Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 28 novembre 2017

Fedpol, un «Trusted Flagger»


La Suisse combat le terrorisme et sa propagande sur les réseaux sociaux. C'est ce qu'a fait savoir l'Office fédéral de la police (fedpol) en réponse à une interpellation du conseiller national Franz Grüter (UDC/LU), relate la Luzerner Zeitung.

Depuis mars 2016, les services de la Confédération ont bloqué près de 300 vidéos au contenu violent, principalement sur Youtube, a expliqué la porte-parole Cathy Maret. Quelques pages Facebook ont également subi les foudres de l'administration.

Le service de vidéos en ligne réagit en général très rapidement aux demandes de Fedpol. L'Office fédéral de la police, à l'instar de nombreux services de sécurité dans le monde, est considéré par la plateforme de Google comme un «Trusted Flagger». Il s'agit d'un service qui signale toutes les vidéos douteuses, celles-ci faisant ensuite l'objet d'un traitement accéléré de la part de Youtube. Facebook ou Twitter ont également des canaux spéciaux réservés aux autorités pour des contenus de ce genre.

Mais comme l'explique Fedpol, ces vidéos ne sont pas diffusées depuis la Suisse et elles n'encourent donc aucune poursuite pénale. Sinon, les personnes qui les mettent en ligne seraient poursuivies pour soutien à une organisation terroriste. Dès qu'une vidéo au contenu sensible est découverte, Fedpol en avertit les autorités concernées à l'étranger pour qu'elles puissent démarrer leur enquête.

Fedpol ne peut agir directement

La réponse n'a pas entièrement satisfait Franz Grüter. «Nous parlons ici de vidéos extrémistes, avec des actes de violence ou des appels au djihad. Elles représentent un danger pour l'Etat et les citoyens.» Il apprécierait donc que les autorités mettent plus de moyens à disposition pour lutter contre cette forme de propagande.

La législation actuelle ne permet pas à Fedpol de telles activités, a souligné sa porte-parole Cathy Maret, puisque les forces de l'ordre ont besoin d'un soupçon d'infraction pour pouvoir lancer une procédure. «Nous agissons contre les vidéos que nous découvrons lors de nos enquêtes ou qui sont dénoncées par les citoyens.» Cela concerne un ou deux cas par semaine.

Limite d'âge

Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) a plus de marge de manoeuvre, puisque dans le cadre de sa surveillance du djihadisme, il enquête systématiquement sur toutes les activités islamistes sur Internet.

Parfois, Fedpol doit se contenter d'imposer une limite d'âge pour certaines vidéos jugées violentes mais sans intention de propagande. «Certaines ont un contenu informatif qui peut être considéré comme du travail journalistique», a expliqué Cathy Maret. Et comme ces films ne peuvent pas être tout simplement bloqués, les autorités doivent se contenter de les autoriser pour certains utilisateurs uniquement.