen de communiquer avec l'extérieur et de pouvoir sortir. Selon Carré quand le navire amiral "Pierre de Grand", commandé par l'amiral Popov, aurait été averti du naufrage, au lieu de se porter sur les lieux il se serait au contraire éloigné du site !

13) L'explosion accidentelle d'une torpille d'essai, je n'y crois pas. je ne crois pas non plus à des essais de torpille Sqwal. La Sqwal a plus de trente ans. Et elle a son équivalent aux USA : la "Surpercav". Il s'agissait d'une nouvelle version de torpille MHD.

14) Les Américains ne craignent qu'une chose: que les Russes dotent les Chinois en technologies de pointe, qu'ils accélèrent leur développement. Ils sont assez actifs au plan du renseignement. Quand des trucs doivent être transportés, c'est par sous-marins. Quand les Américains veulent contrecarrer cela, ils coulent le sous-marin. Il semble que ça soit par une technique particulière d'abordage. On n'a jamais enregistré de signal correspondant à la course d'une torpille.

15) Carré nous apprend dans son film par une phrase de l'ingénieur de la société Rubine, qui a conçu le Koursk: "que pour une raison inexplicable le système enregistreur des données du Koursk n'a pas été enclenché".

16) A l'époque des faits, tous les sous-marins disposaient d'équipements individuels permettant d'évacuer un sous marin à des profondeurs atteignant 180 mètres de fond.

17)  L'énorme cockpit du Koursk contenait deux sous-marins d'évacuation, auto-propulsés par un ensemble moteur électrique-batteries, disposés côte à côte, qui étaient susceptibles de contenir tout l'équipage et permettre des sauvetages à des profondeurs atteignant mille mètres (la profondeur d'évolution du Koursk). Selon la thèse officielle "l'explosion de la chambre des torpilles aurait été si violente qu'elle aurait ... bloqué toutes les issues". Mais comment imaginer qu'une explosion de la partie avant, sur ce submersible de 154 mètres de long, ait pu bloquer le verrouillage du sas d'évacuation situés à l'arrière.

18) Selon le carnet de bord du SSN 691 (USS Menphis) :

Le 14 juin 2000, l' USS Memphis quitte Groton (Connecticut) pour un déploiement de six mois dans l'Atlantique Nord.

Le 18 août 2000, le SSN 691 s'est amarré au poste 6, à la base navale de Haakonsvern, pour une visite du port de huit jours à Bergen, en Norvège.

Le 30 août 2000, le Memphis amarré à la base navale de Sa Majesté (HMNB) Devonport à Plymouth, en Angleterre, pour une escale de 13 jours au port. Inport HMNB Clyde à Faslane, en Écosse, pour des réparations urgentes du TB-29 du 9 au 13 octobre; Brève escale à Andoya, en Norvège, pour HUMEVAC le 3 novembre.

19) Une ancienne coupure de presse qui en dit long







La technique du tir au contact (abordage sous-marin)

Des lecteurs se sont étonnés du diamètre important de l'ouverture constatée dans la coque du Koursk, ainsi que de sa régularité, comme si elle avait été faite par un "emporte-pièce". En fait c'est exactement comme cela que se pratique le tir au contact.

On connaît depuis longtemps l'efficacité de la charge creuse. L'obus, ou le missile, a besoin d'un certain profilage pour se frayer un chemin dans l'air. On dote alors d'une coiffe légère qui abrite une charge explosive présentant un évidemment conique. A l'impact la coiffe est écrasée. La charge est mise à feu par une matière détonante où la réaction chimique se propage à haute vélocité. C'est donc la surface conique qui produit une onde de choc, également de forme conique. Ceci concentre l'énergie sous la forme d'un dard qui se trouve projeté en avant à très grande vitesse. C'est lui qui perce le blindage. Classiquement, une charge correspondant à un calibre de diamètre D produit un dard d'un diamètre beaucoup plus faible, capable de percer un blindage d'épaisseur e = D .


L'étrange orifice (entouré en vert), visible sur la partie tribord avant, 
juste avant la découpe du compartiment torpille
Remarquez l'enfoncement de la coque


La tôle de la coque est tordue vers l'intérieur. Cette image milite en faveur de la thèse d'un "tir au contact" opéré par un sous-marin spécialement équipé, en principe américain. Tir d'un obus à haut pouvoir de perforation, peut être à charge creuse, introduisant dans le compartiment des torpilles une charge explosive, temporisée. On remarquera l'enfoncement de la coque, au voisinage de l'orifice, non circulaire (ces deux indices évoquant une frappe oblique). Ceci expliquerait des deux signaux détectés au sismographe, le premier correspondant au tir au contact et le second à l’explosion de la charge temporisée, entraînant la perte du submersible.


Dans le tir au contact le système n'a pas besoin d'être profilé. Le sous-marin attaquant se porte au contact de sa cible en amenant son étrave en position perpendiculaire à la paroi de sa cible. Cette attaque est la version moderne de "abordage". Le choc est amorti par un gros bourrelet fait d'une matière élastique (c'est celui-ci qui s'était partiellement détaché, ce qui fut photographié lorsque le sous-marin américain dut fuir pour gagner une base en Norvège). Les dessins ci-après sont en principe suffisamment explicites. La charge explosive de "l'emporte-pièce" est disposée de manière à présenter une sorte de rigole dont les flancs sot des troncs de cône.


Quand le contact est établi, la charge est mise à feu, sur cette surface conique, recouverte de métal. Il se crée alors une onde de choc qui n'affecte pas la forme d'un dard mais d'une surface cylindrique. Le front d'onde est un simple cercle. La perforation de la coque s'effectue alors avec facilité. Dans les combats entre chars les charges creuses percent aisément des blindages dépassant 10 cm.


Immédiatement après cette perforation la charge temporisée est injectée à l'intérieur du sous-marin.

Dessins jp-petit.org


Pendant que le sous-marin attaquant fait marche arrière et s'enfuit, le compartiment de la cible s'emplit d'eau. Peu de temps après la charge temporisée explosera.

Conclusion

Les affrontements sous l'eau, sans aucune restriction, représentent une menace énorme. Si les manœuvres mutuellement dangereuses des bâtiments de surface et des avions sont strictement restreintes par un accord soviéto-américain, les actions des sous-marins n'ont aucune restriction concrète et la surveillance sous l'eau est souvent menée à proximité immédiate, littéralement à quelques dizaines de mètres, et représente une menace importante de collision. 

La nécessité de la signature d'un accord qui fixerait "les règles du jeu" sous l'eau est reconnue par pratiquement tous les experts mais presque aucun progrès n'est à noter pour l’instant.

TF121