Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 6 avril 2018

Affaire Skripal : dernières nouvelles


Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU à la demande de la Russie, son représentant, Vassily Nebenzia, a mis en garde le Royaume-Uni contre toute volonté de «discréditer et délégitimer la Russie».

La Russie, qui clame son innocence depuis le début de cette affaire, estime que sa version des faits se trouve renforcée par les déclarations du laboratoire britannique ayant analysé la substance utilisée contre l'ex-agent double. Ce dernier l'a identifiée comme étant du Novitchok, un agent innervant de type militairqe développé par l'URSS, mais a reconnu ne pas avoir de preuves qu'il proviendrait de Russie – alors même que le ministre britannique des Affaires étrangères, Boris Johnson, avait assuré quelques jours plus tôt que le laboratoire lui avait confirmé l'origine russe de la substance.

«Pourquoi aurions-nous attendu huit ans pour nous décider, deux semaines avant les élections [présidentielles] et quelques semaines avant la Coupe du monde [de football] ? Pourquoi l'aurions-nous laissé partir de Russie ? Pourquoi faire cela de manière extrêmement visible et aussi dangereuse ?», s'est interrogé le représentant russe, faisant allusion aux différentes incohérences que Moscou pointe régulièrement du doigt dans la version britannique des faits.

Ioulia Skripal est réveillée depuis une semaine et va bien, son père va beaucoup mieux

Par la voix de son représentant, la Russie a en outre fait savoir qu'elle avait demandé à rencontrer Ioulia Skripal, la fille de l'ex-agent secret, et que cette requête lui avait été transmise. «Nous attendons sa réponse», a précisé Vassili Nebenzia.

L'intéressée, plus tôt dans la journée, avait publié un communiqué annonçant qu'elle s'était réveillée et que sa santé s'améliorait. La chaîne Rossiya 1, quelques minutes plus tôt, avait diffusé un enregistrement présenté comme une conversation entre Ioulia Skripal et sa cousine Viktoria. Dans cette séquence, encore non-authentifiée, cette dernière affirme «aller bien» et ajoute que son père s'en sortira bien lui aussi. «Tout le monde est en voie de guérison, tout le monde a survécu... Il n'y a pas de dommage irréparable», ajoute-t-elle, précisant: «C'est tout. Je pourrai bientôt sortir de l'hôpital.»

L'état de santé de Sergueï Skripal "s'améliore rapidement", a annoncé vendredi l'hôpital où est soigné l'ex-espion russe empoisonné au Novitchok, un agent chimique dont Moscou a nié qu'il aurait été fabriqué dans une ville fermée de la région de la Volga.

L'ex-agent double de 66 ans "répond bien au traitement, son état de santé s'améliore rapidement, il n'est plus dans un état critique", ont déclaré les médecins de l'hôpital de Salisbury (sud-ouest de l'Angleterre).

Les animaux de compagnie de l'ex-espion n'ont pas survécu

Un chat et deux cochons d'Inde appartenant à l'ex-espion russe Sergueï Skripal, empoisonné en Grande-Bretagne, ont été trouvés morts, a annoncé jeudi une porte-parole du gouvernement britannique. Elle répondait à une question posée par la Russie sur leur sort.

«Lorsqu'un vétérinaire a pu accéder à la propriété» de Sergueï Skripal, «deux cochons d'Inde étaient malheureusement morts», a déclaré la porte-parole du ministère britannique de l'environnement, de l'alimentation et des affaires rurales. «Un chat a également été trouvé dans un état de détresse, et un chirurgien vétérinaire a pris la décision d'euthanasier l'animal pour mettre fin à ses souffrances».

Elle n'a pas précisé si ces animaux étaient morts d'une intoxication subie lors de l'empoisonnement des Skripal ou bien de faim après être restés sans nourriture dans la maison.

Poison produit à Chikhany

L'ambassade de Russie à Londres avait fait état d'un deuxième chat, qui n'a pas été mentionné par la porte-parole britannique.

D'après le Times de jeudi, l'échantillon de l'agent neurotoxique provenait d'un centre de recherche militaire dans le sud-ouest de la Russie. Les services de renseignements britanniques ont organisé une réunion avec leurs alliés pour les informer qu'ils avaient relié le gaz innervant à la base militaire russe de Chikhany.

Pour Jacques Cheminade, l’affaire Skripal a été «grossièrement montée»