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jeudi 7 décembre 2017

Jérusalem est une capitale arabe, pas celle de l'occupant !




Des heurts ont opposé jeudi des manifestants palestiniens en colère à des soldats israéliens en Cisjordanie occupée et dans la bande de Gaza. Plus d'une vingtaine de Palestiniens ont été blessés par des balles en caoutchouc ou des balles réelles.

Ces accrochages interviennent au lendemain de la reconnaissance du président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d'Israël, et après un appel à la grève et à des rassemblements lancé par plusieurs mouvements politiques palestiniens.

Jeunes palestiniens et soldats israéliens ont échangé jets de pierre et tirs de projectiles anti-émeutes à Hébron, poudrière du sud de la Cisjordanie, et Ramallah, qui fait office de capitale politique palestinienne. Bethléem, Qalqilya, Jénine et les abords de Ramallah, en Cisjordanie, ont aussi été le théâtre d'affrontements.

Dans la bande de Gaza, cinq Palestiniens ont été blessés, dont un à la tête, par des tirs de soldats israéliens en allant, avec des dizaines d'autres, protester près de la barrière de béton qui ferme hermétiquement les frontières entre Israël et le territoire reclus, ont indiqué les autorités gazaouies à l'AFP.

Une capitale arabe

«Nous sommes ici pour rejeter la décision de Trump», a dit Abdallah al-Khalil, 17 ans, lors du rassemblement de plusieurs centaines de personnes à Ramallah. «Jérusalem est une capitale arabe et palestinienne, pas la capitale de l'occupant», elle est chère aux Palestiniens «à cause d'al-Aqsa et du Saint-Sépulcre, toute notre histoire se trouve là», a-t-il ajouté.

Une grève générale était largement suivie en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville annexée et considérée par la communauté internationale comme un territoire occupé. «En prenant une telle décision, l'Amérique est devenue un tout petit pays», a réagi Salah Zuhikeh, 55 ans, dans la Vieille ville de Jérusalem, où les magasins ont gardé leurs rideaux tirés et les écoles sont restées fermées.

Les palestiniens revendiquent Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent. Israël proclame tout Jérusalem, Ouest et Est, comme sa capitale «éternelle et indivisible».

Réprobation dans le monde musulman

D'autres rassemblements ont eu lieu ce jeudi dans le monde musulman, du Pakistan à la Turquie en passant par la Jordanie et la Tunisie, et de nombreux appels ont été lancés pour les prochains jours.

A Amman, plusieurs centaines de manifestants ont scandé «Mort à Israël» et brûlé des portraits de Donald Trump. «Pas d'ambassade américaine en sol jordanien», ont clamé ces manifestants, qui n'ont pu que s'approcher de la représentation américaine à Amman, gardée par des forces anti-émeutes. «Nous sommes tous Palestiniens», «Trump soit maudit», ont également plusieurs centaines de personnes à Tunis.

Nouvelle intifada 

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a appelé jeudi à une nouvelle intifada (soulèvement) «contre l'ennemi sioniste». Les Palestiniens ont déjà mené deux soulèvements contre les Israéliens, en 1987 et en 2000, ainsi qu'une «intifada des couteaux», marquée par de nombreuses attaques à l'arme blanche, à partir de la fin 2015. Il a demandé aux Palestiniens, aux musulmans et aux Arabes de faire du vendredi 8 décembre «un jour de rage» contre l'initiative américaine.

ATS