Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 8 juillet 2017

Affaire Gregory : Murielle Bolle craint pour ses enfants, sinon elle parlerait


Murielle Bolle contre-attaque. Mise en examen, puis écrouée pour sa participation présumée à l'enlèvement du petit Grégory en octobre 1984, la quadragénaire veut porter plainte contre son cousin pour diffamation. Fin juin, l'homme avait affirmé aux enquêteurs que si sa cousine était revenue sur son témoignage à charge contre Bernard Laroche, c'est parce qu'elle avait été violentée par sa famille.

Selon les avocats de Murielle Bolle, le témoignage de cet individu, qu'ils décrivent comme un «mythomane», ne tient pas la route. «Il faut que tout soit dit sur l’attitude de ce personnage inquiétant», a déclaré Jean-Paul Teissonnière, un des défenseurs de Murielle Bolle. Celle-ci, qui vit terriblement mal son incarcération, demande à être confrontée à son cousin germain. «Cette confrontation interviendra, c’est inévitable, mais quand? Le temps judiciaire est long et nous fait craindre que ce ne soit pas avant fin juillet», déplore Christophe Ballorin, son autre défenseur, dans «L'Est Républicain».

En attendant, Murielle Bolle a entamé une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de détention. Ses représentants sont très inquiets pour son «équilibre mental». «Elle vit un véritable calvaire, elle est dans un état moral épouvantable et nourrit des pensées suicidaires. Psychologiquement, elle est au plus bas. Il va falloir lui assurer un soutien», explique Me Ballorin. Une nouvelle demande de remise en liberté doit être déposée lundi.

«La menace contre Murielle est toujours là»

Dans la vallée de la Vologne, les langues n'en finissent plus de se délier. Après le témoignage d'une femme qui affirme avoir entendu Murielle Bolle se faire passer à tabac par sa famille le soir du 5 novembre 1984, une autre habitante du coin s'est confiée à «L'Est Républicain». A l'époque du drame, cette femme de 58 ans avait un petit garçon du même âge que Grégory Villemin. C'est dire si cette affaire l'a marquée. La Vosgienne livre son intime conviction: «Murielle s'était confiée à la tante Louisette. Elle lui avait bien dit qu'elle était dans la voiture de Bernard Laroche. Ils sont allés chercher Grégory (...) En revanche, je ne pense pas que Bernard Laroche ait pu tuer le petit Grégory. Il l'a remis à des personnes», suppose-t-elle.

La quinquagénaire se souvient d'une adolescente qui «boudait tout le temps», «toujours sur la défensive». Elle pense qu'une femme proche de la quadragénaire ne la lâche pas d'une semelle et tire les ficelles. Murielle Bolle est terrifiée: «Cette personne est au courant de toute l'affaire. La menace contre Murielle est toujours là. Elle craint pour la vie de ses enfants. Autrement, elle parlerait.»