Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 13 avril 2018

Londres impliqué dans la mise en scène de l'attaque chimique présumée en Syrie


Au cours d'un briefing, le ministère russe de la Défense a affirmé avoir des preuves de l'implication du Royaume-Uni dans l'attaque chimique présumée en Syrie du 7 avril 2018, évoquant une «provocation mise en scène»

Face aux accusations occidentales contre Damas, et son allié russe, d'une attaque chimique à Douma (est de Damas) le 7 avril, le ministère de la Défense russe a affirmé, lors d'un briefing ce 13 avril, avoir des preuves de l'implication du Royaume-Uni, ainsi que de plusieurs pays occidentaux, évoquant une «provocation mise en scène». «On sait que des pressions ont été exercées le 6 avril sur les fameux Casques blancs [...] avec pour prétexte une attaque chimique», a déclaré Igor Konachenkov, porte-parole du ministère.

«Un certain nombre de pays occidentaux poursuivent leurs accusations infondées d'attaque chimique [contre Damas]», a déclaré le ministère russe de la Défense. «La Russie avait prévenu dès le mois de mars qu'une provocation de ce type serait mise en œuvre, de façon à inciter et provoquer des opérations militaires de la part des Etats-Unis», a encore déclaré le ministère, soulignant que les seules preuves apportées étaient des vidéos fournies par les rebelles eux-mêmes dans un secteur alors encore tenu par le groupe armé salafiste Jaïch al-Islam.

La Défense russe a présenté plusieurs témoignages directs de Syriens, dont un étudiant en médecine travaillant à l'hôpital de Douma, contredisant la version occidentale. «Ils nous racontent exactement ce qu'il s'est passé», a déclaré Igor Konachenkov.

«Ces Syriens ont montré qu'ils figuraient eux-mêmes sur ces vidéos», a-t-il poursuivi. Selon ces témoignages recueillis par Moscou, aucune des personnes emmenées à l'hôpital de Douma ne portaient de symptômes d'attaque chimique, en dépit des images vidéos mises en avant par les rebelles comme des preuves. «[Ces témoins] ont vu des personnes absolument inconnues équipées de caméras entrer dans l'hôpital, arroser tout le monde et semer la panique», a souligné Igor Konachenkov, précisant que ces individus ordonnaient aux gens de dire qu'ils avaient été victimes d'une attaque chimique. «Et donc, évidemment, les gens ont commencé à s'arroser d'eau», a-t-il noté, ajoutant : «Ces inconnus, après avoir filmé cette scène-là, ont disparu.»



«Ce sont ces images qui servent de preuves, entre guillemets, et qui sont diffusées dans les médias dans tous les sens», a encore noté Igor Konachenkov.


Moscou détient des «preuves irréfutables» de la mise en scène de l'attaque chimique de la Ghouta

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé les services spéciaux d'un Etat «en première ligne dans la campagne russophobe» d'être impliqués dans la mise en scène de l'attaque chimique présumée dans la Ghouta.

«Nous avons des preuves irréfutables qu'il s'agissait d'une autre mise en scène, et que les services spéciaux d'un Etat qui est en première ligne de la campagne russophobe ont participé à la mise en scène», a déclaré Sergueï Lavrov lors d'une conférence de presse avec son homologue hollandais Stef Blok, le 13 avril.

Le chef de la diplomatie russe a ainsi adressé un message fort aux occidentaux, qui envisagent depuis plusieurs jours de «riposter» à l'attaque chimique présumée dans la Ghouta, qu'ils attribuent au gouvernement syrien. Des menaces et ultimatums qui créent une atmosphère «très alarmante» autour de la Syrie, selon Sergueï Lavrov, qui a réitéré que les canaux de communication avec les Etats-Unis étaient actifs.

«Il n'y a pas eu d'attaque chimique à Douma», selon l'ambassadeur russe auprès de l'UE
Le 10 avril, Vladimir Chizov, l'ambassadeur russe auprès de l'UE avait déjà qualifié de «provocation» ce qu'il estime être «une mise en scène par les Casques blancs», dans une interview accordée à Euronews.

Le diplomate avait ainsi rappelé que des experts militaires russes se sont rendus dans les rues et les maisons de Douma dans la foulée de l'attaque présumée, sans trouver trace d'utilisation d'armes chimiques. Après s'être entretenus avec les médecins locaux, et être allés dans le seul hôpital de Douma, où d'après les Casques blancs s'entassaient des montagnes de corps, ils ont constaté qu'il «n'y avait pas un corps, pas une seule personne est venue se faire soigner après la supposée attaque».



«Il n'y a pas eu d'attaque chimique à Douma, c'est aussi simple que ça», avait-il alors soutenu, martelant qu'il ne s'agissait que d'une mise en scène par les Casques blancs, spécialement entraînés pour l'occasion. «Et vous pouvez deviner par qui», avait-il encore lancé.

Interrogé par le journaliste sur les conséquences d'une riposte des Etats-Unis, le diplomate avait offert un réponse en deux temps. «En riposte à quel que chose qui n'est jamais arrivé ?», avait-il demandé interloqué, avant de rappeler que Moscou avait prévenu aussi bien publiquement que via les canaux appropriés des «graves conséquences qui résulteraient d'éventuelles frappes».

Si la France se place en première ligne aux côtés des Etats-unis en faveur d'une intervention en Syrie, de nombreux autres pays, même occidentaux, ont fait part de leurs réserves. Tiraillée entre son soutien indéfectible à Washington et la pression que lui mettent ses députés, le Premier ministre britannique Theresa May souhaiterait disposer de davantage de preuves de la culpabilité de Bachar el-Assad avant de s'engager. L'Allemagne d'Angela Merkel a de son côté dors-et-déjà annoncé qu'elle ne participerait pas à une opération militaire, tout comme le Canada et l'Italie.