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jeudi 15 mars 2018

Le bourreau français de Daesh, Maxime Hauchard est mort


Figure française de la propagande du groupe Etat islamique et considéré comme l'un de ses bourreaux, le jihadiste Maxime Hauchard, converti à l'islam en 2009, est mort dans des circonstances encore floues, selon des sources proches de l'enquête en France. «La date et les circonstances de sa mort sont encore inconnues mais il semble qu'il soit décédé à l'été 2017», ont expliqué à l'AFP des sources proches de l'enquête, qui s'appuient notamment sur des recoupements des services de renseignement.

Né le 17 mars 1992, ce jeune Français élevé dans une petite commune de Normandie (ouest) au sein d'une famille catholique, avait été mis en scène, le visage découvert, fin 2014 par l'EI, dans une vidéo montrant la décapitation d'un otage américain et de 18 prisonniers de l'armée syrienne. Maxime Hauchard, visé depuis cette vidéo par un mandat d'arrêt international émis par la France, avait été placé en septembre 2015 par les Etats-Unis sur la liste noire des «combattants terroristes étrangers».

Il aurait exhibé la tête décapitée de l'Américain Peter Kassig

Selon le Département d'Etat américain, Maxime Hauchard, à cette époque âgé de 22 ans, aurait exhibé la tête décapitée de l'otage américain de 26 ans Peter Kassig, un travailleur humanitaire enlevé en octobre 2013 en Syrie, dans cette vidéo de propagande. En France, il était visé depuis le 26 décembre 2014 par une information judiciaire ouverte pour «assassinats en lien avec une entreprise terroriste».

Maxime Hauchard avait grandi dans une petite commune de Normandie de 3200 habitants, Bosc-Roger-en-Roumois, dans une famille sans histoire. Il s'était converti à l'islam en 2009 avant de se radicaliser sur internet. Entre octobre 2012 et mai 2013, il était parti deux fois en Mauritanie dans des centres d'études d'obédience salafiste, le plaçant dans le viseur de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le service de renseignement du ministère français de l'Intérieur.

A son retour, «il ne faisait plus la bise aux filles de la famille, quittait le repas lorsqu'il y avait une bouteille de vin sur la table, me demandait de mettre les infos lorsque j'écoutais de la musique», avait déclaré son père aux enquêteurs. Le 17 août 2013, il avait pris la route pour la Syrie via la Turquie, affirmant à sa famille vouloir «s'occuper des blessés» sur le front. Il avait en fait été pris en charge par des recruteurs du groupe Etat islamique.

300 jihadistes tués depuis 2014

Sur Internet, Maxime Hauchard s'affichait sous le nom de guerre «Abou Abdallah al-Faransi», en postant des photos en tenue de combat, paradant armes à la main et exhortant des candidats au jihad à le rejoindre. Il avait de nouveau fait parler de lui le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats qui avaient fait 130 morts à Paris, en twittant cette menace, ensuite effacée: «Brésil, vous êtes notre prochaine cible», quelques mois avant les Jeux Olympiques de Rio.

Depuis 2014, quelque 300 jihadistes français, dont 12 femmes, ont été tués sur le théâtre irako-syrien. Parmi les derniers jihadistes tués figure Sabri Essid, fils d'un compagnon de la mère de Mohamed Merah, le jeune jihadiste qui avait tué en mars 2012 sept personnes, dont trois enfants juifs, dans le sud-ouest de la France.

500 enfants encore sur place

Sabri Essid, 33 ans, a été exécuté par une «branche dure» du groupe Etat islamique en Syrie à l'automne, selon plusieurs témoignages recueillis par les services de renseignement français et non tué par mine comme l'avait annoncé fin février un magazine non-officiel de l'EI. Selon le gouvernement français, environ 1700 Français sont partis rejoindre les zones jihadistes irako-syriennes à partir de 2014. 730 adultes et 500 enfants sont encore sur place.

Alors qu'ils avaient rejoint les rangs du groupe Etat islamique (EI), 256 adultes sont revenus en France, selon des chiffres actualisés le 7 mars par le ministère de l'Intérieur, auxquels s'ajoutent 78 mineurs. Les «revenants» du jihad sont la hantise des autorités françaises depuis les attentats meurtriers de 2015, en partie perpétrés par des jihadistes de retour de Syrie.

AFP