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mercredi 22 novembre 2017

La Russie annonce avoir détecté une forte pollution radioactive sur son territoire fin septembre


Une hausse extrêmement forte du niveau de concentration de ruthénium-106 a été détectée fin septembre 2017 dans la région russe de Tcheliabinsk. Le fameux complexe nucléaire de Maïak, dans l’Oural, nie être à l’origine de l’incident.

Du 25 septembre au 1er novembre 2017, dans tous les points de contrôle situés dans la région russe de l’Oural du Sud, une hausse de la radioactivité a été détectée. C’est ce qu’a révélé le 21 novembre le service météorologique russe Rosguidromet. Selon le communiqué de son service de presse, le niveau de la présence de l’isotope radioactif ruthénium-106 a dépassé le niveau enregistré lors des contrôles effectués le mois précédent. Les hausses les plus spectaculaires ont été enregistrées près de la localité d’Argaïach, où le niveau normal de radioactivité a été multiplié par 986. Dans une autre localité, située à 18 kilomètres d’Argaïach, ce niveau a été multiplié par 440.

Rosguidromet précise qu'au cours de la période, un anticyclone au-dessus de la Sibérie occidentale a facilité le transport de masses aériennes. Ainsi, le 26-27 septembre, des produits de dégradation du ruthénium-106 ont été détectés dans la république du Tatarstan, puis dans les villes de Volgograd et Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la partie occidentale de la Russie. Et du 29 septembre au 3 octobre, le flux d'airs contaminés  sont arrivés dans plusieurs pays d'Europe, de l’Italie vers le nord de l’UE.

Un niveau sans danger pour la santé

Le service russe note que, même si les niveaux de présence du ruthénium-106 sont très élevés, ils restent très inférieurs, de 100 à 10000 fois, aux niveaux fixés par les règles sanitaires établies par le gouvernement russe en 2009. Une conclusion en accord avec celle émise fin septembre par l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français. «Les niveaux de concentration dans l'air en ruthénium-106 qui ont été relevés en Europe et a fortiori en France sont sans conséquence tant pour la santé humaine que pour l'environnement», notait alors l'IRSN.

Après la publication du communiqué par Rosguidromet, les autorités de la région de Tchéliabinsk ont réagi. «Après la parution dans les médias d'articles au sujet d'un accident et d'un nuage de ruthénium-106, nous avons immédiatement sollicité les explications de Rosguidromet et de Rosatom», a commenté le ministre de la Sécurité publique de la région, Evgueni Savtchenko. «Dans sa réponse, Rosguidromet a noté qu’il avait enregistré les oscillations des niveaux de radiation, mais ils n’ont pas atteints les taux dangereux», a-t-il ajouté. Ainsi, l’évacuation des habitants des zones contaminés n’a pas été envisagée «en l’absence du danger».

Le complexe nucléaire nie tout lien avec le phénomène

Les deux localités où les taux de radioactivité sont les plus élevés se trouvent près du complexe nucléaire de Maïak. Ce complexe s’occupe notamment de la production des composants des armes nucléaires, de la production de différents isotopes radioactifs, ainsi que de la conservation et du retraitement du combustible nucléaire usé. Le service de presse de Maïak a d’ailleurs déjà nié toute responsabilité.

«En 2017, Maïak n’a pas produit d’éléments contenant du ruthénium-106, et les rejets dans l’atmosphère sont restés sous le seuil normal. Le rayonnement ambiant ne dépasse non plus la norme,» lit-on dans le communiqué de Maïak, diffusé par RIA Novosti. «Nous ajoutons que les travaux portant sur l’obtention du ruthénium-106 ou du combustible nucléaire usé ainsi que sur la production des éléments contenant cet isotope n’ont plus lieu sur notre complexe depuis plusieurs années», a expliqué l’entreprise, assurant que la hausse de radioactivité évoquée par Rosguidromet n’était «pas liée aux activités de Maïak».