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jeudi 16 novembre 2017

La coalition était opposée à l’accord passé entre Daesh et les FDS à Raqqa


L’accord conclu entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et l’État islamique (EI ou Daesh) pour mettre fin à la bataille de Raqqa, le 17 octobre, aurait ainsi permis, selon un reportage de la BBC, à des jihadistes étrangers de s’exfiltrer de l’ex-capitale du « califat ». Et cela, alors qu’il n’était censé ne concerner que les civils.

Toujours d’après la BBC, un jihadiste a même indiqué que des jihadistes français avaient l’intention  » de repartir pour la France afin d’y mener de nouvelles attaques. » D’autres combattants de Daesh auraient même réussi à gagner la Turquie, ce qui n’a pas manqué de susciter de vives réactions à Ankara, où l’hostilité à l’égard des FDS est de mise, en raison de la présence de milices kurdes syriennes dans leurs rangs.

De son côté, la coalition anti-jihadiste, dirigée par les États-Unis, a admis qu’elle n’est pas en mesure de dire avec « 100% de certitudeq ue chaque combattant ait été identifié à son départ de Raqqa. »

En tout cas, cet accord passé entre l’EI et le conseil civil de Raqqa, un organisme mis en place par les FDS pour gérer les suites de la bataille, n’avait pas les faveurs de la coalition. Lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées, ce 16 novembre, le colonel Patrick Steiger, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA), a fait une mise au point.

« Il y a un arrangement local qui a été décidé par le Conseil civil de Raqqa, l’autorité en charge de la gouvernance de la ville, les FDS et Daech. (…) Le filtrage de ces personnes
était assuré par les Forces démocratiques syriennes », a commencé par rappeler le colonel Steiger.

Et sur les 3.500 civils évacués, il y aurait eu parmi eux, selon le porte-parole de l’EMA, « 300 combattants de Daesh. » Mais il n’a pas précisé s’il s’agissait de jihadistes « locaux » ou étrangers.

Sur ce point, l’on sait qu’un membre du conseil civil de Raqqa a reconnu que des jihadistes s’étaient bien échappé de la ville à l’occasion de l’évacuation des civils. Mais il avait assuré dans le même temps qu’aucun étranger ne se trouvait parmi eux. Ce qu’a donc infirmé l’enquête de la BBC.

Le convoi des personnes évacuées de Raqqa a pris ensuite la direction d’autres zones de combat, sous la surveillance de drones de la coalition. Mais « l’imbrication des terroristes de Daesh avec la population ne permettait pas de réaliser de frappes. Si l’opportunité
s’était présentée, ça aurait été fait », a expliqué le colonel Steiger.