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vendredi 16 novembre 2018

Front al-Nosra annonce l'unification de tous les groupes djihadistes contre Damas


Les djihadistes du Front al-Nosra seraient parvenus à fédérer autour d'eux tous les groupes rebelles dits «modérés» d'Idleb, rendant ainsi incertain l'avenir politique de la province, objet d'un cessez-le-feu sous l'égide de Moscou et Ankara.

Le groupe terroriste al-Nosra a annoncé qu'il aurait réuni toutes les factions rebelles à Idleb sous un seul commandement, érodant ainsi toute ligne de démarcation supposée entre les rebelles dits «modérés» et les djihadistes islamistes.

Abu Khaled, un représentant du Front al-Nosra (affilié d'Al-Qaïda) aujourd'hui connu sous le nom de Hayat Tahrir al-Sham, a en effet expliqué au sulfureux journaliste américain Abdul Kareem que les différentes factions avaient désormais une «salle d'opérations conjointes». «Je souhaite informer le régime et ses amis que les rebelles des zones libres du nord ont préparé des messages à votre intention. Mais vous ne les comprendrez pas avant de les voir», a-t-il poursuivi. La tâche principale de cette «salle d'opérations» est, selon Abu Khaled, d'unir les forces rebelles contre les troupes du gouvernement syrien qui ont encerclé la province.

«Il a été naïf de croire que la faction la plus puissante, al-Nosra, céderait la place au parti le plus faible, qu’on appelle les modérés de l’Armée syrienne libre. Ce qui se passe, c'est qu'ils sont maintenant très fermement aux commandes. Et ils ont conduit leurs véhicules et leurs chevaux à travers l'accord turco-russe», a déclaré Peter Ford, ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie.

La mise en place d'une «zone démilitarisée» de 15 à 20 kilomètres de large a fait l'objet d'un accord le 17 septembre entre la Russie, allié de Damas, et la Turquie, parrain des rebelles, pour séparer les territoires insurgés d'Idleb des régions gouvernementales attenantes, dans le nord-ouest syrien. Depuis, la province d'Idleb a été relativement calme. L'accord, qui a été soutenu théoriquement par l'Allemagne, la France et les Etats-Unis, aurait pu permettre aux rebelles «modérés» de prendre le contrôle de la province tout en se séparant des islamistes radicaux.

Idleb est désormais le dernier bastion majeur des groupes djihadistes en Syrie, qui tentent de renverser le gouvernement à Damas depuis sept ans. La province du nord-ouest, qui compte environ 2,9 millions d'habitants, n'est officiellement dirigée par aucun groupe rebelle, mais par un certain nombre de factions rivales qui, ensemble, disposent d'environ 70 000 combattants. Tahrir al-Sham serait le plus fort parmi eux, avec environ 10 000 combattants.